mercredi 4 mai 2016

Le côté sombre (sale) de l’Égypte

Quand on pense à l’Égypte, on voit tout de suite les pyramides. C’est la seule des sept merveilles du monde encore debout aujourd’hui (la pyramide de Khéops).

Une merveille, c’est magnifique, magique. Et les pyramides le sont, comme je vous l’ai raconté ici.

Mais cette merveille se situe au beau milieu d’une ville qui a des apparences de… dépotoir.

Je n’ai jamais vu un endroit aussi sale de toute ma vie. Le premier mot qui me vient à l’esprit quand je pense à Giza – ville où sont les pyramides – c’est «poussière». Suivi de près par «déchets».

C’est qu’il y a du sable, de la brique, du ciment et des poussières PARTOUT.

Même sur l’autoroute.
On trouve peut-être qu’à Montréal, ils sortent les camions pour balayer la ville un peu trop souvent, mais croyez-moi, on ne voudrait pas du contraire.

D’après moi, ils n’ont pas balayé les rues depuis la construction des pyramides, il y a près de 5000 ans.

Vous croyez que j’exagère? Comme une image vaut mille mots, en voici une prise tout près d'une entrée sur l'autoroute : 
Les déchets… ils sont partout. C’est traumatisant. J’avais mal à ma planète. Si je trouve qu’il n’y a pas assez de recyclage en Afrique du Sud, il est totalement inexistant dans les rues de Cairo et de Giza.

Certes, il y a quelques poubelles ici et là, mais la plupart sont vides. Et tous les déchets sont par terre. Souvent, les enfants jouent avec.
 
On pourrait croire qu’ils nettoient au moins les endroits touristiques, mais non. Voici ce qui m’attendait à l’entrée des pyramides, là où on y accède en chameau :
Il y a un canal qui passe dans Giza et il est tellement pollué que j’ai vu un endroit où il y a une digue et on n’y voit même plus l’eau. Qu’une mer de déchets. C’est franchement dégoûtant et surtout décourageant.

Au centre-ville de Cairo, par contre, c’est plus propre. Je n’ai pas vu de tas de déchets. Mais dès qu’on s’en éloigne, c’est le dépotoir à ciel ouvert.

Je ressentais un mal indescriptible en voyant ça. Un genre de frustration pour l’environnement, mais aussi un sentiment d’impuissance. C’est tellement grave que je ne vois pas comment ils pourraient tout nettoyer.

Une autre chose qui frappe, ce sont les édifices. Tous les bâtiments sont pareils, en brique rouge ou beige. C’est beige longtemps comme paysage, mettons. Le sable, la pollution, la chaleur, font aussi en sorte qu’il y a un énorme smog au-dessus de la ville.
J’ai remarqué un tas de constructions inachevées. Mais habitées dans les premiers étages. J’ai même demandé à mon guide s’il y avait eu un bombardement ou quelque chose du genre. Il m’a répondu qu’à la suite de la révolution de 2011, alors que le peuple a chassé le président Moubarak, il y a eu une énorme crise économique et que plusieurs constructions avaient juste été arrêtées, par manque de fonds.

Ça donne un paysage assez particulier et triste. Je ne savais jamais si c’était en construction, abandonné ou juste détruit.
 

Il y a aussi des vendeurs de pierres dans la rue, sous les autoroutes, dans des petites rues. Un genre de Réno-Dépôt itinérant, mettons.
 
Comme je le mentionnais plus haut, les autoroutes ne sont pas épargnées par le sable. En fait, autoroute est un grand mot. Le «Ring», qui contourne Cairo, est chaotique. C’est l’anarchie routière comme jamais.

Il n’y a pas de ligne au sol, parce que de toute façon, personne ne les suivrait. Là où il y aurait normalement de l’espace pour trois voitures, par exemple, eh bien ça devient un cinq voies, tout croche. Le klaxon est aussi surutilisé. Je n’ai pas encore trop compris ses utilités, mais je dirais que ça se résume à klaxonner quand : on veut dépasser, on veut inventer une voie, la personne devant nous nous énerve, ou juste, parce que ça nous tente de participer à cette cacophonie.

Sur le bord de la route, également, il n’est pas rare de voir des gens marcher, des kiosques de style «dépanneur», des vendeurs de pneus (!!!)… Mais on doit aussi parfois dépasser des ânes, des 
chameaux et des chevaux et leur cargaison.
 
Le casque à moto semble être une option – rarement utilisée – et les dames vêtues traditionnellement font comme dans le temps de Marguerite Volant, c’est-à-dire qu’elles chevauchent la moto d’un seul côté.
J’ai aussi vu des gens parler au téléphone à moto et aussi… texter en moto. Pas le passager là, le conducteur.

Parlant de passagers, le plus de personnes que j’ai vues sur un scooter, c’est quatre (pas les mêmes que la photo ci-dessous). Dire que je capote quand on est deux sur ma Vespa!
Il y a aussi des policiers armés partout. La première fois qu’on suit ce genre de voiture :
J’avoue qu’on fait le saut.

Et ces policiers avec ces presque AK-47 (c’est le seul nom d’arme que je connaisse!) sont très présents dans la ville. J’en ai même vu un, en version «sniper», sur le toit d’une station-service.

Je sais que c'est fait dans le but de nous faire sentir en sécurité et je l’étais, mais c’est quand même un choc. 

Ils sont sept millions à habiter au Caire. C'est donc bondé de monde, bondé de voitures. Les rues ont l'air de ça en permanence:
 C’est donc tout ça qui se trouve à peine à quelques pas des magnifiques pyramides…

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