mercredi 28 janvier 2015

Auschwitz, une visite marquante

Je sais que mon blogue a l’habitude d’être plutôt joyeux, mais cette fois je vais faire exception, car j’ai envie de vous raconter l’expérience de ma visite au camp de concentration Auschwitz, en Pologne.

En fait, j’ai commencé à écrire ce billet il y a plusieurs mois, mais je l’avais mis de côté pour une raison que j’ignore. Mais puisque c’est aujourd’hui (27 janvier 2015) le 70e anniversaire de la libération des prisonniers, j’ai décidé de le terminer et de vous raconter ma version de cette visite troublante.

C’est donc une expérience assez marquante, mais je la conseille fortement à tout le monde, ne serait-ce que pour se conscientiser et espérer éviter un tel massacre humain à nouveau (cela dit, je sais qu’il se passe probablement des choses aussi horribles en Afrique et au Moyen-Orient, par exemple).

Dans l’anonymat


Ne cherchez pas d’écriteaux annonçant Auschwitz dans la région où le camp se trouve, il n’y en a pas. D’abord parce que c’est le nom allemand de la ville, qui est en fait Oswiecim – une ville située à une heure de route de Cracovie –, mais également – je pense – pour en effacer les souvenirs.

Il est donc fortement recommandé de s’y rendre avec un GPS! Les seules indications que l’on y trouve, c’est une fois qu’on est sur place, dans le stationnement.Il y avait deux autres sous-camps de concentration à quelques kilomètres d’Auschwitz : Monowitz (je n’y suis pas allée et je ne sais pas s’il a été détruit) et Birkenau, beaucoup moins connu, était le plus gros des deux. On en connaît d’ailleurs tous l’image.
 
Quand on arrive, on voit la fameuse enseigne de fer sur laquelle est écrit «Arbeit macht frei», qui veut dire «Le travail rend libre». Quelle ironie, hypocrisie!
Il y avait deux rangées de clôtures barbelées. Personnellement, c’est ma photo «préférée» de mon voyage, car je trouve qu’elle fait ressortir une tonne d’émotions différentes.
Comme beaucoup de gens, j’ai vu des films comme «Schindler’s List» et je connais l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, grâce aux cours d’histoire du secondaire et du Cégep. Mais c’est complètement différent une fois qu’on est sur place et qu’on voit cette histoire en vrai, avec des vraies cabanes, du vrai fil barbelé et des vraies chambres à gaz.

Je ne sais pas si c’est parce que mon cerveau a eu un blocage devant tant d’horreurs, mais je n’ai pas réagi comme je m’y attendais. Je croyais que j’allais trouver ça super difficile, que j’allais pleurer, etc. (Je suis une grande sensible et je peux pleurer devant une publicité, si ça peut vous donner une idée.)

Mais non. Je crois que cette absence de larmes a été provoquée par le contraste que j’avais sous les yeux. La journée était parfaite, le ciel d’un bleu magnifique, le gazon vert à faire envier tous les voisins. Toute cette beauté était à des années-lumière des images horribles en noir et blanc que l’on voit habituellement. Mon cerveau n’a pas vraiment pu faire la «connexion». Et c’était probablement mieux ainsi.

Durant la visite, j’ai plutôt été fascinée. J’écoutais chacun des détails que nous disait notre guide, je prenais des notes, je photographiais tout pour être certaine de ne rien oublier. Mais aussi, je passais mon temps à me dire que c’était impossible.

Impossible que des êtres humains aient pu perdre toute humanité comme ça. Le mot horreur n’est pas assez puissant pour décrire tous les crimes qui y ont été commis. Le pire, c’est que la plupart des informations sont connues aujourd’hui parce que les tortionnaires prenaient plaisir à les détailler, les noter. Ils devaient en ressentir une fierté.  Fierté absolument malsaine, il va sans dire.

On est bombardés d’informations. Les statistiques, toutes plus irréelles les unes que les autres, défilent à la vitesse de l’éclair.

La prochaine m’a brisé le cœur. Environ 232 000 enfants ont été déportés à Auschwitz. Ils sont presque tous morts tout de suite, gazés. On n’en a enregistré que 22 000 comme prisonniers. Il y a 70 ans, lors de leur libération, il n’en restait que… 650, dont 450 de moins de 15 ans.
On nous raconte comment les gens se faisaient prendre. Comment expliquer que des familles complètes arrivaient là avec leur valise et tous leurs effets personnels? On leur avait vendu une vie parfaite. L’espoir de refaire leur vie avec un lot de terre et une compagnie qu’ils achetaient. Donc après avoir pris leur argent, on leur prenait leur famille, leur liberté et leur dignité. Bref, les prisonniers ont littéralement payé pour leur massacre.

Ils comprenaient le subterfuge une fois qu’ils débarquaient du train, là où le chemin de fer prenait abruptement fin.
On a tous l’histoire. Ils les triaient en sortant du train. Les plus faibles, les plus vieux : direction chambre à gaz. Ils y allaient en croyant y prendre une douche. On avait même poussé l’arnaque en installant quelques fausses douches.

On en entassait 2000 dans une chambre et on les tuait. L’agonie durant 15 à 20 minutes. Les nazis prenaient ensuite tous les bijoux, les dents en or et les cheveux avant de brûler les corps.

D’ailleurs, deux histoires m’ont vraiment levé le cœur avec les cheveux récupérés (cœurs sensibles, 
vous êtes avertis). Ils étaient envoyés en Allemagne où ils étaient vendus pour faire du tissu que les gens achetaient évidemment sans savoir de quoi il était réellement fait. Cela signifie que des gens ont porté des vêtements faits de cheveux de victimes ou se sont assis sur un sofa fabriqué avec ce tissu de l’horreur.

Puis, lorsque le camp a été libéré, ils ont trouvé une cargaison de cheveux qui n’avaient pas encore été envoyés en Allemagne. On les a mis dans une grande pièce vitrée. Je ne trouve toujours pas les mots pour décrire ce que j’ai ressenti en voyant ça.
On a aussi empilé ce qu’ils ont retrouvé de souliers – ceux pour enfants sont à fendre l’âme –, des lunettes, des béquilles et des valises. Sur ces dernières, on leur faisait écrire leur âge et leur nom, pour leur «redonner» après la douche…
 
 
Dans le fond, les gens qui ont tout de suite été tués sont peut-être les plus «chanceux» du lot, car ils n’avaient pas à subir toute la maltraitance. Les enfants adorables, blonds aux yeux bleus? On les reprenait. Ils étaient de la bonne «race», alors ils se faisaient adopter en Allemagne. Ils gardaient aussi les jumeaux, parce que les médecins voulaient les étudier pour savoir comment reproduire le phénomène et ainsi faire augmenter la population des gens «purs» plus rapidement.

Sur les murs, on voit des photos de prisonniers qui ont perdu la moitié de leur poids au camp. D’autres sont placardées de photos des prisonniers, avec la date d’arrivée au camp et celle de leur décès.

Notre guide, assurément juif, priait lorsqu’on se trouvait dans des endroits plus difficiles. En aucun cas il n’a prononcé le nom de Hitler.

Toujours debout


On a également pu voir les «cellules debout». C’était minuscule (un mètre carré) et ils devaient être quatre à l’intérieur. Ils n’avaient d’autre choix que d’être debout toute la nuit et aller travailler toute la journée le lendemain. Mais comme dans la vraie vie, on ne dort pas comme Popa et Moman de «La petite vie», plusieurs mouraient de fatigue ou de suffocation au bout d’une douzaine de jours. Ils devaient aussi y entrer par une petite porte, comme s’ils étaient des chiens.
Un autre moment frappant est lorsqu’on passe devant le «Black wall». C’est là où étaient exécutés à bout portant des prisonniers. Ils se tenaient devant le mur, nus, et on les tirait dans la nuque. Le mur est fait de liège, comme ça les balles ne rebondissaient pas sur les tireurs et les fusils avaient des silencieux. Le mur est dans une cour, entre deux bâtiments où se trouvaient d’autres prisonniers, surtout ceux qui étaient voués au même sort. Mais les fenêtres étaient barricadées, alors ils n’avaient aucune idée de ce qui se passait de l’autre côté du mur de brique. 
 
Les couchettes… Comme c’était dégueulasse! Ils dormaient quatre par étage, sur de la paille. Les plus forts réussissaient à aller en haut. Mais comme ils étaient tous très malades parce que très mal nourris, il arrivait souvent que les prisonniers soient malades. Ceux qui étaient en dessous recevaient tout ça sur eux. Et évidemment, la paille n’était jamais changée.
Pour poursuivre dans la saleté et le dégoût, les toilettes n’étaient que des trous, où l’odeur était évidemment épouvantable. Sauf qu’il semble que c’était le seul endroit où les prisonniers avaient un peu d’intimité, parce que ça puait trop pour que les capos y entrent. C’est aussi là qu’ils essayaient de planifier des rébellions, en tentant tant bien que mal de se comprendre, car il était rare que deux personnes parlent la même langue.
On est entrés dans une chambre à gaz. Difficile de croire tout ce qui s’est passé là. En entrant, on y lit une affiche nous rappelant qu’on entre dans une pièce où les «SS» ont tué des milliers de gens. On nous invite à garder le silence et à nous remémorer leur souffrance. Pas besoin de nous demander de nous taire, on est sans mot une fois à l’intérieur.
 
De l’extérieur, ça n’avait l’air de rien. Une porte dans une petite butte. À l’intérieur, il y avait encore des fours où des milliers de corps étaient brûlés chaque jour.
 
La chambre à gaz à Birkenau a été détruite par les nazis quand ils ont su que l’Armée rouge arrivait. Rien n’a été changé depuis.
 
Au début, tous les bâtiments étaient faits en brique, avec les matériaux des maisons détruites dans les villages avoisinants. Comme ceux-ci :
Mais quand ils se sont rendu compte que le bois coûtait moins cher, ils ont construit le reste avec ça.
 
Certaines ont été restaurées pour les visiteurs, mais le reste est tombé en ruine. Les poêles ne sont que des parures. Ils n’avaient pas de chauffage.

Les conditions de travail étaient inhumaines, c’est clair. Plusieurs sont morts au travail. Comme il y avait un décompte et que des punitions étaient données aux prisonniers si quelqu’un manquait à l’appel, il leur arrivait souvent de devoir traîner le corps d’un «collègue» à la fin de la journée.

C’est donc ça, mon souvenir d’Auschwitz. Je n’y retournerai probablement jamais. Mais jamais je ne l’oublierai.
 
En terminant, si vous ne l'avez pas encore vue, la vidéo prise par un drone et mise en ligne par BBC est à voir, absolument.

lundi 26 janvier 2015

Mes clés. Mes clés? Ah sh*t...

Mon amie Mel croit qu'une sorcière m'a jeté un sort. Je commence à me dire qu'elle a raison. Parce qu'après l'épisode du cauchemar à l'aéroport et celui d'une catastrophe évitée de justesse... voilà un autre épisode de mes palpitantes (més)aventures en voyage.

Il m’arrive quelques fois, surtout pendant l’hiver et les grands froids, de m’éclipser au chaud, chez mes parents, au moindre petit congé. Je l’ai fait cet hiver et ce n’est qu’une fois de retour dans la file d’attente aux douanes à Montréal que ça s’est gâté. Pis solide à part de ça!

J’ai eu un flash.

Mes clés de voiture. MERDE. Je suis certaine que je ne les ai pas. Je les revois, sur le petit bureau dans l’entrée du condo, où je les ai mises pour éviter de les perdre durant mon séjour. Mais je me dis aussi que je les ai probablement machinalement remises dans mes affaires. De toute façon, c’est une clé magnétique, alors je n’ai pas besoin d’appuyer sur un bouton pour déverrouiller ma voiture. Il faut juste qu’elle soit «là», quelque part dans mes bagages et je pourrai prendre la route.

Mais je doute. Vraiment beaucoup.

À quelques mètres du douanier à qui je dois montrer le papier que je tiens maladroitement dans ma main, car j’ai vraiment la tête ailleurs, j’envoie un texto – en panique – à mon père.

«Je ne pense pas avoir mes clés. Vérifie SVP!!!»

Je reçois un «Pas ici»… suivi dans les secondes d’un «Oui ici».

Insérer ici un sacre de ma part, bien senti.
Mon père me dit qu’il me les enverra par courrier express le lendemain. Premier problème, le lendemain est un vendredi. Ça implique donc que je les reçoive un samedi. Ce ne sont pas tous les services de livraison qui offrent ça.

Mais avant de me rendre là, deuxième flash. Deuxième panique.

Le trousseau de clés pour mon condo est DANS mon auto!!! Ça y est, je suis dans la merde. Les idées se bousculent dans ma tête à une vitesse fulgurante. Comment je rentre chez moi? Comment je me rends chez moi? Le stationnement, je l’ai payé jusqu’à ce soir, il arrive quoi après? Une maudite chance que j’ai donné un double de mes clés de condo à une amie qui habite à quelques rues de chez moi il y a quelques mois. Parce qu’avant, la personne qui les avait… a déménagé en Afrique. Où elle avait même amené lesdites clés. Mettons que j’aurais attendu longtemps sur mon balcon si elle avait été ma seule ressource.

J’étais tellement contente d’avoir économisé sur le stationnement de l’aéroport en payant à l’avance sur leur site web et en appliquant mon rabais CAA. Ça revenait beaucoup moins cher que de prendre le taxi (ne me parlez pas de la navette 747, je ne veux rien savoir et elle n’était pas disponible à l’heure de mon vol de départ de toute façon!) aller-retour. Et en cas de tempête de neige, mon stationnement à la maison serait totalement déblayé. Mais je ne pouvais m’empêcher de penser que si j’avais pris mon foutu taxi, mes clés seraient dans le même pays que ma voiture…

Des larmes aux sacres, aux rires


Après être passée par à peu près toute la gamme d’émotions, de la frustration au découragement et des larmes aux rires, je me résous à louer une voiture jusqu’à ce que je récupère le colis avec ma précieuse clé, le samedi. Pas le choix d’en louer une, je travaillais à l’extérieur de la ville toute la journée le lendemain. Je débarque chez Budget/Avis, qui était heureusement toujours ouvert malgré l’heure tardive.

«Je loue une voiture à celui qui me fait l’offre la moins chère», ai-je lancé en arrivant au comptoir. Les gars ont rapidement lu le découragement sur mon visage. Je leur ai résumé ma situation et on a ri. Il n’y avait pas grand-chose d’autre à faire!

Il a probablement eu un peu pitié de moi, car j’ai eu droit au plus bas tarif possible. C’est au moins ça. Je me rends donc à la voiture «cheap» en grelottant. Parce que, j’ai oublié de préciser, mon manteau d’hiver était aussi DANS ma voiture. Et il faisait environ -15.

Comble de l’ironie, la voiture louée – je vais taire la marque, mais je l’ai vraiment détestée – était stationnée derrière un beau petit VUS de luxe. Le. Même. Que. Le. Mien. Grrrrrr. Même marque, même modèle, même couleur… C’était vraiment agace. Mais bon, j’ai éclaté de rire toute seule dans le stationnement de l’aéroport devant le ridicule de la situation. Avant de partir avec ma petite voiture, fâchée contre moi d’avoir eu un tel oubli. Grosse erreur de débutant, vraiment pas fort de ma part, c’est clair.

L’attente et la «prison»


Comme j’ai travaillé du soir au matin le vendredi et que je suis arrivée chez moi une fois toutes les épiceries fermées, je suis arrêtée au dépanneur pour acheter de quoi me nourrir le lendemain matin. (Ils exagèrent vraiment avec les prix, eux!)

Parce que mon plan pour le samedi était de ne RIEN faire autre que de fixer mon téléphone en attendant l’appel du gars d’UPS pour lui ouvrir la porte. Il devait arriver n’importe quand avant 13h30.

Ah oui, détail, mon père a déboursé… 106 USD pour l’envoi express en 24 heures. Ouch.

Donc, je ne pouvais ni sortir de la maison ni même prendre ma douche, de peur de rater l’appel tant attendu. Mon Internet a également choisi ce moment pour planter, mais je ne pouvais rien redémarrer, ç’aurait aussi coupé la ligne téléphonique. Aucune chance à prendre.

Les heures passent. Je vérifie frénétiquement le «tracking» sur Internet. Ça dit «le client devra payer les taxes et le dédouanement lors de la livraison : 13h54».

Euh… Pardon? Non. Je ne paierai pas de taxes sur MA clé. Et de toute façon, une clé, ça ne vaut rien (bon, OK, ça coûte quelques centaines de dollars à refaire en cas de perte, mais techniquement, sans la voiture, il n'y a pas de valeur monétaire!), alors ils voulaient me taxer sur quoi, le véhicule?!

J’ai déjà vécu ce problème. Car j’ai déjà oublié ma caméra chez mes parents et une erreur de la préposée UPS en Floride – elle avait écrit cadeau au lieu d’effet personnel , ce qui entraînait des frais de près de 150$ lors de la réception – a eu comme conséquence que j’ai dû refuser mon colis trois fois, faire un tas d’interurbains aux États-Unis pour essayer de régler le problème, téléphoner aux douanes pour trouver les bons papiers à remplir et finalement, appeler le magasin où j’ai acheté la caméra pour avoir une copie de ma facture pour prouver qu’elle m’appartenait et qu’elle avait été achetée au Canada. Ça avait pris trois semaines avant de pouvoir la récupérer.

Disons donc poliment que cette compagnie n’est pas dans mes préférées. À 14h, toujours rien. Je remarque que sur le suivi, on lit maintenant «Exception!» sur un gros bandeau jaune. Oh que ça n’augure rien de bon, ça.

Je tente de joindre le service à la clientèle. Tout est fermé. Au pays au grand complet. Je trouve un numéro aux États-Unis. La femme me dit que mon colis est pris aux douanes et que ce n’est pas de leur faute. Qu’on ne pourra pas se faire rembourser les frais du tarif express, car ils blâment les douanes.

Je raccroche, en furie, et contacte les douanes. La fille – 1000 fois plus gentille que l’autre d’UPS – m’explique que cette dernière doit me donner un numéro de transit. Je me souviens que j’avais fait la même chose avec la caméra et que je l’avais eu sans problème. Malgré tout, elle fait une vérification dans ses dossiers et il n’y a absolument rien à mon nom aux services frontaliers. C’est là qu’on réalise que c’est UPS qui ne l’a pas présenté aux douanes pour la simple raison que… les gens qui font ce boulot ne travaillent pas le weekend.

Bref, personne ne savait où était mon colis. La seule réponse que j’ai eue, après avoir monté le ton avec UPS et demandé de parler à un superviseur, car la première ne savait même pas ce qu’était un transit, c’est «on a envoyé un message au courtier. Il va vous appeler lundi matin».

Lundi matin? C’est parce que ça me coûte 21$ par jour en stationnement, plus 27$ de location pour la location d’une voiture de marde pendant ce temps-là!

Plan B


Quoi, me dites-vous? Un double de clés? Ah oui. Je ne vous ai pas dit. Le double de la fameuse clé magnétique se trouve… à la résidence familiale, à deux heures et demie de route de chez moi. Ne posez pas de question. Je sais, c’est con, j’ai eu ma leçon.

J’ai donc fait un aller-retour en Outaouais, le samedi soir – ma vie est tellement palpitante… – pour aller chercher cette foutue clé. Une chance que je pouvais ouvrir la porte du garage avec un code parce que, vous l’aurez deviné, la clé de la maison est aussi DANS la voiture prisonnière du stationnement à Dorval.

Cinq heures de route (des heures perdues, que je ne reverrai jamais), 54$ de location, 42$ de plus de stationnement, 40$ d’essence (merci, Ontario d’avoir des prix aussi bas!) et une tonne d’appels plus tard, j’ai récupéré mon auto. Si j’avais pu l’enlacer, je l’aurais fait tellement j’étais contente de la ravoir!

Mais bon, la clé originale n’était pas encore rendue à destination.

Il restait encore plein d’obstinations à avoir avec UPS pour les frais et le délai inappropriés… J'ai eu droit à toutes les versions : les douanes ont exigé une fouille aléatoire, le colis a été endommagé, etc. On a finalement abandonné et j'ai dû payer la maudite taxe, même si les gens des douanes m'avaient préalablement confirmé que je n'avais théoriquement pas à le faire. C'est que contrairement à l'épisode de ma caméra, le gérant du UPS Store en Floride a refusé de modifier la facture, prétextant que c'était impossible. Ben oui, c'est ça.

Un livreur pas vite vite


Et comme la saga n'était pas pour prendre fin de façon normale lors de la journée prévue de livraison (ben, la troisième journée prévue...), j'ai dû téléphoner - encore une fois - au service à la clientèle de ce super service de messagerie après avoir lu, sur la page du «tracking» : «The driver was unable to collect funds on the first delivery attempt».

What? J'étais chez moi toute la journée avec, comme passe-temps, juste ça à faire, attendre mon $%?&* de colis! Personne n'a sonné à la porte! Il fallait que je tombe sur une personne pas tant débrouillarde, qui a essayé de sonner chez moi en entrant mon numéro de porte et non le code. (Parce que ce n'était pas écrit sur le colis, m'a-t-il confirmé...) C'est vrai que c'est pas clair. C'est juste écrit avec mon nom, sur la liste qui se trouve à peu près à DEUX POUCES du clavier. Mais bon, appeler au numéro qui était sur le colis pour me joindre ne faisait visiblement pas partie de ses plans, alors il est reparti. Un pétage de coche plus tard, il revenait chez moi.

Et j'avais enfin ma clé. Elle sera finalement arrivée cinq jours après moi. Et cette mésaventure aura coûté environ 300$.

Seul point positif dans toute cette histoire, c’est qu’en étant obligée de ressortir un autre manteau d’hiver pour ne pas mourir de froid en attendant, j’ai trouvé 20$ dans mes poches.

Faut bien se réjouir de quelque chose…

Les Anglos disent «Lesson Learned». C’est pas mal ça! 

lundi 5 janvier 2015

San Antonio, je te reverrai, c'est certain!

Mon court périple au Texas s’est terminé par un gros 24 heures à San Antonio. J’ai d’ailleurs perdu la première heure de mon passage dans cette ville à attendre la navette à l’aéroport. Charmant.

Mais outre ce petit pépin, j’ai adoré cette ville. Elle est complètement différente de Dallas. J’ai trouvé qu’il y avait une touche européenne, avec une touche espagnole, mais aussi un accent mexicain très marqué.
 
 
D’ailleurs, le Historic Market Square est le plus gros marché mexicain en dehors du Mexique. Pour avoir également visité des marchés dans ce pays, je dois avouer que je me sentais vraiment au Mexique! Je n’ai rien acheté cependant… parce que j’aurais eu l’impression de ramener des souvenirs d’un autre pays et je trouvais ça un peu bizarre.
 
Ce qui caractérise la ville de San Antonio, c’est le fameux River Walk. Il fait cinq milles de long et est plus bas que le niveau de la rue. On doit donc descendre des escaliers pour aller marcher sur le bord de l’eau.

C’est magnifique. Voici ce que je voyais en sortant de mon hôtel :
Et un peu plus loin, un restaurant mexicain a vraiment réussi un coup de marketing extraordinaire en mettant simplement des parasols de différentes couleurs sur leur terrasse. C’est ce que l’on retrouve sur la majorité des cartes postales, alors disons que ça leur fait une belle publicité!

Voici ce que ça donne de jour :
 
Et de soir :

Comme j’y suis allée dans le temps des fêtes, j’ai eu la chance de voir le River Walk tout illuminé. Il y a des lumières dans chacun des arbres qui bordent l’eau. Un tour de bateau sur la rivière m’a permis d’apprendre qu’il fallait deux mois pour tout installer… et deux mois pour tout enlever!

La plupart des hôtels sont évidemment presque tous construits le long du River Walk. Il y en a deux qui ont des histoires assez particulières. Le premier, c’est le Hilton. Il devait être construit à temps pour le World Fair de 1968. Comme il n’allait pas être prêt à temps, ils ont dû trouver une solution. Celle qui a été retenue? Construire l’hôtel… ailleurs. Et le monter par modules! Les pièces ont donc été toutes faites et il a été construit comme un hôtel en blocs Lego.

Chacune des pièces a été construite à environ une douzaine de kilomètres de là et elles étaient vraiment en format «tout inclus», avec les luminaires, la plomberie prête, les meubles et même la décoration!

L’hôtel a été construit en un temps record et à ma grande surprise, il tient encore en un morceau! Je le voyais bien de ma fenêtre et il est particulièrement beau pendant le temps des fêtes!
Mais l’histoire la plus fascinante, c’est celle du Fairmont. Il a été acheté et les nouveaux propriétaires voulaient le jeter à terre pour en construire un nouveau. Le hic, c’est que les hôtels Fairmount sont classés «patrimoines» et donc ils ne pouvaient pas le faire. La solution? Ils l’ont déménagé. Je répète : ils ont DÉMÉNAGÉ un HÔTEL. C’est complètement fou. J’ai d’ailleurs trouvé une vidéo dudit déménagement. C’est assez impressionnant! Vous pouvez la visionner ici.
Une autre des attractions les plus populaires du Texas est la chapelle de l’Alamo. Une longue file d’attente pour y entrer m’a toutefois découragée d’aller la visiter. Ce serait sans aucun doute pour une prochaine visite!
Comme je le fais toujours, je suis allée au haut de la tour de la ville, la Tower of the Americas. Elle n’est pas super haute, mais ça valait quand même la peine. Voici San Antonio, vu d’en haut!
 

Un peu de basket


Le but principal de ma présence à San Antonio était pour assister à un match de la NBA, opposant les Spurs de San Antonio et les Clippers de Los Angeles, au AT&T Center.
Le seul joueur de l’équipe que je connais, c’est le français Tony Parker. Je dois avouer qu’il se démarque sur un terrain, il est vraiment bon!
Je voulais m’acheter un chandail des Spurs et j’avais en tête de me procurer celui de Parker. J’ai pris l’habitude d’acheter des chandails pour enfants, car ils me font et surtout… ils sont souvent beaucoup moins chers! Le problème, c’est que les seuls chandails pour enfants de Parker étaient des XL ou XXL. Un peu trop grand, disons! Le seul petit format qui restait était la version camouflage. Pas très tentant! J’ai donc passé au plan B. Choisir le chandail du joueur dont j’aimais le numéro! Comme j’ai un faible pour le numéro 4 – ne cherchez pas à comprendre, je suis juste bizarre avec les chiffres – j’ai opté pour le 4 de Green. Je demande rapidement au vendeur si le joueur est toujours avec l’équipe, pour être certaine de mon choix, il me dit que oui, alors je paye, je sors du magasin et j’enfile mon chandail rendue à ma place.

Une fois le match commencé, je cherche mon numéro 4. Il n’y en a pas, mais il y a un autre Green, numéro 14. Je me dis alors que le vendeur était dans les patates et que finalement, ce joueur a été échangé. Curieuse, je le cherche sur Google et je réalise que le joueur a CHANGÉ son numéro avant le début de la saison! Maudit! J’étais un peu fâchée. Il me semble que le vendeur aurait pu me le dire ou que la boutique aurait pu le mettre en spécial! Je me sentais comme les fans du Canadien qui ont un chandail no 73 de Gallagher.

Mais bon, c’est quand même mieux que si j’avais acheté ces souliers :
Pour ce qui est du match, les Spurs ont gagné. Ce qui a attiré mon attention? La «Home Alone cam», où les gens qui apparaissent à l’écran doivent faire cette face :
Il y a aussi une des meneuses de claque qui avait plutôt l’air, n’ayons pas peur des mots, d’une danseuse nue. Elle détonnait pas mal dans la portion «free-style», mettons! Je vous laisse deviner c’est laquelle :
En terminant, je sais qu’il n’y a pas de sot métier, mais je n’aimerais pas vraiment être la personne dont le boulot consiste à essuyer la sueur des joueurs sur le plancher. Beurk.
J’ai trouvé cette initiative super dans l’autobus de ville, en hommage à Rosa Park. Il n’y a qu’un siège comme celui-là, et c’est évidemment celui qu’a occupé Mme Park lorsqu’elle a refusé de laisser sa place à un Blanc. 
Une collègue m’avait aussi fortement recommandé d’aller au Coyote Ugly. Je suis déjà allée à celui de Las Vegas, mais j’étais curieuse de voir la version texane. Ce n’est pas compliqué, c’est exactement comme dans le film! Je veux vraiment y retourner!
Et en terminant, je vous vante souvent le site de réservation hotels.com. Eh bien, j’ai encore une fois été super bien servie, payant seulement 115$ pour cette magnifique suite! J’avais même deux téléviseurs pour moi toute seule. Yeah!