dimanche 30 octobre 2022

Suivi du cauchemar… et trottinette rose

Attention, il est primordial de lire ce billet avant celui-ci, sinon, ce n’est pas compliqué, vous ne comprendrez absolument rien, comme moi lorsque j’ai essayé de rattraper la récente saga d’Occupation Double des années après avoir quitté le bateau…

Alors, je me suis fracturé un os de la jambe, tout près de la cheville, lors d’une randonnée en Norvège et j’ai été secourue en hélicoptère. Comme c’était lors du jour no 5 de mon voyage qui devait durer trois semaines et que miraculeusement, je pouvais conduire la voiture – automatique pour une cause de mauvaise réservation, thank god! – même si le médecin ne me le recommandait pas, j’ai décidé de continuer et de ne pas rentrer. Je n’avais pas encore acheté mon billet de retour alors je me suis dit que je verrais au jour le jour comment j’allais. Les recommandations du médecin étaient de porter une attelle pendant six semaines et de mettre du poids dès que possible sur mon pied pour éviter de faire des caillots. Ce que j’ai fait.

J’arrivais même à marcher sans béquilles vers la fin! Bon, c’est sûr que ç’a demandé quelques ajustements, dont l’achat d’espadrilles puisque je n’étais plus capable de mettre les souliers que j’avais apportés à l'exception de mes ballerines, et l’achat d’une tonne de paires de collants, puisque je ne pouvais porter aucun pantalon de ma valise. Une maudite chance que j’avais apporté une jupe, je l’ai portée presque chaque jour! J’ai fait quelques achats chez H&M, le seul magasin abordable dans ce coin du globe pour compléter ma garde-robe d’éclopée.

Comme le médecin norvégien m’avait demandé de passer une radiographie une semaine après l’accident – il a parlé de voir les ligaments, mais c’était peut-être un malentendu entre lui et moi parce que pour ça, il faut passer une IRM – et je n’ai pas pu le faire là-bas parce que je changeais constamment de ville et que c’était compliqué. J’ai donc pris rendez-vous avec un médecin dès mon retour, afin de passer des radiographies, ce qui a été fait le mercredi. J’ai obtenu un rendez-vous avec l’orthopédiste le vendredi. Dès mon arrivée dans le bureau, j’ai vu la radiographie de mon pied et comme j’avais l’autre sur mon téléphone, j’ai facilement pu comparer et compris que ça n’augurait pas bien. Le médecin m'a dit :

- On va devoir t’opérer. Es-tu à jeun?

- Euh, non, personne ne m’a dit de ne pas manger…

Il semblait contrarié et il a « bitché » un peu contre le travail de ses homologues outremer. Selon lui, l’attelle que j’ai eue n’était absolument pas suffisante et je n’aurais pas dû mettre de poids dessus. Je n’ai pas vraiment aimé la mini compétition inutile entre les deux, mais n’empêche que j’ai poursuivi mon voyage selon les informations que j’avais. Une fois à la maison, disons que les médecins n’étaient pas super contents que j’aie attendu aussi longtemps avant de rentrer et d’être opérée.

On m’a donc envoyée passer les tests préopératoires, soit les prises de sang, l’électrocardiogramme et le fameux test COVID. L’affaire, c’est que c’était écrit que si on l’avait contractée dans les 90 jours précédents, on n’avait pas besoin de passer le test. J’avais la preuve que j’ai obtenu un test positif 80 jours plus tôt, mais on me l’a fait passer quand même. Au début, je me disais que ce n’était pas grave, mais quand j’ai compris que j’attendais depuis des heures sur une petite chaise dans le corridor parce que les infirmières attendaient les résultats de mon test pour me donner une civière en vue de ma chirurgie… Je ne l’ai pas trouvé drôle. Ç’a pris six heures. Dès le résultat négatif, on m’a enfin installée sur une civière. Peu de temps après, l’infirmière m’a informée qu’en raison des délais (maudit test), ma chirurgie était remise au lendemain à 8h et que je devais me présenter à l’urgence puisque c’était un samedi et que l’unité des chirurgies d’un jour est fermée la fin de semaine.

Après avoir passé le triage, on m’a installée sur une civière. J’ai commencé à mettre la jaquette et… l’infirmière est revenue pour me dire que je devais attendre dans la salle d’attente de l’urgence parce que sinon, les infirmières du bloc qui devaient venir me chercher ne me trouveraient pas. Je suis donc retournée sur une autre chaise de merde, avec le haut dans une jaquette et le bas dans mes pantalons et j’ai attendu. Et attendu. Après plus de deux heures, je suis allée à nouveau poser des questions et j’ai fini par savoir que je ne passerais pas avant l’heure du souper. J’ai donc eu droit d’au moins retourner chez moi pour être confortable. J’ai continué d’avoir faim vu que cette fois, j’étais à jeun, mais au moins, ce n’était pas dans une salle d’attente.

Je vais ici faire une « très longue histoire courte » et me contenter de dire qu’on a réalisé qu’un membre de ma famille avait un poste important à l’hôpital où j’étais et comme on lui a dit que j’étais en attente depuis la veille, on m’a prise en charge pour qu’au moins, je sois installée confortablement à l’hôpital en attendant l’opération.

Mon tour est finalement venu vers 17h. J’ai ensuite passé la nuit à l’hôpital. Une chance – sauf pour la bouffe qui n’était pas top, mettons – parce que j’ai eu besoin d’antidouleurs dès que c’était permis et aussi, d’aide pour mes besoins essentiels, disons ça comme ça. 

J’ai donc quitté l’hôpital avec ce super plâtre et des béquilles :

Et j’en ai pour je ne sais combien de semaines ainsi. Mon prochain rendez-vous est dans quelques jours et si tout va bien, je vais sauter – absolument pas littéralement – dans un avion dès le lendemain pour aller faire ma convalescence en Floride chez mes parents.

D’ici là, mon père m’a commandé cette petite merveille – rose!!! – qui me permet d’être au moins capable de sortir mon chien sans dépendre d’une de mes super voisines qui m’ont beaucoup aidée dans les jours suivant le départ de ma mère pour le soleil américain (avec quelques jours de délai et un billet d’avion perdu à son tour, c’est de famille ç’a l’air!). 

 

Alors je vais être tranquille dans les prochains mois. La chirurgienne m’a dit que j’en avais pour trois mois de douleur et a signé mon papier d’absence au travail jusqu’à la fin février (c’est tellement long). Quant à une guérison complète? Un an…

Mais au moins, j'ai le meilleur des infirmiers!

Ah si j’avais su que cette randonnée aurait tant de conséquences…


2 commentaires:

  1. Prompt rétablissement et en Floride tu vas avoir une très bonne infirmière et un bon papa qui va prendre soin de toi!

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  2. Prends bien soin de toi Joanie. Sois patiente et laisse toi soignée par le meilleur et le plus mignon des infirmiers, ton Charlot.

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