samedi 27 mars 2021

Le Mardi Gras... beaucoup plus compliqué que c'en a l'air!

Il y a presque trois ans jour pour jour, j’étais à La Nouvelle-Orléans pour un voyage mère-fille que j’avais offert à ma maman pour son anniversaire… trois ans plus tôt. Ouais, on est une famille occupée!

Je vous ai déjà parlé des inondations, des fantômes et autres trucs de cette ville de la Louisiane, mais il me restait son aspect le plus connu : le Mardi Gras.

J’y suis allée quelques semaines après l’édition 2018 et il y avait encore des vestiges des colliers lancés dans les arbres un peu partout. Ça doit vraiment être toute une expérience de vivre ça une fois dans sa vie!

 
 

Je dois dire que la seule chose que j’avais entendue à ce sujet, c’était que les femmes devaient montrer leurs seins pour avoir un collier. Mais bon, mon information datait d’un voyage à Cancún en 2005 où on est allées dans un bar nommé Mardi Gras, mon amie et moi – sans recevoir de collier, je tiens à le préciser. Donc ce n’était pas la crédibilité absolue.

Dans le musée où j’en ai appris beaucoup sur l’Ouragan Katrina, il y avait également une exposition sur cette tradition louisianaise.

Alors trois ans plus tard, voici la petite histoire du Mardi Gras.

Inspirés de ce qui se faisait en France, les gens de La Nouvelle-Orléans ont commencé à suivre ces coutumes dans les années 1830, en lançant des bonbons aux dames des balcons du Quartier Français.

Une « krewe », un genre de club/société de carnaval, a entamé le pas, puis une autre a fait de même quelques années plus tard. Mais bon, avançons de quelques années, au tournant du XXe siècle.

Début 1900, on lançait des colliers de perles – ou peu importe comment on appelle ça! – et ç’a causé de nombreuses réticences. Un critique a même écrit dans un journal qu’on devrait abolir cette activité puisqu’elle « tend à faire des garçons des voyous et des filles, des mendiantes puisqu’ils échouent à profiter de la véritable beauté des chars allégoriques pour recevoir quelque chose en échange de rien ».

Dans les années 1920, on a commencé à lancer des noix de coco décorées. Dans les années 1960, on a ajouté ce qu’on appelle des doublons. Difficile d’expliquer ce que c’est, mais j’en ai déduit que c’était un genre de pièce de monnaie à l’effigie du krewe. Avec le temps, on en est venu aux colliers de perles, mais aussi aux bikinis, animaux en peluche et autres.

Il n’y a pas que le défilé. Il y a aussi de nombreux bals masqués, un peu comme ce qu’on voit dans les films. Ces bals peuvent avoir une thématique et ils sont grandioses, avec des rituels, des spectacles, des mises en scène, des danses, etc.

 

Cette tradition de bal date du milieu des années 1800. On s’y inspirait des cours du roi de l’époque médiévale, avec un roi, des chevaliers et éventuellement des femmes, avec une reine, des vierges – des débutantes – et autres statuts sociaux.

Pour le Mardi Gras comme tel, il y a tellement de règles que je pourrais en écrire un livre. Alors je vais vous résumer ça comme étant un rite de passage avec plusieurs activités, certaines à cheval, d’autres qui demandent de consommer de la bière tout au long du parcours – la quantité d’alcool étant distribuée par un capitaine. On appelle cet aspect « The courir » et en gros, les hommes masqués suivent le capitaine et vont de maison en maison pour quêter. Cette tradition a pris fin après la Deuxième Guerre mondiale et a été complètement repensée dans les années 1950 pour s’adapter à la nouvelle réalité.

Qu’on entre dans n’importe quelle boutique, on fait face à un long mur plein de colliers de perles de toutes les couleurs. Évidemment, ce sont des colliers plutôt « cheap ». Mais ce n’est vraiment pas toujours le cas.

Les perles étaient faites de verre peu dispendieux venant de la Tchécoslovaquie, mais peu après la Deuxième Guerre mondiale, elles sont devenues difficiles à obtenir. Pendant des années après la guerre, elles ont été produites au Japon, alors occupé, et exportées à La Nouvelle-Orléans. Elles ont toutefois rapidement été remplacées par des colliers de plastique de différents degrés de qualité faits en Asie.

 

Toutefois, dans les dernières années, les gens dans les chars allégoriques ont succombé à ce que certains appellent « l’inflation des perles ». Les personnes masquées peuvent dépenser 200 à 300$ pour ce qu’elles vont lancer, mais certains peuvent aller jusqu’à plusieurs milliers de dollars pour se procurer des perles brillantes, ;es préférées des spectateurs.

En résumé, c’est tellement beaucoup plus compliqué que la version que j’avais entendue au Mexique! Pensez-y la prochaine fois que vous voyez un de ces fameux colliers!



lundi 15 mars 2021

Escapade dans le Grand Nord, très, très au nord!

J’ai récemment eu la chance d’aller à Resolute Bay. Même si ça peut sembler exotique en raison du mot « Bay », je vous confirme que c’est à l’opposé, puisque c’est la deuxième communauté permanente la plus septentrionale du pays, après Grise Fiord.

Pour les besoins du blogue, voici la définition du mot septentrional : « Situé au nord : qui appartient aux régions du Nord ». En d’autres mots, c’est près de l’habitat naturel du… père Noël.

Resolute, en inuktitut, signifie « là où il n’y a pas d’aube », puisque c’est dans cette région du monde où il fait clair 24h sur 24 en été et noir 24h sur 24 en hiver.

Mais j’étais sûrement la personne la plus excitée de l’histoire à aller là. Malheureusement, en raison de la Covid, je n’ai pas pu m’éloigner du stationnement de mon hôtel. Et par hôtel, je veux dire ça :

 

On est loin du Sheraton, mais j'adore le look de ces édifices!

Mais même si c'est la seule chose que j'ai vue, ce n’est pas grave. Ça ne m’a pas empêchée de faire mes recherches sur cette communauté, avec le point de départ comme question : mais que diable font-ils aussi loin?

Je me trouvais bien drôle avec cette question au départ, jusqu’à ce qu’un collègue pilote, spécialiste des peuples innus, me raconte la véritable histoire. Et elle est loin d’être rose.

Je vais peut-être résumer ça en prenant quelques raccourcis, mais voici en gros ce qui s’est passé.

Dans les années 1950, en pleine Guerre froide, le Canada a voulu protéger ses arrières – ou son territoire – contre la Russie et pour ce faire, il devait habiter certaines parties très nordiques. Les prochaines informations sont source de controverses, parce qu’on y voit soit un intérêt politique, soit un désir d’aider le peuple innu. Permettez-moi toutefois de douter de la deuxième option, bien personnellement.

En 1953, on a donc demandé à des pères de famille de s’établir à Resolute Bay, pour une période de deux ans.

Sept ou huit familles ont donc été déportées du Nunavik, dans le nord du Québec, pour se rendre dans deux communautés arctiques, dont celle de Resolute.

On leur a promis une vie meilleure, mieux que l’aide sociale, avec une pêche et une chasse abondantes. Mais… eh que ce n’était pas le cas. On leur a dit qu’elles pouvaient y rester deux ans sans quoi, elles pouvaient repartir. Il semblerait que ça non plus, ce n'était pas le cas.

Ça, c’est en théorie. Parce qu’à Resolute Bay, se nourrir de la nature sauvage était beaucoup plus difficile, voire impossible pour ce peuple. De plus, ils n’étaient pas prêts à vivre des mois à être 24h dans la noirceur et 24h à la clarté.

De ce que j’avais entendu, les pères de famille étaient tous morts et le gouvernement avait utilisé leurs signatures pour envoyer des lettres aux familles pour qu’elles se rendent à leur tour à Resolute. Mais je n’ai rien trouvé qui confirmait cette histoire – ce qui ne veut pas dire pour autant qu’elle n’a pas existé.

Ce qui est certain, c’est que le gouvernement canadien s’est excusé en 2010 aux familles « déportées ». Certains descendants ont choisi de retourner dans le sud, on parle d’une quarantaine de familles, dont plusieurs déchirées par le choix de certains membres.

Il faisait quand même froid quand on était là. À preuve, mes cils après seulement quelques minutes dehors : 

Mais ce n’était quand même pas si mal, parce que selon ce que j’avais vu sur les différents sites de météo, la moyenne était une vingtaine de degrés plus froid pendant plusieurs jours, jusqu’à la veille de notre arrivée!

Si vous lisez mes blogues depuis plusieurs années, vous vous rappelez peut-être que je suis allée en Islande il y a quelques années dans le but précis de voir une aurore boréale. Évidemment, j’en ai vu un gros total de… zéro.

J’étais donc très emballée à l’idée de peut-être en voir une dans le Grand Nord canadien, puisqu’on était en plein dans la saison.

Évidemment, ma chance et moi en avons vu… encore zéro.

J’ai passé de longues minutes sur le balcon, combattant le froid en tentant de voir quelque chose avec les réglages manuels de ma caméra, mais tout ça, en vain.

La seule belle photo de ciel étoilé que j’ai pu prendre, avec beaucoup d’efforts et trop de modifications, est celle-là :

Ce n’est qu’à mon retour que j’ai entendu parler d’une hélice. Je l’avais vue, à quelques pas du stationnement de mon hôtel – et donc dans les limites que je pouvais franchir! – mais j’avais froid et pour plein de raisons (voir mes cils ci-haut), j’ai décidé de ne pas en faire de cas.

Sauf qu’à mon retour, j’ai cru comprendre que c’était un monument important, devant lequel tous les touristes – on s’entend que ça ne se compte pas en milliers – se font photographier. J’ai donc demandé à une ex-collègue si elle en avait une photo et elle m’a envoyé ça :

Mais j’ai fait une tonne de recherches et je ne trouve pas la confirmation de la raison de ce monument.

Ce serait logique que ce soit un monument pour commémorer les victimes d’un écrasement d’avion qui a eu lieu là en 2011. J’ai lu tous les rapports du BST concernant l’incident et puisque je travaille dans ce domaine depuis deux ans, j’en ai beaucoup entendu parler, alors je vais vous laisser « faire vos recherches » - une expression à la mode! – et pas vous casser les oreilles avec le vol First Air.

En gros, l’avion s’est écrasé sur une colline et c’est un cas souvent cité dans nos formations parce que le copilote avait remarqué que l’avion n’était pas dans le bon axe pour atterrir, mais qu’il n’a pas été en mesure de s’imposer pour faire changer d’avis le commandant. Si on veut se concentrer sur le positif, il y a eu trois survivants.

Ce qui est ironique dans cette histoire, c’est que les opérations de sauvetage ont été effectuées par les forces armées canadiennes, qui avaient été temporairement envoyées à Resolute Bay pour l’exercice militaire de l’opération Nanook de 2011. L’aspect ironique? Cette opération avait comme scénario principal d’entraînement… une catastrophe aérienne majeure.

Mais je devrai y retourner pour poser des questions et connaître la vraie raison d’être de cette hélice!


mardi 2 mars 2021

Voulez-vous manger un cochon d'Inde aka un cuy? (Beurk)

Je dois commencer par des excuses, chers lecteurs. Je vous avais parlé des fleurs lancées au Pérou avant de vous promettre le pot. Mais… ça fait près d’un an et demi. Pas trop à mon affaire, me direz-vous et vous avez amplement raison!

Alors, faisons comme si de rien n’était!

Commençons par la pauvreté. J’y avais été confrontée au Mexique, au Brésil et en Afrique du Sud. Mais on ne s’y habitue jamais. On avait plusieurs activités prévues avec les déplacements, les guides et la nourriture. Alors quelques-unes d’entre nous avons pris l’habitude de partager ce qu’on ne voulait pas dans les lunchs avec les enfants. Mais chaque fois, j’ai eu le même malaise. On m’a tellement dit quand j’étais en Afrique que ces jeunes étaient d’excellents comédiens, qu’ils profiteraient de peu importe ce qu’on leur donnerait, etc. Ça marque. Mais bon, une amie de mon groupe a quand même partagé son repas, un midi, avec ces enfants :

J’ai croisé quelques autres enfants qui n’avaient pas le sourire facile, même quand on leur offrait un peu de nourriture. J’ai trouvé ça difficile. Je leur souhaitais juste d’être heureux, je pouvais difficilement faire plus…

Avant d’aller au lac Titicaca, dont je vous ai parlé ici, je suis passée par la ville de Puno. Une grande ville où les artères n’ont pas nécessairement été finies, tout simplement. C’est ce que j’en ai déduit avec ces amas de pierres, comme ici :

Il y avait aussi d’innombrables vendeurs itinérants. Encore une fois, je ressentais un malaise, mais bon, ça vient avec les voyages dans ces endroits… Et j’avoue que c’était moins pire que les enfants harceleurs au Mexique ou trop de gens à Cape Town.

Un des plats typiques du Pérou, c’est… le cochon d’Inde. Encore plus appétissant en espagnol puisqu’on dit « cuy ». Ça se prononce carrément « couille ».

Déjà que je suis difficile, je savais que je ne vivrais pas le plus beau moment de ma vie en l’essayant. Alors, imaginez en plus quand le plat est arrivé devant nous comme ça…

 

C’EST DÉGUEULASSE! En plus, on voit encore... SES DENTS. Ah pis ses pattes. Mais tsé... SES DENTS.

Je savais que je devais y goûter, mais ça ne me tentait pas tant. Alors voici la grosse quantité que j’ai mise dans mon assiette :

Pis je n’ai même pas tout mangé. C’était aussi bon que c’en avait l’air. D’autres ont aimé. Je ne suis clairement pas du groupe.

Mon périple péruvien s’est terminé à Lima. J’ai vu autant de beau que de laid dans la capitale du Pérou. Le laid, c’est le bord des routes, sale comme ce qui m’avait déçue en Égypte.

C’est aussi le chaos total sur les routes. L’anarchie sur quatre roues!

Comme les amas de pierres à Puno, il est difficile de dire si certaines portions sont en construction ou si elles ont juste été abandonnées à Lima, comme ici :

 

Mais il y a quand même aussi du beau à Lima, notamment un quartier avec une tonne de murales – et vous devez commencer à savoir à quel point j’adore les murales!

 

Mais mon chauffeur Uber n’a pas voulu m’y laisser. Il trouvait que c’était trop dangereux pour moi, alors il m’a accompagnée et attendue pendant que je prenais mes photos. Ça m’a effrayée un peu, je l’avoue, et j’étais nerveuse quand je quittais la voiture, mais j’étais bien contente d’être tombée sur un chauffeur bienveillant comme lui! Il n’était pas bon pour cadrer les photos, mais on ne peut pas tout avoir dans la vie!

Pour aller à l’aéroport à ma dernière journée, mon chauffeur a pris un détour très douteux. J’ai compris plus tard que c’était parce que la route principale était bloquée. Mais on s’est retrouvés dans un chemin tellement sinueux et poussiéreux que je ne comprenais même pas qu’un véhicule autre qu’un motocross puisse y rouler. Mettons que j’avais hâte d’arriver à l’asphalte ou à n’importe quoi qui s’y rapprocherait!

 

Pas rapport avec le beau ou le laid de Lima, mais je me suis momentanément sentie à la maison en voyant ça!

Et finalement, pour terminer en beauté, je suis allée voir un spectacle de fontaines et de lumières.