samedi 29 février 2020

Ohio, là où on peut être à bord du fameux Air Force One


Le dernier État que nous avons véritablement visité pendant notre road trip, Charlot et moi, c’est l’Ohio. J’y étais déjà allée quelques fois, alors j’ai voulu trouver des trucs originaux à faire. C’est ce qui m’a menée au National Museum of the United States Air Force, tout près de Dayton. On y retrouve des centaines d’avions de l’histoire américaine et des missiles.

Évidemment, de nombreux avions ont un lien avec les deux Guerres mondiales. C’était super intéressant. Mais ce qui m’a le plus frappée, ce sont tous les dessins plutôt enfantins ou de bande dessinée qui se retrouvent sur des avions militaires. C’est quand même ironique d’aller en mission notamment pour tuer des gens avec un dessin des sept nains ou de Denis la menace…

 
 Sinon il y a les pin up girls Strawberry Bitch ou Memphis Belle qui ont été très populaires.

 

  
Mais ce qui m’intéressait le plus, c’était de voir et de visiter un ancien avion  Air Force One. Les vrais, pas celui du film avec Harrison Ford, évidemment.

Le Boeing VC-137C a été le premier aéronef à réaction (jet) construit spécifiquement pour un président américain, et il servait à des « Special Air Missions », d’où l’acronyme SAM. Il a transporté au cours de ses 36 années de vol huit présidents. Le 10 octobre 1962, Boeing a livré à l'« Air Force » une édition modifiée d’un 707-320B civil avec le numéro de série 26-6000. Il était unique avec l’appellation SAM Two-Six-Thousand.  Mais quand le président était à bord, on changeait l’enseigne pour Air Force One, pour différencier ce vol des autres à partir de 1953.

John F. Kennedy a demandé à ce que soit changée la peinture, et le design a été créé par la Première dame Jackie Kennedy et un célèbre designer industriel du nom de Raymond Loewy. C’est alors qu’il est devenu bleu et blanc et qu’on y a ajouté en très grosses lettres « United States of America » ainsi qu’un drapeau américain sur la queue. Disons qu’il ne passe pas inaperçu.


 
SAM2600 a été impliqué dans de nombreuses missions diplomatiques, mais sa plus célèbre est également sa plus triste. Elle a eu lieu le 22 novembre 1963.

C’est ce jour-là que JFK a été assassiné à Dallas. Quelques heures plus tard, le vice-président Lyndon B. Johnson a été assermenté à bord de cet appareil pour qu’il devienne le 36e président. Ensuite, SAM2600 a ramené Johnson et le corps de Kennedy à Washington DC.

L’équipage ne voulait absolument pas ramener le cercueil dans le cargo. Ils ont donc coupé une partie du mur pour qu’il puisse être à l’arrière de la cabine. Ils ont retiré deux rangées de bancs pour lui faire de la place et sa veuve a passé le voyage assise à ses côtés.

C’était tout de même très bizarre de se promener à bord de cet avion en sachant le pan important de l’histoire américaine qui s’y est passé.

Ça faisait aussi un lien avec une des premières visites que j’ai faites au cours de ce périple, environ deux mois plus tôt. J’avais visité au Dakota du Sud un musée de cire avec tous les présidents américains et la scène choisie pour Johnson était justement son assermentation en vol.


SAM26000 est devenu l’avion-substitut du président en 1981 et a quitté la flotte présidentielle en 1991. Il a fait son entrée au musée en 1998 lors d'une cérémonie télévisée à l’échelle nationale, stoppant le compteur à 13 000 heures de vol.

On peut aussi visiter d’autres avions présidentiels, dont celui-ci, un C-20B qui permettait entre autres aux présidents de se rendre dans des endroits où Air Force One était trop gros pour atterrir.


Ou encore d’autres qui ont eu les surnoms de « Sacred Cow » ou « The Independent ».


 Avec des intérieurs vieillots, certes, mais luxueux pour l’époque.