dimanche 31 janvier 2021

Château, sculpture dans un égout, UFO... Voici Bratislava!

Je ne peux pas croire que ça fasse déjà 10 ans que je suis allée en Europe de l’Est. Dix ans! Comme je n’avais pas encore commencé mon blogue, je ne vous en ai que très peu parlé. J’ai retrouvé le cahier dans lequel j’écrivais chaque soir ce qu’on avait fait et en le relisant, j’ai eu envie de vous parler de la Slovaquie, petit pays que j’ai adoré!

Bien évidemment, comme à l’époque Jaroslav Halak venait d’être échangé aux Blues (tout le monde se souvient du fameux Price ou Halak, n’est-ce pas?), j’ai pensé à lui presque tout le long de mon passage à Bratislava! J’aurais aimé m’acheter un chandail de l’équipe nationale à son nom, mais je n’en ai malheureusement pas trouvé. Mais bon, 10 ans plus tard, il serait sûrement avec le reste de ma collection, soit dans un grenier quelque part…

En se rendant à Bratislava, en provenance de Budapest, en Hongrie, on a croisé des indications pour une ville qui s’appelle… Tata. J’ai trouvé ça drôle.

J’avais vu une structure sur les photos en faisant mes recherches sur cette ville et j’ai été très surprise de constater à mon arrivée que c’était en fait… un pont! En plus, il y avait un restaurant au sommet. Un restaurant, sur un pont! C’est comme un deux pour un parfait pour moi! C’était donc non négociable qu’on aille souper là en fin de soirée.

 

Mais d’abord, la visite de la ville.

On s’est rendus au château et j’ai été un peu déçue de ne pas pouvoir le visiter, il était vide à l’intérieur! Du moins, dans la grande cour prenait beaucoup de place.

 

De là, on avait une belle vue de la ville, mais il ventait, mouillassait et faisait froid. C’était très gris et brumeux, rien pour avoir de belles photos!

Il y avait quelques sculptures originales dans la ville. Comme celle-ci, un ouvrier qui sort d’une bouche d’égout.

Elle se nomme Čumil, ce qui veut dire « voyeur » en slovaque. Elle porte aussi le nom de Man at work. Il y a quelques légendes pour sa signification, l’une d’elle étant un travailleur communiste qui ne se soucie pas vraiment du travail qu’il a à faire et l’autre, plus comique, qu’il est là pour regarder sous les jupes des femmes!

Bien qu’elle soit super belle et très photographiée, elle est aussi un peu dangereuse, surtout à la noirceur! Bon nombre de passant s'enfargent dessus ou des motos lui roulent sur les doigts.

Il y a aussi le paparazzi, caché derrière le coin d’un immeuble avec sa caméra.

Il semblerait toutefois que lorsque le restaurant contre lequel la statue était placée a fermé, le propriétaire a emmené l’œuvre avec lui. Elle serait maintenant dans le restaurant du pont depuis.

Il y en avait plusieurs autres, mais dans le temps, je ne le savais pas. Ce sera pour une prochaine fois!

Pendant la visite guidée en petit bus – privée puisque nous étions les seuls à bord! – on a appris que les socialistes avaient détruit une synagogue juive pour construire le fameux pont. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, ce sont 70 000 juifs de l’endroit qui ont été tués. Il ne reste qu’une gravure de ce qu’était la synagogue.

On est passés devant une salle où Mozart a donné son seul et unique concert à Bratislava et il n’avait que… six ans!

Anciennement, la ville était fortifiée. Lors de mon passage, il ne restait qu’un petit morceau de mur. Par terre, il y avait des petites couronnes dorées qui marquent le chemin que les rois empruntaient après leur couronnement.




 

En finissant notre tour en autobus, on a entendu de la musique provenant d’une église. On y est entrés et on est arrivés juste à temps pour la communion. On a dû imiter nos voisins parce que ça ne se passe pas tout à fait comme chez nous! Le prêtre nous met l’hostie directement dans la bouche! (On vivait dangereusement avant la Covid…)

Il est facile de reconnaitre les édifices bâtis par les socialistes. Si le pont est beau, ce n’est pas le cas de cette pyramide inversée…

Comme prévu, on a fini la soirée en soupant au restaurant juché à 85 m au-dessus du pont. C’était super chic et on avait une belle vue sur le château illuminé, malgré le brouillard.

J’ai mangé un excellent steak et mes parents ont mangé un ragoût de… kangourou. J’ai refusé d’essayer, par respect pour la famille de Skippy. Comme dessert, j’ai mangé le meilleur gâteau au fromage de ma vie! En fait, il était mieux d’être bon, à 13 euros!

Puis après le repas, on a pu monter sur le toit du resto, nommé UFO, pour une vue panoramique.

Le lendemain, avant de partir pour la République tchèque, on a fait le détour pour que je puisse voir un hôtel très spécial.

Non seulement de l’extérieur :

Mais aussi dans ses services, alors qu’on offre aux clients des suppléments nutritifs personnalisés selon leur état de santé!


vendredi 22 janvier 2021

La merveille canadienne qui n’a jamais vraiment vu le jour

Vous devez sûrement commencer à savoir que je suis une passionnée d’aviation. La visite du Hangar Flight Museum allait donc de soi à Calgary. Ce musée n’est pas très grand, mais il m’a permis d’en apprendre plus sur l’Avro, cet avion révolutionnaire fabriqué au Canada qui n’aura finalement jamais eu la vie qui lui était destinée.

Mon père m’en avait déjà parlé, alors quand mon guide a mentionné le nom de l’avion et a commencé à raconter son histoire, j’étais vraiment très intéressée. À mon tour donc de vous la raconter.

Le CF-105, mieux connu sous le nom d’Avro Arrow, était un avion supersonique très en avance sur son temps. Il a été développé entre 1954 et 1959 pour l’Aviation royale canadienne. On prédisait qu’il serait l’avion de chasse le plus rapide et le plus moderne de son temps.

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, la compagnie Avro et une des firmes de manufacture aéronautique se sont mis sur le projet Avro Arrow. La compagnie a donc produit le bombardier iconique Avro Lancaster. Puis après la guerre, Avro a construit un aéronef civil et a remporté le contrat pour bâtir l’Avro Arrow.

Entre 1957 et 1959, ils ont construit six prototypes et Avro devait en fabriquer 200 autres pour l’Aviation royale canadienne. Les avions avaient un moteur spécifiquement conçu pour eux.

Jamais dans l’histoire de l’aviation un avion a été dessiné et construit en si peu de temps. Tout était fait en 28 mois. Il est sorti de l’usine le 4 octobre 1957. Pour la petite histoire, c’est la même journée que le lancement du satellite Spoutnik par l’U.R.S.S. Il a donc un peu passé dans le beurre. À son premier vol, le 25 mars 1958, il a atteint une altitude de 11 000 pieds et une vitesse de 463 km/h.

Le 11 novembre de la même année, l’Arrow a volé à une altitude de 50 000 pieds et une vitesse de… 2346 km/h! C’est 1,9x la vitesse du son! Le pilote était un immigrant polonais, Janusz Zurakowski, qui avait déjà été le premier pilote aux commandes d’un aéronef canadien volant plus vite que la vitesse du son, à son arrivée au pays en 1952.

Malheureusement, la belle et prometteuse histoire de cet avion révolutionnaire n’a pas duré. Le 20 février 1959, la Chambre des communes a voté pour l’annulation des projets Avro Arrow et des moteurs Iroquois qui y étaient associés. Ainsi, les 14 000 employés d’Avro ont été mis à pied. Plusieurs ont été repêchés par la NASA pour travailler sur le programme spatial Apollo et sur des satellites, mais pour ce qui est du Arrow, on a donné l’ordre de détruire toutes ses traces. On a surnommé cette journée dans le monde de l'aviation canadienne le «Black Friday» - rien à voir avec les journées folles dans les boutiques au mois de novembre... 

Pourquoi un tel revirement de situation? La véritable raison n’a jamais été confirmée. Selon plusieurs historiens, c’est dû à une combinaison de facteurs. Parmi eux, il y a la politique, le besoin qu’avait le Canada d’augmenter sa défense avec l’usage de missiles (en partenariat avec les États-Unis en pleine Guerre Froide avec l'U.R.S.S.) et non d'avions d'interception et les dépenses du projet en tant que tel. On estime que chaque avion aurait coûté 12,5 millions $. Pour l’époque, c’est quand même beaucoup.

Bien évidemment, cette annonce a créé une onde de choc à travers la nation. Plusieurs savaient que cette invention aurait pu devenir un joyau, un emblème du pays. L’homme à la tête d’Avro, Crawford Gordon (la résidente de Verdun en moi trouve ça bien drôle parce que ce sont deux noms de rues très près l’une de l’autre dans mon quartier!) est entré en trombe dans le bureau du premier ministre du Canada, John Diefenbaker, dans l’espoir de sauver ce projet ambitieux. Les syndicats s’en sont mêlés. D’ailleurs, Dennis McDermott, du syndicat des travailleurs de l’automobile, avait prévu la suite des choses : « Nous allons perdre la crème de nos techniciens en aéronautique talentueux aux mains des États-Unis. L’histoire prouvera que ce sera une des erreurs les plus colossales faites par un premier ministre dans l’histoire du Canada. »

Leurs efforts ont été vains, la décision avait déjà été votée.

De nombreuses controverses ont émergé de cette annulation et son histoire. L’aventure de l’Avro aura donc été de très courte durée, mais elle aura eu le temps d’en faire une icône de l’aviation canadienne.

Il existe aujourd’hui une réplique au musée de Toronto et je compte bien aller la voir un de ces jours!

mercredi 20 janvier 2021

De l'art et des... pompes à essence

J’adore les murales. Je trouve que c’est une des meilleures façons d’embellir une ville, tout en encourageant les artistes. J’ai donc été super contente de découvrir que Calgary avait elle aussi des artères avec des dizaines d’œuvres.

Voici mes préférées :

 

 

Il y a aussi d’autres œuvres un peu partout dans la ville, comme celles-ci :

 

  

Une autre grande œuvre d’art de la ville est le pont de la Paix, pour piétons et cyclistes au-dessus de la rivière Bow. Sa construction a été approuvée en 2008. Les ponts sont si importants dans l’histoire de la ville qu’il y en a une cinquantaine, pour piétons et véhicules.

La conception et la construction n’ont pas été de tout repos puisque l’emplacement représentait de nombreux défis : pour éviter d’avoir un impact nocif sur l’habitat des poissons, les fondations permanentes sont interdites dans la rivière; l’héliport adjacent limitait la hauteur à six mètres; et le pont devait être assez haut pour résister aux inondations qui surviennent une fois tous les 100 ans. Il devait aussi être accessible à toutes les personnes, peu importe leur mobilité et avoir une espérance de vie d’au moins 75 ans. Ce n’était pas une mince tâche.

Sa structure hélicoïdale (en forme de spirale) repose sur des fondations de chaque côté de la rivière. 

Les vitres dans les ouvertures supérieures sont là pour protéger les usagers et on voulait qu’elles donnent une impression de sécurité et de confort. Bon, je ne pourrais pas dire que je me sentais particulièrement « confortable », ça reste toujours bien un pont!

La construction a duré deux ans. L’acier a été envoyé d’Espagne en sections de 15 mètres et a été soudé sur place. Plus la construction avançait, plus le pont était poussé sur un pont temporaire avec des béliers hydrauliques. Une fois complété, il a été monté sur ses fondations en ciment.

On y trouve au milieu la voie cyclable et de chaque côté, celles pour les piétons. On estime à 6000 le nombre de personnes qui le traversent chaque jour.

Le pont en bref :

-        Inauguré le 24 mars 2012

-        Mesure 126 m de long, fait 8 m de largeur et 5,85 m de hauteur

-        La forme des spirales transfère le poids sur les culées pour assurer un support au-dessus de la rivière

-        Quatre différents éclairages permettent son utilisation en soirée

-        Il pèse 7,5 tonnes

-       Sa construction a coûté près de 20 millions $, plus 6,5 millions $ en frais d’assurances et d’administration

Je l’ai traversé et suis revenue sur mes pas, mais de l’autre côté, il y avait une drôle de manifestation. Je n’ai pas trop compris les revendications, mais les manifestants avaient des masques blancs et tenaient des iPad où on pouvait voir des vidéos. Ils me faisaient un peu peur, je suis restée loin!

Dans un tout autre ordre d’idées, j’ai aussi visité un petit musée de… pompes à essence!

Alors voici ce que j’y ai appris.

La première pompe à essence extérieure a été inventée par Sylvanus Bowser. Nommée « Bowser Self-Measuring Gasoline Storage Pump », elle a vu le jour en 1905. Il s’agissait d’un réservoir carré en métal dans un meuble en bois avec un boyau flexible et une pompe à succion manuelle.

Les automobilistes ne pouvaient pas voir l’essence qu’ils achetaient, alors on a surnommé ces pompes « pré-visibles ». La même année, un visionnaire a ouvert la première station où on pouvait avoir le plein en mode « drive-in », à St. Louis, aux États-Unis.

Les automobilistes râlaient contre la pompe « pré-visible » puisqu’ils ne voyaient pas l’essence. C’est seulement 10 ans plus tard que le problème a été réglé avec les « pompes visibles ». L’essence était entreposée dans un réservoir sous le sol et elle était pompée dans un réservoir en vitre, alors les clients pouvaient voir ce pour quoi ils payaient. Ils ne pouvaient donc plus accuser les propriétaires des stations-service de les arnaquer!

Dans les années 1910, on a voulu attirer les clients avec des belles pompes. Et la compétition était féroce! Elles devenaient des œuvres d’art et étaient changées chaque année.

Une fois dans les années 1930, presque toutes les pompes avaient un cadran à l’avant. Elles étaient plus rapides, plus sécuritaires et plus précises. Une cloche sonnait également pour chaque gallon vendu.

La pompe « ordinateur » est arrivée en 1934, révolutionnant le petit monde des stations-service. Le nombre de gallons était affiché, de même que le montant à payer. Malheureusement, cette innovation est survenue pendant la grande crise économique et donc, plusieurs compagnies n’ont pas pu survivre assez longtemps pour s’en procurer.

Disons qu’on est loin aujourd’hui des pompes de collection de l’époque!

dimanche 17 janvier 2021

P’tites vites de l’Alberta

Je vous ai parlé des magnifiques paysages hivernaux de l’Alberta, mais il y a aussi un tas de petites choses que j’ai notées. Alors les voici en rafale!

À Jasper, j’ai fait l’activité de traque des animaux sauvages. Avec un guide, on se promène dans l’espoir de voir des wapitis, des chèvres de montagne, des mouflons, etc.

J’ai bien ri quand un wapiti a pris la peine de traverser la rue au passage pour piétons!

Mon guide aux yeux de lynx a aperçu des mouflons d’Amérique sur un flanc de montagne. On a marché – presque escaladé – la montagne pour nous rapprocher le plus possible. Ils étaient plusieurs et c’était magnifique!

Ce qui est drôle, c’est que le troupeau se tenait tout juste en face de cette pancarte!

Je voulais vraiment voir des chèvres de montagne, mais on n’en a pas croisé. Par contre, quand j’ai fait la route entre Lake Louise et Jasper, à un moment donné, j’ai vu un animal blanc sauter par-dessus la rambarde. Trop rapide pour que je sorte mon appareil photo et aussi pour que je sois certaine de ce que je venais de voir. Je me sentais comme si je venais de voir le monstre du Loch Ness! Il était gros, tout blanc, un pelage laineux et on a eu un « eye contact ». Je n’ai pas de photo, mais je n’oublierai jamais ce moment! Puis, une recherche Google m’a permis de confirmer que j’avais effectivement croisé une chèvre des montagnes des Rocheuses. C’est tellement majestueux comme bête!

Ce n’est donc pas ma photo, mais voici ce que j’ai vu :

Voici le plus beau des véhicules de Postes Canada!

La caserne de pompiers de Jasper est très originale!

Sur la route 93, il y a des affiches nous interdisant d’arrêter pour cause d’avalanche. Pas si rassurant!

Parlant de pancartes, j’ai fait le saut quand j’en ai vu des roses flash de construction.

Elles étaient placées pour nous avertir d’un accident plus loin sur la route. C’était super précis comme informations, pas de surprise donc quand j’ai vu ça :

 

Mention spéciale à ces deux affiches à l’extérieur de restaurants :

 

J’ai aussi bien aimé cette décoration!

J’ai passé une journée complète à me promener dans le petit village de Jasper. J’avais Charlot dans son petit sac à dos pendant tout ce temps et personne ne s’en est rendu compte. Normal, quand il n’est plus impressionné par les paysages – c’est-à-dire pas mal tout le temps! –, il se cache dans le fond!

J’avais une mission très précise à réaliser pendant mon périple : manger un excellent filet mignon AAA. Le bœuf de l’Alberta est tellement bon! Et comme mon père était propriétaire d’un steakhouse quand j’étais petite, j’aime dire que j’ai été élevée au filet mignon! (Désolée pour les végétariens). Donc, à Jasper, je suis allée au Earl’s. J’étais déjà allée à celui de Winnipeg et je me souviens que mon steak avait été excellent. Je vérifie en ligne avant d’y aller pour confirmer qu’il y a bel et bien un filet mignon au menu.

Une fois à table, je ne regarde même pas le menu, je sais ce que je veux!

-        I’ll have a filet mignon please, medium rare.

Mon serveur me regarde comme si je venais de commander un plat venu de mars.

Je répète. Il ne comprend pas. Je lui montre sur mon téléphone le menu de son restaurant, en anglais.

-        Ah, c’est le menu en français! dit-il pour expliquer son incompréhension.

-        Non, c’est en anglais.

Je répète avec un accent plus prononcé à l’anglaise. Toujours le vide dans ses yeux.

Il finit par comprendre que c’est un steak et s’en va commander.

Mon assiette arrive et rapidement, je me dis « ça, c’est un surlonge, ce n’est clairement pas un filet mignon »…

C’était bon, mais vraiment pas à la hauteur de mes attentes. Mais je doutais quand même de mes connaissances bovines!  Ma facture arrive et…

J’avais raison. Et j’étais très déçue…

Et finalement, j’ai trouvé à Calgary le plus beau des chandails de Noël pour mon chien. Voici donc Charlot le foyer!