samedi 14 septembre 2013

Sur les traces de Michael Jackson

Après s’être finalement rendues à Salvador (voir autre blogue ici), on devait attaquer la journée la plus chargée de notre voyage.

Au menu : visite de Pelhourino, cérémonie religieuse locale (voir «Cérémonie religieuse du popcorn… sans blague») et ENFIN mon match de soccer (lire «Le Dieu du soccer ne m’aime pas»).

Le petit village de Pelhourino – celui qui est dépeint comme dangereux  - semble tout à fait inoffensif de jour. On y retrouve un tas de petites maisons de toutes les couleurs, de magnifiques ruelles, des restaurants et plein d’artistes qui vendent des superbes toiles.
Un arrêt obligatoire dans ce quartier est évidemment le lieu du tournage du vidéoclip de Michael Jackson «They don’t care about us». Je plains d’ailleurs les employés de la minuscule boutique qui mène au fameux balcon où on peut se faire poser avec Michael. Parce que la chanson – qui n’est pas la meilleure du King de la pop. – joue EN BOUCLE.

Il suffit d’acheter n’importe quoi pour 2 R$ (à peu près 90 cents) et on peut monter sur le balcon.
Tout en passant par les mêmes escaliers que Michael. Mais entre l’escalier et le balcon, c’est quand même un peu «creepy»! 

Exagération à l'église


Dans cette ville plutôt pauvre, il est assez ironique de constater que dans une des églises (Igreja Sao Francisco), il y a – je vous le jure – 800 kilos de feuilles d’or sur les murs et au plafond. Ça, c’est 1764 livres d’or. Ou 28 219 oz. Au prix de l’or aujourd’hui, ça vaut plus de 35 millions $. On voit qu’ils ont vraiment eu les priorités à la bonne place lors de la construction…

Il y a deux choses qu’on souhaitait voir à Salvador, qui sont vraiment typiques à cette région. De la capoeira, de la danse inspirée des arts martiaux et de l’olodum, des percussions (que l’on retrouve dans le vidéoclip de Michael Jackson). On ne peut jamais vraiment savoir où on peut en voir, car c’est improvisé un peu partout dans la ville. Mais on a été chanceuses! On est d’abord tombées sur les danseurs par hasard. On leur a donné un peu d’argent pour pouvoir les prendre en photo et les filmer. Mais ils sont virés fous!!! Et ils nous ont fait «embarquer» dans le spectacle. On était tout à fait à l’aise…
 
Remarquez mon assurance quand il a décidé que je m’occuperais du tambourin…
Puis un peu plus loin, on a entendu les percussions que l’on espérait.

Faites trois vœux!


Il y a aussi une tradition avec des petits rubans. On les retrouve sur la clôture de cette église :
Mais on nous les met également au poignet – presque qu’on le veuille ou non! J’ai un peu «scrappé» le processus, parce que puisque mon portugais est pourri, je n’ai pas compris que je devais faire un vœu à chaque nœud (il y en a trois) que la fille me faisait. En fait, j’en ai fait un plus général à la toute fin quand j’ai compris le principe! Il faut ensuite attendre que le ruban se détache par lui-même et chaque vœu s’exaucera lorsque son nœud sera défait.

Comme je suis superstitieuse, j’ai eu ça au poignet une dizaine de jours!


Vite, à l'hôtel!


Tout se passait à merveille… jusqu’à la panne d’électricité généralisée. Ce n’était pas si grave, car il faisait encore clair dehors. Mais vers 17h, alors que le soleil commençait à se coucher (c’est l’hiver là-bas!) et que nous faisions les boutiques dans l’espoir de nous dénicher quelque chose de décent à porter à la cérémonie religieuse, une dame nous a prises à part, au fond de la boutique et nous a averties de retourner illico à notre hôtel. «Il fait noir, les gens rentrent chez eux parce qu’il n’y a pas d’électricité et les rues seront bientôt désertes. Ce sera dangereux. Surtout pour deux filles comme vous», nous a-t-elle dit sur un ton grave.

Comme si je n’avais pas encore assez peur, elle en a rajouté.

«Hier, j’ai vu deux gringos (mot un peu péjoratif pour désigner les Blancs en portugais), comme vous qui se sont fait attaquer et voler leur sacoche. Arrêtez de magasiner et retournez vite à l’hôtel!»

Oh qu’on l’a écoutée! La panne d’électricité frappait tout le nord-est du pays et a duré quelques heures. C’était interminable, surtout que tout le reste de notre soirée en dépendait. Sans électricité, dans une ville si «dangereuse» dans le noir, on aurait trouvé le temps long dans notre chambre d’hôtel!

Finalement, tout est revenu, et on a pu poursuivre notre soirée, en assistant à notre fameuse cérémonie du popcorn (je suis encore en train de m’en remettre) et notre match de soccer.

On est bonnes, on a réussi à tout faire ça en une journée, et sans se faire attaquer!

mercredi 11 septembre 2013

La fois où on a failli ne pas se rendre à Salvador

Pour la troisième et dernière partie de mon voyage au Brésil, j’ai choisi la ville de Salvador et une petite île du nom de Morro de Sao Paulo (aucun lien avec la ville du même nom!).

Mais avant de vous en parler, je dois d’abord vous raconter qu’on a bien failli ne jamais se rendre!

On partait de Rio, en avion, à 21h. Comme c’était un vol domestique et qu’on était déjà dans la ville, on s’est dit qu’on avait suffisamment de temps si on partait un peu après 18h. Première erreur.

Un ami m’avait demandé de lui ramener une petite statue de Jésus et je n’en avais pas encore trouvé une à mon goût qui n’impliquait pas que je vide mon compte bancaire pour l’acheter. Comme je quittais la ville, ça devenait une petite urgence. Après avoir remis les clés de l’appart à la propriétaire, on a décidé de se rendre dans un genre de petit marché ambulant, qui n’existait pas dans le jour et qui apparaissait au milieu de l’Avenue Atlantica (*littéralement au milieu, entre les deux voies!) dès que le soleil se couchait (impressionnant – et bruyant – de les voir monter leurs kiosques en à peine une heure!). Deuxième erreur.
(Photo Flickr)
C’était beaucoup plus près de notre appart dans nos souvenirs. On a fini par prendre un taxi pour s’y rendre (bon, on y était presque, ça nous a coûté environ 4$). C’est là que le chauffeur nous a fait peur. «Quoi? Votre vol est à 21h? Mais vous ne le ferez jamais! Vous auriez dû partir d’ici maximum à 18h, franchement!»

Bon, merci pour le ton «paternel méchant accusateur», on s’en serait passé. Il nous dépose au coin du marché, je cours comme jamais avec l’objectif précis d’acheter un Jésus à la vitesse de l’éclair pour qu’on puisse ensuite héler un nouveau taxi. Notre but : demander au chauffeur de nous attendre quelques minutes le temps qu’on récupère nos valises laissées au gardien de sécurité de l’appartement, puis filer directement à l’aéroport. Vous l’aurez deviné, Troisième erreur.

«Non, je ne vais pas à l’aéroport, il n’en est pas question. Trop de trafic», a dit le chauffeur d’un ton assez ferme, merci.

Euh, attends… QUOI? Je ne veux pas manquer de respect, mais son boulot consiste pas mal à embarquer des gens, leur demander où ils vont, et les y mener. Alors il lui manquait une étape importante ici.

«Ce n’est pas vrai que je vais aller me foutre deux heures dans le gros trafic. Vous allez rater votre avion de toute façon. Alors je n’y vais pas. Je ne pense pas que vous allez trouver un chauffeur qui va accepter», a poursuivi M. Optimisme.

Même notre «Monsieur, combien d'argent ça va vous prendre pour changer d’idée?» n’a pas eu de succès. Alors on s’est retrouvées sur le trottoir, avec notre milliard de valises (je ne voyage pas très léger, je crois), essayant tant bien que mal de faire signe à un taxi, alors que la circulation est effectivement assez dense sur l’avenue Copacabana.

Enfin un gentil chauffeur


Dieu merci, il y en a un qui s'est arrêté. Il était passé 19h. Notre avion décollait dans moins de deux heures et on avait un peu oublié que Rio était une ville immense et que par conséquent, l'aéroport était assez loin! Le chauffeur, extrêmement gentil, nous a offert un prix fixe, 70 reals (31$ CAD) et nous a promis de faire son possible pour nous y mener à temps.

Il a contourné tous les endroits bloqués possibles et on l’a fait! Copacabana-aéroport en 50 minutes piles.

Soulagement.

La course se poursuit…


Évidemment, vous pouvez vous imaginer qu’on a «un peu» couru dans l’aéroport. Ç’a dû être de toute beauté avec nos sacs. Comme dans les films, on est arrivées en tout dernier dans l’avion. Mais on a été gâtées parce qu’on était tout à l’avant et que l’agente de bord nous a fait changer de place pour qu’on puisse être ensemble.

Ah et petite parenthèse ici, on avait la télévision interactive (même pour un vol de moins de deux heures!), on pouvait même jouer à des jeux vidéo et on a eu droit à un lunch. Air Canada, prends des notes pour la bouffe gratuite, SVP.

Et comme on était les toutes dernières à prendre place à bord de l’avion, on a été les premières à sortir et on a attendu nos valises au carrousel environ 47 secondes.

Autre alerte au kidnapping!


Il ne nous restait plus qu’à prendre un taxi pour se rendre à l’hôtel. Toujours avec la phrase «ne faites confiance à personne au Brésil» en tête, on a refusé de suivre un homme qui se disait chauffeur de taxi à notre sortie de l’aéroport. On était encore une fois peut-être paranoïaques, mais on ne voyait pas sa voiture, il n’était pas au stand à taxis et je ne «feelais» pas pour me faire kidnapper. On a donc prétexté que j’avais envie et qu’on devait absolument retourner à l’intérieur. Le stand à taxis était à l’autre bout, ce qui ajoutait à la «loucheté» du soi-disant chauffeur. On a payé à l’avance et embarqué dans un véhicule qui semblait légitime.

Belle de jour, terrifiante de nuit


Je ne sais pas à quoi je m’attendais de Salvador, mais comme je n’avais vu que quelques photos du vieux quartier, je pensais que c’était une toute petite ville. Oh que j’étais dans le champ! Il y a environ 3 millions d’habitants et sûrement autant de centres d’achats le long de l’autoroute. Notre hôtel était dans la vieille partie de la ville, plus touristique, mais aussi reconnue comme plus dangereuse.

Je dois l’avouer, j’ai eu la chienne quand notre chauffeur de taxi est entré dans notre quartier! J’ai remarqué qu’il ne s’arrêtait jamais vraiment aux arrêts et j’ai cru le voir passer sur plusieurs feux rouges. Dans ma tête de petite fille de banlieue paisible, je me suis dit que c’est parce que si on s’arrêtait, quelqu’un allait surgir de nulle part et repartir avec tout, jusqu’aux roues du véhicule.

Ensuite, alors que j’avais déjà la face d’un chevreuil sur l’autoroute, on s’est aventurés dans des minuscules rues, aucunement éclairées, totalement désertes et où chaque maison/commerce était barricadé.

Mmmm rassurant. (Le pas de photo est dû au fait que je ne voulais surtout pas la sortir et perdre mon précieux temps seule au milieu de tout ça!)

Notre hôtel aussi était derrière une clôture digne d’une prison. Les quelques minutes entre ma sortie du taxi et mon entrée à l’hôtel (après avoir vérifié 35 fois que la clôture avait été refermée sans que personne ne se faufile à l’intérieur) m’ont paru interminables!

Mais j’ai eu peur pour rien. Le matin au réveil, j’ai eu droit à ça comme vue, de mon lit. Toutes mes peurs avaient disparu… jusqu’à la tombée du jour.

À suivre :)  

dimanche 8 septembre 2013

Braver le «danger» des favelas à Rio

La ville de Rio de Janeiro est reconnue pour ses plages, ses paysages à couper le souffle, le soccer, mais aussi pour ses favelas.

Les quoi? Les favelas sont ces petites maisons empilées dans les montagnes, littéralement les unes par-dessus les autres. En d’autres mots, ce sont les bidonvilles.
 

Danger, danger

Ces quartiers font peur, je l’avoue. On entend toutes sortes d’histoires d’horreur, du genre que si on y va, on n’en reviendra tout simplement jamais, on va se faire voler, attaquer, violer ou tuer.

Rien pour pousser les touristes à aller y faire un tour. Mais depuis plusieurs années, différents circuits sont proposés par les agences pour aller voir de près ces petites maisons. Myriam n’était pas trop chaude à l’idée d’y aller. Elle ne voulait pas que les habitants soient traités comme des animaux de cirque et que ça ne soit que du voyeurisme. Mais je l’ai convaincue que ça serait super intéressant.

J’avais raison. Et heureusement, l’argent amassé avec ces tours retourne dans la communauté, notamment pour les enfants, comme sur la photo suivante.
On a visité deux favelas. La première était immense. Des maisons à perte de vue. À Rocinha, notre premier arrêt, la population est de 150 000 à… 500 000 habitants. Le manque de précision est dû au fait qu’ils n’y font pas vraiment de recensement. Aussi bien dire qu’ils n’en ont aucune idée!
 
Il est vrai que les favelas étaient – et le sont encore pour la plupart – contrôlées par des vendeurs de drogue. Mais, étonnamment, la guide nous a appris que c’était presque moins dangereux dans ce temps-là et que le taux de criminalité a augmenté depuis que la police a fait son entrée dans ces villes (ils ont appelé ça la «pacification», mais la police est rentrée là-dedans comme si elle était en guerre!). La raison de l’augmentation du crime? Les «dealers» n’aimaient pas attirer l’attention, alors ils se débarrassaient rapidement des violeurs, par exemple. Aujourd’hui, c’est parfois malheureusement les policiers eux-mêmes qui commettent ces crimes…

Pourquoi les maisons sont empilées les unes sur les autres? Pour le manque d’espace, oui, mais aussi parce que les gens qui habitent au rez-de-chaussée ont simplement vendu leur toit pour qu’une autre famille y construise sa maison, et ainsi de suite. Une chance qu’il n’y a pas de tremblements de terre à Rio, car les conséquences pourraient être catastrophiques. Mais le risque d’effondrement est toujours là.
La vie n’est évidemment pas toujours rose dans ces maisons. Les égouts ne s’y rendent pas (je ne veux même pas imaginer comment ils se débrouillent), il n’y a qu’une seule rue qui traverse toute cette ville, ce qui cause de la circulation monstre – mais les gens ont presque tous des motos, pas de voitures – et pour ce qui est des déchets, il y a des genres de dépôts de déchets où les gens doivent aller mener les leurs et où les éboueurs passent deux fois par jour. Malgré tout, l’image que ça projette n’est pas très propre.
Puisque ces quartiers sont reconnus comme dangereux, il arrive souvent que les ambulances ne s’y rendent pas (de toute façon, il est rare que les favelas aient des noms de rues, et donc des adresses), alors les gens doivent s’arranger pour descendre les blessés et les malades à l’entrée de la ville. Vous pouvez facilement imaginer que plusieurs personnes sont décédées à la suite de ça.

L’électricité maintenant. Les compagnies ne veulent pas non plus s’y rendre. Alors les gens se débrouillent tout seuls et ils vont se brancher eux-mêmes directement dans les poteaux.
Ç’a l’air brouillon tout ça, mais la guide nous a expliqué que ce n’était pas nécessairement les gens qui vivaient dans l’extrême pauvreté qui habitaient là. Ce sont les gens un peu en dessous de la classe moyenne qui occupent justement les emplois de service, donc des maçons, des électriciens, des femmes de ménage, les chauffeurs d’autobus (dont le nôtre!), etc.

De plus en plus cher


Étant donné que la ville accueillera les Jeux olympiques en 2016 et la Coupe du monde de soccer l’été prochain, le prix des loyers a augmenté partout. Si bien que les gens qui habitaient la ville n’ont plus les moyens et déménagent dans ces favelas. Effet boule de neige, les prix des favelas augmentent et les gens qui y habitaient ne peuvent plus arriver, alors certains doivent déménager si loin qu’ils doivent se taper quatre heures de transport en commun pour aller travailler. Quelle horreur!

Sur un terrain de golf


La deuxième favela qu’on a visitée était un peu moins «pauvre». Je trouvais son histoire intéressante, puisqu’elle est construite sur un terrain de golf. C’est que les propriétaires du terrain ont cédé une partie de leur terre à leurs employés pour qu’ils y construisent leur maison. Ceux-ci ont emmené leur famille, leurs amis, qui ont à leur tour emmené familles et amis. Ce qui fait que des centaines de maisons ont poussé dans cette montagne. Ce qui est un peu ironique, c’est que dès qu’on traverse la rue qui fait le tour de la favela, on se retrouve dans une banlieue cossue avec des grosses maisons. En fait, la plupart des gens qui vivent dans la favela… travaillent pour les gens qui sont dans les grosses maisons.

Le paysage de ces petites maisons (qui ont toutes des satellites et des bidons d’eau sur le toit) est presque irréel. C’est beau et triste à la fois. Mais ce qui ressort de positif, c’est aussi la solidarité des habitants. Pour la construction, mais aussi pour la vie en général. Les enfants jouent tous ensemble dans les rues et les gens, qui n’ont pas d’espace, se retrouvent dans les minuscules ruelles pour jaser.

Favelas en bref :

  • Il y en a près de 1000 juste à Rio
  • Le tiers de la population urbaine de Rio y habite
  • Le nom «favela» provient d’une plante du même nom

Bref, je vous suggère fortement de faire ce tour si vous allez à Rio! Mais petit conseil, regardez attentivement la météo. Parce que sinon, vous pourriez avoir l’air de ça à la fin…
Pluie 1 – Moi 0.

jeudi 5 septembre 2013

Cérémonie religieuse… du popcorn (sans blague!)

Mon amie Myriam s’intéresse beaucoup à la politique, la sociologie, l’économie et un peu aussi à la théologie. Bref, tout le contraire de moi!

Elle m’a proposé à Salvador (nord-est du Brésil) de faire un genre de tour qui nous permettrait d’assister à une cérémonie religieuse du candomblé, un genre de dérivé du christianisme (précisions de mon amie : on parle plus de synchrétisme, d'une religion hybride, afro-brésilienne). Comme je la traînais dans un match de soccer (voir autre post ici), je pouvais bien faire ça. De toute façon, c’est une expérience culturelle que je ne vivrai certainement pas deux fois dans ma vie, alors pourquoi pas?

Précision ici. Je vais vous raconter le déroulement de la soirée et oui, il y aura un peu de sarcasme. Mais en aucun cas je ne porte un jugement envers ces gens et leur religion ou encore je leur manquer de respect. Ce sont des gestes, des cultes que je ne peux pas vraiment comprendre parce qu’ils ne font pas partie de ma vie. Mais je vais quand même essayer de vous raconter de quelle façon j’ai vécu tout ça de l’extérieur, sans connaître le véritable contexte.

Code vestimentaire

D’abord, l’habillement. On nous a averties qu’il fallait que nos jupes ou pantalons nous arrivent aux genoux et qu’on ne pouvait pas porter de couleurs trop foncées. Le noir était à proscrire et on privilégiait les couleurs «flash». Cela réduisait de beaucoup notre garde-robe pour l’occasion. Il fallait aussi éviter les chandails sans manches et sans bretelles.

On est venus nous chercher dans une minivan (j’ai encore eu peur de me faire kidnapper, je crois que les gens autour de moi m’ont trop raconté d’histoires d’horreur!) et le chauffeur nous a déposées au coin d’une ruelle sombre, un peu «creepy», et on devait suivre notre guide.

On s’est retrouvées dans une petite salle cachée au sommet d’une ruelle, un «temple», comme il y en a environ 2000 dans la ville de Salvador. Il fallait laisser nos souliers à l’entrée et les femmes s’assoyaient sur les chaises et les hommes sur un banc qui longeait le mur de l’autre côté.

Les membres de la religion étaient faciles à reconnaître. Ils étaient tous vêtus de blanc et avaient des longs colliers autour du cou. On a su que chaque couleur de collier représentait un saint et qu’ils sont attribués après une séance de je ne sais quoi, qui dit à quel saint nous correspondons.
Avant la cérémonie, les gens pouvaient aller «consulter» certains membres de cette religion qui ont la capacité d’entrer en transe et de communiquer, je crois, avec les saints. C’est à peu près ce que j’ai compris. Mais il fallait prendre rendez-vous et on ne nous en avait pas parlé, alors on n’a rien vu de tout ça. 
On a donc attendu pendant plus d’une heure (il y avait du retard à cause de la méga panne d’électricité) avant de voir de l’action.

Expérience «différente»

J’ai vécu des moments absurdes dans ma vie, mais je crois que cela sera dur à battre. Encore une fois, je ne juge pas, mais je devais me forcer pour garder l’esprit ouvert.

Après des chants religieux en portugais que je ne connaissais pas (je me contentais de taper des mains et d’encaisser les coups de la petite à mes côtés qui n’avait visiblement aucun contrôle sur ses bras), trois des hommes en blanc se sont penchés au milieu des autres et se sont mis à «shaker» et émettre des bruits bizarres. On en a déduit qu’ils étaient en transe. Ç’a duré quelques minutes, ils ont fini en sueurs, quelqu’un les a «essuyés» et on est passés à autre chose. Alors j’imagine que j’en ai manqué un bout pour bien comprendre.

Notre guide nous a dit qu’après, il y aurait un truc avec le popcorn. Je me suis dit que c’était une métaphore ou que puisque l’anglais n’était pas sa première langue, il se mélangeait avec autre chose.

Mais non.

Les gens en blanc ont fait le tour de la pièce avec un large récipient rempli, vous aurez compris, de popcorn. Je répète, du POPCORN. Pas de jugement, mais sans la mise en contexte, c’est vraiment weird.
Je n’avais encore rien vu.

J’imagine qu’ils l’ont béni, car ils en ont par la suite fait la distribution dans la salle. C’était du popcorn mélangé avec de la noix de coco. Et tout le monde le mangeait. Il y en avait partout par terre. Vraiment agréable quand on est nu-pieds (on devait laisser nos souliers à l’entrée…).

Le lancer du maïs soufflé

Après quelques prières (j’ai reconnu le Notre-Père et le Je vous salue Marie), chansons et autres rituels, la cérémonie était terminée. C’était maintenant le tour de ce que je pourrais qualifier de bénédiction. Je n’ai pas osé y aller, comme je ne crois pas à leur truc, je trouvais que j’aurais manqué de respect de faire semblant. Je ne me faisais pas confiance non plus pour ma réaction. Le timing aurait été assez mauvais pour être victime d’un fou rire, mettons. Et il y a aussi le fait que le gros monsieur, le «chef au cigare» m’observait avec un regard difficile à qualifier, genre «tu viens la grande ou tu me niaises?».

Qu’est-ce que la bénédiction? Les gens défilent devant le chef, qui prend une bonne poignée de popcorn, qu’il… lance à la figure des gens. Je ne blague pas. Ah et j’oubliais, il venait de faire le tour de la pièce en fumant un cigare (leur équivalent de l’encens, j’imagine, mais ça puait), qu’il gardait à la bouche tout le long du «garrochage» de popcorn dans la face des gens.
Malheureusement, la seule explication qu’on a eue, c’est que le popcorn représentait l’éclosion de la fleur (dit de même, c’est légèrement plus logique, mais tout de même), qui était associée au saint du mois d’août. 
Donc si on était allées un autre mois, on n’aurait vécu toute autre chose.

Bref, j’ai trouvé ça bizarre, je n’ai rien compris de ce qui s’est passé, mais c’était une expérience culturelle qui valait la peine d’être vécue.

Je ne verrai plus jamais le popcorn de la même façon, ça, c’est clair!

lundi 2 septembre 2013

Merveilles et paranoïa à Rio de Janeiro

On m’avait dit que Rio de Janeiro était une des plus belles villes au monde. Et je peux vous le confirmer à mon tour!

C’est vraiment un endroit paradisiaque. Les plages, les montagnes, la fameuse statue du Christ (qu’on a passé notre temps à surnommer Jésus, comme si c’était un troisième voyageur avec nous), les favelas (maisons empilées dans les montagnes dont je vous parlerai dans un autre post), tout ça mis ensemble est magnifique.

On a commencé notre journée en prenant le téléphérique pour se rendre tout en haut du Pain de Sucre (Pão de Açúcar), l’espèce de gigantesque roche qui donne sur l’océan. Le téléphérique a fêté ses 100 ans l’an passé. Ceux qui l’ont construit en 1912 n’étaient pas peureux!
La vue de là-haut est hallucinante. C’est difficile de trouver les mots, alors je vais y aller en images :
   

Alerte au kidnapping

On s’est ensuite dirigées à la statue, qui est tout en haut d’une autre montagne. Il y a deux façons de s’y rendre, par un petit train ou en voiture. À notre arrivée, vers 14h, on nous a dit que le prochain train qui avait de la place ne partait pas avant 16h20. Ça donnait un peu trop de temps à tuer à notre goût. Un homme nous dit alors qu’on peut y aller avec un bus d’une autre compagnie et qu’on a qu’à se rendre de l’autre côté de la rue.

On n’est jamais trop prudents au Brésil et Myriam, qui est là depuis cinq mois, m’a répété à maintes reprises ce qu’elle avait elle-même entendu 1000 fois : ne faire confiance à personne. Donc, quand on a vu que la fourgonnette, stationnée tout croche de l’autre côté de la rue un peu plus loin voulait nous emmener seulement elle et moi, on a refusé. Ça aurait été trop facile de prendre un camion blanc, le lettrer aux couleurs d’une compagnie bidon et de kidnapper les touristes. On a entendu plusieurs histoires d’horreur de la sorte. Les deux hommes insistaient pour dire qu’ils nous amenaient simplement un peu plus loin où se trouvent leur bureau et les autres voitures. C’était peut-être de la paranoïa, mais on a refusé d’embarquer et on a marché jusqu’en haut. Finalement, c’était une vraie compagnie, alors on a eu l’air un peu cinglées, mais j’aime mieux ça que de me retrouver je ne sais où dépouillée de tous mes biens!

Il y a deux arrêts en chemin pour admirer la vue. 
Au premier arrêt (photo ci-haut), on a croisé deux Québécois. Comme on avait à peu près le même itinéraire (Jésus et le stade de soccer – on leur avait dit qu’il y avait un autre match, voir blogue ici), on a décidé de rester ensemble pour le reste de la journée et de la soirée. C’était plaisant et en plus, ça coûtait beaucoup moins cher de taxi!

Voici le fameux Jésus. Ou Christ Rédempteur (Cristo Redentor de son vrai nom). Il est assez imposant. On dirait qu’il veille sur toute la ville. Il est juché à 710 mètres dans les airs au sommet du mont Corcovado et mesure lui-même 38 mètres.
Ensuite, la journée s’est poursuivie au stade Maracana (à ne pas mélanger avec la Macarena…), qu’on n’a pas pu visiter, à notre grand dam.

Au cours des deux jours suivants, il faisait beaucoup moins beau. On a eu de la pluie et des nuages. En fait, si on n’avait pas visité le Pain de Sucre et Jésus la première journée, on n’aurait pas pu y aller du tout!

Parmi les autres attractions intéressantes, il y avait l’Escalier Selarón (Escadaria Selarón) construit en céramiques de tous les styles, provenant de 120 pays. Elles sont en constant changement, car l’artiste poursuit son œuvre encore aujourd’hui (il a commencé en 1994).
 
On s’était donné comme mission de trouver une tuile du Canada ou du Québec. Mission accomplie!

«Bixi» = FAIL

Ils ont l’équivalent des Bixis à Rio. Génial! On pourra en faire le long de la plage de Copacana. C’est ce qu’on s’est dit dès qu’on les a vus. On a donc enfilé nos shorts et pris nos sacs à dos. En fait, c’était déjà notre deuxième tentative, car contrairement à ici, on ne peut pas les louer sur place. Il faut d’abord s’abonner par Internet et débourser environ 4$ (CAD), ce qu’on a fait.

Donc, on arrive à la première borne, un seul vélo. Eh merde, on va aller à la prochaine. Elle est loin. Deuxième borne : deux vélos, MAIS un gars qui essaie de s’en louer un. Alors on court pour les «réserver» avant lui. Pour les débarrer, il faut utiliser un téléphone intelligent ou appeler pour avoir un code. Myriam a un téléphone brésilien, mais ce n’est évidemment pas un iPhone, alors on devait appeler. La personne n’a jamais été capable de retracer nos transactions. Même après 25 minutes d’obstinations et malgré notre courriel et nos numéros de confirmation. De plus, on a su que ça prenait absolument un téléphone brésilien pour réserver, alors impossible de le faire pour les touristes! C’est un peu ridicule!

Alors on s’excuse aux trois personnes qu’on a chassées pour rien en leur disant que c’était nos vélos, car ils sont finalement restés là, et nous, on a poursuivi notre chemin à pied. Bouhhhh.
 

Bel appart… non fonctionnel

On a loué un minuscule petit appartement à Copacabana, à une rue de la plage. S’il était bien situé, il n’était malheureusement pas du tout fonctionnel!

Le wifi ne fonctionnait pas, alors on a dépensé une tonne de Reals au café Internet situé tout juste à côté. La propriétaire (qui était tout de même adorable) nous a dit que quelques jours avant notre arrivée, il y a eu un problème électrique faisant en sorte que l’air conditionné ET le poêle ne fonctionnaient plus. Elle nous avait quand même amené deux ventilateurs alors on n’a pas suffoqué.

Mais ce qui a été le plus chiant, c’est la douche. PAS. D’EAU. CHAUDE. Rien. Nada. Nothing.

La proprio a même fait venir quelqu’un pour la réparer, mais tout ce que ça a donné, c’est une douche tiède (et ce n’est même pas moi qui l’ai prise!). Plus rien qui se rapprochait de ça par la suite. Disons que ce n’était pas particulièrement agréable, surtout pour se laver les cheveux!

En fait, le problème de la température de l’eau nous a suivies durant tout le voyage. J’ai failli me faire ébouillanter à Foz et j’imagine que j’ai trop chialé, car j’ai payé le prix par la suite avec juste des douches froides! Eh misère…

 


dimanche 1 septembre 2013

150 minutes d'aventures paraguayennes

Je peux maintenant ajouter le Paraguay à la liste des pays où je suis allée.

Bon, ok, j’y suis restée 2h30, mais ça compte quand même!
Le «trip» des Brésiliens et des Argentins, c’est d’aller au Paraguay… magasiner. Les trucs électroniques y sont ridiculement pas chers pour eux, alors ils font leurs réserves et retournent dans leur pays les vendre. Donc, de l’autre côté de la frontière, il y a Ciudad del Este. Cette ville paraguayenne est reconnue pour son marché et ses centres d’achats.

Je tenais à y aller, même si ce n’était que pour quelques heures. On m’avait dit que c’était différent, que j’aurais sûrement un choc culturel et même que j’aurais un peu peur, mais je me suis dit qu’il fallait vivre ça.

Le hic, c’est que le seul moment où on avait le temps d’y aller, c’était avant notre vol pour Rio. Vol qui était à 12h30 (midi, pas minuit, juste pour être sûre!). Donc, on a acheté nos billets d’autobus (un gros 6$ canadiens) pour le premier départ, qui était à 6h50 le samedi matin. Jusque-là, tout va. Mais nous, on a eu la brillante idée de sortir dans un bar la veille, question de goûter au «night life» de Puerto Iguazu. Le personnel de l’Auberge où on logeait tenait à ce qu’on y aille avec eux, alors comme on ne voulait pas être impolies, on a accepté. Mais leur demi-heure d’attente s’éternisait, si bien qu’elles ont fini de travailler vraiment trop tard à mon goût et il était au moins 2h quand on est enfin arrivés au bar, nous… et tous les clients de l’auberge ou presque. Avoir su que tout le monde y allait, on serait parties sans elles!
Il était tellement tard que je n’avais qu’une envie : dormir. C’est donc après avoir pris trois gorgées de mon drink que j’ai décidé que j’en avais assez, que l’appel de mon lit était plus fort que tout. Bref, j’ai gaspillé toutes ces heures de sommeil pour passer un gros 20 minutes dans un bar argentin.

S’habiller en «laid»
Après environ deux ou trois heures de sommeil, nul besoin de préciser que le réveil était pénible. Par miracle, on a réussi à être dans l’autobus moins de 30 minutes après être sorties du lit. On n’était pas à notre meilleur, disons. Mais ça tombait bien, parce que Myriam m’avait dit que le plus important pour ne pas se faire attaquer, voler ou autre à Ciudad del Este, c’était d’avoir l’air «pauvre». Elle m’a donc demandé d’amener du linge laid, on n’a transporté notre argent dans nos poches (celles de touristes, qu’on cache dans nos pantalons) et pas question de traîner ma belle grosse caméra. Avec nos cernes et nos cheveux tout croches, je pense qu’on a bien rempli notre mission de «faire dur».

Parenthèse ici : lorsque nous sommes débarquées aux douanes de l’Argentine pour sortir du pays (et rentrer au Brésil, avant d’arriver au Paraguay, tout ça en quelques kilomètres), on a perdu nos places dans l’autobus. C’est pourquoi on s’est retrouvées assises dans le trou des escaliers de la porte arrière, où on a même réussi à dormir! De la grande classe, je sais.
Ce qui est fascinant aussi de cette ville, c’est que ce marché, entouré de centres commerciaux dits «de luxe», ouvre à… 3h le matin! Donc en arrivant là à 7h50, c’est comme si c’était en plein milieu de leur journée! Mais nous, avant de magasiner, on devait manger. Comme on ne faisait pas trop confiance à la bouffe de rue, on a rapidement «spotté» le McDo. On s’est toutefois cogné le nez sur la porte, même si selon ce qui était écrit, il devait être ouvert depuis 1h. On a donc fait du lèche-vitrine devant le resto, pendant que le gardien de sécurité riait de nous, carrément, et on s’est «garrochées» au comptoir dès l’ouverture pour  réaliser que même s’il n’était que 8h le matin, ils ne servaient pas de déjeuners!!! Je vous confirme qu’un Joyeux festin – même si ça vient avec un Schtroumph -, c’est assez bizarre à cette heure-là!


L’illusion d’être riche

En attendant l’ouverture du McDo, on est allées au bureau de change pour avoir de la monnaie du Paraguay, même s’ils ne l’utilisent presque pas eux-mêmes. Je les comprends, on a eu pour l’équivalent de 10 $ 35 000 Guaranis! On se trouvait riches. Mais on a changé d’idée quand on a vu qu’un trio Big Mac coûtait 28 000 $ avec leur argent. 
Pour ce qui est des marchands, ils vendent de TOUT. Mais vraiment de tout. On y trouve autant des vêtements, des trucs électroniques que des outils. J’avais une mission durant mon voyage, acheter un chandail de soccer à un ami. Je sais que ce n’est pas un vrai et je n’étais pas certaine qu’il l’aimerait, mais j’en ai quand même acheté un au cas où je ne le trouverais pas au Brésil (il  voulait l’équipe de Sao Paulo, mais je n’y allais pas). On s’entend qu’à 7,50$ pour un chandail de soccer… on n’hésite pas trop longtemps!
Je n’ai évidemment pas pu résister et j’ai acheté deux sacoches. Myriam a acheté un sac de voyage à 15$. Il était super beau. À noter ici que j’ai dit «était», car il est mort deux jours plus tard. «Le pire 15$ que j’ai dépensé du voyage», a-t-elle admis.

Je touche du bois, le mien est encore en un morceau.
Des condoms musicaux (sans commentaire)

On nous accoste dans la rue avec plein de trucs à vendre. Même des sous-vêtements. Ça peut donner lieu à des moments assez cocasses. Pendant que je payais une de mes sacoches, un vieux monsieur s’est approché de Myriam et lui a tendu des petits cartons avec des filles en déshabillé sur le dessus. Elle a rapidement dit qu’elle n’en voulait pas. Non mais il croyait vraiment qu’on était son public cible? Puis il lui a dit que ça faisait de la musique. Myriam a alors refusé en disant qu’elle en avait dans son iPod. Le monsieur l’a regardé de manière très surprise. Pourquoi? Parce qu’en fait, il essayait de lui vendre… des condoms! Et il l’a convaincue qu’ils faisaient de la musique. Avec son temps de réaction très, très affaibli par le manque de sommeil, elle y a cru suffisamment longtemps pour lui acheter, mais aussi pour se débarrasser de lui! Mais vous l’aurez deviné, il n’y a évidemment pas de musique et elle s’est fait avoir comme une débutante. Mais on a bien ri de sa naïveté!


Un pont coloré
Pour retourner au Brésil, la file de voitures était tellement longue qu’il était mieux pour nous d’y aller à pieds. Pas de douanes à passer! En fait, on est nous-mêmes entrées dans le poste frontalier pour savoir si on pouvait avoir une étampe dans notre passeport. Les employés nous regardaient comme si on venait d’une autre planète! Mais on l’a eue, notre étampe!

C’était vraiment cool de traverser la frontière à pied, car ça nous a permis, comme dans le film «A walk to remember» – les filles vont comprendre – d’être «à deux endroits en même temps!
 
 

Je ne me suis pas sentie en danger durant mon passage éclair dans ce pays, mais c’est vrai que c’était dépaysant. Je ne regrette pas du tout mon manque de sommeil et je vais garder précieusement mon billet de 20 000 Guaranis!

Me voilà au Brésil!

Eh oui, c’est déjà le temps d’un autre voyage!

Mais celui-ci a une signification plus particulière pour moi. Comme certains d’entre vous le savent, j’ai publié mon premier roman (Match Imparfait) en février dernier et je me suis promis de voyager avec les profits de la vente des livres.
J’aurais pu être raisonnable et, disons, payer ma carte de crédit, mais c’est beaucoup trop plate comme récompense pour avoir travaillé des centaines (milliers) d’heures sur un roman!

Donc, je suis au Brésil pour les neuf prochains jours. Je viens y rejoindre mon ancienne coloc qui est ici depuis plusieurs mois pour travailler sur sa thèse.
Au programme : les chutes d’Iguaçu, Rio de Janeiro et Salvaldor. On va aussi passer un peu de temps de l’autre côté de la frontière, en Argentine.

Une tonne de paperasse

C’est un peu compliqué aller au Brésil. En fait, pas si compliqué, mais disons que la paresseuse en moi a trouvé qu’il y avait trop d’étapes à faire avant de pouvoir partir!

Tout ça, c’est à cause du visa. Pour faire la demande (les bureaux ont d’ailleurs des heures d’ouverture pires que les banques, soit de 9h30 à 13h), ça prend :
-          Détails du vol
-          Questionnaire rempli avant en ligne, puis imprimé avec signature
-          Preuve de vaccination (2 vaccins = 300$!)
-          Relevé bancaire ou rapport d’impôt (!)
-          Photo passeport
-          Passeport (qu’ils gardent une dizaine de jours)
-          Un chèque visé de 81,25$

À noter que sur le site du consulat, dans la même phrase, on retrouve à peu près les informations suivantes : «nous vous conseillons de ne pas réserver votre vol avant d’avoir votre visa par mesure préventive» et «veuillez présenter votre billet d’avion pour avoir votre visa». Mmmm un petit peu d’incohérence ici!

J’ai été chanceuse, j’ai tout reçu à temps. Je dis chanceuse parce que quand je suis arrivée au consulat pour récupérer mon passeport (deux jours ouvrables avant mon départ), il y avait ça dans la porte. Petite frousse.

Détour par Chicago

Donc je suis partie hier soir. Je n’ai jamais aussi peu attendu à la sécurité et aux douanes américaines. C’était évidemment trop beau… Dès mon arrivée à ma porte, on annonce que mon vol en direction de Washington est retardé et que je dois aller au comptoir pour qu’ils me trouvent une alternative. Heureusement, l’avion d’à côté allait à Chicago et il restait quelques places.

Bon, je sais que Chicago est une de mes villes préférées au monde, mais si vous regardez une carte du monde, vous verrez que ce n’était pas tout à fait sur mon chemin! Un petit détour de deux heures environ. Mais on m’a dit que je devais arriver à temps pour mon dernier vol, de Sao Paulo à Foz.
Tant qu’à être à Chicago… Pourquoi ne pas manger une «deep dish pizza», dont je vous ai beaucoup parlé ici? J’avais «oublié» d’en manger une pointe en juin dernier, lorsque j’y suis allée pour la finale de la Coupe Stanley et elle me hantait depuis. Alors l’occasion était rêvée pour remédier à la situation!

Mais les pizzas d’aéroport n’arrivent malheureusement pas à la cheville de celles en restaurant. Voyez par vous-mêmes.
Pas de quantité industrielle de fromage. Pas de croûte légèrement feuilletée. Déception. Mais j’avais la conscience un peu plus tranquille en me disant que c’était mieux pour ma santé ce «pas de fromage», surtout que j’ai pris épinards et tomates (tsé, une fille qui essaie de se convaincre qu’une pizza, c’est nutritif…).

Quand avion = bar

Pour ce qui est de mon vol Chicago-Sao Paulo (tout près de 10 heures), j’avais évidemment le siège du milieu dans une rangée de cinq. J’étais à bord d’un relativement vieux Boeing 777 qui n’avait PAS de film! Juste un minuscule écran d’à peu près trois pouces pour me dire à quelle vitesse on allait et qu’il faisait -51 degrés Celsius dehors. Vous savez, le genre d’infos super utiles.

Et pour couronner le tout, les deux rangées devant moi étaient occupées par une gang de gars tatoués, aux cheveux longs (ou l’exception, qui avait un mohawk bleaché), veste de jeans, lunettes de soleil et ils étaient visiblement… tous saouls.
J’ai compris plus tard que c’était les membres du groupe britannique Asking Alexandria (connais pas, mais voici une vidéo d’eux – aussi bien leur faire de la pub…).

Comme ils doivent être habitués de veiller tard, ils n’ont pas compris le signe international disant «c’est l’heure de faire dodo», soit quand toutes les lumières de l’avion se ferment et que tout le monde… dort. Non. Pas eux. Ils ont tous cru que c’était le moment idéal pour jaser et avoir du fun comme dans un bar – ils avaient déjà l’alcool de toute façon. Alors ils se sont endormis à 5h.
Pas sûre que je vais acheter leur album.

Donc tout ça pour dire que j’ai raté ma correspondance pour Foz, alors j’avais trois heures à tuer à l’aéroport de Sao Paulo. Ah oui et comme une championne, je n’ai pas pensé vérifier que mon «bébé laptop», que j’utilise presque juste en voyage, était chargé. Alors je n’ai pas pu écrire dans l’avion, comme je le voulais. Et erreur de recrue, j’ai aussi oublié de vérifier si j’avais besoin d’adaptateur (je déteste ce mot) pour les prises en Amérique du Sud. Résultat, ça vient de me coûter 80$ pour m’équiper à l’aéroport! Tout ça pour constater 10 minutes plus tard qu’ils ont des bornes de recharges, dont une pour les prises américaines.
*soupir*
Alors sur ce, je me souhaite un bon voyage!