lundi 30 novembre 2015

Coupe Grey, hôtel hanté, The Weeknd, etc.!

Je viens de vivre ma première Coupe Grey. Ma semaine se résume à trois mots : manger, boire, écrire.

Remarquez que je n’ai pas mis «dormir», parce que c’est une activité que je n’ai malheureusement pas pratiquée à mon goût. J’étais pleine de bonnes intentions. Je voulais aller au gym tous les soirs et travailler sur mon roman – que je dois remettre, genre, aujourd’hui – également tous les jours. Eh boy. On va dire ici que c’est l’intention qui compte. Je n’ai rien fait de tout ça, à part quelques pages retravaillées à ma première soirée.

J’avais un horaire chargé, certes, mais j’ai aussi dû composer avec un problème ultra chiant de téléphone qui m’a valu trois visites au Apple Store, qui était à une quinzaine de minutes en voiture (taxi) de mon hôtel. La joie. Je vous raconterai ça plus loin.

Pour ce qui est de la Coupe Grey, je vous avouerai que je n’ai pas profité pleinement du match, puisque je devais travailler et que c’est quand même un tantinet stressant. Mais ç’avait l’air ben l’fun! J’ai écouté quelques chansons du groupe Fall Out Boy, que j’aime bien, à la mi-temps. Mais j’ai aussi fait le pied de grue devant une table vide en espérant avoir de la pizza. J’ai manqué mon coup, les mouettes journalistes s’étaient toutes servies avant moi.
Vous savez, quand on a faim à en pleurer? Eh bien c’était pas mal ça pour moi. J’ai retenu mes larmes, mais j’étais affamée comme jamais (et je n’avais accès à aucune solution de rechange). Un gentil collègue m’a trouvé un sac de chips (Ruffles saveur pelure de pommes de terres gratinées et bacon – un peu weird) et ç’a été mon souper. Alors bref, ma faim m’a fait rater la moitié du spectacle.
C’est vraiment fou l’engouement des partisans dans l’Ouest pour leur équipe et le football canadien en général. Presque chaque équipe a tenu son propre party et les gens étaient vêtus de la tête aux pieds aux couleurs de leurs favoris, maquillage en prime. C’était beau à voir. (À noter que ceux-ci encouragent une équipe qui n'a même pas fait les éliminatoires...)
 
Moment cocasse le samedi matin, lendemain du party des Roughriders. Je ne sais pas ce que ces partisans ont fait, mais on les a vus débarquer d’un fourgon, escorté par un policier qui les a déposés devant un restaurant pour déjeuner. Et il leur a même fait des câlins en partant! Absurde, vraiment.
Voilà pour le football.

Hôtel hanté


Oui, vous avez bien lu le sous-titre. Ç’a l’air que mon hôtel, le Fort Garry, est hanté.

Je n’étais pas au courant. Ce sont mes parents qui l’ont lu dans un quotidien d’Ottawa et qui ont cru bon m’en parler. Ahhhhhh!

Ceux qui me connaissent savent à quel point je ne veux juste rien entendre à ce sujet. Rien. Niet. Nada.

Mais je suis trop curieuse, alors j’ai fait des recherches rapides. Je dis «rapides», parce qu’après avoir lu quelques lignes, disant que les femmes de chambre avaient trouvé, dans la fameuse chambre 202, des traces de sang sur les murs et des empreintes de pas ensanglantés sur les draps, que certaines ont été embarrées et autres phénomènes bizarres, j’ai mis fin à ma lecture.

Je vous laisse faire vos propres recherches si le cœur vous en dit. Heureusement, j’étais au huitième étage. Bien loin de cette chambre maudite.

Visite au musée


Durant ma semaine, je suis aussi allée faire un tour au magnifique musée des Droits de la personne. Il était en construction à ma première visite à Winnipeg et à la deuxième, je n’avais pas eu le temps. La troisième fois était donc la bonne!

À l’entrée, on nous dit : «Il y a des rampes, mais il y a aussi des ascenseurs», sans trop préciser de quoi on parle exactement. J’ai choisi les rampes.

Erreur de débutante.

Donc mes talons et moi – manque de jugement ici, je suis allée m’acheter une paire de bottes sans talon pour le reste du voyage – avons gravi toutes ces rampes, jusqu’au septième et dernier étage (à droite sur la photo ci-dessous).
Chaque étage était dédié à une exposition en particulier. Je n’avais pas le temps de tout lire et tout regarder, car il y avait un tas de bornes interactives et autres trucs dernier cri, mais j’ai bien aimé l’histoire des autochtones, et surtout cette œuvre, qui rappelle les femmes autochtones portées disparues.
Pour le reste, on parle du droit des enfants – avec des statistiques qui brisent le cœur, comme celle qui dit que 21% des enfants travaillent en Afrique subsaharienne –, des femmes, des homosexuels, etc.

J’ai aussi bien aimé la partie sur l’Holocauste, parce que c’était dans la même lignée que mon récent voyage en Allemagne. J’en ai aussi appris un peu sur les Roms.

Comme ils ont eux aussi été déclarés «race inférieure aux Allemands», on les a envoyés par milliers dans des camps de concentration. On les stérilisait et on pratiquait sur eux des expériences médicales atroces. En 1941, à Babi Yar, en Ukraine, a eu lieu le plus grand massacre. En deux jours, les nazis y ont fusillé 34 000 juifs et Roms.

On explique aussi le sort des homosexuels, qui étaient «illégaux» depuis 1871 en Allemagne. Pour certains, trouvés dans des boîtes de nuit par des informateurs qui y font des descentes, ce sera la castration, tout simplement.

Hitler a aussi ordonné l’exécution des personnes handicapées, parce qu’elles étaient selon lui des «mangeurs inutiles». Non, mais quel être abject.

Je tiens aussi à souligner que le français et l’anglais ont une importance égale durant toute la visite au musée. Dans les affiches, c’est toujours le cas, mais tout le personnel était également bilingue. Ça me fait un petit quelque chose quand je vois que la langue que j’aime tant survit dans de petits «marchés» comme celui-là!
 

The Weeknd en show


La semaine dernière, j’ai vu passer une tonne de gens sur mon fil Facebook qui capotaient parce qu’ils avaient – ou non – des billets pour le spectacle de The Weeknd au Centre Bell.

En marchant dans les rues de Winnipeg, j’ai vu une affiche annonçant son spectacle au MTS Centre (domicile des Jets) le vendredi soir. Je savais que je ne travaillerais pas tard ce soir-là, alors j’ai acheté mon billet.
Je pensais connaître une seule chanson, mais finalement, j’en ai reconnu quatre ou cinq. Le spectacle était bon, le gars chante bien. Mais mon Dieu que j’étais fatiguée! J’avais hâte que ça finisse pour aller rejoindre mon lit (parenthèse : mon lit était tellement haut, genre plus haut que ma taille, que je devais travailler fort pour l’escalader). Dommage, j’aurais aimé être plus en forme pour en profiter davantage.

La seule chose qui m’a titillée, et c’est sûrement parce que j’ai habité avec une coloc éclairagiste pendant des années, c’est qu’il n’y avait jamais de lumière sur lui. Il était toujours dans le noir!
Ce qui m’a le plus marquée lors de ce spectacle? L’habillement des filles! J’ai clairement raté le mémo qui demandait à ce qu’on se vêtisse le moins possible et qu’on sorte nos talons aiguilles, évidemment sans collants ou bas de nylon.

Je n’en revenais pas! Dehors, la température ressentie était de -11◦C! Les filles portaient des chandails «bedaines», certaines avaient le dos complètement dégagé et d’autres ont visiblement mélangé leur jupe avec leur petite culotte. Sans parler des décolletés. Disons que ça débordait parfois beaucoup... À l’intérieur de l'amphithéâtre, ça peut passer. Mais certaines sont sorties marcher dans les rues comme ça : 
Je les ai fortement jugées.

Maudit iCloud


J’ai récemment acheté un iPhone 6s que j’adore – parce qu’il est rose et qu’il a un étui transparent avec des brillants. Mais je l’ai moins aimé mercredi. Mon cher téléphone, que je surnomme désormais «la princesse», a décidé qu’il n’aimait pas le froid. Il s’est donc éteint. Sur le terrain de football. Pendant que je devais faire mes entrevues. Aye, merci princesse, meilleur timing ever!

Je suis donc allée au Apple Store pour leur demander si c’était normal. Les deux réponses que j’ai eues étaient : «C’est le premier hiver du 6s, alors on ne sait pas comment il va réagir» et l’autre «Je pense que les techniciens en Californie ne pensent pas à ça, l’hiver».

Wow.

Pour faire une histoire courte, ils ont changé mon téléphone. Mon nouveau, «princesse 2», je le DÉTESTE. C’est la même chose, même iPhone 6s. Mais il refuse d’accéder à mon iCloud. Résultat? Durant toute la semaine, je n’avais plus aucune note, aucun enregistrement vocal (un peu important pour mon travail…), mes messages textes s’effacent tout seuls et je ne reçois même pas de notification et le pire dans tout ça? J’ai perdu mes niveaux à Candy Crush. C’est une catastrophe! Ok, confidence ici, j’adore ce jeu et je suis rendue au niveau 515. Rendez-moi mon Candy Crush à moi!!!

Vous voyez dans quel état un simple cellulaire peut nous mettre? Oui, ça frôle la folie.

Mais bon, je suis retournée deux fois au Apple Store. La première, le gars m’a avoué qu’il n’avait jamais vu ça de sa vie et que c’est un technicien de iCloud qui doit parler avec moi pour tenter de le régler. Le deuxième était vraiment génial, il a passé une éternité avec moi pendant qu’on essayait un autre téléphone, au cas. Ça n’a pas marché. J’ai donc un dossier en attente, qui doit être de quelques pages, avec une mention «urgente» pour qu’un technicien m’appelle.

En attendant, j'ai pu récupérer ma sauvegarde... d'il y a cinq semaines. Donc j'ai tout perdu depuis. C'est quand même mieux que rien..

En terminant, j’ai «utilisé» un chauffeur de taxi à titre de chauffeur personnel à ma dernière soirée, le temps d’aller prendre le pont Provencher (eh oui, encore un pont!) et le musée en photo, de nuit. Il était super gentil et m’attendait sur le bord de la route le temps que j’aille prendre les clichés! Ce ne sont pas les meilleurs – pas de trépied, pas de temps, froid intense et aussi le fait que je ne suis pas photographe – mais voici ce que ç’a donné!


mardi 24 novembre 2015

#Winterpeg

On m’avait prévenue. Ça fait des jours et des semaines que tous ceux à qui je dis que je vais à Winnipeg pour la dernière semaine du mois de novembre me disent que je vais avoir froid. Que ce sera plate. L’hiver, le froid sibérien. Le soleil et ses rayons qui vont se coucher tôt et dont on s’ennuie rapidement.

La ville où les nuits sont longues. Winterpeg. Je les ai toutes entendues. Mais je n’y croyais pas trop. Jusqu’à ce que je sois accueillie par ça :
J’ai profité de ma première journée à Winnipeg pour aller voir du hockey. C’est la 19e équipe de la LNH que je vois à domicile. Il m’en manque juste 11! Mais disons que ça commence à être un peu plus difficile, les villes restantes ne sont pas à la porte!

Je savais que les partisans des Jets avaient une tradition durant l’hymne national et comme j’ai une affection particulière et inexpliquée pour les hymnes nationaux, j’avais hâte d’y assister en vrai.
En fait, ils crient le «true north» des paroles de l’hymne canadien. Pourquoi? C’est assez simple. C’est le nom de la compagnie qui a ramené une équipe à Winnipeg. C’est leur façon de les remercier!

Pour le reste, je n’ai pas grand-chose à raconter. L’aréna est super beau, presque tout le monde porte un chandail des Jets, c’est une belle petite ville de hockey.
En toute honnêteté, j’ai légèrement plus apprécié ce passage au MTS Centre que lors du spectacle de Wiz Khalifa cet été!

Je suis allée souper au Moxie’s qui est dans le MTS Centre après le match, notamment parce que la seule chose que j’avais mangée dans ma soirée provenait de ce mini «buffet» :
La phrase de la soirée revient à l’homme qui était assis à ma droite avec sa conjointe et qui m’a dit : «I’m impressed you asked for Monday Night Football on TV!».

Mmmmm. Une fille seule à un bar un lundi soir, ça semblait déjà rare à Winnipeg. Faut croire que si ladite fille est en plus une fan de football, alors là, c’est du jamais vu!

Ma semaine ne fait que commencer dans la capitale manitobaine et j’ai plein d’idées de choses à faire. Je vous tiens au courant!

Ah et petite parenthèse, est-ce que c'est le #flushgate qui est encore visible du haut des airs ou le bord du fleuve a toujours été de cette couleur et je ne m'en étais simplement jamais rendue compte?
Oh et en terminant, rassurez-vous, j'ai réussi à prendre l'avion sans essayer d'attenter à la vie d'une petite créature (aka un enfant), cette fois...

mardi 17 novembre 2015

Passagère folle et escorte policière... pour moi

J’écris ce blogue à chaud, à peine deux heures après que mon avion eut touché le sol.

Mais cela fait probablement quelques jours maintenant, car je devais attendre d’être certaine… que je n’étais pas poursuivie par ce qu’on appelle communément une «crisse de folle».

La raison? J’aurais essayé de tuer son enfant. Avant de capoter, je vous explique.

Ramenons-nous sur mon vol, d’une durée de trois heures. Il y a une petite famille assise derrière moi, avec un enfant en bas âge. Aucune idée quel âge il a à ce moment, je ne fais pas la différence entre un bébé de trois ou onze mois.

Dès que j’ai pu abaisser mon banc, c’est ce que j’ai fait. La mère m’a hurlé de faire attention à son bébé. Je l’ai ignorée. J’ai juste baissé mon banc, come on. Mais pour lui faire «plaisir», j’ai remonté aussitôt mon siège. Par la suite, j’ai eu droit à une heure trente de solo de drum dans mon dos. Je me suis retournée quelques fois dans l’espoir qu’ils s’assurent au moins que le petit – qui était assez petit pour ne pas avoir son propre banc – soit au moins en position pour cesser de frapper dans mon banc. On s’entend, je comprends qu’un enfant bouge. Mais il y a aussi moyen de limiter les coups. Me semble que l'espace est assez grand pour ne pas que ses pieds soient constamment en contact avec mon dos.

Environ à mi-chemin, j’avais la bougeotte à mon tour. J’ai donné un coup dans mon banc vers l’arrière. Comme je le fais souvent dans un avion. Comme à peu près tout le monde fait de temps à autre dans un avion.

Erreur.

Oh my God quelle erreur.

Sans même que j’aie le temps de réaliser ce qui se passait, la mère derrière moi (en diagonale, car j’avais le père directement derrière moi) s’est levée de son siège et a commencé à hurler : «Non mais tu es folle! Mon bébé! Mon bébé! Tu as frappé mon bébé!»

Alors que je me confondais en excuses, j’ai compris que leur bébé, eh bien ils l’avaient mis sur la tablette, la tête probablement contre mon siège. Je ne m'y connais pas trop en matière de flots, mais... Depuis quand on met un bébé sur une tablette? La moindre turbulence et il se cogne la tête, voyons. Eh bien la turbulence cette fois, c’était moi.

La mère était si incontrôlable et criait comme une hystérique digne d’un mauvais film de série B, tellement que le directeur de vol est accouru pour lui dire de se calmer. La scène s’est passée rapidement, mais j’ai cru voir deux ou trois agents de bord qui tentaient de la maîtriser. S’il n’y avait pas eu de banc entre nous, elle m’aurait déjà frappée depuis un bout. Le directeur lui a demandé plusieurs fois d’arrêter de crier. Il lui a dit que si elle continuait ainsi, il n’aurait d’autre choix que de la faire arrêter à sa sortie de l’avion à Montréal.

Je vous laisse quelques instants pour imaginer la scène, tous les autres passagers ayant cessé leurs activités pour se tourner vers nous.

Par ce qu'avant de se calmer, elle a eu le temps de crier au meurtre et d’alerter tout l’avion, mais aussi de m’invectiver en me lançant que j’étais «folle», «que je n’avais pas de cœur», «que j’étais une sans cœur parce que je n’avais clairement jamais accouché», «que je ne connaissais pas l’amour pour un enfant (encore parce que je n’avais pas de cœur)» et «que j’avais volontairement essayé de frapper son enfant».

Ben oui, c’est sûr que tout le monde s’attend à ce qu’il y ait un enfant sur la tablette derrière lui…

Elle s’est calmée. Mais en surface seulement. Il restait une heure trente minutes au vol. Elle a passé chacune d’elle à dire qu’elle allait me poursuivre en justice, qu’elle allait me suivre une fois qu’on serait tous sortis de l’avion, bref, que je paierais pour mon «crime».

Au moment de l’incident, oui, le bébé a pleuré. Mais probablement autant pour le «coup» que pour le nombre de décibels atteint par la voix de sa mère. Quelques minutes plus tard, il riait. Mais selon sa mère, qui n’a pas changé de sujet du reste du trajet, j’ai «ruiné la vie de son enfant».

Toutes les insultes qu’elles avaient criées, elle les a répétées encore et encore, à son mari. En ajoutant d'autres au passage. Mais elle répétait ad nauseam que j'étais sans cœur parce que je n'avais jamais enfanté. Comme l'avion était plein à craquer, il y avait un couple à côté de moi. La dame juste à ma gauche m’a confirmé qu’elle n’avait pas senti mon «coup», mais qu’elle avait fait le saut en maudit quand la folle mère s’est agrippée à son siège pour me crier dessus. L’homme au bout de notre rangée entendant lui aussi toutes les menaces et a craint pour ma sécurité. On a arrêté un agent de bord pour lui demander si je pouvais être escortée par la sécurité à ma sortie de l’avion.

L’agente a confirmé que ce serait le cas. Il y en aurait pour moi, et pour elle. Mais elle m'a aussi dit de ne pas m'inquiéter.

Pendant les 90 interminables minutes qui ont suivi alors qu'on survolait la côte est américaine, la panique m’a envahie. Et si elle me poursuivait pour vrai? Est-ce qu’il y a vraiment un procureur qui va accepter ça? Ça y est, ma vie est finie pour un siège qui a trop bougé. Mon cœur battait comme jamais auparavant. Mon corps tremblait. Comme ça, ça peut sembler exagéré comme réaction, mais mettez-vous à ma place. Je ne pouvais pas bouger. Il n’y avait aucun siège de libre dans l’avion et j’entendais se tramer un plan pour me pourchasser à l’extérieur de l’avion sans arrêt derrière moi. Je me sentais en prison. L’avion est bien le pire endroit où on veut avoir ce genre d’altercation…

À un moment, alors que l’enfant riait, la mère «jouait» avec son petit en chantonnant «nous, on jouait avec le bébé, on jouait avec le bébé et BOOM la madame, elle a frappé le bébé!». 

En CHANTANT. Et elle recommençait.

T’es sérieuse là?

Je stressais à l’idée de devoir marcher toute seule jusqu’à ma voiture. Une fois l’avion à la porte, le père m’a dit, en appuyant très fort sur mon épaule avec son index : «Mademoiselle, vous nous attendrez à la sortie de l’avion, on doit vous parler». Pendant ce temps, la mère continuait son monologue contre moi. J’étais rendue «dangereuse» selon ses dires. Moi, j’ai fait comme m’a dit de faire l’agente de bord. J’ai ignoré. Mais le père continuait. Encore et encore. L’homme à mes côtés a pris ma défense. Il s’est retourné et a dit au père «Non, elle ne vous attendra pas. Laissez-la tranquille». Le père n’a pas aimé. Il lui a dit de se mêler de ses affaires. Ce à quoi mon bon Samaritain a rétorqué : «Non vous, mêlez-vous de vos affaires. C’est dangereux ce que vous faites et ce que vous dites depuis tantôt».

Et là, encore une fois, la mère a explosé. Mais genre, EXPLOSÉ. Elle s’est mise à hurler et à répéter avec son petit accent : «C’est ça, nous on est dangereux. On est des vendeurs de drogue nous. C'est ça que vous pensez qu'on fait, hein! On verra qui est le plus dangereux. Nous parce qu’on vend de la drogue ou elle. Elle qui a essayé de tuer mon bébé. Elle a voulu tuer mon bébé de neuf mois cette sans cœur sans enfant».

Eh oui. C’était rendu là. J’avais alors essayé d’attenter à la vie de son bébé. En reculant d’un coup sec mon siège d’avion, je vous le rappelle.

Le directeur de vol s’est alors placé de façon à ce que je puisse sortir de ma rangée sans que la famille me suive. Elle criait qu’elle n’allait pas laisser ça comme ça. Moi, je voulais quitter l’aéroport au plus vite. J’avais honnêtement peur qu’ils me suivent!

Il y a eu un problème de communication et la sécurité n’était pas là à ma sortie. L’agent de bord qui me suivait a indiqué à celui qui était à la sortie que j’avais été victime de menaces et que je devais être escortée. Mais ils n’avaient personne. L’agent m’a dit de suivre sa collègue… qui poussait un fauteuil roulant. Moi je voulais juste courir. Disons qu’on n’allait pas à la même vitesse.

Une fois en haut, j’attendais avec l’agente – et la dame en fauteuil qui trouvait que c’est moi qui faisais pitié... Un autre agent est arrivé pour prendre la relève. Il m’a expliqué qu’on avait le champ libre puisque la famille était en train de remplir le rapport. Ils n’avaient pas le choix, ils ont dû faire une intervention contre la dame en vol. Il m’a dit «ne t’inquiète pas, c’est une hystérique. Elle est venue me voir en vol à l’arrière et je lui ai dit de retourner à sa place, car je ne voulais pas l’entendre». Il est resté avec moi et on s’est dépêchés à sortir. Il m’a même fait passer aux douanes avec lui, dans la file des diplomates et des membres d’équipage. Sans m'en être rendue compte, j'avais rempli ma déclaration à moitié. C'est qu'en vol, j'avais juste tellement peur qu'elle voie mon nom! J'en avais oublié d'écrire mon adresse et tout le reste... Heureusement le douanier m'a rapidement fait passer.

À la sortie, l'agent qui m'accompagnait devait aller prendre l'autobus pour le stationnement. Je ne pouvais pas vraiment lui demander de me suivre, puisque ma voiture était dans le stationnement intérieur. On a donc demandé à la sécurité de l’aéroport d’envoyer quelqu’un pour m’accompagner.

C’était long. J’avais peur d’attendre si longtemps que la famille sorte et me voie. L’agent est arrivé. Il n’avait évidemment aucune idée de ce qui se passait, alors je lui ai dit rapidement de me mener à ma voiture, que je lui expliquerais en chemin.

Il avait l’air perplexe. Il m’a demandé si je voulais porter plainte. Je n’en avais pas envie. Je voulais juste être de retour chez moi. J’en «shakais» encore. Après avoir dit que ce n’était habituellement pas dans sa définition de tâche, il a fini par me suivre. Pas le choix, un peu plus et je le traînais de force! Il a demandé mes pièces d’identité pour remplir son rapport. Je lui ai fait jurer qu’il ne pouvait pas donner mon nom au duo qui était à mes trousses. Il m’a promis que non.

Mais une fois à ma voiture, il m’a dit, en portant son walkie-talkie à l'oreille : «Attends un instant. J’ai un appel… pour toi. Ils veulent porter plainte contre toi». Je ne comprenais pas. Pas question que je retourne les voir, oh non! Il a tenté d’expliquer ma version à son collègue avec sa radio, mais il n’entendait pas bien. L’agent qui m’accompagnait lui a dit qu’il me laissait aller, qu’il avait mes coordonnées et tout. Il m’a alors dit : «Ils veulent porter plainte contre toi. Je vais y aller. J’entendais crier derrière. Mon collègue a besoin d’assistance».

Il m’a demandé s’il voulait qu’on me rappelle. J’ai dit que je voulais seulement avoir la certitude que ce cauchemar serait rapidement terminé. Pas de plainte, pas de poursuite, le retour du gros bon sens finalement.

Je suis partie. Et j’ai éclaté en sanglots une fois chez moi quand la pression est retombée.

Je n'ai eu aucune nouvelle depuis. J'imagine que je n'en aurai pas. Du moins, je l'espère! Faut dire que ce serait étonnant qu'une quelconque personne en position d'autorité prenne cette cinglée au sérieux...

Et je dois vous avouer que dans tout ça, ce qui m'a le plus fait de peine, c'est qu'une personne me juge parce que je n'ai pas d'enfant. J'aurais bien pu en avoir, elle ne le savait pas, évidemment. Mais le fait est que je n'en ai pas. Est-ce que nécessairement ça fait de moi une personne sans cœur? J'ose espérer que non. Je sais, ce sont des paroles en l'air d'un personne visiblement dérangée. Mais elles m'ont quand même marquées. Mais bon, si jamais un jour j'ai un bébé et que je le fais voyager avec moi, jamais, au grand jamais, je ne l'installerai sur la tablette!


dimanche 1 novembre 2015

Biscuits, tennis, baseball, grosse bibite et country!

Cet été, j’ai réalisé un petit rêve. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai toujours adoré le Masters de Cincinnati (un tournoi de tennis). Bon, OK, je sais pourquoi. C’est parce que Roger Federer l’a souvent gagné. Voilà, c’est dit.

Bref, j’ai eu l’immense chance d’aller y passer la semaine au mois d’août. Du tennis pendant sept jours consécutifs, de 11h à minuit. Génial.
 
Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour visiter – et même juste voir – la ville. À peine débarquée de l’avion (et eu évidemment des problèmes parce que je passais par Toronto – j’ai dû courir comme une folle pour embarquer dans l’avion, le faire de justesse, pour finalement attendre puisque l’avion a été cloué au sol pendant une heure et demie…), je devais déjà me rendre au stade de tennis.

J’ai donc pas mal vu juste ça :
Ils ont investi beaucoup d’argent au cours des dernières années pour revamper le site. C’est vraiment beau. On dirait un mini-US Open. Et en plus, on y mange comme des rois. Je rêve encore de mon plat riz, poulet et sauce tomates, maïs et saveur secrète. J’ai oublié de noter le restaurant. Je m’en veux!
 Et pour couronner le tout, c’est mon préféré qui a soulevé le trophée à la fin!

Play ball!


Le seul soir où je pouvais aller voir le baseball, c’était le vendredi et ça tombait en même temps que… la demi-finale opposant Roger Federer à Fernando Lopez. Je ne pouvais juste pas rater ça. J’ai donc fait mon deuil de mon match de baseball, me disant que j’allais devoir retourner dans cette ville un jour pour cocher ce stade de ma liste.

Mais comme Federer n’a fait qu’une bouchée de son adversaire, le match a fini tellement tôt que j’ai eu le temps de me rendre au centre-ville, à près de 30 minutes de route de là, pour voir les dernières manches! J’ai acheté mon billet en vitesse sous le regard douteux de la préposée qui me faisait remarquer que le match tirait à sa fin. Mais comme il ne m’a coûté qu’une vingtaine de dollars, ça ne me dérangeait pas. J’ai même pris un petit deux minutes pour m’acheter un chandail des Reds pour être fin prête à me transformer en vraie fan, comme je fais chaque fois que je vais voir un match à l’étranger!
Je suis tombée sur la soirée latine. Donc en fait, je n’ai pas vu les Reds, mais Los Rojos et ils ne jouaient pas contre les Diamond Backs, mais bien Los D-Backs.
 
J’avais vécu la même expérience dans un match de la NBA à Los Angeles, avec Los Lakers et El Heat. Disons qu’on ne verrait pas ça au Centre Bell!

À un moment donné, j'ai reçu quelque chose sur l'épaule. Je pensais qu'un partisan saoul me lançais des écailles d'arachides. Je me suis retournée, avec des couteaux dans les yeux pour que ce manège cesse. Mais je ne voyais rien. Puis, la personne à côté de moi m'a pointé le coupable... C'était cette chose qui m'avait attaquée!!!
Après le match, ils ont présenté des anciens sur le terrain avec une cérémonie, une séance de questions et réponses et le tout se terminait par des feux d’artifice. On peut dire que j’en ai eu pour mon argent!
La boutique de souvenirs des Reds est très belle, à l’image du stade. On y retrouve une réplique format géant du trophée de la Série mondiale, des bâtons et des balles.
 
Tout près du stade, il y a un cours d’eau et qui dit cours d’eau dit… pont! Moi qui les aime tant, j’ai adoré celui-ci :
 La thématique de la semaine était probablement les feux d’artifice, car j’en ai aussi eu le lendemain au tennis! Ils provenaient du parc d’attractions de l’autre côté de l’autoroute. Les manèges avaient l’air vraiment hot, mais ô quelle surprise, je n’ai pas eu le temps d’y aller! (Je dois vraiment retourner dans cette ville)
À mon hôtel, il y avait des biscuits aux pépites de chocolat en format «libre-service» et surtout «À VOLONTÉ» dans le hall d’entrée. Ils étaient parfaits. Dans mon «top 3 ever de biscuits aux pépites de chocolat». Ç’a donc été mon déjeuner et mon snack de fin de soirée. Pendant sept jours. Pour compenser, je montais les quelque 80 marches pour le haut des estrades presque chaque fois que je devais m’y rendre!

Compliqué, aller voir Jason Aldean!


Tout comme je l’avais fait à Winnipeg le mois précédent, j’ai regardé s’il y avait un spectacle intéressant pendant mon séjour. Petit coup d’œil sur Internet et voilà, j’ai trouvé! Et cette fois, c’était mieux que Wiz Khalifa que j’avais vu au Manitoba! J’étais super contente de constater que Jason Aldean était en show le dimanche soir. Je ne savais toutefois pas si j’allais être en mesure d’y aller en raison de mon travail. Je ne voulais donc pas acheter mon billet tout de suite. Que je puisse y aller ou pas, j’étais déçue de ne pas avoir mon «kit» country! Mais je ne suis pas folle au point d’avoir acheté un chapeau et des bottes de cowboy de rechange. (OK, je l’avoue, j’y ai pensé).

J’ai donc dû attendre à la journée même du spectacle pour savoir si j’allais terminer ma semaine avec une touche country. La réponse? Oui, mais je risquais de manquer une des premières parties. Pas grave, il y en avait plus qu’une. Mais comme je n’avais pas d’imprimante à ma disposition pour imprimer le billet que j’aurais acheté sur Stubhub (il n’y en avait plus sur le site de vente officiel), je me suis retrouvée sans billet, à quelques heures du show. Merde. J’ai décidé d’y aller quand même et d’en acheter à un «scalper».

Le spectacle était présenté sur une scène extérieure, adjacente à un stationnement d’un casino. Les installations avaient l’air temporaires. À mon arrivée, je me suis stationnée dans un immense champ rempli de 4x4, desquels descendaient des hordes de cowboys et de cowgirls. Décidément, je ne «fittais» pas du tout dans la foule avec mon linge «je viens de finir de travailler». Mais bon, on s’en fout un peu. L’important, c’est de trouver un billet!

Je m’étais aussi dit que je pourrais aller au kiosque Stubhub, qu’ils installent souvent près des salles de spectacles ou des stades où se déroule un événement. Je leur ai donc passé un coup de fil.

- Désolée madame, on n’en a plus du tout et il n’y a personne sur place, de toute façon.

Re-merde.

On passe au plan B! Je suis entrée dans le casino pour y retirer de l’argent. Les frais du guichet ATM? Cinq dollars!!! Ouch. Mais il faut ce qu’il faut. Je me suis dirigée vers l’entrée et j’entendais au loin la musique.

Aucun revendeur à l’horizon. What? La seule fois où j’en ai besoin, il n’y en a pas!? Soudain, je me dis qu’au pire, je m’assoirai dans le gazon et j’écouterai le spectacle gratuitement, sans le voir. Mais l’idée d’avoir l’air aussi pathétique – et cheap – ne m’attrayant pas tant, mettons.

J’ai donc suivi les directions pour la billetterie, en priant qu’il reste un pour moi. Alléluia! Il en restait des individuels! La dame me dit que c’est dans telle catégorie. Je n’ai aucune idée de quoi elle parlait, alors je lui ai simplement tendu les billets verts pour payer. J’ai pu entrer! Et j’avais une bonne place en plus. J’étais ravie. 
Pour «fitter» davantage dans la foule, je suis quand même passée par la boutique pour m’acheter un magnifique chandail «camouflage» sur lequel est inscrit en grosses lettres roses «She’s country» (le titre d’un de ses plus grands succès que vous pouvez écouter ici).

Ben quoi, faut s’assumer dans la vie!