On a failli ne jamais aller à Paris. Premièrement parce que
n’étant pas trop consciente de la date puisqu’on est en vacances, on a réalisé
la veille (!) qu’on n’avait absolument rien réservé. Croyez-moi, ce n’est pas
du tout mon genre, étant un peu «control freak» de la planification de voyage.
Ce sont donc trois bonnes et interminables heures de
recherches en toute fin de soirée qui ont mené à l’achat d’un billet d’avion
pour l’aller et un billet d’autobus pour le retour. Pourquoi deux moyens de transport
différents? Non, ce n’est pas pour l’expérience, mais bien parce que c’est la
seule foutue option qui restait!!! C’est aussi en cherchant un billet de train
qu’on a réalisé que ça coûtait ridiculement plus cher si on n’avait pas d’adresse
en Europe. C’est chien! L’autobus à l’aller nous amenait à Paris en fin de
soirée le vendredi et louer une voiture est impensable. J’aime bien conduire et
relever des défis, mais conduire en France avec une voiture qui a le volant à
droite… pas sûre! Bref, on a acheté nos billets vers 22h et le départ était à…
6h. Selon Google Maps, on en avait pour 2h de transport en commun pour se
rendre à l’aéroport Lunton, dont je n’avais jamais entendu parler avant.
On a donc décidé de ne pas dormir. De toute façon, on n’aurait
pas eu beaucoup de temps, puisque nos valises n’étaient évidemment pas
commencées.
On est donc parties au beau milieu de la nuit pour traverser
notre quartier complètement désert et silencieux (ça, c’était avant qu’on
commence à y rouler nos valises…) pour aller prendre l’autobus. On avait un
transfert à la gare d’autobus, mais à un moment, on a commencé à faire les
calculs et se dire qu’on risquait fort bien d’arriver en retard. Meilleure
option : prendre un taxi. Pas facile quand on est dans un quartier où il
ne se passe plus rien après 1h du matin! C’est à ce moment qu’on a décidé de
retourner voir le monsieur – un peu bizarre – qui nous avait dit où était notre
arrêt de bus et qui nous avait mentionné qu’on pouvait prendre un taxi et qu’il
nous ferait un prix spécial. C’était une petite compagnie de taxis dont j’oublie
le nom, mais qui n’est pas vraiment officielle. À Londres, les taxis ont tous l’air
de ça :
Mais pas le nôtre. En fait, il n’était pas lettré, n’avait
pas de «meter», rien. Les prix étaient décidés à l’avance dans leur petit
bureau ouvert 24h sur 24 au coin de la rue. En fait, ç’aurait été le meilleur
moyen pour nous kidnapper, nous assassiner ou autre, car personne ne l’aurait
jamais su. Super rassurant, non? C’est ce à quoi je pensais tout le long.
Surtout qu’il a pris des petits chemins qu’on ne connaissait pas, car on lui
avait dit qu’on était pressés. Disons qu’après mes expériences de paranoïa
extrême au Brésil (comme dans La fois où on n’a failli ne jamais se rendre à Salvador), j’étais pas mal craintive.
Mais tout s’est finalement bien passé et on est arrivées
juste à temps pour prendre l’autobus. Une maudite chance, car on n’avait pas
réalisé que c’en était un de style voyageur et que d’attendre le suivant nous
aurait fait rater notre vol. Tout allait bien et c’était le bus le plus
confortable dans lequel je n’avais jamais mis mes fesses! Une heure de route à
dormir comme un bébé.
Arrivées à l’aéroport, je réalise que j’ai oublié les
feuilles de confirmation. Il les fallait absolument, alors on a fait un détour
par le comptoir EasyJet et là, on a commencé à stresser un peu, surtout quand
elle nous a remis les cartes d’embarquement sur lesquelles était écrit que les
portes fermaient à 5h20. Il était 5h05 et on n’avait pas encore passé la
sécurité. Il devait y avoir au moins 300 personnes en file. Impossible qu’on le
fasse à temps. Les employés nous ont rassurées et nous ont dit qu’à cette
heure, ils ne respectaient pas les heures indiquées sur les cartes et qu’on
avait jusqu’à 6h. Ouf!
Je ne sais pas comment, mais on l’a fait. Même si la
préposée à la porte d’embarquement m’a obligée à mettre ma sacoche dans ma
valise – ce qui était physiquement impossible. Je l’ai déjouée en passant
devant elle la valise ouverte sans qu’elle la voie, pour ensuite ressortir la
sacoche et fermer la valise dès qu’elle ne me voyait plus. J’ai juste eu l’air
un peu idiote pendant de longues minutes à essayer de gérer tout ça. C’était
comme essayer de faire entrer un piano dans une Mini Cooper.
C’est donc avec environ deux heures de sommeil qu’on est
arrivées à Paris! Je vous raconterai plein d’autres anecdotes de notre séjour
en sol français, mais d’abord, quelques détails sur notre (long) retour en
autobus.
Longue, longue route
Si on a été choyées à l’aller avec un bus voyageur ultra
confortable et un mini vol d’avion, c’était tout le contraire du retour.
D’abord, comme c’est le cas depuis le début de notre voyage,
même si on essaie de planifier notre horaire comme il le faut, on s’est
ramassées à courir à la dernière minute pour ne pas rater le départ. Et comme
on était pressées, c’est ce moment que le métro de Paris a décidé de choisir
pour… enfermer Jenny entre deux portes à l’entrée. C’est qu’à Paris, on glisse
notre billet, il est accepté, on le reprend et on passe le tourniquet, pour
ensuite se retrouver devant deux portes qu’on doit pousser pour traverser. Jenny
a tout fait ça, sauf qu’une fois à l’étape de la porte, qui se trouve environ
un pied et demi plus loin que le tourniquet, tout a bloqué. Elle était prise
dans ce minuscule espace avec sa valise! Pas capable de ressortir et surtout
pas capable de pousser la porte. Une chance qu’elle est mince. Après plusieurs
tentatives, elle a réussi à se faufiler dans l’espace super étroit, le genre d’espace
qui sert à bloquer le passage et que personne ne doit être capable de franchir.
Elle se sentait comme quand on essaie d’enlever une bague beaucoup trop petite,
mais elle, c’était son corps au grand complet qui risquait de rester pris dans
une fâcheuse position! Et la valise? On a essayé en vain de la passer
par-dessus, mais on a dû attendre qu’une autre usagère du métro ait pitié de
nous et qu’elle la passe en même temps qu’elle franchissait – sans problème –
la maudite porte.
Passagers désagréables
Vous le savez peut-être, je ne suis pas super patiente. Mes
voisins dans l’autobus l’ont appris à leurs dépens. Au petit gars qui donnait
des coups dans mon banc, j’ai lancé un beau «Bon, je pense que ça suffit
maintenant», alors que l’autobus n’avait même pas quitté le garage. Ç’a marché,
il a arrêté.
Au couple devant nous qui n’arrêtait pas de s’embrasser en
faisant autant de bruit et de «smack» que les onomatopées que l’on retrouve
dans les bandes dessinées Archie, j’ai lâché un grand soupir, dit à voix haute
que c’était dégueulasse à entendre et donné un coup dans le banc du gars. Non
mais, c’est un trajet de nuit, le silence est apprécié. Embrassez-vous, mais de
grâce, pas besoin que l’autobus au grand complet entende vos bruits de bouche.
C’était ZÉRO confortable. Huit longues heures à essayer de
dormir tout croche, à se faire réveiller pour passer les douanes (où le
douanier m’a posé un milliard de questions, de «Avec quel argent avez-vous payé
votre voyage» à «que vas-tu faire précisément demain toute la journée?», en
regardant chacune des étampes de mon passeport plus d’une fois) et une autre
fois, par le chauffeur qui crie quelque chose d’inaudible au micro, qui
semblait vouloir dire qu’on devait descendre de l’autobus.
Comme on n’avait absolument rien compris et qu’on était dans
un genre de garage, je suis sortie pour lui demander si on devait quitter, si
on revenait, bref, ce qu’on faisait. Il a alors perdu patience et m’a répondu
comme si j’étais une conne (dans une langue latine incompréhensible) qu’il n’avait
aucune idée, mais qu’on devait sortir et suivre «les marches rouges».
On sort dans le garage, confuses, avec juste nos sacs à main
et on monte les escaliers, qui n’étaient même pas rouges, pour nous retrouver
quelques étages plus haut. On ne comprenait toujours pas où aller et on avait
peur que le bus reparte sans nous quand au bout de quelques minutes, j’ai
compris. On venait de passer devant des restaurants et des gens étaient couchés
un peu partout sur des divans. Pourquoi? Simplement parce qu’on était sur un
traversier!!!
Non mais il aurait pu nous le dire l’imbécile de chauffeur
au lieu de faire comme s’il ne savait pas ce qui se passait! On n’avait jamais
réalisé qu’on était rendus là, car on dormait. Et une fois tout en haut du
bateau, on était si haut qu’on ne voyait pas vraiment qu’on était entourées d’eau.
Ajoutez à ça la fatigue, on était vraiment perdues!
On est finalement rentrées à Londres avec 1h30 de retard et
un sale torticolis chacune.
Alors même si c’est vraiment moins cher, je vous déconseille
fortement l’autobus pour le trajet Paris-Londres!
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