mercredi 20 janvier 2021

De l'art et des... pompes à essence

J’adore les murales. Je trouve que c’est une des meilleures façons d’embellir une ville, tout en encourageant les artistes. J’ai donc été super contente de découvrir que Calgary avait elle aussi des artères avec des dizaines d’œuvres.

Voici mes préférées :

 

 

Il y a aussi d’autres œuvres un peu partout dans la ville, comme celles-ci :

 

  

Une autre grande œuvre d’art de la ville est le pont de la Paix, pour piétons et cyclistes au-dessus de la rivière Bow. Sa construction a été approuvée en 2008. Les ponts sont si importants dans l’histoire de la ville qu’il y en a une cinquantaine, pour piétons et véhicules.

La conception et la construction n’ont pas été de tout repos puisque l’emplacement représentait de nombreux défis : pour éviter d’avoir un impact nocif sur l’habitat des poissons, les fondations permanentes sont interdites dans la rivière; l’héliport adjacent limitait la hauteur à six mètres; et le pont devait être assez haut pour résister aux inondations qui surviennent une fois tous les 100 ans. Il devait aussi être accessible à toutes les personnes, peu importe leur mobilité et avoir une espérance de vie d’au moins 75 ans. Ce n’était pas une mince tâche.

Sa structure hélicoïdale (en forme de spirale) repose sur des fondations de chaque côté de la rivière. 

Les vitres dans les ouvertures supérieures sont là pour protéger les usagers et on voulait qu’elles donnent une impression de sécurité et de confort. Bon, je ne pourrais pas dire que je me sentais particulièrement « confortable », ça reste toujours bien un pont!

La construction a duré deux ans. L’acier a été envoyé d’Espagne en sections de 15 mètres et a été soudé sur place. Plus la construction avançait, plus le pont était poussé sur un pont temporaire avec des béliers hydrauliques. Une fois complété, il a été monté sur ses fondations en ciment.

On y trouve au milieu la voie cyclable et de chaque côté, celles pour les piétons. On estime à 6000 le nombre de personnes qui le traversent chaque jour.

Le pont en bref :

-        Inauguré le 24 mars 2012

-        Mesure 126 m de long, fait 8 m de largeur et 5,85 m de hauteur

-        La forme des spirales transfère le poids sur les culées pour assurer un support au-dessus de la rivière

-        Quatre différents éclairages permettent son utilisation en soirée

-        Il pèse 7,5 tonnes

-       Sa construction a coûté près de 20 millions $, plus 6,5 millions $ en frais d’assurances et d’administration

Je l’ai traversé et suis revenue sur mes pas, mais de l’autre côté, il y avait une drôle de manifestation. Je n’ai pas trop compris les revendications, mais les manifestants avaient des masques blancs et tenaient des iPad où on pouvait voir des vidéos. Ils me faisaient un peu peur, je suis restée loin!

Dans un tout autre ordre d’idées, j’ai aussi visité un petit musée de… pompes à essence!

Alors voici ce que j’y ai appris.

La première pompe à essence extérieure a été inventée par Sylvanus Bowser. Nommée « Bowser Self-Measuring Gasoline Storage Pump », elle a vu le jour en 1905. Il s’agissait d’un réservoir carré en métal dans un meuble en bois avec un boyau flexible et une pompe à succion manuelle.

Les automobilistes ne pouvaient pas voir l’essence qu’ils achetaient, alors on a surnommé ces pompes « pré-visibles ». La même année, un visionnaire a ouvert la première station où on pouvait avoir le plein en mode « drive-in », à St. Louis, aux États-Unis.

Les automobilistes râlaient contre la pompe « pré-visible » puisqu’ils ne voyaient pas l’essence. C’est seulement 10 ans plus tard que le problème a été réglé avec les « pompes visibles ». L’essence était entreposée dans un réservoir sous le sol et elle était pompée dans un réservoir en vitre, alors les clients pouvaient voir ce pour quoi ils payaient. Ils ne pouvaient donc plus accuser les propriétaires des stations-service de les arnaquer!

Dans les années 1910, on a voulu attirer les clients avec des belles pompes. Et la compétition était féroce! Elles devenaient des œuvres d’art et étaient changées chaque année.

Une fois dans les années 1930, presque toutes les pompes avaient un cadran à l’avant. Elles étaient plus rapides, plus sécuritaires et plus précises. Une cloche sonnait également pour chaque gallon vendu.

La pompe « ordinateur » est arrivée en 1934, révolutionnant le petit monde des stations-service. Le nombre de gallons était affiché, de même que le montant à payer. Malheureusement, cette innovation est survenue pendant la grande crise économique et donc, plusieurs compagnies n’ont pas pu survivre assez longtemps pour s’en procurer.

Disons qu’on est loin aujourd’hui des pompes de collection de l’époque!

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