mardi 28 avril 2020

De Théodore le remorqueur à la bière d'Alexander Keith


Quand j’étais jeune, mon idole était le gardien de but José Théodore. Il l’a été dès la première fois où je l’ai vu jouer. Il venait de se faire échanger des Lynx de St-Jean aux Olympiques (de Hull, à l’époque) et il avait blanchi les Saguenéens de Chicoutimi 5 à 0. C'était en 1994. Mon père, qui a bien vu à quel point j’étais impressionnée, m’a dit « Il appartient aux Canadiens, un jour il va faire la Ligue nationale ». Un vrai devin! J’ai par la suite suivi sa carrière jusqu’à la toute fin. Quand j’ai une idole, je ne la lâche pas.

Pourquoi je vous raconte ça? Parce que c’est à cause de lui que j’ai absolument voulu aller voir… Theodore Tugboat à Halifax. Lien boiteux, vous me direz, mais c’est souvent ce qui se passe dans ma tête!

Donc, j’ai vu le véritable Théodore remorqueur pour la première fois en 2003, quand j’avais fait l’interminable voyage en autobus avec une amie pour aller voir deux matchs de la finale de la Coupe du Président entre les Olympiques et les Mooseheads. Puis, récemment, grâce à ma nouvelle vie d’agente de bord, j’ai pu y retourner le temps d’une journée. Je devais donc refaire mon pèlerinage à la Théodore!

C’est que je suis un peu trop vieille pour avoir regardé l’émission à Canal Famille dans le temps. Pour vrai, si ça n’avait pas été de son nom, je n’aurais jamais appris l’existence de ce bateau. Il semblerait qu’il y ait une vingtaine de petites répliques des personnages de la série télévisée au Musée maritime de la Nouvelle-Écosse, mais Théodore est le seul qui a eu droit à une réplique grandeur nature.

D’abord, quelques spécifications sur ce bateau – on peut en faire des tours, mais ce n’était pas possible la journée où j’y étais.

Il s’appelle Theodore Too et a été bâti à Dayspring, en Nouvelle-Écosse. Dessiné par Fred Allan et Maruis Lengkeek, il a été mis à l’eau le 19 avril 2000. Après quelques visites marquées de succès dans différents ports nord-américains, il habite maintenant à Halifax où il fait le bonheur des touristes.

Theodore Too mesure 65 pieds de long et 22 pieds de large. Je vais vous épargner les données sur son moteur, parce que ça ne me dit rien haha.

 
À Halifax, j’ai aussi fait la visite de la brasserie Alexander Keith’s. Je ne bois pas de bière, mais c’était tout de même intéressant.


D’abord, j’ai appris qu’Alexander Keith avait été élu maire d’Halifax en 1843, 1853 et 1854. Pas certaine, mais je pense qu’à cette époque, une élection était valable pour une année seulement. Il a également été président du président du conseil législatif de la Nouvelle-Écosse pendant 30 ans  Il a été super important pour le développement de la ville, si bien qu’il y a eu foule dans les rues lors de son décès, pour l’honorer.


Alexander Keith, un Écossais, a immigré en Nouvelle-Écosse (pour pas trop perdre ses repères, j’imagine!) en 1819. Trois ans plus tard, il commençait à brasser une IPA, soit une Indian Pale Ale, une bière plutôt forte (ça, c’est la barmaid en moi qui tenait à vous l'expliquer!)

Un des trucs intéressants de la visite – et un peu répugnant, quand même –, c’est l’histoire d’une bouteille datant de 125 ans retrouvée en mer par un plongeur de la Nouvelle-Écosse. Découverte en 2015, la bouteille renfermait, après analyses, la IPA originale de Keith, fabriquée plus d'une centaine d'années ans plus tôt.

 Sinon, bien avant la pandémie, j’ai vu ça dans une boutique souvenir et j’ai bien aimé!


Comme vous le savez sûrement maintenant, j’adore les murales et j’ai été bien servie à Halifax!


 

 
J’ai aussi bien aimé cette sculpture.

En terminant, mention spéciale à cette note à mon hôtel. Puisque chaque petit pas pour l’environnement est important…


mercredi 22 avril 2020

Au pays des trolls

J’ai visité le Troll Hole, un genre de musée de trolls (à Alliance, en Ohio) où on retrouve la plus grande collection de ces petites figurines, soit 2990, selon les Records Guinness qui ont été de passage en 2012. Je sais qu’un autre musée tente de battre le record, ce qui fait que depuis, le nombre de trolls dans celui-ci a beaucoup augmenté, compétition oblige.
 
Moi qui pensais bien naïvement que trolls n’étaient que les petits bonshommes nus avec les cheveux fluo dans les airs, j’ai fait le saut en voyant les horreurs de trolls originaux.

Commençons par les cutes.
Bon, je n’ai rien à dire sur eux, mais je voulais commencer avec une belle photo avant d’en montrer des laids.
C'est vraiment hideux, hein?

Passons aux plus mythiques. Ils sont nés dans le folklore scandinave et il y a plusieurs siècles, les gens croyaient dur comme fer à leur existence. Il y a différents trolls; les voici.
Le Norvégien est le plus grand de tous. Il a un très long et gros nez, peut sentir les chrétiens (qu’il a en aversion), mange les humains, a généralement une très longue barbe, se transforme en pierre à la lumière du soleil, n’est pas un grand fan de bijoux, mais aime quand même les boucles d’oreille et vit seul la plupart du temps, sauf quand il a des enfants. Bref, pas le plus sympathique du lot.

Le Suédois a les cheveux très longs – genre qui touchent le sol, peut manger des humains, mais il est également possible de le convaincre de ne pas le faire, parfois. Il aime les perles et les bijoux, il est gros, mais pas énorme comme le Norvégien, se transforme parfois en pierre à la lumière du jour et vit en grand nombre, en famille.

L’Islandais, contrairement aux deux précédents, n’a pas de queue. Il a l’air très épeurant, même quand il est gentil, n’aime pas le soleil, mange les humains, mais préfère les enfants et vit en groupe avec sa famille.

Le Danois est très petit comparé aux trois autres. Il a parfois des cornes, ne mange pas du tout les humains, a tendance à ne pas porter trop de vêtements, n’a pas de problème avec le soleil et il vit en groupe, avec quelques adultes et de nombreux enfants.

Dans la mythologie, les trolls originaux avaient horreur des chrétiens et pouvaient même sentir leur sang à des kilomètres. Ils étaient très dangereux, mais attaquaient rarement s’ils n’avaient pas été provoqués. Les trolls sont aussi effrayés que fascinés par les humains. Ils ont aussi une fascination pour les enfants, qu’ils volent parfois, soit en échange d’une bûche de bois, soit en échange d’un de leurs propres enfants.

Les trolls peuvent vivre jusqu’à des centaines d’années et leur état de santé est lié à celui de leurs dents. Mais on ne sait pas combien de rangées de dents ils ont, puisqu’on ne peut les examiner quand ils meurent, leur corps se changeant automatiquement en bois, en eau ou en pierre. Pas d’autopsie possible! 

En terminant, quelques trucs pour les identifier : ils ont généralement quatre doigts et quatre orteils, parfois une queue, des fois des crocs ou des griffes et peuvent avoir des déformations, comme un très gros nez ou d’énormes oreilles. Comme ce sont des mammifères, ils ont aussi une petite fourrure, plus épaisse en hiver.

Quand ils naissent, ils mesurent environ la même chose qu’un humain de deux ou trois ans. Ils ne cessent jamais de grandir, si bien qu’ils peuvent atteindre la grandeur d’un chimpanzé ou… d’une montagne!

Alors, maintenant que vous savez tout, vous pouvez vous organiser une chasse aux trolls! Mais rassurez vos enfants, je ne pense pas que ce soit eux dans les films d'animation!

mardi 21 avril 2020

La petite histoire des chats porte-bonheur (ou Maneki-Neko)

Eh oui, il me reste encore des trucs à raconter sur mon road trip aux États-Unis, même s’il s’est terminé il y a maintenant un an et demi. Ça tire à sa fin par contre!

Lors de la 72e journée sur 74, j’ai passé par Cincinnati, en route vers Cleveland où j’allais voir un match des Cavaliers le lendemain. La raison est simple : je voulais aller voir le Lucky Cat Museum. Vous savez, ces petits chats qu’on retrouve dans tous les restos asiatiques et qui bougent la patte sans arrêt? Oui, un musée sur ça. Ç’avait l’air weird, alors je voulais y aller absolument!
C’était tout petit, mais il y avait des centaines et des centaines de petits chats.

Tout d’abord, leur vrai nom est « Maneki-Neko », qui se traduit par « chat qui fait signe de s’approcher ». Mais « lucky cat » sonnait probablement mieux que « beckoning cat » en anglais. Ils sont nés au Japon et ils dateraient de quelque part entre 1615 et 1865, et la plus ancienne preuve de leur utilisation comme talisman remonte à 1852.
À l’époque, ils étaient beaucoup plus réalistes et les couleurs se limitaient pas mal au blanc et noir. C’est quand le Feng Shui s’en est mêlé que les couleurs sont apparues avec différentes significations.

Les chats ne sont pas vraiment en train de nous saluer. Au Japon, le geste de descendre la main vers le sol signifie qu’on veut que quelqu’un s’approche. La patte droite du chat qui bouge apporte chance et prospérité, tandis que la patte gauche cherche les clients et c’est pour ça que c’est la plus répandue dans les commerces!

Il semblerait qu’il y a quelques origines possibles à cette tradition de chat porte-bonheur. La légende qui fait le plus l’unanimité est celle du temple Gotokuji de Setagaya (en banlieue de Tokyo, qui s’appelait Edo à l’époque) et aurait eu lieu au 17e siècle.
Selon la légende, le temple était très pauvre et donc le prête qui l’habitait aussi. Il avait à peine de quoi manger, mais il a tout de même adopté un chat blanc, qu’il a prénommé Tama. La situation du temple s’est empirée et un jour, le prêtre a dit à Tama qu’il serait probablement mieux de partir et de se débrouiller seul. Le chat n’est pas allé bien loin et s’est installé dans la rue tout près pour faire sa toilette. C’est alors qu’un orage a éclaté.
Un maître samouraï et ses hommes passaient par là et se sont réfugiés sous un arbre. Quand le maître a vu Tama qui bougeait la patte un peu comme s’il lui disait de s’approcher de lui, il a quitté l’arbre, accompagné de ses hommes. Aussitôt, la foudre s’est abattue sur l’arbre, ce qui fait que le chat leur a tous sauvé la vie. Le samouraï et ses hommes ont ensuite suivi le chat jusqu’au temple, où le prêtre les a accueillis.
Reconnaissant et impressionné par le prêtre, Lord Ii est devenu patron de ce temple et ce dernier a prospéré. Quand Tama est mort, il a été enterré dans le cimetière du temple, dans un lieu de choix, et la première statuette de Maneki-Neko a été fabriquée en son honneur.

Le mot s’est passé et les gens ont commencé à placer des figurines comme celle-ci dans les maisons, les boutiques, les temples, croyant qu’elles leur apportaient chance et argent.

En terminant, les chats blancs apportent la chance, les noirs la sécurité, ceux de couleur or ou jaune la richesse, les rouges la santé et les roses l’affection.


lundi 13 avril 2020

P’tites vites de Santa Fe

Il y a moins d’un mois – donc des années-lumière en 2020 –, j’étais au Nouveau-Mexique avec mon chihuahua, Charlot.

Après une première journée à Albuquerque, que je vous ai racontée ici, on s’est dirigés vers Tao pour voir le Pueblo, mais comme Trump a déclaré l’état d’urgence au cours de la journée et que je n’étais pas au courant, j’ai parcouru ces deux heures de route pour rien, puisque je me suis butée à la police qui bloquait le passage.

Mais avant de voir mes efforts de conduite anéantis, je suis passée par une tonne de villages plutôt bizarres. Le premier est Madrid, qui n’a rien à voir avec la ville du même nom en Espagne!

Une des attractions principales de la « ville » - et je dis ça avec des guillemets parce qu’elle est minuscule – est Connie’e Photo Park. Le principe est simple, c’est un endroit où on prend les photos en mettant son visage dans un trou. C’est sûr qu’en étant seule, c’était moins évident, mais c’était quand même cool!
Mon site de prédilection – atlasobscura.com – me proposait d’aller au bar Mine Shaft Tavern. Je m’y suis présentée à l’heure où ça devait ouvrir, mais je me suis cognée à une porte barrée. Alors j’ai rebroussé chemin, déçue.

Puis sur la route, on croise un genre de musée des vieilles pompes à essence. J’y aurais passé plus de temps, mais la pluie battante et la route qu’il me restait à faire pour me rendre à Pueblo m’ont convaincue de juste prendre une photo et partir!

Comme la police barrait la route pour se rendre à Pueblo, j’ai essayé d’y aller par d’autres petits chemins, en vain. La seule chose que j’ai pu voir, c’est ça.


Alors que ce que je voulais absolument voir, c’est ça :


Je suis donc revenue sur mes pas pour me rendre à Santa Fe, un peu plus tôt que prévu. C’est là où j’avais prévu passer la nuit et ma visite de la ville devait être le lendemain. Finalement, il n’y avait pas tant de choses à voir sous la pluie, alors c’est un mal pour un bien d’avoir eu moins de temps pour visiter!

J’avais lu que les escaliers de la chapelle Loretto étaient vus comme « miraculeux », alors j’y suis allée. À première vue, je ne voyais pas vraiment ce qu’elles avaient de si spécial, mais après une courte recherche, j’ai compris que c’est parce qu’elles ont été construites entre 1877 et 1881. Elles font 20 pieds de haut et deux tours complets, sans avoir de poteau central. C’était donc très avant-gardiste et surtout très réussi, puisqu’elle tient encore!

J’avais acheté il y a un an – en prévision du Cinco de Mayo – un ensemble de Mexicain à Charlot. Il possédait déjà un sombrero, mais là, il a en plus un poncho. Je cherchais donc depuis mon arrivée dans cet État un endroit où le photographier atriqué de la sorte. Mon plan A étant Pueblo, je devais passer au plan B.

C’est à Santa Fe que j’ai trouvé et voici le résultat!
À Santa Fe, il y a une grosse sculpture d’une baleine, nommée « Ethyl the Whale » qui a été faite à partir de plastique à usage unique.

Elle mesure 82 pieds et est grandeur nature. Elle détient le record de la plus grosse sculpture faite de plastique à usage unique. Le but est de conscientiser les gens sur leur usage du plastique. À noter que Santa Fe, contrairement à de nombreuses autres villes américaines, est un peu plus avancée de ce côté, ayant déjà banni les sacs de plastique à l’épicerie.

J’étais là au tout début de l’épidémie du Coronavirus chez nos voisins du sud et j’ai trouvé bien ironique de passer près de la ville Corona…
Et j’y étais aussi durant la folie du papier de toilette, ce qui, je l’avoue, m’a poussée à « voler » ceux d’extra dans les chambres d’hôtel lors de mes dernières nuits! Normal, après avoir vu ces étagères au Walmart!

samedi 4 avril 2020

P'tites vites de Churchill


Dans un passé pas si lointain où on avait encore nos jobs et notre liberté, j’ai eu la chance d’aller passer quelques jours (juste des jours, pas des soirées!) à Churchill, capitale mondiale des ours polaires.

Je vous ai déjà parlé des ours polaires, ici, et de Miss Piggy, ici, mais aujourd’hui, je vais vous parler de cette ville isolée du reste du pays, puisqu’elle n’est accessible que par train, bateau ou avion.
Il n’y a pas qu’une carcasse d’avion qui vaut le détour. On peut aussi admirer le SS Ithaka, une épave prise au large. On m’a dit que quand la marée est basse, on peut s’y rendre, mais les personnes qui m’ont dit ça m’ont aussi admis qu’elles avaient eu la peur de leur vie et qu’ils auraient bien pu y rester. Donc, ce n’est pas recommandé!

J’ai donc utilisé ma grosse lentille pour le photographier. Plus sécuritaire comme ça!
Ce bateau, qui a été fabriqué à Trois-Rivières, a été vendu quelques fois et au moment du naufrage, il venait d’être vendu à Ithaka Shipping Compagny, enregistrée aux Bahamas, en 1960. Le bateau a été affrété pour aller chercher du concentré de nickel à Rankin Inlet et a quitté Churchill la même année pour aller chercher son cargo.

À la mi-septembre, le navire s’est fait prendre dans une tempête, avec des vents atteignant les 130 km/h. Le capitaine a rebroussé chemin, mais n’a jamais pu rentrer au port. Il a choisi de jeter l’ancre… et la chaîne s’est brisée. Puis ç’a été au tour du gouvernail de se casser. Le bateau, complètement hors de contrôle, a dérivé vers Bird Cove, à une douzaine de kilomètres de Churchill. Il s’est enfoncé dans un banc de gravier à un peu moins d’un kilomètre de la rive. Le dessous du bateau a été arraché à ce moment. Les 37 membres d’équipages ont été secourus par la garde côtière canadienne et personne n’est mort dans ce naufrage.

Mais comme on peut s’y rendre à marée basse, le cargo, les instruments de navigation et les génératrices ont pu être récupérés.

Dans la ville, même s’il n’y a pas une tonne de bâtiments, l’art est très présent, comme on peut le voir avec ces murales. 

 



 
Je savais que les prix étaient exorbitants dans le Grand Nord, mais je n’avais pas réalisé à quel point jusqu’à ce que j’entre dans la seule épicerie de la ville. Et par épicerie, je veux plus dire magasin d’électroménagers, de VTT, d’alcool, de vêtements et d’à peu près n’importe quoi.

 
Donc, il y avait une grosse boîte de noix de cajou à 33$ (la marque du Costco en plus!), des assiettes en carton à 26$, une caisse de 24 petites bouteilles d’eau à 22$, une boîte jumbo de Cheerios à 16$, un paquet de six petites culottes Fruit of de Loom à 21$, 15 boîtes de Kleenex à 40$ et j’en passe.

Avant que les ours passent par Churchill, il y a la saison des bélugas. On était un peu après la fin, mais on a vu un sillon de leur passage, au loin. C’est le mieux qu’on a pu voir!
J’ai aussi fait un moyen saut (OK, j’avoue, j’ai crié), quand est apparu de l’autre côté d’une butte ce chien :

Pourquoi j’ai eu peur? Parce qu’il était immense, qu’il n’avait pas l’air gentil et surtout que j’étais là pour chercher des ours. Alors la mini seconde nécessaire pour réaliser que ce n’était pas un ours polaire a paru comme une éternité.

J’ai bien aimé les pancartes pour les noms de rues, qui sont comme celle-ci.


Et surtout, si jamais vous passez par là (OK, je sais qu’on ne peut pas passer par là, mais bon), faites attention aux traverses d’ours!