samedi 4 avril 2020

P'tites vites de Churchill


Dans un passé pas si lointain où on avait encore nos jobs et notre liberté, j’ai eu la chance d’aller passer quelques jours (juste des jours, pas des soirées!) à Churchill, capitale mondiale des ours polaires.

Je vous ai déjà parlé des ours polaires, ici, et de Miss Piggy, ici, mais aujourd’hui, je vais vous parler de cette ville isolée du reste du pays, puisqu’elle n’est accessible que par train, bateau ou avion.
Il n’y a pas qu’une carcasse d’avion qui vaut le détour. On peut aussi admirer le SS Ithaka, une épave prise au large. On m’a dit que quand la marée est basse, on peut s’y rendre, mais les personnes qui m’ont dit ça m’ont aussi admis qu’elles avaient eu la peur de leur vie et qu’ils auraient bien pu y rester. Donc, ce n’est pas recommandé!

J’ai donc utilisé ma grosse lentille pour le photographier. Plus sécuritaire comme ça!
Ce bateau, qui a été fabriqué à Trois-Rivières, a été vendu quelques fois et au moment du naufrage, il venait d’être vendu à Ithaka Shipping Compagny, enregistrée aux Bahamas, en 1960. Le bateau a été affrété pour aller chercher du concentré de nickel à Rankin Inlet et a quitté Churchill la même année pour aller chercher son cargo.

À la mi-septembre, le navire s’est fait prendre dans une tempête, avec des vents atteignant les 130 km/h. Le capitaine a rebroussé chemin, mais n’a jamais pu rentrer au port. Il a choisi de jeter l’ancre… et la chaîne s’est brisée. Puis ç’a été au tour du gouvernail de se casser. Le bateau, complètement hors de contrôle, a dérivé vers Bird Cove, à une douzaine de kilomètres de Churchill. Il s’est enfoncé dans un banc de gravier à un peu moins d’un kilomètre de la rive. Le dessous du bateau a été arraché à ce moment. Les 37 membres d’équipages ont été secourus par la garde côtière canadienne et personne n’est mort dans ce naufrage.

Mais comme on peut s’y rendre à marée basse, le cargo, les instruments de navigation et les génératrices ont pu être récupérés.

Dans la ville, même s’il n’y a pas une tonne de bâtiments, l’art est très présent, comme on peut le voir avec ces murales. 

 



 
Je savais que les prix étaient exorbitants dans le Grand Nord, mais je n’avais pas réalisé à quel point jusqu’à ce que j’entre dans la seule épicerie de la ville. Et par épicerie, je veux plus dire magasin d’électroménagers, de VTT, d’alcool, de vêtements et d’à peu près n’importe quoi.

 
Donc, il y avait une grosse boîte de noix de cajou à 33$ (la marque du Costco en plus!), des assiettes en carton à 26$, une caisse de 24 petites bouteilles d’eau à 22$, une boîte jumbo de Cheerios à 16$, un paquet de six petites culottes Fruit of de Loom à 21$, 15 boîtes de Kleenex à 40$ et j’en passe.

Avant que les ours passent par Churchill, il y a la saison des bélugas. On était un peu après la fin, mais on a vu un sillon de leur passage, au loin. C’est le mieux qu’on a pu voir!
J’ai aussi fait un moyen saut (OK, j’avoue, j’ai crié), quand est apparu de l’autre côté d’une butte ce chien :

Pourquoi j’ai eu peur? Parce qu’il était immense, qu’il n’avait pas l’air gentil et surtout que j’étais là pour chercher des ours. Alors la mini seconde nécessaire pour réaliser que ce n’était pas un ours polaire a paru comme une éternité.

J’ai bien aimé les pancartes pour les noms de rues, qui sont comme celle-ci.


Et surtout, si jamais vous passez par là (OK, je sais qu’on ne peut pas passer par là, mais bon), faites attention aux traverses d’ours!

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