lundi 14 décembre 2015

Madame pas fine, NFL et la tartelette de la culpabilité

Pour ma dernière journée en Floride – bah, faut bien retourner au Québec ramasser son courrier de temps en temps! – je me suis tapé un petit «road trip» à thématique NFL.

Quel beau hasard, les Colts d’Indianapolis jouaient à Jacksonville la veille de mon départ pour Montréal. Jacksonville, c’est «à côté» de chez mes parents, ça!

* À noter que pour moi, 500 km, c’est «à côté»

Je n’avais évidemment pas prévu ça, donc je n’avais aucun vêtement à l’effigie de mon équipe favorite. Alors j’en ai commandé. Un petit chandail, bien simple. Je ne voulais pas dépenser trop, car j’ai déjà tout ce qu’il me faut à la maison. J’ai tout de même payé l’extra pour la livraison rapide. C’était censé être deux jours. J’ai trouvé mon billet sur stubhub (eh oui, encore!) et utilisé une nuit gratuite pour l’hôtel, que j’ai accumulée sur le site hotels.com. C’est donc un match «raisonnable» pour le portefeuille.

J’ai reçu le billet dès le lendemain (j’ai horreur des billets imprimés, c’est laid), mais le chandail n’était toujours pas arrivé au bout de trois jours. Je voulais absolument l’avoir avant de partir, sinon c’était vraiment un achat inutile. Le vendredi, j’ai appelé non pas une, mais deux fois la compagnie pour savoir si c’était en route! Ben quoi, quand c’est «out for delivery» depuis 8h45 et qu’on est rendu en début de soirée, il y a de quoi s’inquiéter! Bref, le livreur avait pris du retard et «la compagnie a étiré les heures de livraison, jusqu’à 22h». J’ai donc eu mon colis vers 20h30. Limite, mettons!

La madame-pas-fine du Hertz


Ne restait plus que la voiture. J’ai réservé chez Hertz à Fort Lauderdale, puisque c’était une cinquantaine de dollars moins cher que si je le faisais dans le coin du condo de mes parents, à 20 minutes de là. J’avais réservé à 16h en me disant que dans le pire des cas, j’irais chercher la voiture un peu plus tard. Sauf que j’ai réalisé que ça fermait… à 16h. Et j’ai mal calculé mes affaires en prévoyant un départ au golf à 15h. Ouais, bravo. Pas grave, je vais changer ma réservation, me suis-je dit. Ma première recherche sur Expedia me donnait des voitures à plus de 300$ (US) pour deux jours! C’est ridicule! La moins chère était 160$, soit presque le triple de ce qui était prévu au début. Heureusement, j’ai pu régler ça par téléphone et aller chercher la voiture à l’aéroport (où c’est ouvert 24h), pour quelques dollars de plus.

Je tombe souvent sur les gens qui ont coulé leur cours de Service à la clientèle 101. La p’tite madame du Hertz en fait partie.

D’abord, elle était insultée que je ne veuille pas «upgrader» ma voiture, puisqu’il y avait un rabais de 60%. Oui, mais je fais juste quatre heures de route et je m’en fous pas mal.

- Mais tu vas vraiment avoir une petite voiture, ça ne sera pas confortable.
- Oui, mais non. Merci.

Déjà là, elle n’était pas contente. D’après moi, elle avait une prime sur les «upgrades».

- Vas-tu prendre les assurances?
- Non, je suis assurée avec les miennes.
- Ouais, mais pas pour le «use of loss».
- Je ne sais pas ce que c’est.
- (explication que je n’ai pas plus comprise) et c’est juste 60$ de plus.
- Je vais passer mon tour, c’est correct.
- Ben là, qu’est-ce que tu vas faire si tu as un accident?
- Mes assurances vont payer.
- Mais pas le «use of loss». Hein? Tu vas faire quoi!?

Là, elle était franchement désagréable.

- Je vais payer. Si ça arrive.
- Pffff. Tu vas payer… Pffff!

Offusquée, la madame.

Elle me dit ensuite : «Le gaz est cher à Jacksonville, alors je te le fais payer tout de suite. Ramène la voiture le plus vide possible». Euh, quoi? Depuis quand ça fonctionne de même? Mais là, ça ne me tentait pas de m’obstiner avec elle, d’autant plus qu’elle m’a annoncé ça une fois ma carte de crédit passée… Je n’ai pas du tout aimé sa façon de faire. Je me suis sentie flouée. Mais bon, je devrais pouvoir remettre la voiture vide. Sauf que l’essence n’est pas chère à Jacksonville. Elle m’a dit n’importe quoi.

Peut-être parce qu’elle ne m’aimait pas la face, elle m’a donné une voiture affreuse. Toute poquée, cheap. Mais bon, je pouvais vivre avec ça. Sauf que quand je suis arrivée à la sortie et que j’ai tendu mon papier au préposé, la voiture s’est mise à trembler comme jamais. J'ai demandé au gars si c’était normal et il m'a répondu machinalement qu’une voiture «shake» toujours un peu. Puis il a mis la main sur le volant et son visage a complètement changé.

«Ouais, t’as raison. Tu peux aller la changer…»

Tant que je ne retombais pas sur la dame! Trop de gossage à mon goût plus tard, je repartais avec une Ford Focus flambant neuve. Pour le peu de route que j’avais à faire, c’était parfait. De toute façon, juste pour l’odeur du «char neuf», ça m’allait!

Match à oublier


Je commence à croire que je porte malheur aux Colts. Je n’ai assisté qu’à une victoire en six matchs, et c'était à Indy. Tous les matchs que j’ai vus d’eux à l'étranger se sont soldés par des défaites. À Buffalo, à Philadelphie, en Nouvelle-Angleterre, l’an passé à Dallas (ça, c’était épouvantable, les Cowboys ayant mené 42 à 0 à un certain moment…). Et là, à Jacksonville.

Ils menaient pourtant à la mi-temps. Les partisans, bipolaires, étaient même prêts à renvoyer le botteur qui avait raté un converti. Ils avaient passé une bonne partie de la première demie à huer. Mais en deuxième demie, c’était tout le contraire. Ça criait, faisait la vague, tout! Il faut dire que leur équipe leur a donné de quoi fêter. Et à la fin, ça criait «we want 50». Parce que oui, ils ont fini par marquer plus de 50 points. C’était la première fois de l’histoire des Jaguars. Et fallait que ça tombe sur mon match. Yé.
Comme le match était plate - pour moi - la seule chose que j'ai à dire, c'est qu'ils sont vraiment idiots de ne pas donner de couvercle pour les boissons gazeuses. Oui, j'ai fait un dégât.
J’étais à côté d’un couple qui s’est embrassé tout le long. En fait, la fille était toujours en train d’embrasser son chum. Mais à un moment, il s’est tanné. Peut-être qu’il voulait voir le match… La réaction de la fille? «Je suis fâchée contre toi!» Eh boy. Mais ils se sont réconciliés à la fin avec la victoire. J’ai dû passer par une autre rangée parce que leur «french» ne finissait plus de finir! Tant mieux pour eux s’ils sont heureux. C’est juste dommage qu’ils aient raté le meilleur match de l’histoire de leur équipe!

Parlant de personnes qui n'ont pas vraiment regardé ce qui se passait sur le terrain, en voici deux. J'espère juste que les parents n'avaient pas dépensé une fortune pour leurs billets!
La boutique de souvenirs est la plus bizarre que j'ai vue dans tous les stades. En fait, elle est en plein corridor. Mais littéralement DANS le corridor. On dirait qu'elle est cachée sous des estrades quelconques. 

La tartelette de la culpabilité


En sortant, pour me rendre au water taxi, j’ai croisé deux petites filles, d’environ huit et neuf ans, qui semblaient vendre quelque chose. Leur mère était assise à une table de pique-nique et elle les regardait aller, leur donnant des ordres.

La scène est venue me chercher. J’étais déchirée entre deux options. La première, c’était de lui acheter ce qu’elle vendait, même si je ne savais pas ce que c’était, dans l’espoir que l’argent serve à sa famille. Qui sait, les petites passeraient peut-être un plus beau Noël si les ventes étaient bonnes. Mais d’un autre côté, je n’ai pas aimé l’attitude de la mère, du peu que j’ai vu. C’est de l’exploitation d’enfant, c’est clair. Et si elle gardait tout l’argent pour elle?

J’ai voulu croire que c’était l’option A qui prévalait. Alors je suis allée voir une des deux petites, qui se dirigeait vers la file d’attente du taxi pendant que sa sœur allait voir les gens près des bateaux, sur la petite marina plus bas. Elle vendait des tartelettes, probablement achetée en gros. Elles étaient 5$ chacune. C’était trop cher pour ce que ça valait, c’est vrai. Mais j’avais déjà décidé de lui en acheter une, peu importe le prix, pour l’encourager.
Elle ne semblait pas si contente de sa vente. Elle avait dû courir pour aller chercher du change à sa mère. Pendant ce temps, elle avait juste laissé sa boîte à mes pieds. Elle ne lui faisait pas attention non plus. C’est probablement pour ça que la mienne était toute «brisée». La fillette s’est ensuite rendue dans la file, où elle ne m’a même pas reconnue, alors que j’étais de dos. Ça ne faisait pourtant que deux minutes qu’on avait conclu notre transaction. Elle venait de m’aborder à nouveau, avant de me reconnaître et de simplement passer à la personne suivante. Pas de sourire, rien.

Elle était partie un peu plus loin quand j’ai entendu un enfant crier. Les cris et les pleurs venaient du quai des plaisanciers. Tout le monde s’est retourné. J’ai vu une enfant par terre, en douleur, avec tout près d’elle, une boite et plein de petites tartelettes éparpillées sur le quai. J'ai compris qui elle était. Tout le monde s’est retourné. Enfin, tout le monde sauf l’autre vendeuse, sa sœur. Pourtant, c’est clair qu’elle l’entendait aussi. Elle criait «my sister», mais je n’entendais pas le reste. Des employés et des passants ont accouru à son secours. J’ai observé la scène pendant un moment, pour m’assurer qu’elle allait être correcte, mais surtout pour attendre de voir si la mère allait se déplacer.

La réponse est non.

Ni la mère ni la sœur ne sont allées la voir. Seulement des inconnus. J’ai trouvé ça vraiment triste. Mais je suis partie, mon taxi arrivait et je n’aurais rien pu faire de toute façon. J’ai mangé la petite tartelette. Elle était succulente, mais malgré tout, il y avait un arrière-goût à chaque bouchée. Je me sentais mal pour les deux enfants. Coupable d’avoir peut-être encouragé… leur exploitation.

Et vous, qu’auriez-vous fait à ma place?

Encore un pont


C’était la deuxième fois que j’allais à Jacksonville. J’y avais fêté mes 28 ans dans un bar country (quelle surprise!) de The Jacksonville Landing, un endroit où il y a des restos (dont le Chicago Pizza avec la vraie pizza de l’endroit!), des boutiques, des bars et de la musique live tous les jours sur la plaza.

Ce qu’il y a de plus beau, c’est le pont bleu, illuminé le soir. Je n’avais pas de trépied et je répète que je ne suis pas une professionnelle, mais j’aime bien cette photo :


vendredi 11 décembre 2015

Golf, country et Cirque du Soleil

Je suis vraiment passée d’un extrême à l’autre. De la neige au sable, du froid au chaud.

Bref, j’ai quitté Winnipeg pour le soleil de la Floride. Tout ça après avoir passé à peine une douzaine d’heures chez moi – nuit de sommeil incluse.

J’ai passé une semaine à Daytona Beach, où j’ai arpenté les terrains de golf sans y jouer. Après avoir marché en moyenne huit kilomètres par jour sur les verts, laissez-moi vous dire que j’ai un solide bronzage de golfeuse.

En gros, j’ai appris comment on changeait les scores sur un tableau de meneurs au golf. Je croyais que c’était digital. Mais non! (imaginez une musique de dévoilement) Ce sont des petites palettes noires d’un côté et de couleur de l’autre qu’on change de côté!
 
(Ne me dites pas que vous le saviez, ça briserait mon fun)

Seul petit hic lors du tournoi : les maudites toilettes le long du parcours. Elles ne se verrouillaient pas. Au début, je me disais que j’étais tombée sur la toilette à la serrure brisée, mais j’ai compris qu’elles étaient toutes comme ça en voyant cette affiche :
C’est bien beau tout ça, mais on n’en avait pas de voiturette, puisque c’était un tournoi et qu’on le faisait tous à pied! Donc il fallait faire comme au secondaire avec nos vieilles toilettes, en demandant à quelqu’un de «surveiller la porte». Joie.

Est-ce que je suis la seule fan de François Pérusse qui a la toune «Snack-bar chez Raymond» qui part dans ma tête dès que je vois une affiche du genre?
Donc oui, je l’ai eue dans la tête toute la semaine.

Country girl


Vous commencez à connaître mon amour pour la musique country américaine? Alors vous ne serez pas étonnés de savoir que je me suis ramassée… dans un show country.

Comme j’en ai l’habitude, je fais toujours une recherche à savoir s’il y a des spectacles intéressants dans les environs. Je suis tombée sur celui de Dustin Lynch à Orlando. La seule et unique raison pour laquelle je connais ce chanteur, c’est qu’il fera la première partie du spectacle de Luke Bryan au Centre Bell (j’ai trop hâte!!!). Alors, pourquoi aller voir un gars que je vais voir dans quelques mois de toute façon? Pour le fun et pour me sortir de ma chambre d’hôtel, tout simplement!

Je n’avais pas acheté mon billet, de peur de ne pas avoir le temps d’y aller. Mais quand j’ai vu que je pouvais m'y rendre, il n’en restait évidemment plus. Quoi, il est si populaire? Eh merde. Heureusement, il y en avait sur stubhub (oui, je dépense beaucoup d’argent sur ce site!). Un peu plus cher, mais tout de même raisonnable. Je pouvais donc prendre la route pour Orlando, qui se trouvait à environ 130 km de mon hôtel. Je sais, c’est beaucoup de route pour une personne normale. Mais pas pour moi!

Comme je ne trimballe pas mes bottes et mon chapeau de cowboy, je n’avais rien pour m’habiller en «country girl». Alors je suis arrêtée dans cette boutique :
Je me suis contentée d’une ceinture en peau de vache avec ben du bling-bling. Je l’adore. De là à m’assumer pleinement et à la porter dans la vie de tous les jours, on verra bien! J’avais aussi acheté la veille un t-shirt de Johnny Cash au Target (le Target est une autre de mes grandes passions). J’étais prête.

En arrivant, j’ai réalisé que c’était sur le site même de Walt Disney. C’est un peu agace! En mettant les pieds dans le bar, un gars m’a tout de suite dit «j’aime beaucoup ton chandail!». Ça partait bien! Puis, j’ai mis une photo de moi et de la scène sur Instagram. La première personne à «aimer» ma photo? Le chanteur de la première partie! Je trouvais ça très drôle. Puis ledit chanteur est apparu tout près de moi. Et là, je vous avertis tout de suite pour ne pas que vous soyez déçus, même si j’étais à Walt Disney, je n’ai pas d’histoire de prince charmant qui découle de ce «like» sur Instagram à raconter. Bouhhh.

Le gars devant moi est devenu complètement gaga. C’était drôle, parce qu’il était beaucoup plus groupie que sa blonde, qui avait l’air de s’en foutre! Il a demandé à prendre une photo avec le chanteur – Tyler Rush – et donc, j’en ai profité pour faire de même. Si jamais il devient une grande vedette, je pourrai me vanter de cette photo!

Le spectacle était bon. J’ai particulièrement aimé Chris Lane, également en première partie, avec un medley country de chansons d’un peu tout le monde, même les Backstreet Boys! 
 
Le spectacle était au House of Blues, un endroit vraiment cool avec des décorations allant de dessins d’enfants à d’autres peintures originales. J’ai beaucoup aimé! 
Pour y accéder, on passe devant une tente du Cirque du Soleil, où on présentait le spectacle La Nouba. Je vous laisse deviner la suite. Eh oui, je suis retournée à Orlando pour voir celui-là également!
C’était étonnamment seulement mon troisième spectacle du Cirque du Soleil. Les deux autres, ce sont O et Kà, tous deux vus à Las Vegas. Je devrais vraiment commencer à aller les voir quand ils sont de passage à Montréal!
J’ai A-DO-RÉ. Vraiment. Les acrobates étaient extraordinaires, la mise en scène intéressante, la musique entraînante… Je n’ai rien de négatif à dire! La salle est aussi parfaite pour le spectacle. J’avais pris le billet le moins cher et étais dans l’avant-dernière rangée et j’avais une excellente vue.
C’est en assistant à de telles représentations qu’on réalise à quel point le corps humain peut faire des choses spectaculaires. Il peut être fort, flexible, précis. C’est assez incroyable quand on s’arrête et qu’on y pense un peu. L’homme – ou plutôt Hercule! – qui faisait des manœuvres aériennes (je ne sais pas trop quel est son titre exact, alors voir la photo ci-bas, crédit Pinterest) était impressionnant. Il était si musclé qu’il avait véritablement l’air de voler, sans forcer.
Les trampolinistes aussi étaient fabuleux. Ils sautaient sur une structure, un genre de «gratte-ciel» et entraient dans les fenêtres, sur le toit, marchaient sur les murs… Wow.

Je pourrais continuer longtemps à en parler tellement j’étais subjuguée. Mais j’étais aussi assez complexée à ma sortie. Moi, qui suis aussi flexible qu’une barre de fer, ai-je raté ma vie à ce point!? Ç’a pourtant l’air si facile en les voyant à l’œuvre!

Petite frousse


En terminant, j’ai eu une petite frousse à l’hôtel. En sortant de ma voiture, deux personnes – qui se sont avérées être des employés de l’hôtel – m’ont crié «Hey! Fais attention!» Je me suis retournée en marchant et ils ont dit «fais attention à l’homme là-bas!». À ce moment, je venais de mettre les pieds dans le corridor extérieur et j’étais à quelques pas d’une des portes qui menaient à la réception, où l’homme en question était en train d’entrer.

J’ai rebroussé chemin et les employés m’ont rapidement expliqué que l’homme avait l’air louche et qu’il était arrivé de la plage. Il avait essayé d’entrer dans plusieurs chambres (les portes étaient à l’extérieur). Ils venaient d’appeler la police.


Oh. OK. C’était le moment idéal pour retourner magasiner… Mais les policiers sont arrivés au même moment et l’homme louche venait juste de ressortir. Ils sont partis à ses trousses. Et je n’ai aucune idée de ce qui s’est passé par la suite! Mais disons que j’ai verrouillé ma porte à double tour pour le reste de mon séjour! Ça m'apprendra à regarder des épisodes de Forensic Files en rafale!