vendredi 21 juillet 2017

Autobus louche, palais et ballet grandioses

Ce n’était pas si évident que ça de se rendre en transport en commun au Palais Catherine, en banlieue de St-Pétersbourg. En revenir non plus, d’ailleurs…

D’abord, pour y aller, il fallait prendre le métro – jusque-là tout va bien – et un autobus. Sauf que lorsque je suis sortie du métro pour prendre le bus, je me suis retrouvée dans un genre de route/autoroute avec un passage piéton souterrain (ils sont ben forts là-dessus et on devrait les imiter!) et une rangée de petits autobus douteux.

Je n’avais aucune idée de la direction dans laquelle s’en allait le mien, alors je l’ai cherché un bout, mais je l’ai enfin trouvé. C’était un «bus» comme celui-ci :
On doit payer au chauffeur directement, juste comptant évidemment, et il est accompagné par un autre gars dont le statut n’est pas trop clair. Est-il là pour assurer la sécurité vu que le chauffeur a beaucoup d’argent? D’ailleurs, pas certaine que tout l’argent se rende à la compagnie sans facture! Sinon, c’était peut-être même juste un ami qui lui tenait compagnie ou qui profitait d’un lift gratuit. Qui sait?

En partant de l’hôtel, vêtue de shorts et d’un simple T-shirt, j’ai trouvé ça un peu frisquet, mais je me suis dit que ça allait se réchauffer puisqu’il était encore tôt.

Quelle erreur de jugement.

Il faisait frette. Et il ventait. En fait, je m’étais surtout dit que ce n’était pas si grave, car je passerais la journée à l’intérieur, dans un palais.

Ça, c’était avant d’arriver et de voir cette file (photos prises quand j'étais rendue au milieu) :
 
Une. Autre. File. Je me suis dit que ça ne devait pas être si long. Erreur. Ils ne faisaient entrer qu’un certain nombre de personnes toutes les 15 minutes. C’est pour ça que ça ne bougeait pas pendant de longs moments! Mon temps d’attente dans cette file a duré 1h 51 min. C’était long. En plus, je mourrais de faim. Alors dès que je suis enfin entrée, je suis allée me réchauffer dans la cafétéria. D’une pierre deux coups.
Le fonctionnement n’était pas très clair. Quand je suis entrée dans la première pièce, j’étais seule et elle était grandiose, alors je l’ai prise en photo. Une garde exaspérée m’a lancé quelque chose en russe que je n'ai évidement pas compris.Elle a répété en anglais – de base avec un fort accent russe, alors je ne comprenais pas plus – et exaspérée, elle m’a parlé en langage des signes, ou presque. Je me suis alors dirigée dans une pièce où il y avait foule.
Aucune indication, mais j’ai déduit qu’il fallait faire un autre genre de file. C’est qu’ils nous faisaient entrer par vague. On devait donc attendre notre tour. Heureusement, ça n’a pas été très long. Le problème, c’est qu’il y avait une entrée à gauche et une à droite. J’ai pris celle de gauche et je n’ai jamais pu retourner pour faire l’autre. Certaines pièces communiquaient, mais j’en ai manqué la moitié! En fait, si je me fie à mon audioguide, il me manquait une bonne vingtaine de numéros et donc de pièces ou d’explications. Mais bon, je savais que ce serait long pour le retour, alors aussi bien partir.

Je dois tout de même mentionner que c’est un des plus beaux palais que j’ai vus. Beau parce que la décoration est complètement différente d’une pièce à l’autre, comme vous pouvez le constater.
 

 

 
Dans une des pièces, on ne peut pas prendre de photo. Les murs, les cadres, tout est fait en ambre. Mais comme je suis une ninja pour prendre des photos interdites, en voici un petit aperçu :
 
J’ai appris à ma sortie que ce palais avait lourdement été endommagé pendant la Deuxième Guerre mondiale et qu’ils l’ont restauré. Les citoyens ont tous mis la main à la pâte pour reconstruire et reproduire les œuvres d’art. C’est triste de savoir que ce n’est pas l’original, en grande partie, mais c’est bien qu’ils aient refait ce chef-d’œuvre.
 
À ma sortie, j’avais mon plan sur Google Maps et il était différent de l’aller. Après avoir pris mon minibus pour à peine quelques arrêts, je me suis retrouvée à une station de train de banlieue où j’ai probablement été la seule touriste en 25 ans.

Elle était en rénovations et toutes les indications étaient en russe seulement. J’ai donc évidemment pris le mauvais chemin. Sauf que ce n’est pas comme dans le métro, où tu peux juste changer de côté. Je devais sortir, passer à pied par-dessus les rails pour me rendre de l’autre  côté. Le problème, c’est que mon billet avait déjà été scanné. Mais le personnel ne semblait pas trop s’en faire. J’ai compris en arrivant de l’autre côté, alors qu’il n’y avait tout simplement pas de scanneur, vu les rénovations.
Le trajet a été long et le paysage n’était pas super. Je devais me diriger directement vers le théâtre, où j’allais voir un ballet à 19h. À ma sortie du train, j’ai dû prendre un autre mini bus, toujours aussi douteux, pour rejoindre une grande artère où je prenais un «vrai» bus. J’hésitais entre ça et marcher, mais j’aurais été serrée dans le temps et je sais qu’on ne peut arriver en retard au théâtre. Alors j’ai opté pour le bus. Excellente décision, car il s’est mis à pleuvoir des cordes quelques minutes après. Mais pleuvoir comme il peut rarement. Évidemment, je ne trainais pas mon parapluie… Les gens sont devenus fous. Ils se lançaient dans le bus comme si leur vie en dépendait.

Tout ce que je souhaitais, c’est que ça cesse, ou du moins que ça diminue avant mon arrivée, car je ne voulais pas avoir l’air d’un petit chien mouillé dans un si prestigieux théâtre… J’étais entourée de vieilles dames qui allaient vers le théâtre elles aussi – je le voyais par leur habillement. À quelques arrêts de là, l’une d’elles s’est adressée à moi en russe. Je n’ai rien saisi, mais c’était bête. Elle a fait ce que toutes les autres avant elle ont fait après ma phrase «I don’t speak russian», soit répéter la même maudite phrase, comme si j’allais soudainement devenir une experte de sa langue. Comme je ne bougeais pas, une autre dame m’a dit en anglais de me tasser, car elles sortaient au prochain arrêt. Euh, moi aussi je vais au théâtre, mesdames. On va toutes sortir, c’est pas la panique… Malgré leurs soupirs, je suis restée à ma place. Puis je suis sortie en premier. Tant pis pour elles!

Le théâtre était magnifique et la pièce aussi. Même si j’ai eu du mal à comprendre les personnages – je ne suis pas ben ben bonne dans ces choses-là. J’ai acheté le programme pendant le premier des deux entractes et j’ai pu lire l’histoire et comprendre un peu mieux! Mais les danseurs étaient époustouflants. Cette fois, contrairement àl’opéra à Moscou, je n’ai pas dormi!
 

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