mercredi 26 juillet 2017

La femme de chambre cleptomane

J’ai fait un magnifique voyage et il me reste un tas de choses à vous raconter. Attendez-vous donc à ce que je vous bombarde de blogues dans les prochaines semaines!

Il ne m’est arrivé qu’un seul petit accroc. C’était à Moscou.

Lors de ma deuxième journée, j’ai voulu porter mes lunettes de soleil. Je me rappelais très bien les avoir mises dans ma grosse valise et non dans mes bagages à main puisque ce n’est pas très utile dans un avion. Je fouille, vire ma valise à l’envers, mais trouve rien.

Bizarre.

Mais bon, je pars et j’endure le soleil dans mes yeux toute la journée.

Le soir, je me dis que je vais prendre une pause des livres de voyage et que je vais commencer le roman que j’ai apporté, un roman québécois. Cherche, trouve pas. Eh bien. Peut-être que je l’ai enlevé à la dernière minute, je ne me souviens pas trop si je l’ai mis dans ma valise à la toute dernière minute ou si je l’ai enlevé en me disant que je n’aurais pas le temps de le lire.

Mais bon, c’est louche.

Le dernier soir, je prépare ma valise pour mon départ. Je cherche encore désespérément mes lunettes, je ne les trouve pas.

Je suis officiellement en $% ?&*(. Je sais très bien que je les avais. J’admets que la première journée, j’ai laissé ma chambre dans un pas pire bordel avec ma valise tout ouverte sur le plancher à côté du lit. Généralement, je m’organise pour ne pas trop décourager la femme de chambre, mais là, je ne l’ai pas fait. À mon retour, ma valise était fermée (pas zippée, quand même) et rangée près du mur.

Ça n’explique toutefois pas la disparition. Puis, tout en continuant à «paqueter» mes affaires, je réalise qu’il me manque une paire de shorts jeans. Là, c’est le «boutte de la marde». Ça se peut pas qu’autant de choses disparaissent. Je suis plus qu’en ?&*(1$/. Je fouille partout dans la chambre. J’en viens à penser que j’ai halluciné le fait de les mettre dans ma valise. Je sais qu’elles étaient là, car j’étais revenue directement du chalet et elles ont passé d’une valise à une autre. Je m’en souviens, je ne suis pourtant pas folle! (Quoique…)

C’est finalement en ouvrant la porte du garde-robe, que je n’avais jamais ouverte jusque-là, que je trouve en petite boule mes jeans, mais aussi deux chandails et… des sous-vêtements.

Ultra weird.

En partant, je n’ai pas osé dire à la réception que je soupçonnais un vol. Je me suis dit que j’attendrais d’être de retour à la maison pour m’assurer que mes choses n’y étaient pas.

À mon retour, c’est la première chose que j’ai faite. Constat : mes lunettes et mon livre ont clairement été volés. Si un livre se rachète facilement, c’est un peu différent pour mes lunettes. C’est un cadeau de mon père que j’ai eu il y a quelques Noëls et c’est bien la première fois que je fais autant attention à une paire de lunettes. La preuve, j’ai cassé rapidement celles que j’avais achetées pour me dépanner en Finlande et j’ai dû en racheter en Suède. Joie. Donc mes lunettes, j’y tiens.
Illustration/Amit Bandre
J’ai envoyé un long courriel à l’hôtel en leur expliquant la situation. J’ai mentionné les vêtements dans la commode, les disparitions, le livre en français… J’ai utilisé les mots «lost»  et «stolen» avec ben du conditionnel et le plus de doigté possible.

Eh bien j’ai eu une réponse dès le lendemain. «Hello dear x! Our apologies that you are faced with such an unpleasant situation. We found your book and sun glasses . We want to assure you that our maids do not have the right to touch the guests' things .Let us know please, how we can send to you them? Thank you ! Kind regards»

Comme c’est bizarre que vous les ayez trouvés si rapidement. Mais pourquoi ne pas m’avoir contactée plus tôt, hein? Bref, ma théorie, c’est qu’ils ont une femme de ménage qui parle français et que c’était sa seule façon d’avoir un livre dans cette langue. Et que mes lunettes sont belles. Ils ont dû trouver la coupable plutôt rapidement… Mais bon, l’important, c’est que je les reçoive. J’ai donné mon adresse et j’ai mentionné que j’attendrais le tout impatiemment. Bien hâte de voir aussi si mon livre a été lu!

Disons que j’attends de recevoir mon colis avant de faire mes «reviews» de cet hôtel sur les différents sites!

Mise à jour : on m'a écrit que ça coûterait entre 150 et 200 CAD pour m'envoyer les trucs et qu'on leur a dit que je devais être sur place aux douanes lorsqu'ils ouvriraient le paquet parce que c'est une «canadian law». J'ai téléphoné aux douanes pour avoir l'heure juste, sachant évidemment que c'était n'importe quoi, et j'ai vérifié les tarifs de FedEx, (ce sera malheureusement dans ces prix). Et je leur ai aussi dit que vu le «problème», j'imaginais que l'hôtel allait payer l'envoi.

J'attends maintenant leur réponse...

vendredi 21 juillet 2017

Autobus louche, palais et ballet grandioses

Ce n’était pas si évident que ça de se rendre en transport en commun au Palais Catherine, en banlieue de St-Pétersbourg. En revenir non plus, d’ailleurs…

D’abord, pour y aller, il fallait prendre le métro – jusque-là tout va bien – et un autobus. Sauf que lorsque je suis sortie du métro pour prendre le bus, je me suis retrouvée dans un genre de route/autoroute avec un passage piéton souterrain (ils sont ben forts là-dessus et on devrait les imiter!) et une rangée de petits autobus douteux.

Je n’avais aucune idée de la direction dans laquelle s’en allait le mien, alors je l’ai cherché un bout, mais je l’ai enfin trouvé. C’était un «bus» comme celui-ci :
On doit payer au chauffeur directement, juste comptant évidemment, et il est accompagné par un autre gars dont le statut n’est pas trop clair. Est-il là pour assurer la sécurité vu que le chauffeur a beaucoup d’argent? D’ailleurs, pas certaine que tout l’argent se rende à la compagnie sans facture! Sinon, c’était peut-être même juste un ami qui lui tenait compagnie ou qui profitait d’un lift gratuit. Qui sait?

En partant de l’hôtel, vêtue de shorts et d’un simple T-shirt, j’ai trouvé ça un peu frisquet, mais je me suis dit que ça allait se réchauffer puisqu’il était encore tôt.

Quelle erreur de jugement.

Il faisait frette. Et il ventait. En fait, je m’étais surtout dit que ce n’était pas si grave, car je passerais la journée à l’intérieur, dans un palais.

Ça, c’était avant d’arriver et de voir cette file (photos prises quand j'étais rendue au milieu) :
 
Une. Autre. File. Je me suis dit que ça ne devait pas être si long. Erreur. Ils ne faisaient entrer qu’un certain nombre de personnes toutes les 15 minutes. C’est pour ça que ça ne bougeait pas pendant de longs moments! Mon temps d’attente dans cette file a duré 1h 51 min. C’était long. En plus, je mourrais de faim. Alors dès que je suis enfin entrée, je suis allée me réchauffer dans la cafétéria. D’une pierre deux coups.
Le fonctionnement n’était pas très clair. Quand je suis entrée dans la première pièce, j’étais seule et elle était grandiose, alors je l’ai prise en photo. Une garde exaspérée m’a lancé quelque chose en russe que je n'ai évidement pas compris.Elle a répété en anglais – de base avec un fort accent russe, alors je ne comprenais pas plus – et exaspérée, elle m’a parlé en langage des signes, ou presque. Je me suis alors dirigée dans une pièce où il y avait foule.
Aucune indication, mais j’ai déduit qu’il fallait faire un autre genre de file. C’est qu’ils nous faisaient entrer par vague. On devait donc attendre notre tour. Heureusement, ça n’a pas été très long. Le problème, c’est qu’il y avait une entrée à gauche et une à droite. J’ai pris celle de gauche et je n’ai jamais pu retourner pour faire l’autre. Certaines pièces communiquaient, mais j’en ai manqué la moitié! En fait, si je me fie à mon audioguide, il me manquait une bonne vingtaine de numéros et donc de pièces ou d’explications. Mais bon, je savais que ce serait long pour le retour, alors aussi bien partir.

Je dois tout de même mentionner que c’est un des plus beaux palais que j’ai vus. Beau parce que la décoration est complètement différente d’une pièce à l’autre, comme vous pouvez le constater.
 

 

 
Dans une des pièces, on ne peut pas prendre de photo. Les murs, les cadres, tout est fait en ambre. Mais comme je suis une ninja pour prendre des photos interdites, en voici un petit aperçu :
 
J’ai appris à ma sortie que ce palais avait lourdement été endommagé pendant la Deuxième Guerre mondiale et qu’ils l’ont restauré. Les citoyens ont tous mis la main à la pâte pour reconstruire et reproduire les œuvres d’art. C’est triste de savoir que ce n’est pas l’original, en grande partie, mais c’est bien qu’ils aient refait ce chef-d’œuvre.
 
À ma sortie, j’avais mon plan sur Google Maps et il était différent de l’aller. Après avoir pris mon minibus pour à peine quelques arrêts, je me suis retrouvée à une station de train de banlieue où j’ai probablement été la seule touriste en 25 ans.

Elle était en rénovations et toutes les indications étaient en russe seulement. J’ai donc évidemment pris le mauvais chemin. Sauf que ce n’est pas comme dans le métro, où tu peux juste changer de côté. Je devais sortir, passer à pied par-dessus les rails pour me rendre de l’autre  côté. Le problème, c’est que mon billet avait déjà été scanné. Mais le personnel ne semblait pas trop s’en faire. J’ai compris en arrivant de l’autre côté, alors qu’il n’y avait tout simplement pas de scanneur, vu les rénovations.
Le trajet a été long et le paysage n’était pas super. Je devais me diriger directement vers le théâtre, où j’allais voir un ballet à 19h. À ma sortie du train, j’ai dû prendre un autre mini bus, toujours aussi douteux, pour rejoindre une grande artère où je prenais un «vrai» bus. J’hésitais entre ça et marcher, mais j’aurais été serrée dans le temps et je sais qu’on ne peut arriver en retard au théâtre. Alors j’ai opté pour le bus. Excellente décision, car il s’est mis à pleuvoir des cordes quelques minutes après. Mais pleuvoir comme il peut rarement. Évidemment, je ne trainais pas mon parapluie… Les gens sont devenus fous. Ils se lançaient dans le bus comme si leur vie en dépendait.

Tout ce que je souhaitais, c’est que ça cesse, ou du moins que ça diminue avant mon arrivée, car je ne voulais pas avoir l’air d’un petit chien mouillé dans un si prestigieux théâtre… J’étais entourée de vieilles dames qui allaient vers le théâtre elles aussi – je le voyais par leur habillement. À quelques arrêts de là, l’une d’elles s’est adressée à moi en russe. Je n’ai rien saisi, mais c’était bête. Elle a fait ce que toutes les autres avant elle ont fait après ma phrase «I don’t speak russian», soit répéter la même maudite phrase, comme si j’allais soudainement devenir une experte de sa langue. Comme je ne bougeais pas, une autre dame m’a dit en anglais de me tasser, car elles sortaient au prochain arrêt. Euh, moi aussi je vais au théâtre, mesdames. On va toutes sortir, c’est pas la panique… Malgré leurs soupirs, je suis restée à ma place. Puis je suis sortie en premier. Tant pis pour elles!

Le théâtre était magnifique et la pièce aussi. Même si j’ai eu du mal à comprendre les personnages – je ne suis pas ben ben bonne dans ces choses-là. J’ai acheté le programme pendant le premier des deux entractes et j’ai pu lire l’histoire et comprendre un peu mieux! Mais les danseurs étaient époustouflants. Cette fois, contrairement àl’opéra à Moscou, je n’ai pas dormi!
 

mercredi 19 juillet 2017

Pouchkine a été cave et autre musée

Je n’ai eu qu’une vraie belle journée ensoleillée à St-Pétersbourg, mais ce n’est pas grave, puisqu’il y avait sur ma liste quelques musées, dont le prestigieux Hermitage.

J’en ai aussi découvert trois qui n’étaient pas dans mes plans à l’origine, soit le State Memorial Museum of Leningrad Defense and Blockade, dont je vous ai parlé ici, le musée de la vodka (ce sera pour un prochain blogue) et l’Appartement-musée de Pouchkine.

Avant mon voyage en Russie, le nom de Pouchkine m’était familier, même si je ne saurais vous réciter une de ses œuvres. J’ignorais toutefois son destin tragique. Ce musée est un peu difficile à trouver puisqu’il n’y a aucune indication et qu’il faut passer par cette petite porte pour accéder à la cour et à ses appartements.
Alexandre Pouchkine est donc un poète et romancier du 19e siècle. Il écrivait autant en russe qu’en français.

Né dans une famille de la noblesse, mais avec des origines plutôt diversifiées – son arrière-grand-père était un esclave africain qui a été affranchi et anobli par Pierre le Grand –, il a une enfance malheureuse en raison de sa… laideur. En fait, sa mère le trouve laid et ne veut pas vraiment s’en occuper. C’est pourquoi il se réfugie dans les livres.

Passons maintenant à l’âge adulte. Sa vie est assez mouvementée. Ses poèmes n’ont pas plu à l’empereur Alexandre 1er, qui le fait condamner à l’exil. Il se retrouve en Sibérie, en ce qui est maintenant l’Ukraine puis en Crimée, notamment. Partout, il cumule les conquêtes et est un peu con en se prêtant à un tas de duels, mais toujours en s’en sortant vainqueur.

Il revient à St-Pétersbourg après la mort de son empereur ennemi. Voici son bureau.
Alors qu’il connaît un grand succès, qu’il est marié à une beauté et père de quatre enfants en bas âge, il reçoit une lettre dans laquelle on lui annonce qu’il est cocu. Cette lettre, écrite en français, provient du baron Georges-Charles de Heeckeren d’Anthès, qui s’est épris de la femme de Pouchkine, une dame coquette qui court les bals et qui est «dispendieuse» pour son mari qui peine financièrement. Les rumeurs courent sur la liaison possible entre d’Anthès et Natalia et Pouchkine provoque le baron en duel. Celui-ci est évité, car d’Anthès épouse la sœur de Natalia. Mais le côté séducteur du Français revient rapidement et une guerre de lettres – anonymes à Pouchkine, de menaces de la part de l’écrivain au père adoptif de d’Anthès. Puis la lettre décisive, celle qui parle de l’infidélité de sa femme.

Le duel est donc provoqué pour vrai cette fois. Le duel est assez simple : les deux hommes ont un pistolet et celui qui gagne est celui qui tire en premier. Super intelligent…

En plein hiver, en campagne, les deux hommes se lèvent et d’Anthès est celui qui tire en premier. Il atteint Pouchkine au ventre. Celui-ci est gravement blessé et est ramené à la maison. Il y mourra deux jours plus tard après avoir fait ses adieux à ses enfants.
Voilà pour la petite histoire. Pour ma part, je n’ai pas vraiment été touchée par cette tragédie, simplement parce que je l’ai juste trouvé complètement imbécile. À l’époque, on ne pense pas comme moi toutefois et ils sont des dizaines de milliers à se déplacer pour défiler devant son cercueil.

Aujourd’hui, son nom est partout à St-Pétersbourg, car malgré sa stupidité, il est probablement le plus grand écrivain que le pays ait connu.

Des files, des files et encore des files


Il faut être très, très patient pour visiter le musée Hermitage, l’un des plus connus au monde. Ou… ne pas faire la file et passer en quelques minutes comme je l’ai fait. C’est que la file a l’air de ça :
 
Mais après l’avoir fait pendant une dizaine de minutes et remarqué que la dame devant moi était revenue avec des billets, je lui ai demandé si on devait d’abord acheter le billet avant de se mettre en ligne. Elle me répond que oui. Merde, comme j’étais seule, personne ne pouvait garder ma place. Je suis donc allée à l’intérieur, où il y a des guichets pour les billets. Puis une flèche indiquait où aller avec les billets une fois achetés. En suivant ces indications, j’ai passé outre la longue file et je suis entrée dans le musée en une vingtaine de minutes. Je n’ai toujours pas compris pourquoi les gens attendaient, parce que je n’ai dépassé personne, c’était vraiment la marche à suivre!

À l’intérieur, il y a tellement d’œuvres d’art, un peu comme au Louvre, mais en plus petit, que c’en est presque dérangeant. En fait, autant je trouve ça beau, autant je trouve ça dommage d’en avoir autant. Tout simplement parce qu’on ne les voit plus. Une de ces toiles dans un salon nous mystifierait pendant de longues minutes. Au musée, on passe devant rapidement, las d’en avoir vu 1000 autres.
Je ne voulais pas m’éterniser, alors je me suis rapidement dirigée vers les plus connues. La Madone Litta, de Leonard de Vinci, devant laquelle tout le monde se bouscule pour prendre sa photo en se foutant des autres autour (ça me rend folle dans les musées, je veux tuer tout le monde, surtout ceux avec des iPad, comme je l’ai déjà mentionné dans ma montée de lait parisienne).
 

 Et la statue du Garçon accroupi, de Michel Ange.
 
La seule autre oeuvre qui m'ait marquée est celle-ci, passablement weird, alors qu'une vieille perverse regarde un couple à moitié nu pendant que son chien lui saute dessus...
Comme j’étais tannée de la foule et des gens qui poussent, je suis partie, pour réaliser que je n’en avais pas fini avec les files d’attente! Croyez-le ou non, il n’y avait qu’une sortie avec une minuscule porte pour tout ce monde!
 
La deuxième porte s’est finalement ouverte juste avant que je passe, sous les applaudissements des gens exaspérés, comme moi.

lundi 17 juillet 2017

900 jours à crever de faim

J’ai visité plusieurs endroits ayant un lien avec la Deuxième Guerre mondiale. Je l’ai déjà dit, ce sujet me passionne de plus en plus, en vieillissant. Au point où quand j’aurai le temps, j’aimerais retourner à l’université pour en apprendre plus. Mais d’ici là – parce que ça peut être long! – j’apprends sur le terrain.

À St-Pétersbourg, j’ai appris une histoire que j’ignorais jusque-là. Une amie qui a déjà visité cette ville m’a parlé d’un musée, le State Memorial Museum of Leningrad Defense and Blockade. C’est un musée qui ne se trouvait même pas dans mon guide. On y raconte comment la ville a «survécu» à un siège de près de 900 jours au cours desquels le but de Hitler et de ses troupes était carrément d’anéantir les Soviétiques de Leningrad (ancien nom de St-Pétersbourg) en laissant les habitants crever de faim. Le cauchemar a officiellement commencé le 8 septembre 1941.

Plusieurs ont réussi à s’échapper avant que la ville soit complètement encerclée et on évacuait les enfants par centaine. Au total pendant le siège, il y a eu trois grandes vagues d’évacuation, par la mer. Mais même plusieurs milliers de ces gens ont péri.
Je ne me perdrai pas dans les explications historiques, mais les Allemands ont d’abord coupé la voie ferrée, puis la voie terrestre qui reliaient Leningrad au reste du pays – et du monde. Il ne leur restait qu’une route par la mer, surnommée la «route de la vie», mais qui n’était pas navigable pendant la période de gel et de dégel.

Pas de ravitaillement possible, donc. Le décompte des vivres a rapidement été fait et on a rationné le tout. La nourriture distribuée frôlait le ridicule. Qu’un minime 250 gr de pain (si on peut appeler ça du pain) est offert aux adultes par jour, 150 gr pour les enfants. Ces portions ne feront que diminuer au fil du temps.
Les semences pour le printemps suivant étaient gardées par le «keeper of the seeds». Malheureusement, même quelques-uns d’entre eux n’ont pas survécu à l’hiver.

Les habitants perdent l’électricité, et donc le chauffage, et l’accès à l’eau. Parfois, pour réchauffer la maison, la seule façon était de faire chauffer quelque chose dans une espèce de chaudron. Tout y passait. Livres, meubles, n’importe quoi qui puisse brûler.

On tente de préserver les œuvres d’art, les statues, en les enterrant. Le palais de Catherine, que j’ai visité et dont je vous parlerai plus tard, a été grandement atteint par les bombes. Mais ils ont réussi à sauver pas mal d’objets ainsi.

Pour ce qui est de la bouffe, on tentait tant bien que mal de trouver de quoi manger. De la colle, des ceintures en cuir, les pigeons, des chats… Les victimes se comptaient tout de même par milliers par jour.

Sur la photo ci-bas, on voit la même femme, sur une période d’un an et demi.
Malgré tout, la ville a continué à se battre. Les usines ont été transformées et ont pris un virage pour produire le nécessaire de guerre avec les moyens disponibles. L’armée russe a construit un chemin de fer en 17 jours à un certain moment dans une brèche.

Les écoles et les universités n’ont jamais fermé. On continuait à former des ingénieurs, des médecins, toutes les professions qui seraient utiles en temps de crise.

L’orchestre symphonique avait à un moment perdu 27 de ses artistes. Mais elle a continué ses performances pour divertir et donner un peu de bonheur aux habitants. Un jour, il n’y avait plus d’électricité, alors les répétitions n’étaient plus possibles. Elles ont été déplacées le jour, à la clarté. On poursuivait aussi les compétitions sportives, même si les civils n’avaient plus la force de pratiquer des sports.

Les chiffres varient d’une source à l’autre, mais cet événement aurait provoqué la mort d’environ 1,8 million de Soviétiques, dont un million de civils. À la fin, la population de Leningrad et des environs était passée de 4 millions d’habitants à 800 000.
Le 27 janvier 1944, les habitants ont appris par la radio que le siège était enfin terminé. Mais la ville était détruite. Résilients, les Soviétiques se sont à nouveau unis pour reconstruire leur ville, leur vie. Malgré tout, des milliers d’autres mourront dans des explosions de mines laissées par les Allemands, sur le chemin du retour…

jeudi 13 juillet 2017

P’tites vites de Moscou

J’ai déjà quitté la magnifique ville de Moscou, non sans peine puisque j’ai adoré. Rien de négatif à dire sur elle! C’est beau, c’est propre, les gens sont gentils. Seul petit bémol peut-être : il y a de nombreux fumeurs et ils jettent leurs cigarettes dans la rue. C’est pas très chic. Sinon, je n’ai vu aucun déchet par terre, du moins, dans le coin hyper touristique.

Je n’ai pas visité l’église Saint-Sauveur, mais je l’ai vue de l’extérieur et elle est superbe.
Son histoire est assez intéressante. Jadis, c’était un couvent et quand ils ont voulu construire une église, ils ont chassé les sœurs. Mais il y en avait une qui refusait de partir. Quand on l’a finalement forcée, elle a jeté un sort à l’endroit, disant qu’aucune construction ne durerait plus de cinquante ans…

Jusqu’à maintenant, son sort a fonctionné.

La première église  a été détruite après 48 ans parce qu’on a décidé d’y construire un palais à la place. Il devait mesurer 500 m de haut, mais la construction a été interrompue en raison de la Deuxième Guerre mondiale. Le palais est alors abandonné et il n’y a rien pendant 27 ans. On veut finalement construire la plus grande piscine à ciel ouvert. Environ une trentaine d’années plus tard, le gouvernement décide de rebâtir la cathédrale originale et la construction s’est terminée en 2000.

Celle-ci a donc à peine 17 ans et les Moscovites souhaitent ardemment que le sort ne s’acharne pas à nouveau!

Voici le reste de mes observations/commentaires, en rafale.

Je n’ai pas osé essayer ces chips (je ne mange pas de fruits de mer), mais je pense en rapporter juste pour que mes amies puissent y goûter (allo, Mel!).
Je n’ai jamais vu autant de monde manger des cornets de crème glacée. Il faisait froid en plus! J’ai trouvé la source : des petits kiosques à l’intérieur du magnifique Gum, un centre d’achats à la place Rouge. J’ai fait la file – encore! – et j’en ai mangé un à mon tour. J’ai pris saveur de melon. Je pense que c’était melon miel, c’était difficile à dire. Mais c’était bon! Les cornets étaient déjà tout faits dans le congélateur, alors la caissière était assez rapide. Sauf quand elle a fait un appel pour engueuler quelqu’un et qu’elle a fait signe à la personne devant moi au guichet d’attendre qu’elle ait fini!

Une dame a mis une salopette en jeans à son chien et l’a installé sur elle avec des bretelles, comme dans un porte-bébé. Une fois dans le métro, le chien était littéralement assis sur elle. Me semble que c’est pas une position très naturelle pour un chien…
On dit dans tous les livres que les stations de métro sont magnifiques et qu’elles valent une visite. Il y a même un tour qui existe pour ça. Pas certaine qu’on pourrait faire la même chose à Montréal! Je ne suis pas tombée sur une des grandioses stations qu’on voit dans les guides, mais j’en ai vu avec des imposantes statues, comme celle-ci :
Et une autre, qui avait le mot révolution dans son nom avait des dizaines de ces statues armées :
 
Ces poupées russes américaines m’ont fait rire (et pleurer en voyant qui était la plus grosse… mais c’est un autre sujet).
 Ce jeu d’échecs aussi était vraiment à-propos…
Voici les seuls gratte-ciels de Moscou :
La Russie accueillera la Coupe du monde FIFA l’an prochain et on est en mode construction!
 
Il y a plusieurs belles murales dans la ville.
 

Dans mon passé de journaliste «lifestyle», j’ai fait un reportage sur les restaurants russes de Montréal. Je connais donc un peu la cuisine russe, qui est délicieuse. J’ai décidé d’essayer de manger le plus possible dans des restaurants traditionnels. J’en ai trouvé un, tout près de mon hôtel qui en était un. Décor kitsch, serveuse qui ne parle pas anglais, menu traditionnel. C’était bon! J’ai aussi mangé un bœuf Stroganoff sur la place Rouge, avec en toile de fond, la cathédrale Saint-Basile. C’était un peu plus cher, mais je me suis gâtée pour mon dernier soir à Moscou!
 

 
Lorsqu’on achète les billets pour visiter la cathédrale Saint-Basile, on le fait à une caisse où il n’y a pas de vitre, mais plutôt un miroir. Je n’ai rien entendu de ce que la personne m’a dit de l’autre côté. Je n’ai pas pris de chance, j’ai mis le plus gros de mes billets pour payer, me disant que j’en aurais assez. Mon change et mon billet sont apparus dans la petite boite devant moi.

À l’intérieur, ce sont plein de mini chapelles. Aucune grande, c’est surprenant!

Il y avait aussi des chorales un peu partout avec des chants grégoriens. C’était beau!

 
Pour entrer au Kremlin et même à l’opéra, on n’a pas scanné mon billet. À l’opéra, c’était un billet imprimé et la dame ne l’a que déchiré. Facile à falsifier dans ce cas… Puis au Kremlin, on a déchiré le coin à l’entrée et à la sécurité, le scanneur ne fonctionnait pas! Ah et la porte s'est refermée sur moi, ne me laissant pas le temps de passer. Je suis surprise de ne pas avoir de gros bleus sur les bras!

Voici les indications pour les toilettes. Le M va avec men, mais… si ce n’était pas ça? Après tout, mon russe se limite à dire merci. Heureusement qu’il y avait foule, j’ai pu simplement suivre les dames vers la droite, le signe inconnu étant pour nous.
Le bleu est à l’honneur chez les hommes, je pense que je n’ai vu aucune autre couleur d’habit jusqu’à maintenant.

On a beau afficher du WiFi partout, il est gratuit seulement… pour les téléphones russes. Merci, c’est gentil pour les touristes.

Les boissons diètes sont rares ici. En fait, je n’en ai vu qu’une seule fois depuis le début de mon voyage!

Je ne sais pas si les Russes sont romantiques, mais c’est fou le nombre de personnes que j’ai vues se promener avec des bouquets de fleurs dans les mains!

Malheureusement, je n’ai pas trouvé d’homme russe pour m’en offrir. Quoique je me suis fait chanter la pomme par le guide de mon autobus. Je ne sais pas quel âge il pensait que j’avais, mais en réalité, il avait 14 ans de moins que moi! Il m’a invitée à aller prendre un verre, mais… ça s’est arrêté là!

Charmeur, il a dit que son cœur était brisé quand j’ai dit que je partais le lendemain. C’était ben cute.