dimanche 13 janvier 2019

Faire des graffitis sur des Cadillac au Texas

Au départ, je ne devais pas passer par le Texas. Je suis allée à Dallas et San Antonio il y a quelques années et éventuellement, j’aimerais y retourner pour visiter Austin et Houston. Mais ce n’était pas le plan pour mon road trip. Sauf que… Dès mes premières recherches sur la fameuse route 66, je suis tombée sur ça :
Et l’image m’obsédait. Des Cadillac plantées à la verticale, pleines de graffitis et au beau milieu d’un champ au Texas? C’est mon genre, ça! Alors j’ai modifié la dernière partie de mon voyage pour insérer ça dans mon itinéraire. J’ai donc fait un détour de quelques heures pour me rendre à Amarillo. 

Tant qu’à aller là, j’ai regardé ce qu’il y avait à faire autour. Une des choses que j’ai vues qui m’intéressait, c’est Wichita Falls. J’ai donc commencé par là. Après une marche de plus de 40 minutes, j’ai enfin trouvé les chutes pour réaliser… qu’elles sont complètement à sec. Super, pour une ville qui porte le nom de ces chutes...
Allô la déception, surtout que je devais refaire le même trajet pour le retour à pied!

Un autre arrêt mythique sur la 66 dans ce coin, c’est le Big Texan, un restaurant kitsch avec un motel kitsch qui offre un méga steak de 72 oz, qui sera gratuit si vous le mangez au complet. Je ne me suis même pas essayée. Impossible de relever ce défi!

Je n’aurai donc pas mon nom sur le mur des « célébrités » qui ont réussi à terminer leur assiette. 
 
J’ai ensuite poursuivi ma route pour aller voir les fameuses Cadillac. Je ne voulais vraiment pas rater ma photo. Je ne sais pas pourquoi, mais je me mettais beaucoup de pression! Mais il faut dire que je faisais un gros détour juste pour voir ça. Les voitures sont au loin, on les voit à peine de la route. Il avait plu alors j’ai marché dans de la grosse bouette pour me rendre. Avec mes souliers blancs. Beurk.
La tradition veut qu’on apporte notre canette de peinture pour y mettre notre petite touche. Je n’en avais pas, mais une dame m’a donné la sienne pour que je la donne à mon tour à un autre touriste.
Il y avait aussi deux attractions plutôt bizarres tout près, que j’ai encore une fois trouvées sur le site Atlas Obscura. J’ai eu de la difficulté à trouver la première, car la nuit commençait à tomber. Ce sont des tracteurs inclinés dans un champ, qui se veulent un hommage au Cadillac Ranch. J’ai d’abord passé tout droit pour finalement voir ça :
Il y a également une autre statue bizarre, encore au beau milieu de nulle part, où l’on voit deux jambes, sans le reste du corps.
C’est aussi au Texas qu’on retrouve « le plus petit gratte-ciel au monde ». Je n’ai honnêtement pas trop compris pourquoi…
Comme j’étais déjà allée à Dallas, j’ai voulu aller visiter Forth Worth, la ville à côté qui partage le nom de l’aéroport. J’ai été agréablement surprise! Il y a une superbe place avec des fontaines et des chutes d’eau qu’on peut traverser.
De l’art dans les rues.
Et… un Stock yards. Je suis même arrivée juste au bon moment pour voir la parade des animaux.
Dans l’ancienne gare, il y a un tas de boutiques de souvenirs et autres. Il y avait un magasin de jerky de toutes sortes. On pouvait goûter à des échantillons et choisir. J’en ai pris deux… sans savoir que le prix était astronomique. J’ai regretté un peu ma décision en passant à la caisse où j’ai dû débourser un peu plus de 20 USD! 
On sait qu’on est au Texas quand on voit une tour Eiffel avec un chapeau de cowboy.

… Et une pierre tombale présentant Jésus avec des bottes de cowboy!
 
J’ai passé par Dallas, dont j’ADORE le skyline. Cette fois, je suis partie à la recherche des trois statues Traveling man, « cachées » tout juste à l’extérieur du centre-ville dans un quartier qui avait l’air vraiment cool. Je dois y retourner!





J’avais aussi lu à propos du « Grand Canyon du Texas », le Palo Duro. C’était correct, mais honnêtement pas extraordinaire. Dire que c’est digne du Grand Canyon est un attrape-touriste. Ça ou c’est moi qui suis blasée…
Ah et tant qu'à être à Dallas, je suis allée voir un match des Stars, ce qui était mon 28e aréna de la LNH.

samedi 5 janvier 2019

Tout savoir sur l'attentat à la bombe d'Oklahoma City


Je tenais à aller à Oklahoma City parce que je voulais visiter le musée qui traite de l’attentat terroriste du 19 avril 1995. Je n’avais que 10 ans, mais je m’en souviens très bien. Ça frappe probablement plus l’imaginaire d’un enfant quand on sait qu’il y avait aussi une garderie là où la bombe a explosé.

Devant le musée se trouve le monument en mémoire des victimes. C’est là où était l’édifice bombardé.
L’édifice Murrah en question abritait 17 agences fédérales, une centrale syndicale, un casse-croûte et une garderie. C’est entre autres là que les gens allaient appliquer pour s’enrôler dans l’armée ou encore allaient chercher leur Social Security Card. Au moment de l’attaque, 445 personnes y travaillaient.

La visite commence par des infos pour démontrer qu’il s’agissait d’une journée normale dans la ville et dans l’édifice. Puis on entre dans une pièce où on entend un véritable plaidoyer dans une cause quelconque, enregistré quelques instants avant le drame. Puis on entend la bombe exploser.

On passe à la pièce suivante qui reconstitue les événements, notamment avec des débris, des effets personnels et des reportages sur les différents téléviseurs.
La force de l’explosion a été telle que le tiers du building s’est effondré et 312 édifices dans la ville ont vu leurs fenêtres se fracasser et ont subi d’autres dommages.
Au total, ce sont 168 personnes qui auront perdu la vie dans cet attentat. Environ 700 autres ont été blessées. Une employée de l’État a survécu à 40 fractures, une dent éclatée et un poumon perforé. Bien évidemment, sa rééducation aura nécessité des mois et des mois de thérapie.

Des histoires d’horreur, il y en a à la tonne. Une dame, ses deux enfants, sa sœur et sa mère venaient d’arriver pour aller chercher la Social Security Card de son nouveau-né. Après l’explosion, sa jambe est restée prise sous une poutre. Les sauveteurs ont tout tenté, mais il était impossible de la bouger. Il fallait donc procéder à l’amputation sur place. Un chirurgien est arrivé avec ses outils, mais a dû quitter quand on a craint une deuxième bombe à 10h28. De retour une fois la menace écartée, il s’est remis au travail, mais encore une fois, on a craint une bombe à 13h48, ce qui a à nouveau retardé l’opération délicate. Quand il a finalement pu revenir, ses outils ont rendu l’âme, si bien qu’il a dû procéder avec le canif qu’il avait dans les poches. Terrible! La dame et sa sœur ont survécu, mais pas les autres membres de la famille.
 
Heureusement, les autorités ont rapidement des suspects, grâce à des portraits-robots. Les suspects sont Timothy McVeigh et Terry Nichols, deux militants antigouvernement qui prônent la violence contre les autorités fédérales. McVeigh s’est fait arrêter par un patrouilleur à peine 75 minutes après l’explosion. La raison? Sa voiture n’était pas immatriculée et le policier a découvert une arme à l’intérieur. Il sera arrêté à nouveau deux jours plus tard – alors qu'il attendait son premier procès en prison – pour son rôle dans l’attentat.

Quant à Nichols, il s’est fait prendre en raison d’une lettre qu’il avait donnée à son ex-femme pour McVeigh en cas de décès. Elle l’a plutôt remise au FBI. Les enquêteurs ont trouvé une facture pour 2000 lb de nitrate d’ammonium achetés sous un faux nom, mais qui avait les empreintes de Nichols. Dans sa voiture, ils ont aussi retrouvé un ouvrage antigouvernemental qui expliquait comment fabriquer une bombe de nitrate d’ammonium pour la faire sauter dans un camion… Bravo champion.

Il y a eu deux procès pour chacun d’eux. Le premier était pour la mort de huit agents fédéraux, en 1997. Ce n’est qu’en 2004 qu’ils ont fait face à des accusations de meurtres pour les 160 autres victimes et un enfant à naître. Je m'explique mal ce délai. Comme si les vies des agents fédéraux valaient plus que les simples citoyens...
McVeigh a écopé de la peine de mort tandis que Nichols a échappé à cette peine, mais a reçu 161 sentences à vie consécutives sans possibilité de libération. McVeigh a mangé deux pintes de crème glacée au chocolat à la menthe comme dernier repas et a reçu une injection létale le 11 juin 2001 devant 24 témoins – victimes, familles des victimes et journalistes – et en direct en circuits fermés pour 230 autres membres de la famille des victimes et des survivants. Je ne savais pas que c’était public comme ça et je trouve ça troublant!

À l’extérieur, une clôture est remplie de toutous, messages et fleurs, encore aujourd’hui.