mercredi 19 juillet 2017

Pouchkine a été cave et autre musée

Je n’ai eu qu’une vraie belle journée ensoleillée à St-Pétersbourg, mais ce n’est pas grave, puisqu’il y avait sur ma liste quelques musées, dont le prestigieux Hermitage.

J’en ai aussi découvert trois qui n’étaient pas dans mes plans à l’origine, soit le State Memorial Museum of Leningrad Defense and Blockade, dont je vous ai parlé ici, le musée de la vodka (ce sera pour un prochain blogue) et l’Appartement-musée de Pouchkine.

Avant mon voyage en Russie, le nom de Pouchkine m’était familier, même si je ne saurais vous réciter une de ses œuvres. J’ignorais toutefois son destin tragique. Ce musée est un peu difficile à trouver puisqu’il n’y a aucune indication et qu’il faut passer par cette petite porte pour accéder à la cour et à ses appartements.
Alexandre Pouchkine est donc un poète et romancier du 19e siècle. Il écrivait autant en russe qu’en français.

Né dans une famille de la noblesse, mais avec des origines plutôt diversifiées – son arrière-grand-père était un esclave africain qui a été affranchi et anobli par Pierre le Grand –, il a une enfance malheureuse en raison de sa… laideur. En fait, sa mère le trouve laid et ne veut pas vraiment s’en occuper. C’est pourquoi il se réfugie dans les livres.

Passons maintenant à l’âge adulte. Sa vie est assez mouvementée. Ses poèmes n’ont pas plu à l’empereur Alexandre 1er, qui le fait condamner à l’exil. Il se retrouve en Sibérie, en ce qui est maintenant l’Ukraine puis en Crimée, notamment. Partout, il cumule les conquêtes et est un peu con en se prêtant à un tas de duels, mais toujours en s’en sortant vainqueur.

Il revient à St-Pétersbourg après la mort de son empereur ennemi. Voici son bureau.
Alors qu’il connaît un grand succès, qu’il est marié à une beauté et père de quatre enfants en bas âge, il reçoit une lettre dans laquelle on lui annonce qu’il est cocu. Cette lettre, écrite en français, provient du baron Georges-Charles de Heeckeren d’Anthès, qui s’est épris de la femme de Pouchkine, une dame coquette qui court les bals et qui est «dispendieuse» pour son mari qui peine financièrement. Les rumeurs courent sur la liaison possible entre d’Anthès et Natalia et Pouchkine provoque le baron en duel. Celui-ci est évité, car d’Anthès épouse la sœur de Natalia. Mais le côté séducteur du Français revient rapidement et une guerre de lettres – anonymes à Pouchkine, de menaces de la part de l’écrivain au père adoptif de d’Anthès. Puis la lettre décisive, celle qui parle de l’infidélité de sa femme.

Le duel est donc provoqué pour vrai cette fois. Le duel est assez simple : les deux hommes ont un pistolet et celui qui gagne est celui qui tire en premier. Super intelligent…

En plein hiver, en campagne, les deux hommes se lèvent et d’Anthès est celui qui tire en premier. Il atteint Pouchkine au ventre. Celui-ci est gravement blessé et est ramené à la maison. Il y mourra deux jours plus tard après avoir fait ses adieux à ses enfants.
Voilà pour la petite histoire. Pour ma part, je n’ai pas vraiment été touchée par cette tragédie, simplement parce que je l’ai juste trouvé complètement imbécile. À l’époque, on ne pense pas comme moi toutefois et ils sont des dizaines de milliers à se déplacer pour défiler devant son cercueil.

Aujourd’hui, son nom est partout à St-Pétersbourg, car malgré sa stupidité, il est probablement le plus grand écrivain que le pays ait connu.

Des files, des files et encore des files


Il faut être très, très patient pour visiter le musée Hermitage, l’un des plus connus au monde. Ou… ne pas faire la file et passer en quelques minutes comme je l’ai fait. C’est que la file a l’air de ça :
 
Mais après l’avoir fait pendant une dizaine de minutes et remarqué que la dame devant moi était revenue avec des billets, je lui ai demandé si on devait d’abord acheter le billet avant de se mettre en ligne. Elle me répond que oui. Merde, comme j’étais seule, personne ne pouvait garder ma place. Je suis donc allée à l’intérieur, où il y a des guichets pour les billets. Puis une flèche indiquait où aller avec les billets une fois achetés. En suivant ces indications, j’ai passé outre la longue file et je suis entrée dans le musée en une vingtaine de minutes. Je n’ai toujours pas compris pourquoi les gens attendaient, parce que je n’ai dépassé personne, c’était vraiment la marche à suivre!

À l’intérieur, il y a tellement d’œuvres d’art, un peu comme au Louvre, mais en plus petit, que c’en est presque dérangeant. En fait, autant je trouve ça beau, autant je trouve ça dommage d’en avoir autant. Tout simplement parce qu’on ne les voit plus. Une de ces toiles dans un salon nous mystifierait pendant de longues minutes. Au musée, on passe devant rapidement, las d’en avoir vu 1000 autres.
Je ne voulais pas m’éterniser, alors je me suis rapidement dirigée vers les plus connues. La Madone Litta, de Leonard de Vinci, devant laquelle tout le monde se bouscule pour prendre sa photo en se foutant des autres autour (ça me rend folle dans les musées, je veux tuer tout le monde, surtout ceux avec des iPad, comme je l’ai déjà mentionné dans ma montée de lait parisienne).
 

 Et la statue du Garçon accroupi, de Michel Ange.
 
La seule autre oeuvre qui m'ait marquée est celle-ci, passablement weird, alors qu'une vieille perverse regarde un couple à moitié nu pendant que son chien lui saute dessus...
Comme j’étais tannée de la foule et des gens qui poussent, je suis partie, pour réaliser que je n’en avais pas fini avec les files d’attente! Croyez-le ou non, il n’y avait qu’une sortie avec une minuscule porte pour tout ce monde!
 
La deuxième porte s’est finalement ouverte juste avant que je passe, sous les applaudissements des gens exaspérés, comme moi.

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