lundi 1 avril 2019

Les salaires cubains et les écoles plus que vieillottes

J’aurais vraiment dû profiter plus tôt de la visite guidée à pied gratuite, offerte deux fois par jour dans les rues de La Havane. J’ai malheureusement attendu à la dernière journée de mon court séjour à Cuba pour la faire et j’ai dû faire un choix entre La Vielle Havane et les quartiers plus récents, Centro Habana, pour connaître le quotidien des Havanais. Comme on suggère fortement de commencer par l’histoire et La Vieille Havane, c’est ce que j’ai fait. C’était vraiment très intéressant.

Tout comme lors de ma visite du Musée de la Révolution, j’ai trouvé qu’il manquait un peu de contexte. On nous parle beaucoup du socialisme et des héros de la révolution, mais on n’a pas vraiment le pourquoi des événements et aussi des difficultés connues dans les années qui ont suivi. On s’entend que d’un point de vue extérieur, Fidel Castro n’avait pas l’air d’un parfait ange…

Comme j’ai appris pas mal de choses un peu pêle-mêle, je vous les explique de la même façon!

Commençons d’abord par le logement. Comme il n’y a pas beaucoup d’hôtels, il y a plusieurs maisons qui offrent des chambres à louer. C’est notamment dans une de ces mini auberges que j’ai logé. Toutefois, notre guide nous a expliqué que les locaux ne peuvent pas louer ces chambres, qui sont louées à la journée, à la semaine et au mois. Ces logements sont indiqués avec une enseigne bleue, comme celle-ci.
Quant aux locaux, ils ne peuvent louer que les chambres avec des enseignes rouges. Et elles sont louées… à l’heure.

« Les salaires sont tellement bas et les logements chers et rares qu’on habite plusieurs générations dans la même maison. C’est difficile d’avoir de l’intimité dans ces moments-là, alors quand vous verrez les enseignes rouges… vous saurez ce qui se passe là-haut! » a expliqué la guide.

On a visité une école primaire – en donnant quelques CUC à la prof – et c’est beau et choquant – dans le sens de choc – à la fois. Les enfants sont beaux dans leurs uniformes, mais les installations sont précaires. Celle qu’on a visitée est en fait une ancienne banque, transformée en école primaire. Après la révolution, ils ont modifié plusieurs édifices publics pour faire des écoles ou des hôpitaux. On peut d’ailleurs voir l’ancien coffre-fort en plein milieu de l’école.
L’école est gratuite, mais les enfants ont accès à la maternelle seulement si leur mère travaille pour le gouvernement. Quand je suis allée, il n’y avait que la moitié des élèves parce que l’école n’avait pas d’eau depuis deux semaines. Les enfants y allaient donc en alternance.

Dans chaque classe, on était accueillis par les enfants qui scandaient une phrase louangeant leur héros, Jose Marti.                                       
 
Les classes sont petites, évidemment sans air climatisé, et le matériel est plus que vieux. Voyez par vous-même l’espèce de salle de jeux et la bibliothèque.    
 
Leur pyramide alimentaire est aussi très différente du dernier Guide alimentaire canadien!
=
La guide nous a aussi parlé des salaires. C’est tellement peu que c’est difficile pour nous, qui vivons dans un monde capitaliste, de comprendre. Le salaire moyen est de 10 CUC par mois. C’est environ 10 USD. Je répète : par mois. Les profs touchent 25 CUC et les médecins 40 CUC. On s’entend que c’est ridiculement peu.

Les médecins, eux, reçoivent généralement un cadeau par visite, par patient. Que ce soit du savon, de la nourriture, etc. Cela ajoute à leur salaire et fait une grande différence au bout du compte.

Tout le monde espère être médecin. L’université est gratuite, mais l'accès est déterminé par les notes et les tests d'intelligence. Mais une fois le titre obtenu, les diplômés doivent travailler pour le gouvernement pendant deux ans, sinon le diplôme n’est plus valide. Plusieurs profitent d’échanges avec d’autres pays, mais Cuba garde tout de même un gros pourcentage du salaire. Les médecins reviennent souvent avec une voiture, offerte par le gouvernement étranger. C’est un peu comme ça que les voitures arrivent parce que sinon, c’est presque impossible de s’en procurer une. Par exemple, une vieille Lada se vend environ 25 000 CUC! Et rien ne s’achète à crédit. Il faut tout payer d’une traite – même chose pour les maisons. C’est pourquoi c’est plutôt légué de génération en génération.

Les gens qui font le plus d’argent sont généralement les chauffeurs de taxi, les serveurs dans les restos et les guides. Bref, l’industrie du tourisme. Par exemple, grâce au seul pourboire que je lui ai donné après nos trois heures de visite guidée, ma guide a fait l’équivalent du salaire moyen mensuel d’un Cubain…

Il me reste encore un tas de choses à raconter, mais pour ça… faudra attendre à mon prochain billet! Suspens… :)

Aucun commentaire:

Publier un commentaire