lundi 31 octobre 2022

Visite éclair à Oslo sous la pluie!

J’avais prévu passer trois jours à Oslo, mais j’ai mal calculé mes affaires en ne tenant pas vraiment compte du fait que j'étais en béquilles. Comme je voulais également faire un arrêt à Lillehammer pour voir les installations olympiques, je suis arrivée en fin d’après-midi à Oslo. J’ai mis le cap sur le fameux Opera House. C’est sûr qu’il n’est pas aussi beau que celui de Sydney, mais il est spécial. Ne pas avoir été blessée, j’aurais pu moi aussi marcher sur le toit. Ç’avait l’air cool!

 

On a voulu donner l’effet de sortir du fjord pour monter vers le sommet. Il y a toutefois une tonne d’avertissements pour décourager les aventuriers du toit lorsqu’il pleut. Du marbre, c’est glissant. Et j’ai eu mon lot de chutes!

J’ai beaucoup utilisé Google Maps pour voir ce qu’il y avait à faire là où je me trouvais et c’est comme ça que j’ai découvert que c’était le festival Oktoberfest. Ce n’était pas si loin et ç’avait l’air cool, alors j’ai décidé de m’y rendre. Je suis retournée à ma voiture et j’ai cherché un stationnement plus près de l’événement. Mobilité réduite ici, je rappelle. Finalement, le stationnement n’était pas si près et il n’y en avait pas avec des parcomètres autour. J’y ai vu une tonne de personnes déguisées (l’image n’est pas bonne, mais c’est ma seule!) et j’ai compris que je n’étais pas du tout dans le bon état pour aller là. Sauf que c’est après quelques coins de rue que j’ai réalisé que je n’avais pas de billet pour l’événement, que je ne savais pas si les chiens étaient acceptés et que de toute façon, je déteste la bière, ce qui est en vedette dans ces festivals.

Alors comme j’errais dans les rues en tentant de m’y rendre, j’ai finalement abandonné le projet et tout simplement profité de « l’heure bleue » dans la ville.

 

Je suis aussi tombée sur un rassemblement anti-Poutine et je dois avouer que même si je ne comprenais pas les propos en ukrainien, le reste était très, très facile à comprendre et assez frappant.

 

Je savais qu’un des faits saillants de cette ville était le parc Vigeland avec sa tonne de sculptures. En fait, c’est le plus grand parc avec des sculptures au monde. J’ai tout de même dû chercher un peu les statues vu que, fidèle à mon habitude, je n’ai pas emprunté le bon chemin en y arrivant. Normalement ce n’est pas si grave, mais en béquilles… Je n’ai donc pas vu l’ensemble du parc, mais je crois avoir vu des pièces importantes :

 

J’ai aussi croisé l’équivalent de la famille Slomo qui gâchait mes photos. Vive l’efface magique du Google Pixel!

J’ai commencé ma journée au musée folklorique norvégien. Je savais qu’il y avait une église en bois typique magnifique, alors c’était mon objectif de la voir. Je ne savais toutefois pas que j’allais devoir escalader une pas pire grosse colline pour une éclopée et surtout, redescendre tout ça. Heureusement, une famille de touristes a eu pitié de moi et m’a aidée à redescendre la côte. À noter que je devais aussi gérer un parapluie puisqu’on avait droit à un déluge.

J’aurais aimé pouvoir découvrir davantage ce musée en plein air, mais les circonstances étaient contre moi. J'espérais aussi visiter le musée maritime, mais il était fermé pour rénovations jusqu'à l'an prochain.

Je suis tombée sur cette affiche annonçant des massages et/ou étirements disons, particuliers…

Comme je suis obsédée par les murales et que j’étais prise à visiter en voiture, j’ai noté une banlieue à une trentaine de minutes du centre-ville d’Oslo qui en présentait plusieurs. Les voici :

 


 


En terminant, mention honorable au blagueur qui a précisé le nom de ce magasin!

 


dimanche 30 octobre 2022

Suivi du cauchemar… et trottinette rose

Attention, il est primordial de lire ce billet avant celui-ci, sinon, ce n’est pas compliqué, vous ne comprendrez absolument rien, comme moi lorsque j’ai essayé de rattraper la récente saga d’Occupation Double des années après avoir quitté le bateau…

Alors, je me suis fracturé un os de la jambe, tout près de la cheville, lors d’une randonnée en Norvège et j’ai été secourue en hélicoptère. Comme c’était lors du jour no 5 de mon voyage qui devait durer trois semaines et que miraculeusement, je pouvais conduire la voiture – automatique pour une cause de mauvaise réservation, thank god! – même si le médecin ne me le recommandait pas, j’ai décidé de continuer et de ne pas rentrer. Je n’avais pas encore acheté mon billet de retour alors je me suis dit que je verrais au jour le jour comment j’allais. Les recommandations du médecin étaient de porter une attelle pendant six semaines et de mettre du poids dès que possible sur mon pied pour éviter de faire des caillots. Ce que j’ai fait.

J’arrivais même à marcher sans béquilles vers la fin! Bon, c’est sûr que ç’a demandé quelques ajustements, dont l’achat d’espadrilles puisque je n’étais plus capable de mettre les souliers que j’avais apportés à l'exception de mes ballerines, et l’achat d’une tonne de paires de collants, puisque je ne pouvais porter aucun pantalon de ma valise. Une maudite chance que j’avais apporté une jupe, je l’ai portée presque chaque jour! J’ai fait quelques achats chez H&M, le seul magasin abordable dans ce coin du globe pour compléter ma garde-robe d’éclopée.

Comme le médecin norvégien m’avait demandé de passer une radiographie une semaine après l’accident – il a parlé de voir les ligaments, mais c’était peut-être un malentendu entre lui et moi parce que pour ça, il faut passer une IRM – et je n’ai pas pu le faire là-bas parce que je changeais constamment de ville et que c’était compliqué. J’ai donc pris rendez-vous avec un médecin dès mon retour, afin de passer des radiographies, ce qui a été fait le mercredi. J’ai obtenu un rendez-vous avec l’orthopédiste le vendredi. Dès mon arrivée dans le bureau, j’ai vu la radiographie de mon pied et comme j’avais l’autre sur mon téléphone, j’ai facilement pu comparer et compris que ça n’augurait pas bien. Le médecin m'a dit :

- On va devoir t’opérer. Es-tu à jeun?

- Euh, non, personne ne m’a dit de ne pas manger…

Il semblait contrarié et il a « bitché » un peu contre le travail de ses homologues outremer. Selon lui, l’attelle que j’ai eue n’était absolument pas suffisante et je n’aurais pas dû mettre de poids dessus. Je n’ai pas vraiment aimé la mini compétition inutile entre les deux, mais n’empêche que j’ai poursuivi mon voyage selon les informations que j’avais. Une fois à la maison, disons que les médecins n’étaient pas super contents que j’aie attendu aussi longtemps avant de rentrer et d’être opérée.

On m’a donc envoyée passer les tests préopératoires, soit les prises de sang, l’électrocardiogramme et le fameux test COVID. L’affaire, c’est que c’était écrit que si on l’avait contractée dans les 90 jours précédents, on n’avait pas besoin de passer le test. J’avais la preuve que j’ai obtenu un test positif 80 jours plus tôt, mais on me l’a fait passer quand même. Au début, je me disais que ce n’était pas grave, mais quand j’ai compris que j’attendais depuis des heures sur une petite chaise dans le corridor parce que les infirmières attendaient les résultats de mon test pour me donner une civière en vue de ma chirurgie… Je ne l’ai pas trouvé drôle. Ç’a pris six heures. Dès le résultat négatif, on m’a enfin installée sur une civière. Peu de temps après, l’infirmière m’a informée qu’en raison des délais (maudit test), ma chirurgie était remise au lendemain à 8h et que je devais me présenter à l’urgence puisque c’était un samedi et que l’unité des chirurgies d’un jour est fermée la fin de semaine.

Après avoir passé le triage, on m’a installée sur une civière. J’ai commencé à mettre la jaquette et… l’infirmière est revenue pour me dire que je devais attendre dans la salle d’attente de l’urgence parce que sinon, les infirmières du bloc qui devaient venir me chercher ne me trouveraient pas. Je suis donc retournée sur une autre chaise de merde, avec le haut dans une jaquette et le bas dans mes pantalons et j’ai attendu. Et attendu. Après plus de deux heures, je suis allée à nouveau poser des questions et j’ai fini par savoir que je ne passerais pas avant l’heure du souper. J’ai donc eu droit d’au moins retourner chez moi pour être confortable. J’ai continué d’avoir faim vu que cette fois, j’étais à jeun, mais au moins, ce n’était pas dans une salle d’attente.

Je vais ici faire une « très longue histoire courte » et me contenter de dire qu’on a réalisé qu’un membre de ma famille avait un poste important à l’hôpital où j’étais et comme on lui a dit que j’étais en attente depuis la veille, on m’a prise en charge pour qu’au moins, je sois installée confortablement à l’hôpital en attendant l’opération.

Mon tour est finalement venu vers 17h. J’ai ensuite passé la nuit à l’hôpital. Une chance – sauf pour la bouffe qui n’était pas top, mettons – parce que j’ai eu besoin d’antidouleurs dès que c’était permis et aussi, d’aide pour mes besoins essentiels, disons ça comme ça. 

J’ai donc quitté l’hôpital avec ce super plâtre et des béquilles :

Et j’en ai pour je ne sais combien de semaines ainsi. Mon prochain rendez-vous est dans quelques jours et si tout va bien, je vais sauter – absolument pas littéralement – dans un avion dès le lendemain pour aller faire ma convalescence en Floride chez mes parents.

D’ici là, mon père m’a commandé cette petite merveille – rose!!! – qui me permet d’être au moins capable de sortir mon chien sans dépendre d’une de mes super voisines qui m’ont beaucoup aidée dans les jours suivant le départ de ma mère pour le soleil américain (avec quelques jours de délai et un billet d’avion perdu à son tour, c’est de famille ç’a l’air!). 

 

Alors je vais être tranquille dans les prochains mois. La chirurgienne m’a dit que j’en avais pour trois mois de douleur et a signé mon papier d’absence au travail jusqu’à la fin février (c’est tellement long). Quant à une guérison complète? Un an…

Mais au moins, j'ai le meilleur des infirmiers!

Ah si j’avais su que cette randonnée aurait tant de conséquences…


vendredi 28 octobre 2022

Pis, est-ce que ç'a été facile de ramener ton chien au Canada après ton voyage? La réponse encore une fois : NOOOOOON!

Bon. Avez-vous lu mon blogue sur mon aller en Europe avec Charlot? Sinon, je vous conseille fortement de le faire avant de lire ce qui suit.

Parce que comme je terminais mon billet en espérant que ce soit plus facile avec British Airways… en fait je pense que je me suis tout simplement jeté un sort. Parce que ç’a été pire. Parlez-en à mon portefeuille, qui ne me le pardonnera probablement jamais.

Alors, comment ça s’est passé? Voici l’histoire du long périple.

Au départ, je pensais revenir des îles Lofoten par la Suède. Et même de passer par la Finlande en revenant de Tromso. Ma fracture à une cheville a un peu chamboulé mes plans et j’ai abandonné Tromso pour repartir vers le sud après les îles. Selon Google Maps, passer par la Suède me rallongeait de deux heures. Je suis déjà allée dans ce pays deux fois, alors c’était vraiment juste pour que mon chien puisse se prendre en photo au pays de Peter Forsberg – qu’il ne connaît pas, on s’entend – que je songeais à passer par là. Mais après m’être renseignée, j’ai appris que je devais lui donner encore une fois un comprimé (normalement je pourrais juste lui donner, mais à l’international, ça prend la griffe d’un vétérinaire…) si je retournais en Norvège à partir d’un autre pays. Mais bon, comme j’étais désormais moins mobile, j’ai modifié mes plans pour rester dans ce pays. Par contre, comme on m’avait parlé du passeport européen, j’ai pris rendez-vous pour que Charlot puisse avoir le sien. En gros, ce passeport me permettrait de retourner en Europe dans la prochaine année sans avoir à repasser à travers tout le processus que j'ai vécu (subi). Un 100 CAD bien investi, mettons.

Donc, j’ai tout fait ça et j’ai réservé un vol de retour vers Montréal avec une escale d’une journée à Londres. J’ai pensé que ce serait une bonne occasion de prendre des photos de Charlot devant Big Ben – j’y suis déjà allée. Alors comme je n’avais acheté que mon billet aller pour me rendre en Norvège, j’ai rapidement contacté les différentes compagnies aériennes pour avoir toutes les informations afin de réserver mon vol de retour. J’aurais pu avoir une escale d’une journée à Paris, ce qui aurait été parfait, mais quand j’ai voulu réserver une fois que j'ai confirmé que tout était correct, le vol était complet. D’où le Plan B par Londres.

Tout se passait bien. J’étais en contact avec British Airways et le « Heathrow Animal Reception Center » depuis trois semaines pour prévoir mon passage. Une tonne de courriels. À quelques jours du vol, j’ai commencé à paniquer parce que British Airways (BA) ne m’avait demandé des infos que pour un animal de service, alors que je savais que mon chien ne se qualifiait pas internationalement.

Fastforward au jour où je dois prendre mon vol. Je n’ai toujours pas eu la confirmation de BA, mais j’ai compris avec mes discussions avec l’aéroport que « tout animal entrant au R.-U. n’étant pas approuvé comme service doit voyager en soute ». Ça m’horripile, mais si je n’ai pas le choix, je vais le faire. Ce n’est qu’un vol de deux heures.

Avant mon vol et avant de remettre la voiture, je fais un arrêt dans une boutique près de l’aéroport pour acheter quelque chose pour pouvoir transporter Charlot en soute. Je ne sais pas si c’est un problème de langue (et de fatigue dans mon cas vu que je suis une ex-agente de bord...), mais ce n’est qu’une fois à l’aéroport que j’ai compris que ce que j’avais acheté était approuvé… en cabine.  

Mais avant ça, je me suis présentée au comptoir BA vraiment à l’avance pour être sûre que tout était correct.

- Il est trop tôt, mais votre sac n’est pas conforme pour la soute.
 Euh… Je fais quoi?
- Allez au comptoir de SAS (Scandinavian Airlines, qui fait partie de Star Alliance), ils vont vous aider.

J’y vais, je prends un numéro et on me dit rapidement qu’on ne peut pas m’aider, mais que je peux me rendre à tel endroit pour peut-être pouvoir acheter une cage.

Je rappelle que je suis en béquilles. Je m’y rends. Les gens sont super gentils. Ils me confirment que ce que j’ai acheté n’est pas conforme et j’achète une cage à environ 100 euros. Je retourne faire la file au comptoir d’enregistrement de BA.

La dame, aucunement sympathique, me dit que mon chien et moi ne sommes pas enregistrés et que je dois appeler BA. Le numéro? C’est à moi de le trouver.

J’appelle. Première fois, ça raccroche. Deuxième fois, ça me réfère à un numéro… inexistant. Troisième fois, Même chose. Je vous épargne les échanges suivants, mais ils se résument à du néant ou des numéros non attribués.

Je réussis à parler à une compagnie qui organise le cargo et je comprends que les arrangements doivent se faire des semaines à l’avance. J’abandonne. À deux heures du décollage, je sais que je n’ai plus le temps. Je fais donc une croix sur ce billet, qui ne me sera jamais remboursé, et sur la nuit d’hôtel à Londres, qui n’était pas remboursable elle non plus.

Je réserve une nuit à l’hôtel adjacent l’aéroport – cher et chic, mais j’avais un rabais de 100$ avec mon application hotels.com, au moins – et je me dirige à nouveau au comptoir SAS pour demander de me réserver un vol le lendemain. La dame en trouve un qui passe par Paris, avec une escale de neuf heures. Avec ma jambe fracturée, on s’entend que ça ne me donne absolument pas le temps d’aller voir la tour Eiffel en version express. Je le réserve, même si c’est ridiculement cher. Je vous épargne le prix. Pour ma santé mentale et la vôtre. Air France aurait accepté Charlot comme chien de service, mais comme le délai était trop court… J’ai dû débourser 300 CAD pour lui. Je rappelle que c’est un chien qui ne pèse même pas 5 lb. Mais bon, je voulais juste rentrer au pays au plus c****…

Au moins, même si j’avais un des pires sièges de l’avion malgré le fait que j’ai sûrement payé plus que ceux en première classe, j’ai eu de la chance, il n’y avait personne à mes côtés et j’ai pu étendre un peu ma jambe. Mais ç'a été une journée tellement longue! Surtout pour Charlot puisqu’il n’y avait aucun endroit où il pouvait faire ses besoins à l’Aéroport Charles-de-Gaulle. J’ai au moins pu compter sur une employée qui est venue me chercher en transport adapté et qui a eu pitié de mon bébé poilu. Elle a fait fi du fait que les gardiens de sécurité ne voulaient pas que je promène Charlot supposément parce que c’était la « piste » - on n’a pas eu la même définition de piste dans nos cours d’aviation eux et moi, mais bon – et lui a fait faire pipi. Parce que pour le reste, il a dû se retenir près de 17 heures. Il a été un vrai champion!

Tout ça pour ne pas aller à Londres. Et comme c’est compliqué pour rien d’aller au Royaume-Uni avec un chien, je vous confirme que Charlot pourra demander n’importe quelle destination comme prochain voyage… sauf ce pays!



lundi 17 octobre 2022

Les perles grises de Lofoten

J’ai découvert l’existence des îles Lofoten par un ancien collègue il y a quelques années. Il m’avait en quelque sorte transmis son obsession. Je prévoyais donc depuis un bon moment de me rendre au nord de la Norvège pour voir ce coin de paradis.

Après des reports pour toutes sortes de raisons, dont une pandémie, c’est cet automne que ç’allait se passer. J’avais des dates pas si flexibles que ça pour mon voyage à cause de contrats professionnels, notamment. J’ai choisi de venir en octobre même si c’est un moment un peu plus pluvieux, surtout parce que c’est l’idéal pour espérer voir une aurore boréale. Et comme je n’en ai pas vu ni en Islande ni au Nunavut… J’espérais fort.

Les îles Lofoten se trouvent à environ 1300 km au nord d’Oslo. Rendu là, ça fait un petit bout qu’on est dans le cercle polaire arctique.

Pour m’y rendre, j’ai pris le traversier de Bodo, un trajet qui dure un peu plus de trois heures. J’étais préparée mentalement pour la température. J’ai vu qu’ils annonçaient beau quelques jours après mon passage seulement. J’ai donc fait mon deuil des aurores boréales dans ce coin du globe.

Je savais que j’aurais probablement droit seulement à des paysages gris, mais je me disais bien que ça ne pouvait pas enlever tout son charme à l’endroit. Et j’avais raison. C’est un peu comme une chasse au trésor de se promener là. Oui, on peut suivre les guides qui proposent tel ou tel endroit, mais quand on a une cheville fracturée comme moi (allô l’imprévu!), on doit faire une croix sur toutes les randonnées proposées. Et il y en a une tonne. Pas pour rien que j’avais apporté tout mon attirail de rando…

J’ai donc passé d’un village à l’autre, prenant un tel détour par instinct ou pour suivre une suggestion touristique. C’est comme ça que j’ai découvert les îles. Pas comme prévu, mais faut bien s’adapter à ma malchance!

J’ai ainsi découvert Nusjford – je cherchais le phare, mais je ne l’ai jamais trouvé!

Reine :

Et Henningsvӕr :

Tout ça est magnifique, peu importe la température. Même si parfois, on dirait que la moitié de la photo a été prise en noir et blanc!

J’ai aussi découvert plusieurs endroits grâce à Google Maps. À force d’explorer et de cliquer sur les icônes d’attractions ou de caméras, ça m’a donné de bonnes idées. C’est d’ailleurs le cas pour cette œuvre qui se trouvait à quelques pas de mon hôtel, mais dont j’aurais continué à ignorer l’existence sans mon téléphone :

Un peu plus loin, on retrouve une statue très près de la réalité un peu… creepy. Ne trouvez-vous pas?

Il y avait aussi dans les environs Fiskerkona, une statue dans l'eau qui est annotée comme point d'intérêt à photographier.

J’y suis allée le matin de mon départ et disons que la route pour s’y rendre n’est pas évidente. C’est une seule voie avec pas mal rien d’autre que l’eau d’un côté et un muret de l’autre. Je me suis dit que ce n’était pas si pire, si mon GPS m’envoyait là, c’est que j’allais pouvoir faire demi-tour à l’attraction…

Erreur.

La fin du chemin, c’est la fin du chemin. Aucune possibilité de se virer de bord, surtout qu’on m’a donné comme voiture de location une Toyota Corolla qui frôle la Station Wagon.

Je prends ma photo, mais à l’intérieur de moi, je panique.

Comment me sortir de là? J’ai rapidement conclu que de tenter de faire un 180 degrés allait me propulser directement sur la une des journaux comme touriste conne ayant trouvé la mort pour une photo. J’ai donc décidé de faire le trajet… à reculons. Nul besoin de dire que j’ai pris plusieurs pauses pour reprendre mes esprits et mes repères! Bref, j’ai stressé jusqu’à ce que je rejoigne la terre ferme.

 

Et c’est là que j’ai vu une affiche très discrète en norvégien seulement disant ça :

Ce n’est même pas clair que les voitures ne sont pas conseillées! Je ne dois quand même pas être la première à l’avoir tenté!

Comme ç’a été le cas lors de mes deux derniers voyages, mon amie Mel m’a fait un bingo de photos. Cette fois, il ressemble à ça :

Et pour la pancarte, je pense que celle-ci ne peut pas être battue. Il y a juste en Norvège où on peut voir un « Attention aux fondeurs »!

On voit plusieurs affiches aussi pour avertir de la présence de caribous. Et elles sont très utiles!

Tout comme je l’avais fait à Stockholm, en Suède, j’ai fait un saut au bar de glace (Magic Ice), mais cette fois, avec Charlot, qui n’avait pas l’air de comprendre pourquoi je l’emmenais volontairement dans un endroit où il fait volontairement -6 degrés!

 

Pour terminer, on a visité le musée des Vikings. Il n’y a pas tant de choses à voir, mais j’ai quand même pu faire tester à Charlot son amour pour la vie de Viking!

Comme rien n'est simple dans ce voyage - et je n'avais pas fini de le découvrir -, j'ai aussi dû modifier mes plans pour quitter les îles. J'avais le choix entre deux traversiers, dont un qui menait sur une île qui était recommandée par les guides. Non seulement ce n'est qu'une fois en file que j'ai appris que c'était une liaison estivale seulement, mais que mon plan B, pour passer par une autre ville tombait également à l'eau pour cause de bris technique. 

J'ai donc rebroussé chemin et fait un autre détour pour me rendre à ma destination suivante. 

Est-ce que je suis rassasiée par mon passage dans ces îles? Oui et non. C'était magnifique, mais je n'ai pas été chanceuse avec la température. J'ai donc déjà une bonne petite idée de la façon de remédier à cette situation dans un éventuel prochain voyage...

dimanche 9 octobre 2022

P’tites vites de la Norvège

Après les sagas entourant le transport de Charlot et ma super mésaventure, voici un peu plus de légèreté avec les p’tites vites de la Norvège!

D’abord, c’est vraiment niaiseux, mais très déboussolant : ils n’ouvrent pas les portes du même sens que nous. Chez nous, quand on entre quelque part, on pousse la porte et quand on rentre dans un commerce, on la tire pour pouvoir sortir rapidement en cas d’urgence. Eh bien, ici, c’est le contraire. Vous dire le nombre de fois où je pensais m’être embarrée dans ma chambre d’hôtel…

La technologie est très avancée pour ce qui est des péages et des stationnements. D’abord, les voitures ont soit un transpondeur pour les péages, soit les stationnements ou autoroutes lisent les plaques. Rien de bien nouveau me direz-vous et c’est vrai. Mais c’est au moment de la sortie que ça change tout. Le système lit notre plaque et envoie la facture ou encore, on va à une borne et on dit qu’on s’en va et avec notre numéro de plaque lu par la caméra à l’arrivée, on paie le montant exact.

Il y a aussi une application bien plus avancée que celle qu’on a à Montréal. Elle a une géolocalisation, si bien qu’on n’a pas besoin de mémoriser le numéro de la place, mais juste de choisir le secteur (très précis) sur l’app. Ensuite on tourne la roue et on met du temps comme on veut. La grosse différence? SI on part avant la fin, on peut l’arrêter et ne pas payer pour rien. Du génie!

J’ai appris qu’en Norvège, un peu comme en Ontario, les seuls endroits où on peut acheter du vin sont les Vinmopolet. On s’entend que c’est assez clair que c’est le monopole du vin! Sinon, dans les épiceries et dépanneurs, ils ont le droit de vendre la bière et les boissons alcoolisées jusqu’à 20 h en semaine et si ma mémoire est bonne, jusqu’à 17 h les weekends. Et dire qu’on chialait au Québec pendant le couvre-feu!

Sinon, parenthèse, tout est cher ici. Vaut mieux juste payer et ne pas penser à la conversion.

Ils vendent le lave-glace dans des emballages comme ça. C’est toujours du plastique, mais il semble moins épais. 

Je ne sais pas si c’est plus efficace pour l’environnement mais ce qui l’est, c’est la consigne sur les bouteilles d’eau. Au début, je ne savais pas et à un moment, j’ai remarqué un 2 KR d’ajout à ma facture. J’ai demandé ce que c’était et on m’a expliqué que c’était la consigne, de même que sur les canettes (je le sais pour le Red Bull, à voir pour le reste!) et le caissier m’a dit que le pays avait un taux de retour frôlant les 100 %. C’est super! Alors je garde toutes mes bouteilles et canettes et je vais aller faire un tour dans une gobeuse comme je le fais au Québec avant de partir!

Je suis partie en fin de campagne électorale au Québec et je ne peux m’empêcher de penser au fameux troisième loin à chaque fois que j’emprunte un pont, un tunnel ou un traversier. Pour vrai, faudrait pas que les gens de Québec viennent ici… ils seraient tellement jaloux! Je ne peux même pas imaginer combien tout ça a coûté, mais il y en a des tonnes. À date, mon plus long tunnel faisait un peu plus de 24 km. Il y en a même qui ont des carrefours giratoires à l’intérieur!

 

Au début, ce n’était pas évident avec la langue, mais je dois avouer que ça ne m’a pas pris de temps pour me débrouiller avec les affiches. J’ai appris quelques mots – je ne les prononce pas, je les lis! – et souvent, ça ressemble au français ou à l’anglais, mais comme si c’était écrit au son. Je vais me retenir de faire des gags d’ados illettrés qui clavardent avec ce langage…

 

Cela dit, l’option traduire dans la lentille de la caméra d’Android est extraordinaire. J’aurais aimé l’avoir pour tous mes autres voyages, notamment au Qatar et au Japon!

Les routes ne sont vraiment pas larges et on rencontre des semi-remorques et des autobus. Pas toujours plaisant, mettons.

Un voyage n’en serait pas un sans que je perde de quoi d’important. (Heureusement je le retrouve souvent par miracle!) Après ma caméra à Washington et à Seattle, mon laptop à Londres et mes boucles d’oreille à Barcelone (lisez les blogues si ça vous dit, vous allez voir comment c’est du grand n’importe quoi avec moi!), cette fois, je me suis rendue compte juste avant de prendre une photo de ma poupée (elle a son compte instagram tout comme Charlot, je dois les remplir) que… il me semble que j’avais un manteau. Eh merde, j’ai dû le déposer pour prendre une photo de Charlot. Mais où? Je me mets à courir, du moins courir avec une sacoche, une caméra et un chien en laisse, pour retourner sur tous mes pas. C’est évidemment à l’autre bout complètement que je vois, accroché sur je ne sais quoi, mon manteau!!! 

Merci à la personne super honnête et gentille qui l’a trouvé! En retournant à la voiture, je fais une vérification automatique pour voir si j’ai tout. Il y a un running gag dans ma famille que ma poupée a une tonne d’animaux et qu’elle en emmène un par voyage. Cette fois, c’est son paresseux. Je ne le trouve pas. Le hic, c’est qu’ils sont difficiles à trouver – et chers! – ces maudits jouets-là. Je cours donc à l’endroit où j’ai paniqué pour mon manteau, dans l’espoir que le vent ne l’ait pas lancé dans l’eau.

Tout en priant St-Antoine-de-Padoue comme je l’ai fait plus tôt et chaque fois que je cours après quelque chose, j’aperçois au loin une petite tache rose par terre. Son paresseux! Fiou!

Voici le résultat de la photo avec la poupée et le paresseux, prise après mes deux courses folles.

Mais je n’ai pas eu ma leçon. À date, j’ai déjà perdu mes lunettes de vue et pas un, mais DEUX adaptateurs de carte SD pour mon laptop puisque je voyage avec ce que j’appelle mon laptop de secours et que j’ai oublié qu’il n’avait pas d’entrée pour la carte de ma caméra. J’en ai évidemment à la maison, mais si je veux avoir mes photos sur mon portable… Pas le choix. Sauf que j’en suis à mon troisième achat. Je vais probablement me l’attacher dans le cou.