dimanche 14 février 2016

Partir à l'aventure... pour mieux revenir

La vie nous réserve parfois des surprises, prend un tournant inattendu, un autre espéré depuis toujours, nous challenge, nous déçoit, nous remplit de bonheur.
C’est songé tout ça en partant, hein? Mais c’est que je me sens un peu fébrile. Je vous explique. Dans deux semaines jour pour jour, je partirai avec mes deux énormes valises (non, je ne voyage pas léger) pour aller installer mes pénates à Le Cap (je sais, c'est laid dit de même, mais c'est la bonne façon!), mieux connue sous le nom de Cape Town, en Afrique du Sud, pour neuf semaines.
Pourquoi maintenant et pourquoi si longtemps? Parce que je prends une pause de ma carrière et que, après avoir atteint plusieurs objectifs professionnels, il y en a maintenant d’autres qui se trouvent dans ma mire. Il y a des lunes que je veux prendre du temps pour moi, pour découvrir en quelque sorte qui se cache derrière la fille qui était jusqu’à tout récemment carriériste. Je sais que je suis plus qu’une profession, mais je ne me suis jamais vraiment arrêtée à ça. Il y a aussi des lunes que je rêve de partir à l’autre bout du monde et des lunes que j’espère pouvoir me concentrer sur l’écriture des quelques romans qui me trottent dans la tête.
La vie, celle dont je parlais en début de message, m’offre donc une fenêtre d’opportunité incroyable. Je me devais de la saisir. Pas de chum, pas d’enfant, un début de crise de la trentaine, c’est le moment idéal pour partir. Ma meilleure amie, qui est comme ma sœur – que j’ai déjà décrite comme suit : «Le genre d'amie qui s'incruste dans ta famille. À qui tu fais tellement confiance qu'elle est assurée sur ta voiture et qui a sa propre chambre dans ton condo et même chez tes parents. Et au chalet. Celle qui a le même humour, les mêmes goûts, qui dit les mêmes vacheries. En fait, qui est encore plus bitch que toi, mais que c'est merveilleux. Le genre de fille avec qui tu entres par effraction chez un inconnu juste pour le fun afin de lui jaser après une soirée arrosée. La fille avec qui tu sors dans un bar pour te rendre compte trois heures plus tard que vous êtes habillées pareil. Cette sœur que tu n'as jamais eue.» – (je sais, c’est la plus longue phrase entre deux tirets de l’histoire des tirets) habite à Cape Town. Alors je m’en vais chez elle. C’est à mon tour d’avoir une chambre dans sa maison! Ah et pendant mon séjour, je serai aussi fille d’honneur à son mariage. Un voyage productif, bref.
Cette pause, je souhaite qu’elle soit aussi productive avec ma plume. J’annoncerai bientôt la signature d’un contrat pour un nouveau livre, cette fois pour enfants. Mais j’en ai deux autres sur lesquels je planche. On verra à mon retour si je peux leur trouver une maison d’édition.
Je m’en vais donc faire le plein d’expériences pour des histoires futures, pour la vie en général. J’ai bien l’intention de grimper le Lion’s Head, la montagne qui donne une vue à couper le souffle sur la ville. Je veux nager dans une cage avec les requins, aller voir les pingouins, apprendre au moins quelques mots en afrikaans. Et évidemment, je me dois d’aller voir au moins un match de soccer ou de cricket. Enfin, j’ai acheté le livre «Cartoville Le Cap» et j’ai bien l’intention de faire toutes les activités qui m’intéressent!
Il me reste donc deux semaines pour faire mes valises. D’ici là, je sais que je serai énervée, anxieuse, prise de panique, enjouée… (insérez ici à peu près toutes les émotions possibles).
Est-ce que j’ai peur? Oui. Peur d’être oubliée, même si ce n’est vraiment pas si long, je sais! Peur de ne pas trouver ce que je cherche. Peur de manquer d’inspiration.
D’un autre côté, est-ce que j’ai hâte? Oh que oui. Hâte de vous écrire ici, de «FaceTimer» mes amis, d’écoeurer les gens parce que je me sauve de l’hiver. Hâte de retrouver ma grande amie là-bas. Hâte d’avoir du temps juste pour moi, après des années de vie effrénées.
En attendant de voir mes propres photos, en voici un avant-goût. C’est très, très beau!

Direction Asie

Quelques jours après mon retour, je reprendrai l’avion, direction l’autre côté du bout du monde! Mon amie Jenny – ma complice de voyage des dernières années! – et moi avons cette fois choisi le Japon comme destination. On aura donc une douzaine de jours pour visiter Tokyo, Kyoto et Hiroshima. Et au retour, comme on est complètement folles, on a volontairement pris une escale de 13 heures à Séoul. La nuit. Pourquoi? Bah, pour aller clubber à Séoul, voyons! J’ai déjà hâte de vous raconter ça ici!
Après? Je ne sais pas trop. Mais j’ai une amie qui est récemment déménagée à Bali et qui m’a déjà invitée quelques fois… On ne sait jamais! Comme on dit, on verra rendu là.

Changement de programme

Par ailleurs, il y a eu un petit changement quant à mon Challenge pour amasser des fonds pour la Société de recherche sur le cancer. Je devais faire Défi du Sahara le mois prochain, soit traverser le désert à pied. Malheureusement, j’ai dû le repousser. Je n’avais pas atteint l’objectif financier – je dois avouer que je n’avais pas eu beaucoup de temps pour faire des activités de financement – et j’ai été retardée dans ma préparation par une blessure. Je n’étais donc pas prête et j’ai choisi de faire un autre défi, en 2017. Tous ceux qui ont déjà donné, ne vous en faites donc pas. Je ne vous ai pas abandonnés. Tout l’argent sera transféré dans mon nouveau défi, qui sera de faire du vélo (méchant défi pour moi, croyez-moi!) dans les campagnes du Rajasthan, en Inde, dans un peu plus d’un an et demi. Il me manque environ 5000$ pour atteindre mon objectif. Je m’y mettrai dès mon retour. Mon père va même faire le défi avec moi (donc on doit amasser 19 000$ à deux). Un merveilleux voyage père-fille en vue!

samedi 6 février 2016

La fois où j'ai léché les murs d'une mine...

Lors de mon passage en Pologne, je suis allée visiter une mine de sel, à Wieliczka – ville dont le nom est impossible à prononcer. (Mise à jour : ça se dit Vié-lich-ka, selon mon amie dont le père est Polonais!) C’est à une vingtaine de minutes de Cracovie. A priori, cette visite semblait intéressante, mais sans plus. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Sauf que j’aime le sel d’un amour inconditionnel (je sais que c’est mauvais pour la santé, mais je suis une «saleuse», c’est la vie).

Je pense que j’ai eu la plus grosse surprise de ma vie. Si ç’a l’air d’absolument rien de l’extérieur, c’est immense sous la terre! Il y a quelque chose comme 300 km de couloirs sous-terrain dans cette mine. Il faut dire aussi que c’est un site protégé par l’UNESCO et où il y a jusqu’à 7000 visiteurs par jour durant l’été. Donc ça n’a pas le choix d’être gros.

Il faut être relativement en forme pour effectuer cette visite. Pour y accéder, on doit descendre d’un coup 400 marches. En tout, il y en a plus de 800. C’est beaucoup. En fait, c’est ce que j’en ai déduit en me fiant à la réaction de ma cuisse droite, qui a tremblé durant toute la visite! 
Pour une maniaque de sel comme moi, c’est le PA-RA-DIS. Tout est en sel. TOUT! Murs, planchers, sculptures, plafonds… Le sel est partout.

 
Ne me jugez pas, mais sachez que j’ai gratté à quelques reprises les murs pour lécher mes doigts. Eh bien quoi! C’est bon, du sel. Et c’était intrigant aussi. (Aucun commentaire sur le côté sanitaire de la chose SVP, j’ai survécu et je n’ai pas été malade).

Bref, je me retenais pour ne pas lécher les murs.
Bon. OK, je l’avoue. J’ai succombé.
(Non, je ne suis pas blonde, cette photo date d'il y a cinq ans!)

C’est vraiment impressionnant de réaliser que tout a été construit il y a des siècles, à une époque où ils n’avaient évidemment pas accès à la technologie. Pour remonter le sel à la surface, ils devaient user d’ingéniosité. Ils faisaient presque tout à la main. Ils ont commencé à y amener des chevaux, qui servaient en quelque sorte de «moteurs». Sauf que ces pauvres bêtes n’en ressortaient jamais vivantes. C’est triste de penser qu’elles n’ont jamais revu la lumière du jour de leur vie!


Tout au long de la visite, les trucs que nous explique le guide sont imagés par des sculptures, presque toutes faites de sel, évidemment.
 
Je dois admettre que je ne connaissais pas grand-chose à l’histoire du sel, avant qu’il se retrouve dans mon assiette. J’étais donc très surprise de constater qu’à l’état brut, il est plutôt gris.

Une «joke» de sel


Ce qui m’a le plus impressionnée, c’est la cathédrale. Oui, une gigantesque église sous la terre. Ai-je besoin de préciser qu’elle est toute en sel, elle aussi? L’hôtel, les sculptures, le crucifix… vous avez compris le principe.

 
On peut même s’y marier. La blague du jour revient à notre guide, qui a précisé que «c’est possible, mais la facture sera salée!» Moi, je l’ai vraiment trouvée drôle!


Il y avait aussi le WiFi tout en bas, ce qui était tout de même surprenant, étant donné qu’on était à au moins 130 m sous la terre à ce moment.

Deux exploits ont été réussis dans la mine au fil de son existence. La première, c’est que quelqu’un a réussi à y faire un saut en bungee (cette personne est folle) et l’autre, c’est qu’on y a amené une montgolfière, qu’on a gonflée et qui s’est envolée… à deux mètres du sol. C’est donc la première de l’histoire à voler… sous la terre.

Pour sortir de là, Dieu merci il y avait un ascenseur. Je ne peux m’empêcher de penser qu’à l’époque, les travailleurs devaient remonter les centaines de marches! Mais je tiens toutefois à préciser que c’est l’ascenseur la plus rustique que j’ai vue de ma vie. Elle faisait presque peur. Disons que j’étais très soulagée quand les portes se sont ouvertes au rez-de-chaussée!