lundi 14 décembre 2015

Madame pas fine, NFL et la tartelette de la culpabilité

Pour ma dernière journée en Floride – bah, faut bien retourner au Québec ramasser son courrier de temps en temps! – je me suis tapé un petit «road trip» à thématique NFL.

Quel beau hasard, les Colts d’Indianapolis jouaient à Jacksonville la veille de mon départ pour Montréal. Jacksonville, c’est «à côté» de chez mes parents, ça!

* À noter que pour moi, 500 km, c’est «à côté»

Je n’avais évidemment pas prévu ça, donc je n’avais aucun vêtement à l’effigie de mon équipe favorite. Alors j’en ai commandé. Un petit chandail, bien simple. Je ne voulais pas dépenser trop, car j’ai déjà tout ce qu’il me faut à la maison. J’ai tout de même payé l’extra pour la livraison rapide. C’était censé être deux jours. J’ai trouvé mon billet sur stubhub (eh oui, encore!) et utilisé une nuit gratuite pour l’hôtel, que j’ai accumulée sur le site hotels.com. C’est donc un match «raisonnable» pour le portefeuille.

J’ai reçu le billet dès le lendemain (j’ai horreur des billets imprimés, c’est laid), mais le chandail n’était toujours pas arrivé au bout de trois jours. Je voulais absolument l’avoir avant de partir, sinon c’était vraiment un achat inutile. Le vendredi, j’ai appelé non pas une, mais deux fois la compagnie pour savoir si c’était en route! Ben quoi, quand c’est «out for delivery» depuis 8h45 et qu’on est rendu en début de soirée, il y a de quoi s’inquiéter! Bref, le livreur avait pris du retard et «la compagnie a étiré les heures de livraison, jusqu’à 22h». J’ai donc eu mon colis vers 20h30. Limite, mettons!

La madame-pas-fine du Hertz


Ne restait plus que la voiture. J’ai réservé chez Hertz à Fort Lauderdale, puisque c’était une cinquantaine de dollars moins cher que si je le faisais dans le coin du condo de mes parents, à 20 minutes de là. J’avais réservé à 16h en me disant que dans le pire des cas, j’irais chercher la voiture un peu plus tard. Sauf que j’ai réalisé que ça fermait… à 16h. Et j’ai mal calculé mes affaires en prévoyant un départ au golf à 15h. Ouais, bravo. Pas grave, je vais changer ma réservation, me suis-je dit. Ma première recherche sur Expedia me donnait des voitures à plus de 300$ (US) pour deux jours! C’est ridicule! La moins chère était 160$, soit presque le triple de ce qui était prévu au début. Heureusement, j’ai pu régler ça par téléphone et aller chercher la voiture à l’aéroport (où c’est ouvert 24h), pour quelques dollars de plus.

Je tombe souvent sur les gens qui ont coulé leur cours de Service à la clientèle 101. La p’tite madame du Hertz en fait partie.

D’abord, elle était insultée que je ne veuille pas «upgrader» ma voiture, puisqu’il y avait un rabais de 60%. Oui, mais je fais juste quatre heures de route et je m’en fous pas mal.

- Mais tu vas vraiment avoir une petite voiture, ça ne sera pas confortable.
- Oui, mais non. Merci.

Déjà là, elle n’était pas contente. D’après moi, elle avait une prime sur les «upgrades».

- Vas-tu prendre les assurances?
- Non, je suis assurée avec les miennes.
- Ouais, mais pas pour le «use of loss».
- Je ne sais pas ce que c’est.
- (explication que je n’ai pas plus comprise) et c’est juste 60$ de plus.
- Je vais passer mon tour, c’est correct.
- Ben là, qu’est-ce que tu vas faire si tu as un accident?
- Mes assurances vont payer.
- Mais pas le «use of loss». Hein? Tu vas faire quoi!?

Là, elle était franchement désagréable.

- Je vais payer. Si ça arrive.
- Pffff. Tu vas payer… Pffff!

Offusquée, la madame.

Elle me dit ensuite : «Le gaz est cher à Jacksonville, alors je te le fais payer tout de suite. Ramène la voiture le plus vide possible». Euh, quoi? Depuis quand ça fonctionne de même? Mais là, ça ne me tentait pas de m’obstiner avec elle, d’autant plus qu’elle m’a annoncé ça une fois ma carte de crédit passée… Je n’ai pas du tout aimé sa façon de faire. Je me suis sentie flouée. Mais bon, je devrais pouvoir remettre la voiture vide. Sauf que l’essence n’est pas chère à Jacksonville. Elle m’a dit n’importe quoi.

Peut-être parce qu’elle ne m’aimait pas la face, elle m’a donné une voiture affreuse. Toute poquée, cheap. Mais bon, je pouvais vivre avec ça. Sauf que quand je suis arrivée à la sortie et que j’ai tendu mon papier au préposé, la voiture s’est mise à trembler comme jamais. J'ai demandé au gars si c’était normal et il m'a répondu machinalement qu’une voiture «shake» toujours un peu. Puis il a mis la main sur le volant et son visage a complètement changé.

«Ouais, t’as raison. Tu peux aller la changer…»

Tant que je ne retombais pas sur la dame! Trop de gossage à mon goût plus tard, je repartais avec une Ford Focus flambant neuve. Pour le peu de route que j’avais à faire, c’était parfait. De toute façon, juste pour l’odeur du «char neuf», ça m’allait!

Match à oublier


Je commence à croire que je porte malheur aux Colts. Je n’ai assisté qu’à une victoire en six matchs, et c'était à Indy. Tous les matchs que j’ai vus d’eux à l'étranger se sont soldés par des défaites. À Buffalo, à Philadelphie, en Nouvelle-Angleterre, l’an passé à Dallas (ça, c’était épouvantable, les Cowboys ayant mené 42 à 0 à un certain moment…). Et là, à Jacksonville.

Ils menaient pourtant à la mi-temps. Les partisans, bipolaires, étaient même prêts à renvoyer le botteur qui avait raté un converti. Ils avaient passé une bonne partie de la première demie à huer. Mais en deuxième demie, c’était tout le contraire. Ça criait, faisait la vague, tout! Il faut dire que leur équipe leur a donné de quoi fêter. Et à la fin, ça criait «we want 50». Parce que oui, ils ont fini par marquer plus de 50 points. C’était la première fois de l’histoire des Jaguars. Et fallait que ça tombe sur mon match. Yé.
Comme le match était plate - pour moi - la seule chose que j'ai à dire, c'est qu'ils sont vraiment idiots de ne pas donner de couvercle pour les boissons gazeuses. Oui, j'ai fait un dégât.
J’étais à côté d’un couple qui s’est embrassé tout le long. En fait, la fille était toujours en train d’embrasser son chum. Mais à un moment, il s’est tanné. Peut-être qu’il voulait voir le match… La réaction de la fille? «Je suis fâchée contre toi!» Eh boy. Mais ils se sont réconciliés à la fin avec la victoire. J’ai dû passer par une autre rangée parce que leur «french» ne finissait plus de finir! Tant mieux pour eux s’ils sont heureux. C’est juste dommage qu’ils aient raté le meilleur match de l’histoire de leur équipe!

Parlant de personnes qui n'ont pas vraiment regardé ce qui se passait sur le terrain, en voici deux. J'espère juste que les parents n'avaient pas dépensé une fortune pour leurs billets!
La boutique de souvenirs est la plus bizarre que j'ai vue dans tous les stades. En fait, elle est en plein corridor. Mais littéralement DANS le corridor. On dirait qu'elle est cachée sous des estrades quelconques. 

La tartelette de la culpabilité


En sortant, pour me rendre au water taxi, j’ai croisé deux petites filles, d’environ huit et neuf ans, qui semblaient vendre quelque chose. Leur mère était assise à une table de pique-nique et elle les regardait aller, leur donnant des ordres.

La scène est venue me chercher. J’étais déchirée entre deux options. La première, c’était de lui acheter ce qu’elle vendait, même si je ne savais pas ce que c’était, dans l’espoir que l’argent serve à sa famille. Qui sait, les petites passeraient peut-être un plus beau Noël si les ventes étaient bonnes. Mais d’un autre côté, je n’ai pas aimé l’attitude de la mère, du peu que j’ai vu. C’est de l’exploitation d’enfant, c’est clair. Et si elle gardait tout l’argent pour elle?

J’ai voulu croire que c’était l’option A qui prévalait. Alors je suis allée voir une des deux petites, qui se dirigeait vers la file d’attente du taxi pendant que sa sœur allait voir les gens près des bateaux, sur la petite marina plus bas. Elle vendait des tartelettes, probablement achetée en gros. Elles étaient 5$ chacune. C’était trop cher pour ce que ça valait, c’est vrai. Mais j’avais déjà décidé de lui en acheter une, peu importe le prix, pour l’encourager.
Elle ne semblait pas si contente de sa vente. Elle avait dû courir pour aller chercher du change à sa mère. Pendant ce temps, elle avait juste laissé sa boîte à mes pieds. Elle ne lui faisait pas attention non plus. C’est probablement pour ça que la mienne était toute «brisée». La fillette s’est ensuite rendue dans la file, où elle ne m’a même pas reconnue, alors que j’étais de dos. Ça ne faisait pourtant que deux minutes qu’on avait conclu notre transaction. Elle venait de m’aborder à nouveau, avant de me reconnaître et de simplement passer à la personne suivante. Pas de sourire, rien.

Elle était partie un peu plus loin quand j’ai entendu un enfant crier. Les cris et les pleurs venaient du quai des plaisanciers. Tout le monde s’est retourné. J’ai vu une enfant par terre, en douleur, avec tout près d’elle, une boite et plein de petites tartelettes éparpillées sur le quai. J'ai compris qui elle était. Tout le monde s’est retourné. Enfin, tout le monde sauf l’autre vendeuse, sa sœur. Pourtant, c’est clair qu’elle l’entendait aussi. Elle criait «my sister», mais je n’entendais pas le reste. Des employés et des passants ont accouru à son secours. J’ai observé la scène pendant un moment, pour m’assurer qu’elle allait être correcte, mais surtout pour attendre de voir si la mère allait se déplacer.

La réponse est non.

Ni la mère ni la sœur ne sont allées la voir. Seulement des inconnus. J’ai trouvé ça vraiment triste. Mais je suis partie, mon taxi arrivait et je n’aurais rien pu faire de toute façon. J’ai mangé la petite tartelette. Elle était succulente, mais malgré tout, il y avait un arrière-goût à chaque bouchée. Je me sentais mal pour les deux enfants. Coupable d’avoir peut-être encouragé… leur exploitation.

Et vous, qu’auriez-vous fait à ma place?

Encore un pont


C’était la deuxième fois que j’allais à Jacksonville. J’y avais fêté mes 28 ans dans un bar country (quelle surprise!) de The Jacksonville Landing, un endroit où il y a des restos (dont le Chicago Pizza avec la vraie pizza de l’endroit!), des boutiques, des bars et de la musique live tous les jours sur la plaza.

Ce qu’il y a de plus beau, c’est le pont bleu, illuminé le soir. Je n’avais pas de trépied et je répète que je ne suis pas une professionnelle, mais j’aime bien cette photo :


vendredi 11 décembre 2015

Golf, country et Cirque du Soleil

Je suis vraiment passée d’un extrême à l’autre. De la neige au sable, du froid au chaud.

Bref, j’ai quitté Winnipeg pour le soleil de la Floride. Tout ça après avoir passé à peine une douzaine d’heures chez moi – nuit de sommeil incluse.

J’ai passé une semaine à Daytona Beach, où j’ai arpenté les terrains de golf sans y jouer. Après avoir marché en moyenne huit kilomètres par jour sur les verts, laissez-moi vous dire que j’ai un solide bronzage de golfeuse.

En gros, j’ai appris comment on changeait les scores sur un tableau de meneurs au golf. Je croyais que c’était digital. Mais non! (imaginez une musique de dévoilement) Ce sont des petites palettes noires d’un côté et de couleur de l’autre qu’on change de côté!
 
(Ne me dites pas que vous le saviez, ça briserait mon fun)

Seul petit hic lors du tournoi : les maudites toilettes le long du parcours. Elles ne se verrouillaient pas. Au début, je me disais que j’étais tombée sur la toilette à la serrure brisée, mais j’ai compris qu’elles étaient toutes comme ça en voyant cette affiche :
C’est bien beau tout ça, mais on n’en avait pas de voiturette, puisque c’était un tournoi et qu’on le faisait tous à pied! Donc il fallait faire comme au secondaire avec nos vieilles toilettes, en demandant à quelqu’un de «surveiller la porte». Joie.

Est-ce que je suis la seule fan de François Pérusse qui a la toune «Snack-bar chez Raymond» qui part dans ma tête dès que je vois une affiche du genre?
Donc oui, je l’ai eue dans la tête toute la semaine.

Country girl


Vous commencez à connaître mon amour pour la musique country américaine? Alors vous ne serez pas étonnés de savoir que je me suis ramassée… dans un show country.

Comme j’en ai l’habitude, je fais toujours une recherche à savoir s’il y a des spectacles intéressants dans les environs. Je suis tombée sur celui de Dustin Lynch à Orlando. La seule et unique raison pour laquelle je connais ce chanteur, c’est qu’il fera la première partie du spectacle de Luke Bryan au Centre Bell (j’ai trop hâte!!!). Alors, pourquoi aller voir un gars que je vais voir dans quelques mois de toute façon? Pour le fun et pour me sortir de ma chambre d’hôtel, tout simplement!

Je n’avais pas acheté mon billet, de peur de ne pas avoir le temps d’y aller. Mais quand j’ai vu que je pouvais m'y rendre, il n’en restait évidemment plus. Quoi, il est si populaire? Eh merde. Heureusement, il y en avait sur stubhub (oui, je dépense beaucoup d’argent sur ce site!). Un peu plus cher, mais tout de même raisonnable. Je pouvais donc prendre la route pour Orlando, qui se trouvait à environ 130 km de mon hôtel. Je sais, c’est beaucoup de route pour une personne normale. Mais pas pour moi!

Comme je ne trimballe pas mes bottes et mon chapeau de cowboy, je n’avais rien pour m’habiller en «country girl». Alors je suis arrêtée dans cette boutique :
Je me suis contentée d’une ceinture en peau de vache avec ben du bling-bling. Je l’adore. De là à m’assumer pleinement et à la porter dans la vie de tous les jours, on verra bien! J’avais aussi acheté la veille un t-shirt de Johnny Cash au Target (le Target est une autre de mes grandes passions). J’étais prête.

En arrivant, j’ai réalisé que c’était sur le site même de Walt Disney. C’est un peu agace! En mettant les pieds dans le bar, un gars m’a tout de suite dit «j’aime beaucoup ton chandail!». Ça partait bien! Puis, j’ai mis une photo de moi et de la scène sur Instagram. La première personne à «aimer» ma photo? Le chanteur de la première partie! Je trouvais ça très drôle. Puis ledit chanteur est apparu tout près de moi. Et là, je vous avertis tout de suite pour ne pas que vous soyez déçus, même si j’étais à Walt Disney, je n’ai pas d’histoire de prince charmant qui découle de ce «like» sur Instagram à raconter. Bouhhh.

Le gars devant moi est devenu complètement gaga. C’était drôle, parce qu’il était beaucoup plus groupie que sa blonde, qui avait l’air de s’en foutre! Il a demandé à prendre une photo avec le chanteur – Tyler Rush – et donc, j’en ai profité pour faire de même. Si jamais il devient une grande vedette, je pourrai me vanter de cette photo!

Le spectacle était bon. J’ai particulièrement aimé Chris Lane, également en première partie, avec un medley country de chansons d’un peu tout le monde, même les Backstreet Boys! 
 
Le spectacle était au House of Blues, un endroit vraiment cool avec des décorations allant de dessins d’enfants à d’autres peintures originales. J’ai beaucoup aimé! 
Pour y accéder, on passe devant une tente du Cirque du Soleil, où on présentait le spectacle La Nouba. Je vous laisse deviner la suite. Eh oui, je suis retournée à Orlando pour voir celui-là également!
C’était étonnamment seulement mon troisième spectacle du Cirque du Soleil. Les deux autres, ce sont O et Kà, tous deux vus à Las Vegas. Je devrais vraiment commencer à aller les voir quand ils sont de passage à Montréal!
J’ai A-DO-RÉ. Vraiment. Les acrobates étaient extraordinaires, la mise en scène intéressante, la musique entraînante… Je n’ai rien de négatif à dire! La salle est aussi parfaite pour le spectacle. J’avais pris le billet le moins cher et étais dans l’avant-dernière rangée et j’avais une excellente vue.
C’est en assistant à de telles représentations qu’on réalise à quel point le corps humain peut faire des choses spectaculaires. Il peut être fort, flexible, précis. C’est assez incroyable quand on s’arrête et qu’on y pense un peu. L’homme – ou plutôt Hercule! – qui faisait des manœuvres aériennes (je ne sais pas trop quel est son titre exact, alors voir la photo ci-bas, crédit Pinterest) était impressionnant. Il était si musclé qu’il avait véritablement l’air de voler, sans forcer.
Les trampolinistes aussi étaient fabuleux. Ils sautaient sur une structure, un genre de «gratte-ciel» et entraient dans les fenêtres, sur le toit, marchaient sur les murs… Wow.

Je pourrais continuer longtemps à en parler tellement j’étais subjuguée. Mais j’étais aussi assez complexée à ma sortie. Moi, qui suis aussi flexible qu’une barre de fer, ai-je raté ma vie à ce point!? Ç’a pourtant l’air si facile en les voyant à l’œuvre!

Petite frousse


En terminant, j’ai eu une petite frousse à l’hôtel. En sortant de ma voiture, deux personnes – qui se sont avérées être des employés de l’hôtel – m’ont crié «Hey! Fais attention!» Je me suis retournée en marchant et ils ont dit «fais attention à l’homme là-bas!». À ce moment, je venais de mettre les pieds dans le corridor extérieur et j’étais à quelques pas d’une des portes qui menaient à la réception, où l’homme en question était en train d’entrer.

J’ai rebroussé chemin et les employés m’ont rapidement expliqué que l’homme avait l’air louche et qu’il était arrivé de la plage. Il avait essayé d’entrer dans plusieurs chambres (les portes étaient à l’extérieur). Ils venaient d’appeler la police.


Oh. OK. C’était le moment idéal pour retourner magasiner… Mais les policiers sont arrivés au même moment et l’homme louche venait juste de ressortir. Ils sont partis à ses trousses. Et je n’ai aucune idée de ce qui s’est passé par la suite! Mais disons que j’ai verrouillé ma porte à double tour pour le reste de mon séjour! Ça m'apprendra à regarder des épisodes de Forensic Files en rafale!

lundi 30 novembre 2015

Coupe Grey, hôtel hanté, The Weeknd, etc.!

Je viens de vivre ma première Coupe Grey. Ma semaine se résume à trois mots : manger, boire, écrire.

Remarquez que je n’ai pas mis «dormir», parce que c’est une activité que je n’ai malheureusement pas pratiquée à mon goût. J’étais pleine de bonnes intentions. Je voulais aller au gym tous les soirs et travailler sur mon roman – que je dois remettre, genre, aujourd’hui – également tous les jours. Eh boy. On va dire ici que c’est l’intention qui compte. Je n’ai rien fait de tout ça, à part quelques pages retravaillées à ma première soirée.

J’avais un horaire chargé, certes, mais j’ai aussi dû composer avec un problème ultra chiant de téléphone qui m’a valu trois visites au Apple Store, qui était à une quinzaine de minutes en voiture (taxi) de mon hôtel. La joie. Je vous raconterai ça plus loin.

Pour ce qui est de la Coupe Grey, je vous avouerai que je n’ai pas profité pleinement du match, puisque je devais travailler et que c’est quand même un tantinet stressant. Mais ç’avait l’air ben l’fun! J’ai écouté quelques chansons du groupe Fall Out Boy, que j’aime bien, à la mi-temps. Mais j’ai aussi fait le pied de grue devant une table vide en espérant avoir de la pizza. J’ai manqué mon coup, les mouettes journalistes s’étaient toutes servies avant moi.
Vous savez, quand on a faim à en pleurer? Eh bien c’était pas mal ça pour moi. J’ai retenu mes larmes, mais j’étais affamée comme jamais (et je n’avais accès à aucune solution de rechange). Un gentil collègue m’a trouvé un sac de chips (Ruffles saveur pelure de pommes de terres gratinées et bacon – un peu weird) et ç’a été mon souper. Alors bref, ma faim m’a fait rater la moitié du spectacle.
C’est vraiment fou l’engouement des partisans dans l’Ouest pour leur équipe et le football canadien en général. Presque chaque équipe a tenu son propre party et les gens étaient vêtus de la tête aux pieds aux couleurs de leurs favoris, maquillage en prime. C’était beau à voir. (À noter que ceux-ci encouragent une équipe qui n'a même pas fait les éliminatoires...)
 
Moment cocasse le samedi matin, lendemain du party des Roughriders. Je ne sais pas ce que ces partisans ont fait, mais on les a vus débarquer d’un fourgon, escorté par un policier qui les a déposés devant un restaurant pour déjeuner. Et il leur a même fait des câlins en partant! Absurde, vraiment.
Voilà pour le football.

Hôtel hanté


Oui, vous avez bien lu le sous-titre. Ç’a l’air que mon hôtel, le Fort Garry, est hanté.

Je n’étais pas au courant. Ce sont mes parents qui l’ont lu dans un quotidien d’Ottawa et qui ont cru bon m’en parler. Ahhhhhh!

Ceux qui me connaissent savent à quel point je ne veux juste rien entendre à ce sujet. Rien. Niet. Nada.

Mais je suis trop curieuse, alors j’ai fait des recherches rapides. Je dis «rapides», parce qu’après avoir lu quelques lignes, disant que les femmes de chambre avaient trouvé, dans la fameuse chambre 202, des traces de sang sur les murs et des empreintes de pas ensanglantés sur les draps, que certaines ont été embarrées et autres phénomènes bizarres, j’ai mis fin à ma lecture.

Je vous laisse faire vos propres recherches si le cœur vous en dit. Heureusement, j’étais au huitième étage. Bien loin de cette chambre maudite.

Visite au musée


Durant ma semaine, je suis aussi allée faire un tour au magnifique musée des Droits de la personne. Il était en construction à ma première visite à Winnipeg et à la deuxième, je n’avais pas eu le temps. La troisième fois était donc la bonne!

À l’entrée, on nous dit : «Il y a des rampes, mais il y a aussi des ascenseurs», sans trop préciser de quoi on parle exactement. J’ai choisi les rampes.

Erreur de débutante.

Donc mes talons et moi – manque de jugement ici, je suis allée m’acheter une paire de bottes sans talon pour le reste du voyage – avons gravi toutes ces rampes, jusqu’au septième et dernier étage (à droite sur la photo ci-dessous).
Chaque étage était dédié à une exposition en particulier. Je n’avais pas le temps de tout lire et tout regarder, car il y avait un tas de bornes interactives et autres trucs dernier cri, mais j’ai bien aimé l’histoire des autochtones, et surtout cette œuvre, qui rappelle les femmes autochtones portées disparues.
Pour le reste, on parle du droit des enfants – avec des statistiques qui brisent le cœur, comme celle qui dit que 21% des enfants travaillent en Afrique subsaharienne –, des femmes, des homosexuels, etc.

J’ai aussi bien aimé la partie sur l’Holocauste, parce que c’était dans la même lignée que mon récent voyage en Allemagne. J’en ai aussi appris un peu sur les Roms.

Comme ils ont eux aussi été déclarés «race inférieure aux Allemands», on les a envoyés par milliers dans des camps de concentration. On les stérilisait et on pratiquait sur eux des expériences médicales atroces. En 1941, à Babi Yar, en Ukraine, a eu lieu le plus grand massacre. En deux jours, les nazis y ont fusillé 34 000 juifs et Roms.

On explique aussi le sort des homosexuels, qui étaient «illégaux» depuis 1871 en Allemagne. Pour certains, trouvés dans des boîtes de nuit par des informateurs qui y font des descentes, ce sera la castration, tout simplement.

Hitler a aussi ordonné l’exécution des personnes handicapées, parce qu’elles étaient selon lui des «mangeurs inutiles». Non, mais quel être abject.

Je tiens aussi à souligner que le français et l’anglais ont une importance égale durant toute la visite au musée. Dans les affiches, c’est toujours le cas, mais tout le personnel était également bilingue. Ça me fait un petit quelque chose quand je vois que la langue que j’aime tant survit dans de petits «marchés» comme celui-là!
 

The Weeknd en show


La semaine dernière, j’ai vu passer une tonne de gens sur mon fil Facebook qui capotaient parce qu’ils avaient – ou non – des billets pour le spectacle de The Weeknd au Centre Bell.

En marchant dans les rues de Winnipeg, j’ai vu une affiche annonçant son spectacle au MTS Centre (domicile des Jets) le vendredi soir. Je savais que je ne travaillerais pas tard ce soir-là, alors j’ai acheté mon billet.
Je pensais connaître une seule chanson, mais finalement, j’en ai reconnu quatre ou cinq. Le spectacle était bon, le gars chante bien. Mais mon Dieu que j’étais fatiguée! J’avais hâte que ça finisse pour aller rejoindre mon lit (parenthèse : mon lit était tellement haut, genre plus haut que ma taille, que je devais travailler fort pour l’escalader). Dommage, j’aurais aimé être plus en forme pour en profiter davantage.

La seule chose qui m’a titillée, et c’est sûrement parce que j’ai habité avec une coloc éclairagiste pendant des années, c’est qu’il n’y avait jamais de lumière sur lui. Il était toujours dans le noir!
Ce qui m’a le plus marquée lors de ce spectacle? L’habillement des filles! J’ai clairement raté le mémo qui demandait à ce qu’on se vêtisse le moins possible et qu’on sorte nos talons aiguilles, évidemment sans collants ou bas de nylon.

Je n’en revenais pas! Dehors, la température ressentie était de -11◦C! Les filles portaient des chandails «bedaines», certaines avaient le dos complètement dégagé et d’autres ont visiblement mélangé leur jupe avec leur petite culotte. Sans parler des décolletés. Disons que ça débordait parfois beaucoup... À l’intérieur de l'amphithéâtre, ça peut passer. Mais certaines sont sorties marcher dans les rues comme ça : 
Je les ai fortement jugées.

Maudit iCloud


J’ai récemment acheté un iPhone 6s que j’adore – parce qu’il est rose et qu’il a un étui transparent avec des brillants. Mais je l’ai moins aimé mercredi. Mon cher téléphone, que je surnomme désormais «la princesse», a décidé qu’il n’aimait pas le froid. Il s’est donc éteint. Sur le terrain de football. Pendant que je devais faire mes entrevues. Aye, merci princesse, meilleur timing ever!

Je suis donc allée au Apple Store pour leur demander si c’était normal. Les deux réponses que j’ai eues étaient : «C’est le premier hiver du 6s, alors on ne sait pas comment il va réagir» et l’autre «Je pense que les techniciens en Californie ne pensent pas à ça, l’hiver».

Wow.

Pour faire une histoire courte, ils ont changé mon téléphone. Mon nouveau, «princesse 2», je le DÉTESTE. C’est la même chose, même iPhone 6s. Mais il refuse d’accéder à mon iCloud. Résultat? Durant toute la semaine, je n’avais plus aucune note, aucun enregistrement vocal (un peu important pour mon travail…), mes messages textes s’effacent tout seuls et je ne reçois même pas de notification et le pire dans tout ça? J’ai perdu mes niveaux à Candy Crush. C’est une catastrophe! Ok, confidence ici, j’adore ce jeu et je suis rendue au niveau 515. Rendez-moi mon Candy Crush à moi!!!

Vous voyez dans quel état un simple cellulaire peut nous mettre? Oui, ça frôle la folie.

Mais bon, je suis retournée deux fois au Apple Store. La première, le gars m’a avoué qu’il n’avait jamais vu ça de sa vie et que c’est un technicien de iCloud qui doit parler avec moi pour tenter de le régler. Le deuxième était vraiment génial, il a passé une éternité avec moi pendant qu’on essayait un autre téléphone, au cas. Ça n’a pas marché. J’ai donc un dossier en attente, qui doit être de quelques pages, avec une mention «urgente» pour qu’un technicien m’appelle.

En attendant, j'ai pu récupérer ma sauvegarde... d'il y a cinq semaines. Donc j'ai tout perdu depuis. C'est quand même mieux que rien..

En terminant, j’ai «utilisé» un chauffeur de taxi à titre de chauffeur personnel à ma dernière soirée, le temps d’aller prendre le pont Provencher (eh oui, encore un pont!) et le musée en photo, de nuit. Il était super gentil et m’attendait sur le bord de la route le temps que j’aille prendre les clichés! Ce ne sont pas les meilleurs – pas de trépied, pas de temps, froid intense et aussi le fait que je ne suis pas photographe – mais voici ce que ç’a donné!


mardi 24 novembre 2015

#Winterpeg

On m’avait prévenue. Ça fait des jours et des semaines que tous ceux à qui je dis que je vais à Winnipeg pour la dernière semaine du mois de novembre me disent que je vais avoir froid. Que ce sera plate. L’hiver, le froid sibérien. Le soleil et ses rayons qui vont se coucher tôt et dont on s’ennuie rapidement.

La ville où les nuits sont longues. Winterpeg. Je les ai toutes entendues. Mais je n’y croyais pas trop. Jusqu’à ce que je sois accueillie par ça :
J’ai profité de ma première journée à Winnipeg pour aller voir du hockey. C’est la 19e équipe de la LNH que je vois à domicile. Il m’en manque juste 11! Mais disons que ça commence à être un peu plus difficile, les villes restantes ne sont pas à la porte!

Je savais que les partisans des Jets avaient une tradition durant l’hymne national et comme j’ai une affection particulière et inexpliquée pour les hymnes nationaux, j’avais hâte d’y assister en vrai.
En fait, ils crient le «true north» des paroles de l’hymne canadien. Pourquoi? C’est assez simple. C’est le nom de la compagnie qui a ramené une équipe à Winnipeg. C’est leur façon de les remercier!

Pour le reste, je n’ai pas grand-chose à raconter. L’aréna est super beau, presque tout le monde porte un chandail des Jets, c’est une belle petite ville de hockey.
En toute honnêteté, j’ai légèrement plus apprécié ce passage au MTS Centre que lors du spectacle de Wiz Khalifa cet été!

Je suis allée souper au Moxie’s qui est dans le MTS Centre après le match, notamment parce que la seule chose que j’avais mangée dans ma soirée provenait de ce mini «buffet» :
La phrase de la soirée revient à l’homme qui était assis à ma droite avec sa conjointe et qui m’a dit : «I’m impressed you asked for Monday Night Football on TV!».

Mmmmm. Une fille seule à un bar un lundi soir, ça semblait déjà rare à Winnipeg. Faut croire que si ladite fille est en plus une fan de football, alors là, c’est du jamais vu!

Ma semaine ne fait que commencer dans la capitale manitobaine et j’ai plein d’idées de choses à faire. Je vous tiens au courant!

Ah et petite parenthèse, est-ce que c'est le #flushgate qui est encore visible du haut des airs ou le bord du fleuve a toujours été de cette couleur et je ne m'en étais simplement jamais rendue compte?
Oh et en terminant, rassurez-vous, j'ai réussi à prendre l'avion sans essayer d'attenter à la vie d'une petite créature (aka un enfant), cette fois...

mardi 17 novembre 2015

Passagère folle et escorte policière... pour moi

J’écris ce blogue à chaud, à peine deux heures après que mon avion eut touché le sol.

Mais cela fait probablement quelques jours maintenant, car je devais attendre d’être certaine… que je n’étais pas poursuivie par ce qu’on appelle communément une «crisse de folle».

La raison? J’aurais essayé de tuer son enfant. Avant de capoter, je vous explique.

Ramenons-nous sur mon vol, d’une durée de trois heures. Il y a une petite famille assise derrière moi, avec un enfant en bas âge. Aucune idée quel âge il a à ce moment, je ne fais pas la différence entre un bébé de trois ou onze mois.

Dès que j’ai pu abaisser mon banc, c’est ce que j’ai fait. La mère m’a hurlé de faire attention à son bébé. Je l’ai ignorée. J’ai juste baissé mon banc, come on. Mais pour lui faire «plaisir», j’ai remonté aussitôt mon siège. Par la suite, j’ai eu droit à une heure trente de solo de drum dans mon dos. Je me suis retournée quelques fois dans l’espoir qu’ils s’assurent au moins que le petit – qui était assez petit pour ne pas avoir son propre banc – soit au moins en position pour cesser de frapper dans mon banc. On s’entend, je comprends qu’un enfant bouge. Mais il y a aussi moyen de limiter les coups. Me semble que l'espace est assez grand pour ne pas que ses pieds soient constamment en contact avec mon dos.

Environ à mi-chemin, j’avais la bougeotte à mon tour. J’ai donné un coup dans mon banc vers l’arrière. Comme je le fais souvent dans un avion. Comme à peu près tout le monde fait de temps à autre dans un avion.

Erreur.

Oh my God quelle erreur.

Sans même que j’aie le temps de réaliser ce qui se passait, la mère derrière moi (en diagonale, car j’avais le père directement derrière moi) s’est levée de son siège et a commencé à hurler : «Non mais tu es folle! Mon bébé! Mon bébé! Tu as frappé mon bébé!»

Alors que je me confondais en excuses, j’ai compris que leur bébé, eh bien ils l’avaient mis sur la tablette, la tête probablement contre mon siège. Je ne m'y connais pas trop en matière de flots, mais... Depuis quand on met un bébé sur une tablette? La moindre turbulence et il se cogne la tête, voyons. Eh bien la turbulence cette fois, c’était moi.

La mère était si incontrôlable et criait comme une hystérique digne d’un mauvais film de série B, tellement que le directeur de vol est accouru pour lui dire de se calmer. La scène s’est passée rapidement, mais j’ai cru voir deux ou trois agents de bord qui tentaient de la maîtriser. S’il n’y avait pas eu de banc entre nous, elle m’aurait déjà frappée depuis un bout. Le directeur lui a demandé plusieurs fois d’arrêter de crier. Il lui a dit que si elle continuait ainsi, il n’aurait d’autre choix que de la faire arrêter à sa sortie de l’avion à Montréal.

Je vous laisse quelques instants pour imaginer la scène, tous les autres passagers ayant cessé leurs activités pour se tourner vers nous.

Par ce qu'avant de se calmer, elle a eu le temps de crier au meurtre et d’alerter tout l’avion, mais aussi de m’invectiver en me lançant que j’étais «folle», «que je n’avais pas de cœur», «que j’étais une sans cœur parce que je n’avais clairement jamais accouché», «que je ne connaissais pas l’amour pour un enfant (encore parce que je n’avais pas de cœur)» et «que j’avais volontairement essayé de frapper son enfant».

Ben oui, c’est sûr que tout le monde s’attend à ce qu’il y ait un enfant sur la tablette derrière lui…

Elle s’est calmée. Mais en surface seulement. Il restait une heure trente minutes au vol. Elle a passé chacune d’elle à dire qu’elle allait me poursuivre en justice, qu’elle allait me suivre une fois qu’on serait tous sortis de l’avion, bref, que je paierais pour mon «crime».

Au moment de l’incident, oui, le bébé a pleuré. Mais probablement autant pour le «coup» que pour le nombre de décibels atteint par la voix de sa mère. Quelques minutes plus tard, il riait. Mais selon sa mère, qui n’a pas changé de sujet du reste du trajet, j’ai «ruiné la vie de son enfant».

Toutes les insultes qu’elles avaient criées, elle les a répétées encore et encore, à son mari. En ajoutant d'autres au passage. Mais elle répétait ad nauseam que j'étais sans cœur parce que je n'avais jamais enfanté. Comme l'avion était plein à craquer, il y avait un couple à côté de moi. La dame juste à ma gauche m’a confirmé qu’elle n’avait pas senti mon «coup», mais qu’elle avait fait le saut en maudit quand la folle mère s’est agrippée à son siège pour me crier dessus. L’homme au bout de notre rangée entendant lui aussi toutes les menaces et a craint pour ma sécurité. On a arrêté un agent de bord pour lui demander si je pouvais être escortée par la sécurité à ma sortie de l’avion.

L’agente a confirmé que ce serait le cas. Il y en aurait pour moi, et pour elle. Mais elle m'a aussi dit de ne pas m'inquiéter.

Pendant les 90 interminables minutes qui ont suivi alors qu'on survolait la côte est américaine, la panique m’a envahie. Et si elle me poursuivait pour vrai? Est-ce qu’il y a vraiment un procureur qui va accepter ça? Ça y est, ma vie est finie pour un siège qui a trop bougé. Mon cœur battait comme jamais auparavant. Mon corps tremblait. Comme ça, ça peut sembler exagéré comme réaction, mais mettez-vous à ma place. Je ne pouvais pas bouger. Il n’y avait aucun siège de libre dans l’avion et j’entendais se tramer un plan pour me pourchasser à l’extérieur de l’avion sans arrêt derrière moi. Je me sentais en prison. L’avion est bien le pire endroit où on veut avoir ce genre d’altercation…

À un moment, alors que l’enfant riait, la mère «jouait» avec son petit en chantonnant «nous, on jouait avec le bébé, on jouait avec le bébé et BOOM la madame, elle a frappé le bébé!». 

En CHANTANT. Et elle recommençait.

T’es sérieuse là?

Je stressais à l’idée de devoir marcher toute seule jusqu’à ma voiture. Une fois l’avion à la porte, le père m’a dit, en appuyant très fort sur mon épaule avec son index : «Mademoiselle, vous nous attendrez à la sortie de l’avion, on doit vous parler». Pendant ce temps, la mère continuait son monologue contre moi. J’étais rendue «dangereuse» selon ses dires. Moi, j’ai fait comme m’a dit de faire l’agente de bord. J’ai ignoré. Mais le père continuait. Encore et encore. L’homme à mes côtés a pris ma défense. Il s’est retourné et a dit au père «Non, elle ne vous attendra pas. Laissez-la tranquille». Le père n’a pas aimé. Il lui a dit de se mêler de ses affaires. Ce à quoi mon bon Samaritain a rétorqué : «Non vous, mêlez-vous de vos affaires. C’est dangereux ce que vous faites et ce que vous dites depuis tantôt».

Et là, encore une fois, la mère a explosé. Mais genre, EXPLOSÉ. Elle s’est mise à hurler et à répéter avec son petit accent : «C’est ça, nous on est dangereux. On est des vendeurs de drogue nous. C'est ça que vous pensez qu'on fait, hein! On verra qui est le plus dangereux. Nous parce qu’on vend de la drogue ou elle. Elle qui a essayé de tuer mon bébé. Elle a voulu tuer mon bébé de neuf mois cette sans cœur sans enfant».

Eh oui. C’était rendu là. J’avais alors essayé d’attenter à la vie de son bébé. En reculant d’un coup sec mon siège d’avion, je vous le rappelle.

Le directeur de vol s’est alors placé de façon à ce que je puisse sortir de ma rangée sans que la famille me suive. Elle criait qu’elle n’allait pas laisser ça comme ça. Moi, je voulais quitter l’aéroport au plus vite. J’avais honnêtement peur qu’ils me suivent!

Il y a eu un problème de communication et la sécurité n’était pas là à ma sortie. L’agent de bord qui me suivait a indiqué à celui qui était à la sortie que j’avais été victime de menaces et que je devais être escortée. Mais ils n’avaient personne. L’agent m’a dit de suivre sa collègue… qui poussait un fauteuil roulant. Moi je voulais juste courir. Disons qu’on n’allait pas à la même vitesse.

Une fois en haut, j’attendais avec l’agente – et la dame en fauteuil qui trouvait que c’est moi qui faisais pitié... Un autre agent est arrivé pour prendre la relève. Il m’a expliqué qu’on avait le champ libre puisque la famille était en train de remplir le rapport. Ils n’avaient pas le choix, ils ont dû faire une intervention contre la dame en vol. Il m’a dit «ne t’inquiète pas, c’est une hystérique. Elle est venue me voir en vol à l’arrière et je lui ai dit de retourner à sa place, car je ne voulais pas l’entendre». Il est resté avec moi et on s’est dépêchés à sortir. Il m’a même fait passer aux douanes avec lui, dans la file des diplomates et des membres d’équipage. Sans m'en être rendue compte, j'avais rempli ma déclaration à moitié. C'est qu'en vol, j'avais juste tellement peur qu'elle voie mon nom! J'en avais oublié d'écrire mon adresse et tout le reste... Heureusement le douanier m'a rapidement fait passer.

À la sortie, l'agent qui m'accompagnait devait aller prendre l'autobus pour le stationnement. Je ne pouvais pas vraiment lui demander de me suivre, puisque ma voiture était dans le stationnement intérieur. On a donc demandé à la sécurité de l’aéroport d’envoyer quelqu’un pour m’accompagner.

C’était long. J’avais peur d’attendre si longtemps que la famille sorte et me voie. L’agent est arrivé. Il n’avait évidemment aucune idée de ce qui se passait, alors je lui ai dit rapidement de me mener à ma voiture, que je lui expliquerais en chemin.

Il avait l’air perplexe. Il m’a demandé si je voulais porter plainte. Je n’en avais pas envie. Je voulais juste être de retour chez moi. J’en «shakais» encore. Après avoir dit que ce n’était habituellement pas dans sa définition de tâche, il a fini par me suivre. Pas le choix, un peu plus et je le traînais de force! Il a demandé mes pièces d’identité pour remplir son rapport. Je lui ai fait jurer qu’il ne pouvait pas donner mon nom au duo qui était à mes trousses. Il m’a promis que non.

Mais une fois à ma voiture, il m’a dit, en portant son walkie-talkie à l'oreille : «Attends un instant. J’ai un appel… pour toi. Ils veulent porter plainte contre toi». Je ne comprenais pas. Pas question que je retourne les voir, oh non! Il a tenté d’expliquer ma version à son collègue avec sa radio, mais il n’entendait pas bien. L’agent qui m’accompagnait lui a dit qu’il me laissait aller, qu’il avait mes coordonnées et tout. Il m’a alors dit : «Ils veulent porter plainte contre toi. Je vais y aller. J’entendais crier derrière. Mon collègue a besoin d’assistance».

Il m’a demandé s’il voulait qu’on me rappelle. J’ai dit que je voulais seulement avoir la certitude que ce cauchemar serait rapidement terminé. Pas de plainte, pas de poursuite, le retour du gros bon sens finalement.

Je suis partie. Et j’ai éclaté en sanglots une fois chez moi quand la pression est retombée.

Je n'ai eu aucune nouvelle depuis. J'imagine que je n'en aurai pas. Du moins, je l'espère! Faut dire que ce serait étonnant qu'une quelconque personne en position d'autorité prenne cette cinglée au sérieux...

Et je dois vous avouer que dans tout ça, ce qui m'a le plus fait de peine, c'est qu'une personne me juge parce que je n'ai pas d'enfant. J'aurais bien pu en avoir, elle ne le savait pas, évidemment. Mais le fait est que je n'en ai pas. Est-ce que nécessairement ça fait de moi une personne sans cœur? J'ose espérer que non. Je sais, ce sont des paroles en l'air d'un personne visiblement dérangée. Mais elles m'ont quand même marquées. Mais bon, si jamais un jour j'ai un bébé et que je le fais voyager avec moi, jamais, au grand jamais, je ne l'installerai sur la tablette!


dimanche 1 novembre 2015

Biscuits, tennis, baseball, grosse bibite et country!

Cet été, j’ai réalisé un petit rêve. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai toujours adoré le Masters de Cincinnati (un tournoi de tennis). Bon, OK, je sais pourquoi. C’est parce que Roger Federer l’a souvent gagné. Voilà, c’est dit.

Bref, j’ai eu l’immense chance d’aller y passer la semaine au mois d’août. Du tennis pendant sept jours consécutifs, de 11h à minuit. Génial.
 
Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour visiter – et même juste voir – la ville. À peine débarquée de l’avion (et eu évidemment des problèmes parce que je passais par Toronto – j’ai dû courir comme une folle pour embarquer dans l’avion, le faire de justesse, pour finalement attendre puisque l’avion a été cloué au sol pendant une heure et demie…), je devais déjà me rendre au stade de tennis.

J’ai donc pas mal vu juste ça :
Ils ont investi beaucoup d’argent au cours des dernières années pour revamper le site. C’est vraiment beau. On dirait un mini-US Open. Et en plus, on y mange comme des rois. Je rêve encore de mon plat riz, poulet et sauce tomates, maïs et saveur secrète. J’ai oublié de noter le restaurant. Je m’en veux!
 Et pour couronner le tout, c’est mon préféré qui a soulevé le trophée à la fin!

Play ball!


Le seul soir où je pouvais aller voir le baseball, c’était le vendredi et ça tombait en même temps que… la demi-finale opposant Roger Federer à Fernando Lopez. Je ne pouvais juste pas rater ça. J’ai donc fait mon deuil de mon match de baseball, me disant que j’allais devoir retourner dans cette ville un jour pour cocher ce stade de ma liste.

Mais comme Federer n’a fait qu’une bouchée de son adversaire, le match a fini tellement tôt que j’ai eu le temps de me rendre au centre-ville, à près de 30 minutes de route de là, pour voir les dernières manches! J’ai acheté mon billet en vitesse sous le regard douteux de la préposée qui me faisait remarquer que le match tirait à sa fin. Mais comme il ne m’a coûté qu’une vingtaine de dollars, ça ne me dérangeait pas. J’ai même pris un petit deux minutes pour m’acheter un chandail des Reds pour être fin prête à me transformer en vraie fan, comme je fais chaque fois que je vais voir un match à l’étranger!
Je suis tombée sur la soirée latine. Donc en fait, je n’ai pas vu les Reds, mais Los Rojos et ils ne jouaient pas contre les Diamond Backs, mais bien Los D-Backs.
 
J’avais vécu la même expérience dans un match de la NBA à Los Angeles, avec Los Lakers et El Heat. Disons qu’on ne verrait pas ça au Centre Bell!

À un moment donné, j'ai reçu quelque chose sur l'épaule. Je pensais qu'un partisan saoul me lançais des écailles d'arachides. Je me suis retournée, avec des couteaux dans les yeux pour que ce manège cesse. Mais je ne voyais rien. Puis, la personne à côté de moi m'a pointé le coupable... C'était cette chose qui m'avait attaquée!!!
Après le match, ils ont présenté des anciens sur le terrain avec une cérémonie, une séance de questions et réponses et le tout se terminait par des feux d’artifice. On peut dire que j’en ai eu pour mon argent!
La boutique de souvenirs des Reds est très belle, à l’image du stade. On y retrouve une réplique format géant du trophée de la Série mondiale, des bâtons et des balles.
 
Tout près du stade, il y a un cours d’eau et qui dit cours d’eau dit… pont! Moi qui les aime tant, j’ai adoré celui-ci :
 La thématique de la semaine était probablement les feux d’artifice, car j’en ai aussi eu le lendemain au tennis! Ils provenaient du parc d’attractions de l’autre côté de l’autoroute. Les manèges avaient l’air vraiment hot, mais ô quelle surprise, je n’ai pas eu le temps d’y aller! (Je dois vraiment retourner dans cette ville)
À mon hôtel, il y avait des biscuits aux pépites de chocolat en format «libre-service» et surtout «À VOLONTÉ» dans le hall d’entrée. Ils étaient parfaits. Dans mon «top 3 ever de biscuits aux pépites de chocolat». Ç’a donc été mon déjeuner et mon snack de fin de soirée. Pendant sept jours. Pour compenser, je montais les quelque 80 marches pour le haut des estrades presque chaque fois que je devais m’y rendre!

Compliqué, aller voir Jason Aldean!


Tout comme je l’avais fait à Winnipeg le mois précédent, j’ai regardé s’il y avait un spectacle intéressant pendant mon séjour. Petit coup d’œil sur Internet et voilà, j’ai trouvé! Et cette fois, c’était mieux que Wiz Khalifa que j’avais vu au Manitoba! J’étais super contente de constater que Jason Aldean était en show le dimanche soir. Je ne savais toutefois pas si j’allais être en mesure d’y aller en raison de mon travail. Je ne voulais donc pas acheter mon billet tout de suite. Que je puisse y aller ou pas, j’étais déçue de ne pas avoir mon «kit» country! Mais je ne suis pas folle au point d’avoir acheté un chapeau et des bottes de cowboy de rechange. (OK, je l’avoue, j’y ai pensé).

J’ai donc dû attendre à la journée même du spectacle pour savoir si j’allais terminer ma semaine avec une touche country. La réponse? Oui, mais je risquais de manquer une des premières parties. Pas grave, il y en avait plus qu’une. Mais comme je n’avais pas d’imprimante à ma disposition pour imprimer le billet que j’aurais acheté sur Stubhub (il n’y en avait plus sur le site de vente officiel), je me suis retrouvée sans billet, à quelques heures du show. Merde. J’ai décidé d’y aller quand même et d’en acheter à un «scalper».

Le spectacle était présenté sur une scène extérieure, adjacente à un stationnement d’un casino. Les installations avaient l’air temporaires. À mon arrivée, je me suis stationnée dans un immense champ rempli de 4x4, desquels descendaient des hordes de cowboys et de cowgirls. Décidément, je ne «fittais» pas du tout dans la foule avec mon linge «je viens de finir de travailler». Mais bon, on s’en fout un peu. L’important, c’est de trouver un billet!

Je m’étais aussi dit que je pourrais aller au kiosque Stubhub, qu’ils installent souvent près des salles de spectacles ou des stades où se déroule un événement. Je leur ai donc passé un coup de fil.

- Désolée madame, on n’en a plus du tout et il n’y a personne sur place, de toute façon.

Re-merde.

On passe au plan B! Je suis entrée dans le casino pour y retirer de l’argent. Les frais du guichet ATM? Cinq dollars!!! Ouch. Mais il faut ce qu’il faut. Je me suis dirigée vers l’entrée et j’entendais au loin la musique.

Aucun revendeur à l’horizon. What? La seule fois où j’en ai besoin, il n’y en a pas!? Soudain, je me dis qu’au pire, je m’assoirai dans le gazon et j’écouterai le spectacle gratuitement, sans le voir. Mais l’idée d’avoir l’air aussi pathétique – et cheap – ne m’attrayant pas tant, mettons.

J’ai donc suivi les directions pour la billetterie, en priant qu’il reste un pour moi. Alléluia! Il en restait des individuels! La dame me dit que c’est dans telle catégorie. Je n’ai aucune idée de quoi elle parlait, alors je lui ai simplement tendu les billets verts pour payer. J’ai pu entrer! Et j’avais une bonne place en plus. J’étais ravie. 
Pour «fitter» davantage dans la foule, je suis quand même passée par la boutique pour m’acheter un magnifique chandail «camouflage» sur lequel est inscrit en grosses lettres roses «She’s country» (le titre d’un de ses plus grands succès que vous pouvez écouter ici).

Ben quoi, faut s’assumer dans la vie!