dimanche 22 septembre 2019

P’tites vites du Pérou


 J’ai surnommé cet alpaga Bob Marley-Bieber, parce qu’il a la coupe de Justin Bieber avec les airs de Bob Marley…



Tous les moyens sont bons pour se déplacer…

 
Je suis du genre à avoir des chansons dans la tête qui ne veulent jamais partir. Souvent en voyant un seul mot. Je vous laisse deviner ce qui m’a trotté dans la tête pour le reste de la journée après avoir vu ça…

Mon meilleur investissement a été de donner 10 soles (environ 4 CAD) pour avoir des photos avec elles, un alpaga et un bébé mouton.

Depuis des milliers d’années, les Péruviens (et avant, les Incas) font sécher leurs pommes de terre pour les conserver plus longtemps. Comment longtemps? Eh bien on en a retrouvé qui dataient d’av. J.-C. et qui étaient encore bonnes!

Me semble que quand je vois un menu spécifique aux touristes, j’ai comme l’impression que les prix sont gonflés pour rien. Ce n’est pas du très bon marketing!

L’entrée de ce resto-bar était tellement belle que ça m’a convaincue d’y aller! Comme il s’appelle Republica del Pisco, ils ont évidemment une tonne de sortes de pisco, leur alcool national. J’ai goûté au chilcano et c’était vraiment bon. De loin meilleur que le Pisco sour commandé après le trek qui goûtait le margarita et qui était très décevant!

J’ai adoré les chandails des marchés à Agua Calientes. Les « cuy », ce sont les cochons d’Inde qui font partie de leur menu. Disons que je les préfère en Cuytles que calcinés dans une assiette.


 
Je n’ai pas confirmé cette théorie, mais à voir les peintures partout sur les maisons et les clôtures, on dirait que les pancartes électorales n’existent pas au Pérou (les chanceux), mais elles sont remplacées par ça. Sauf que ça reste plusieurs années…


 
Il y a plein de chiens partout. Mais ils n’ont pas l’air errant, car la plupart portent des colliers. Mais aucun d’eux n’est en laisse ou avec son maître! En plus, ils traversent les rues super achalandées. J’étais nerveuse chaque fois qu’on en voyait parce que j’avais peur qu’ils se fassent écraser!

Je ne sais pas d’où vient cette obsession, mais on trouve beaucoup de ces souvenirs douteux, notamment à Ollayatambo…
 
Cette employée ne gagnera pas le prix de la plus motivée au monde!
Cet homme jongle en plein milieu de la rue pendant un feu rouge!

J’ai bien aimé cette initiative pour récupérer les bouteilles d’eau! On devrait faire ça ici aussi!

J’ai cassé mon protecteur de lentille pour le soleil. Ça fait chier, mais au moins, ce n’était pas la lentille! C’est la deuxième fois que ça m’arrive. Si vous n’en avez pas sur vos lentilles, je vous confirme que ça vaut l’investissement! 



mardi 3 septembre 2019

J'ai survécu au trek du Machu Picchu - mes genoux un peu moins

Je vous avais écrit précédemment que j’avais peur de monter le Machu Picchu. En fait, le Machu – on va l’appeler par son petit nom dans ce billet – n’est pas si pire que ça. Parce qu’on ne le monte pas vraiment, à part en autobus, ce que je n’ai évidemment pas fait. Non, c’est le Chemin de l’Inca qui y mène qui est le vrai trek.

Et tout un.

Allons-y jour par jour.

Jour 1


On commence au kilomètre 82. C’est là qu’on rencontre nos 14 porteurs – alias des surhommes – pour la première fois. Paqueter n’a pas été facile. On avait droit à 7,5 kg, incluant le sac de couchage, pour le sac des porteurs. Le mien était de 7,38 kg, mais je savais qu’il serait éventuellement plus léger parce que j’y avais mis un gros Red Bull pour la deuxième journée qui, je savais déjà, allait être demandante!

Les porteurs sont très réglementés, je vous en reparlerai plus tard. 
Donc la première journée, elle est, selon notre super guide Feliciano, « tranquille ». Ça ne monte pas tant (ne jamais le croire), mais c’est quand même long.

On rencontre beaucoup d’ânes et de chevaux dans les premiers kilomètres, parce qu’ils approvisionnent des genres de petits dépanneurs ambulants avec, notamment, de l’eau et du Gatorade.
 
Mais à partir d’un certain endroit, on est laissés à nous-mêmes (et aux alpagas dans leur habitat naturel!).

On a commencé à environ 2500 m pour une montée jusqu’à 3000 m pour dormir. En tout, on a marché près de 14 km. Avec une horde de moustiques fatigants. J’ai porté mes lunettes de soleil toute la journée juste pour ne pas les avoir dans les yeux…

À notre arrivée, les tentes étaient déjà montées et les cuisiniers étaient à l’œuvre. Ça aussi, je vous en reparlerai, mais on a eu droit à des FESTINS chaque jour. En fait, chaque repas.
Bon, c’est sûr que le fait que j’aie répondu « ark » à la question « de la truite pour tous? » sur l’heure du lunch a mal commencé, mais j’ai eu droit à une omelette géniale juste pour moi!

Pour la nuit, on est tombés sur un méga party de village à quelques pas de notre campement avec de la musique tonitruante jusqu’à… 4h du matin, alors qu’on devait se lever à 6h. Mettons que je ne m’attendais pas à ça en plein milieu de nulle part !

On était jumelées dans les tentes, les huit filles du défi (pour ceux qui l’ignorent, j’ai fait ça pour amasser des fonds pour la Société de recherche sur le cancer). Après une super soirée où on a chanté du Ginette Reno et les Trois accords au grand dam de notre guide, c’est là que ça s’est gâté pour deux filles du groupe. Victimes du mal de l’altitude, elles n’ont pas dormi de la nuit.

Jour 2


Le lendemain, on est partis avec une heure de retard vu leur état. Ça n’augurait rien de bon. Surtout qu’il fallait être en pleine forme pour attaquer les 13 km et surtout, les 1200 m de montée, suivis des 500 m de descente.

Après trois kilomètres, les deux filles n’en peuvent plus. Elles devront rebrousser chemin. Ça me stresse un peu parce que je sais que ces filles-là se sont vraiment plus entraînées que moi. Mais contre le mal de l’altitude, ce n’est pas le mont Royal qui va nous aider à nous préparer…

On est donc rendues six, accompagnées de deux guides. D’ailleurs, Feliciano, qui était quand même plutôt âgé, disait à la blague qu’il était en vacances avec notre rythme. Mais faut dire qu’il a déjà fait tout ce trajet en marathon, en… sept heures. Il est cinglé.

La montée est tough. J’en ai arraché côté cardio, mais j’ai pu compter non pas sur mon deuxième souffle, mais sûrement sur mon 22e.

Pour vous résumer ça, je vous dirais que ce sont des escaliers en pierre – souvent faits pour des gens avec des beaucoup plus petits pieds que moi! – à l’infini. Tu penses que tu arrives à la fin, mais non. D’autres marches apparaissent. C’est le jour de la marmotte.
 
Mais c’est fou quand on se retourne et on regarde d’où on est partis. Sauf que ce l’est tout autant quand on regarde ce qu’il reste à monter.

Sur l’heure du midi, on a eu droit à la visite de cet alpaga :
Ç’a donné le courage pour la suite!

Une fois tout en haut, où il fait vraiment froid et où c’est venteux, les réjouissances sont de courte durée. Non seulement on gèle – j’avais pas pensé à prendre ma tuque, mes gants et autres vêtements qui auraient pu être utiles dans le sac du porteur – mais en plus, comme on est au sommet, on voit tout ce qu’on a à redescendre pour se rendre au camp!
 

On avait pris beaucoup de retard ce jour-là et on est entrés au camp à la quasi-noirceur. Évidemment, ma lampe frontale était aussi dans mon sac avec les porteurs. Après autant de descente, je commençais à trouver ça moins drôle, d’autant plus que je voyais de moins en moins bien. Mes genoux étaient de plus en plus faibles et dans les dernières 45 minutes, j’ai failli tomber quelques fois et mes deux chevilles ont fait des mouvements qu’elles n’auraient pas dû faire. Ç’a été une torture. 

Selon la FitBit de mon amie, on a monté l’équivalent de 137 étages!

Oh que j’étais contente d’arriver au camp.

Sauf quand j’ai vu les toilettes. Nos premières toilettes turques. Mais vraiment pas les dernières… On va se le dire, c’est dégueulasse.

Jour 3


C’est le ministère de je ne sais quoi qui planifie nos campements et nos déplacements. On avait une journée plus courte au jour 2, ce qui fait qu’on avait beauuuuucoup de chemin à faire au jour 3. Genre 16 km. Avec notamment une descente de 1000 m d'altitude à la fin.

Nul besoin de dire que mes genoux voulaient quitter mon corps, carrément. J’ai fini les dernières 100 ou 200 marches sur un seul genou, en craignant de scraper l’autre à force de le surutiliser. Encore une fois, on est arrivés à la noirceur et notre campement était le plus loin de l’entrée. Je n’avais pu de patience.

En plus, on a eu droit à de la grêle pendant qu'on longeait des falaises. Le bruit que ça faisait sur mon poncho en plastique me donnait l'impression d'être un four micro-ondes qui fait du popcorn.

Notre chef cuisinier nous a toutefois récompensés pour nos efforts avec un gâteau. Oui, un gâteau fait je ne sais comment dans une tente portative sans four! Ils ont fait des miracles pendant tout notre trajet!

Jour 4


En fait, on pourrait presque dire « jour 3 et demi » parce qu’on a dû se lever à 3h. Les porteurs devaient se dépêcher à défaire tout le campement pour aller prendre leur train vers 5h, sinon ils n’ont pas de place debout. On s’est donc fait réveiller par des porteurs pressés qui brassaient nos tentes et une de nous a même vu un porteur tirer sur son matelas alors qu’elle était encore dessus! Pauvre eux, c’est vraiment une course contre la montre.

Quant à nous, eh bien on a marché les petites 10 minutes nécessaires pour se rendre à la porte d’entrée où il y a un contrôle pour le Machu et qui ouvre à… 5h30. Faites le calcul, on était là beaucoup trop tôt. En plus, il faisait noir et froid. Je n’avais encore une fois pas prévu le coup et j’ai gelé. J’avais pensé à apporter mon oreiller gonflable par contre. Je me suis étendue sur mon poncho cheap et j’ai dormi jusqu’à ce que l’on puisse passer. Mais j’ai tellement gelé!!!

Une chance, Feliciano nous avait dit « on va y aller tranquillement, ce n’est pas une course », sauf que son tranquillement ressemble étrangement à de la marche rapide. Alors on s’est échauffés vite! Surtout qu’il nous avait dit qu’il n’y avait presque pas de dénivelé, à peine 300 m en descente et 150 m en montée. Sauf que ça, c’est en théorie parce qu’en pratique, on les monte et descend plusieurs fois ces mètres!

On a fini le tout avec un escalier/escalade, question de nous achever, j’imagine.
Puis ma pancarte préférée du voyage :
Notre récompense après ces presque 50 km de marche, de montées et de descentes, c’est la vue de la porte du soleil, sur le Machu Picchu.

À ce moment, on oublie presque nos bobos.

Presque.