mercredi 25 mai 2016

Escale épique à Los Angeles

Lors de mes derniers voyages, j’ai fait exprès pour avoir de longues escales dans des villes intéressantes, ce qui me permettait de les visiter «gratuitement». C’est ce que j’ai fait récemment à Doha, Dubaï et à Istanbul (texte à venir), lors de mon périple en Afrique.

Cette fois, pour notre voyage au Japon, on a volontairement choisi le vol avec une escale d’une dizaine d’heures à Los Angeles à l’aller et une autre à Séoul, en Corée du Sud, au retour.

Chacun de ses arrêts vaut un blogue à lui seul. C’était épique. Particulièrement à L.A… Alors voici donc comment on a passé le temps en Californie.

Ah oui et avant d’aller plus loin, il faut savoir que ces deux escales étaient… de nuit.

Après des vols Montréal-Minneapolis et Minneapolis-Los Angeles (au cours duquel on a crevé de faim avec seulement des arachides pour un vol de cinq heures!), on est arrivées à Los Angeles vers 23h30.

On a eu toute la misère du monde à trouver un taxi. En fait, comme l’aéroport LAX est très loin de l’action, on a opté pour un Uber. Sauf que ce qu’on ne savait pas, c’est qu’il fallait aller l’attendre aux départs, et non aux arrivées. Alors le premier chauffeur, impatient comme un enfant de deux ans qui a faim, ne nous a pas contactées – il a refusé mon appel! – et a annulé la course après nous avoir fait attendre près de 15 minutes. On ne comprenait pas parce qu’on suivait le petit point et il semblait devant nous, mais… c’était l’étage d’au-dessus. Et comme c’est encore lui qui a été assigné à notre course quand on a refait la demande, il nous a annulé à nouveau. Fail. En fait, fail qui a coûté 6$ de frais.

Notre deuxième a fait la même chose et a essayé de nous téléphoner, mais ça ne marchait pas. C’est là que j’ai eu un flash. Mon compte Uber était encore lié à mon cellulaire africain. Oups. Le temps de changer mon numéro de téléphone, il était trop tard. Je n’arrivais pas non plus à l’appeler. Mais celui-ci a été plus brillant que le premier et est descendu aux arrivées où il nous a enfin trouvées.

Temps perdu : plus d’une heure.

On voulait aller près de Hollywood Boulevard. En fait, notre première idée était d’aller au bar de Johnny Depp, mais on ne savait pas si on allait avoir le temps d’arriver avant le last call. Parce que ç’a beau être Los Angeles, les bars ferment à 2h et quand je dis «ferment», ça veut dire «tu es mieux d’être sorti à 2h01 sinon tu te fais mettre dehors par un gros portier».

On a donc demandé à notre chauffeur de nous emmener là où il y avait de la vie près du boulevard.

Une demi-heure plus tard, il nous déposait dans le quartier gai. Visiblement, ça nous suit Jenny et moi, après Londres et Paris!

Ah oui et en discutant avec notre chauffeur, on a appris que c’était un ancien joueur des Eskimos d’Edmonton! Il n’en revenait pas qu’on connaisse ça. C’était très drôle.

On est entrées dans le premier bar qui n'était pas trop bondé. Pas le temps de niaiser, on a commandé deux vodka-7up et Gin-tonic doubles et deux shooters de Jack honey (je veux encore vomir). Et pour ceux qui l’ignorent, les shooters aux États-Unis, ils sont à peu près le double des nôtres! Facture : 50 USD!

Ouch. Mais bon, comme on était à 15 minutes du last call, on les a bus vite. Ç’a donc fait effet assez rapidement, mettons!
La barmaid s'est mise à nous jaser et a glissé un «I’m gay, like you girls». Euh ouin, pas tout à fait… Après lui avoir expliqué qu’on était seulement là parce que c’était le premier bar qu’on avait croisé et qu’on reprenait l’avion quelques heures plus tard, elle nous a raconté qu’elle avait une amie au Québec. Elle nous a dit quelque chose du style «Vous connaissez peut-être sa tante, c’est Céline Dion».

Ça me dit vaguement quelque chose.

Deux heures arrivèrent très rapidement. Après avoir jasé avec le super cute doorman, ce qui nous a permis de finir nos verres illégalement après la fermeture, on a rappelé notre chauffeur-joueur de football, qui nous avait donné son numéro.

On lui a demandé de nous déposer sur Hollywood Boulevard. Puis, il nous a demandé si on voulait le rappeler quand on aurait fini. On a trouvé ça gentil, alors on a accepté et on est allées se promener sur le trottoir étonnamment désert de cette artère si populaire.
C’était ma troisième fois à Los Angeles et la deuxième de Jenny, alors ce n’était pas la folie pour tout voir. On espérait apercevoir les lettres illuminées dans la montagne, mais comme on le craignait, elles ne sont visibles que de jour.
Après avoir niaisé pendant une heure en se pitchant par terre pour se photographier avec les étoiles de Britney Spears et de Jackie Chan, on s’est toutes les deux mises à avoir l’envie de pipi du siècle. Oui, une urgence «trouvons une toilette au PC». Évidemment, à 3h du matin, à cet endroit, il n’y a rien d’ouvert.

C’est à ce moment que j'ai remarqué de l’autre côté de la rue une enseigne «Piercing and Tattoos».

- Hey, regarde! C’est ouvert! On pourrait peut-être utiliser leur salle de bains! m’exclamai-je.

Et là, j’ai eu un idée.

- Oh my God, on se fait faire quelque chose, ça va être trop drôle!
- Hein!? Ahhh ben non! Oh ce serait malade quand même.

Trop d’excitation dans nos voix. C’était clair qu’on allait ressortir de là après avoir mutilé une partie de nos corps!

Ça m’a pris un peu de temps à convaincre mon amie, puisqu'elle n’avait jusque-là aucun perçage et encore moins de tatouage, mais elle a finalement décidé de se faire percer le nombril, après qu’on lui eut répété à maintes reprises que c’était probablement le moins douloureux de tous.

Quant à moi, j’en ai seulement ajouté un à mon oreille gauche.

Sauf que… maudit que le tatouage me tentait aussi. Ce serait une façon de marquer mon aventure des trois derniers mois à l’étranger.

Alors comme ça, sur un coup de tête, j’ai décidé de me faire tatouer une étoile derrière l’oreille. Un petit truc simple, discret, vite fait. Et c’est thématique, c’est sur le Hollywood Walk of Fame! L’avenir nous dira si on va regretter notre impulsion californienne.
Mais à date, ça nous donne juste une histoire hot à raconter. D’ailleurs, une fille croisée à Kyoto ne nous croyait absolument pas tellement elle trouvait ça rocambolesque. Faut dire qu’elle était partie deux mois parce qu’elle se trouvait trop plate dans la vie et voulait changer ça, alors on paraissait «wild» à ses côtés!

Puis, quand on a eu presque fini, mon téléphone a sonné. C’était notre chauffeur qui voulait savoir si on avait bientôt terminé. Il était garé devant la boutique et dormait dans sa voiture en nous attendant.

On a fait nos adieux à nos nouveaux amis de l’endroit (oh et j'ai donné le pourboire au tatoueur en monnaie... turque puisque c'est tout ce que j'avais sur moi et que leur guichet ATM ne fonctionnait pas!) et on a retrouvé notre ex-joueur de football. C’est là que j'ai réalisé qu’il n’avait jamais arrêté le compteur… Ce n’est pas ce qu’on avait compris du tout! Le pire, c’est qu’on a failli en appeler un autre parce qu’on se disait qu’il était rendu trop tard.

On ne pouvait pas vraiment dire quoi que ce soit. Enfin, on n’a pas osé. On a juste demandé de retourner à l’aéroport le plus vite possible – tout en arrêtant dans un service au volant pour manger des tacos – et on a croisé les doigts pour que ça ne nous coûte pas une fortune. On s’en est sorties pour un peu plus de 70$ pour cette course. Au total, ça nous faisait quand même 110$ de Uber. Pas super économique.

Mais bon, c’est un peu de notre faute aussi, on aurait dû préciser et vérifier sur l’application qu’il avait bel et bien conclu notre course précédente. Lesson learned comme on dit!

Et on est retournées à l’aéroport, deux perçages et un tatouage en plus et quelques centaines de dollars en moins dans nos poches.


Ça ne faisait que commencer, car il nous restait un interminable vol pour nous rendre à Tokyo…

dimanche 22 mai 2016

Mésaventures hôtelières au Japon

Il n’y a pas que la Japan Rail pass qui nous ait causé des ennuis. On a eu deux mésaventures avec les hôtels. Et plusieurs avec les trains.

C’est qu’à Tokyo, il y a plusieurs hôtels de type «capsule», où tu dors littéralement dans une capsule. Ça l’air cool (dans le sens que tu te dis qu'il faut essayer ça une fois dans sa vie) et un peu morbide à la fois puisque ç’a l’air d’une morgue sur les photos.
Mais on voulait absolument l’essayer. Le problème, c’est que presque toutes les «chambres» disponibles étaient pour hommes seulement. Il n’y avait de la place que le samedi soir dans un hôtel avec des cabines un peu plus spacieuses, où on avait de l’espace pour nos valises, ce qui serait un peu plus pratique. Voici la photo qu’on avait sur Internet pour nous aider à choisir l’hôtel :
On réserve donc pour le samedi soir en se disant qu’on n’a qu’à aller dans un autre hôtel pour le jeudi et le vendredi. On savait que ce serait chiant de tout trimbaler nos valises, mais c’était la seule façon d’expérimenter les cabines.

Notre premier hôtel était dans le quartier Akasaka. Nous n’avions absolument aucune attente, et ne savions pas trop de quoi il s’agirait, car la chambre était une «cabine familiale». On a eu toute une surprise en découvrant qu’on avait quatre petites cabines privées, avec notre salle de bain super moderne. (Je vous reparlerai plus tard des toilettes hyper hi-tech qui demandaient presque un baccalauréat en génie pour les comprendre…)

En plus, le quartier était génial et on était à deux pas de trois ou quatre différentes stations de métro. On était donc pas mal déçues de transférer nos pénates dans le second, qu’on avait volontairement pris dans le quartier Roppongi, reconnu pour le night life. Comme les métros ferment tôt et que les taxis et les Uber coûtent plutôt cher, on a pris ça dans le but de revenir à pied après être sorties le samedi soir.

C’est là que la mésaventure commence.

Selon Google Maps, notre hôtel est malheureusement à une bonne douzaine de minutes de marche du métro. On ne voyage pas léger, alors c’est chiant avec les valises. En plus, la sortie du métro n’avait pas d’ascenseur ni d’escalier roulant. Super cool de monter deux étages avec des valises qui pèsent 50 lb, un sac à dos qui rivaliserait avec la roche que traîne Obélix et une sacoche.

Les rues étaient désertes. On voyait mal où était le fameux nightlife du quartier… Puis, notre cher Google Maps nous indique qu’il faut tourner à droite.

Mais qu’est-ce qui se trouve à notre droite? ÇA. (Pour ceux qui ne verraient pas... ce sont des escaliers à l'infini)
Non mais c’est une blague, Google? No ?&*()# way qu’on monte ça! On poursuit donc notre route, pliées en deux parce que la situation est en train de tourner au ridicule. Il est rendu 22h et on a l’impression de marcher depuis quatre mois sans arrêt. Lorsqu’on trouve enfin l’hôtel, il est clairement dans un no man’s land. J’ai rarement vu autant pas de vie dans un quartier. Ça part mal.
On arrive à la réception, la dame nous donne une feuille avec les règlements écrits en anglais (ils font toujours ça parce que c’est juste beaucoup plus simple!) et on voit «les cabines ne se verrouillent pas, vous devez mettre vos bagages en consigne lorsque vous quittez». Euh, pardon?

Jenny et moi nous regardons, perplexes. Puis on regarde autour et même si l’hôtel a l’air très bien, les gens autour ne nous inspirent pas confiance. Et s’ils entraient dans notre cabine pendant notre sommeil? La préposée à la réception a trouvé le seul argument suivant pour nous convaincre que c’était sécuritaire : «si quelqu’un essaie d’ouvrir votre rideau, ça va faire du bruit».

Ok. Non.

On ne veut pas dormir là. Même si c’est un étage juste de filles. Même si on n’a pas accès sans notre carte. Même si on peut mettre nos bagages en consignes. On n’aimait pas la vibe. Ni l’une ni l’autre. On n’a même pas eu besoin de se parler, j’avais déjà sorti mon cellulaire pour trouver un autre hôtel.
Pour faire une histoire courte, on a cherché pendant plus d’une heure trente avant d’en trouver un, on a perdu notre soirée à faire des recherches dans un hall d’entrée avec un monsieur douteux qui nous a observées tout le long et on a fini dans une minuscule chambre, belle mais fumeur, à dix minutes de marche… de notre premier hôtel. C’est même à côté de ce dernier qu’on est allées souper, vraiment overdressed parce qu’on tenait à mettre nos robes, dans un petit resto de quartier où personne ne parlait anglais, à 1h du matin.

Ah et on n’a jamais été capables de rejoindre hotels.com ou expedia pour annuler la réservation. Disons que c’est une nuit qui nous aura coûté cher.

Arrivées à Kyoto, c’était le même genre d’hôtel, mais on s’y sentait beaucoup plus en confiance pour laisser nos valises à côté de notre cabine pendant notre absence.
Mais une fois à Hiroshima… Eh boy. On avait loué pour une seule nuit, par erreur, mais finalement on a presque été bénies de se tromper comme ça.

Lorsqu’on est arrivées – après avoir fait un méga détour parce qu’il n’était pas au bon endroit sur notre GPS – on a découvert avec stupeur que notre chambre n’avait pas de… lit.

Tsé, l’essentiel quand tu vas à l’hôtel? Il n’y avait que ça :
 
C’est comme une chambre Ikea. Fallait monter notre lit. Et par lit, j’entends «petit matelas tellement mince que tu dors par terre et que tu te réveilles avec le mal de dos du siècle». Pire nuit ever.

Le lendemain, on devait y laisser nos bagages en consigne pour la journée. On avait zéro confiance. La dame nous a dit «On ne les surveille pas, vous pouvez les mettre au fond du restaurant là-bas. Vous devez juste vous rappeler de l’endroit où vous les avez laissés».

Oh qu’on n'allait pas faire ça!

On les a donc laissés là quelques minutes, le temps de faire la tournée des hôtels autour pour en trouver un pour la nuit suivante. On a payé un plus cher, mais au moins, on a pu vaquer à nos activités la tête tranquille!

Pour ce qui est des trains, je résumerais en disant qu’on a passé notre voyage à courir dans les gares. Même qu’on a dû faire –  exactement comme dans les films – retarder le départ de notre train Kyoto-Hiroshima pour pouvoir embarquer. Les portes fermaient, la cloche sonnait, Jenny s’est mise à courir dans les escaliers roulants pendant que je restais derrière avec les bagages. Puis elle a crié un gros «nooooonnnn» à un des préposés, qui a fait signe à son collègue plus loin et ils ont accepté de nous attendre quelques instants. Sinon, notre train nous aurait littéralement passé dans la face.


Raconter toutes les fois où on l’a miraculeusement fait de justesse prendrait 10 pages. C’est à croire qu’on s’est véritablement transformées en ninjas pendant ce voyage.

vendredi 20 mai 2016

Quand on court après un «pas de palais»...

Si vous me lisez régulièrement, vous aurez remarqué que je suis une fan des autobus de type «hop on hop off», qui nous permettent de visiter les villes tout en ayant un guide dans nos oreilles.

Si plusieurs choses sont avant-gardistes et surtout super pratiques à Tokyo, c’est tout le contraire pour leurs bus de tourisme. En fait, c’est pas mal ça dans toutes les grandes villes qu’on a visitées.

On a cherché longtemps sur le web pour trouver les informations sur l’autobus. Finalement, c’est la compagnie Sky bus qui offre ce service. Il y a trois lignes, dont deux qui sont à peu près identiques. À première vue, l’itinéraire semble un peu bizarre. Les arrêts sont un peu n’importe où, mais surtout, loin des attractions. Mais on a décidé de le faire quand même le samedi.

On avait tout prévu notre journée presque à la minute près, mais comme on en a l’habitude, on s’est accroché les pieds à peu près partout pour être, au final, à la course pour attraper les autobus.

On a donc pu faire la moitié du trajet de l’une des lignes, qui nous menait à l’Imperial Palace, que l’on voulait aller visiter. On devait revenir en début de soirée pour attraper le dernier bus qui ferait la tournée qu’on voulait, soit celle qui passait devant la Tokyo Tower (une réplique de la Tour Eiffel) et le Rainbow Bridge (parce que j’ai une obsession inexpliquée pour les ponts).

Pas grand-chose à dire sur le premier trajet, à part que chaque fois qu’on avait une description intéressante, elle était coupée par de la musique. Je ne sais pas si c’est parce qu’on allait trop vite et que les explications étaient trop longues, mais c’était désagréable. Ça donnait des choses comme «À droite, vous pouvez voir tel édifice. Ce qu’il a de particulier est que … (insérez ici une petite musique d’ascenseur – ou de jeux vidéo, car c’est à ça que ressemblent toutes les musiques des transports en commun!). Un peu chiant.

On arrête donc à l’arrêt pour le palais impérial. Selon Google Maps – notre meilleur ami pendant le voyage! – on était à une vingtaine de minutes de marche. Une fois à l’entrée, on traverse un petit pont, car le terrain du palais est entouré d’eau, comme c’est le cas de plusieurs châteaux.
On est arrivées vers 16h35 et ça fermait à 17h. Mais on voulait juste le voir de l’extérieur, alors on avait le temps.

Le terrain semblait vraiment vaste et on avait beau regarder le plan, on ne savait pas trop où aller pour prendre le chemin le plus court. La raison est simple, tous les foutus plans ici sont écrits en japonais. Super utile. On emprunte donc le chemin en suivant la foule.

Ils annoncent – cette fois en anglais, merci d’avoir pensé aux touristes! – que l’on peut voir le mont Fuji dans telle direction. Comme on ne l’avait pas encore vu, c’est là où on est allées.

Mais une fois sur place, c’est juste ça qu’on voit :
Pas grand volcan là.

On rebrousse chemin, pour trouver le palais. À la blague, je lance qu’il n’existe probablement même pas. Et on se trouve bien comiques en se lançant des «Vous allez voir un palais? Quel palais? Y’a pas de palais ici…»

On marche – encore – vers ce qui semble être un chemin qui mènerait à une vue, selon ce qu’on voit sur Google Maps (ami qu’on aimait de moins en moins). On arrive en haut, il n’y a absolument rien d’autre qu’un tas d’arbres qui nous cacherait n’importe quelle vue et une vieille clôture en bois.

On commence à perdre patience et le temps file.

Au loin, il y a des escaliers que semblent emprunter pas mal de gens. Même si on est tellement épuisées de marcher (sachez qu’on a marché entre 10 et 22km par jour durant tout le voyage…) et surtout de monter des marches, on décide d’y aller. Advienne que pourra, on veut voir le maudit palais.

Arrivées en haut, il y a… RIEN.

Même pas une belle vue. Juste du monde debout qui regarde je ne sais quoi.

On ne comprend rien. Pour demander à un gardien de sécurité de nous montrer le palais, on le 
cherche sur Google images. On trouve cette photo :
On la lui montre et dans un anglais approximatif, il nous répond : «No! No palace. Destroyed» en faisant des signes de quelque chose qui implose.

Euh, attends, quoi?

Et on comprend qu’on est où était ledit palais. Il ne reste que la fondation.

On se lance à nouveau sur nos téléphones pour découvrir que le foutu palais a été détruit il y a genre 70 ans. Sérieusement? Et personne n’a cru bon le mentionner? Une petite plaque expliquant qu’était érigé autrefois un palais et bla-bla-bla, me semble que ç’aurait été apprécié! On apprend aussi que la famille habite maintenant dans la petite maison qu’on avait vue au tout début. Avoir su…

Bref, on s’est trouvées pas mal nouilles. Mais même dans nos livres, il n’y a aucune mention de la disparition du palais. Et le site porte encore son nom. Ce n’était pas clair!

Alors on a fait tout ce chemin pour voir… du gazon.
 
C’est en se retournant qu’on a compris qu’on voyait finalement super bien la fondation du palais, ce qui aurait dû nous sonner une petite cloche…
Fatiguée et pas mal déçues, on se redirige vers le Mitsubishi Building, d’où partent les autobus. Ce n’est même pas un édifice intéressant. Ils ont juste leurs bureaux là. C’est loin de tout, ce qui ajoute des kilomètres à notre compteur.

La nuit commence à tomber et le froid vient nous fouetter comme jamais. Parties tôt alors qu’il faisait chaud, on n’était pas vraiment habillées en conséquence.

Le deuxième bus était disons… frustrant.

Premièrement, on gelait en haut (autobus pas de toit) et on n’avait pas le droit d’aller s’asseoir au chaud en bas et deuxièmement, il avait des arrêts encore plus absurdes que le premier.

On est arrêtés environ 10 minutes à un hôtel quelconque, quelques minutes devant un genre de hangar perdu alors qu’une magnifique grande roue illuminée était juste de l’autre côté (on ne la voyait évidemment pas) :
Un autre arrêt dans un garage intérieur d’une tour qu’on n’a pas vue.
 
Et quand on arrive devant la magnifique Tokyo Tower, toute illuminée? Il n’a même pas arrêté! On est passés tout droit! J’ai à peine eu le temps de prendre cette photo, debout en déséquilibre et au froid sur le toit de l’autobus. N’importe quoi!
 
Après ça, on était juste crampées chaque fois qu’on arrêtait, puisque c’était de plus en plus absurde.

Pour ajouter à notre malheur, comme ç’avait été le cas à Madrid, ils ont oublié d’appuyer sur les boutons pour qu’on ait les explications. Alors on a manqué une bonne quinzaine de minutes d’informations avant que je me lève pour aller leur demander si c’était normal.

«Oups, on a oublié». Ben là. C’est pas mal juste ça ta job, fille.

Alors notre tournée d’autobus se résume à un «pas de palais» et un tour des stationnements intérieurs, au froid.


Je vous le conseille quand même, mais… avec une veste.

jeudi 19 mai 2016

La %?&*( de Japan Rail pass et… on est complètement folles

Si jamais vous allez au Japon un jour et que vous prévoyez faire plusieurs villes, sachez que le train peut vous mener à peu près n’importe où, ce qui est super pratique.

En faisant nos recherches, on a appris qu’il existait une passe de train, la Japan Rail pass, qui permet d’économiser beaucoup d’argent.

Seul hic, il faut l’acheter dans son pays d’origine car c’est impossible de le faire une fois en sol japonais. Honnêtement, je trouvais ça un peu con. Mais j’étais loin de me douter de tous les maux de têtes que cette maudite passe allait me donner.

D’abord, comme ils fonctionnent comme si on était en 1982, ils doivent POSTER un coupon pour qu’on puisse ensuite l’échanger contre notre passe. Sauf que nous, on était un peu à la dernière minute, n’étant pas au courant de ce léger détail. Alors on a acheté la passe le lundi soir sur le web, alors qu’on partait le mardi en début de soirée.

Même l’option express, à 60$, ne pouvait arriver à temps. Début de panique. Puis, on voit qu’on peut la faire livrer en trois ou quatre jours maximum à l’hôtel au Japon. C’est un service qui coûte 110$. C’est cher, mais on n’avait pas le choix. Les deux passes nous ont donc coûtées 800$ et des poussières et devaient nous être livrées à Tokyo, où on était du jeudi au dimanche.

Le problème, c’est que les super employés de Japan Rail pass Canada n’ont jamais posté nos passes ni le lendemain, ni le surlendemain. Ce qui fait qu’à notre arrivée à l’hôtel, il n’y avait évidemment pas de courrier pour nous. Mais bon, on avait encore le vendredi et qui sait, peut-être que le courrier était aussi livré le week-end là-bas.

Mais non.

J’ai reçu un courriel de la très chère Brittany, qui me disait que c’était malheureusement impossible de livrer les passes pour le vendredi et que soit on annulait notre commande et on se faisait rembourser, soit elle les enverrait pour le lundi ou le mardi.

Heille fille. On prend le train dimanche. Ça marche pas du tout.

S’en suit un échange de courriels entre elle et moi dans lesquels je deviens de plus en plus «passive-agressive» et où elle accepte de nous envoyer les passes à Kyoto, notre deuxième destination. Elle a magistralement ignoré chacune de mes questions concernant la procédure pour que sa compagnie nous rembourse les frais qu’on aurait à payer pour le trajet Tokyo-Kyoto. Même si notre passe était payée et en route, qu’on avait une preuve d’achat et tout, on ne pouvait rien faire d’autre que de payer un billet.

Résultat? 163$ chacune à débiter de nos cartes de crédit pour ce billet qu’on n’aurait jamais dû avoir à payer. Comme on devait prendre le train près d’une dizaine de fois au cours de notre voyage, on commençait un peu à paniquer. Et si on ne la recevait jamais? On serait ruinées, c’est certain.

Brittany a accepté de rembourser le 110$, mais ne veut rien savoir du reste. Je la déteste et si je me fie à nos derniers échanges, c’était réciproque.

Ils n’ont posté les passes que le lundi suivant – bande de caves! – et on les a finalement reçues le mardi après-midi, soit juste à temps pour notre départ à Hiroshima, le lendemain.

Une fois ce stress dissipé, on a enfin pu établir notre plan précis pour le reste du voyage. Le train étant maintenant gratuit, on a décidé de tout rayer de notre «to do list» dans les 36 dernières heures de notre voyage.

Sérieusement, on est complètement folles. La journée qui nous attend demain frôle le ridicule. Même le préposé à la billetterie nous a jugées quand on est allées faire nos réservations.

C’est que, voyez-vous, on n’a pas réussi à voir le magnifique mont Fuji durant notre séjour à Tokyo. On avait mis une croix dessus, mais… ça nous démangeait. Comme on a supprimé de notre itinéraire la ville de Kitakyushu puisqu’on voulait y aller pour la floraison des cerises, qu’on a ratée de quelques semaines, on a décidé de tout chambouler pour faire «fitter» le fameux mont dans notre horaire.

Alors pendant que vous dormirez dans la nuit de jeudi à vendredi, nous, on fera presque tout le Japon en train avec des escales ici et là pour voir tout ce qu’on souhaitait voir avant de retourner à l’autre bout du monde.

Ainsi, on déjeunera à Hiroshima, dinera à Kobe – je n’avais jamais entendu parler du bœuf de Kobe, mais il semblerait que c’est un des plus exceptionnels au monde –, on passera la fin de la journée à Nara pour voir le Bouddha géant et on dormira près du mont Fuji, pour être prêtes à aller le visiter samedi matin avant de nous rendre à l’aéroport.

Sur une carte, notre itinéraire de demain aura l’air de ça (mais pas en auto, quand même):
Sérieusement, il est mieux d’être bon le bœuf. Et il est mieux d’être impressionnant le Bouddha. Et il est mieux d’être beau le volcan.


Mais on est des ninjas en voyage. Regardez-nous bien aller!

lundi 16 mai 2016

Tokyo : métro, sumo, robots

Ça fait que, me v’là rendue au Japon.

Bon, ça fait déjà quelques jours que j’y suis, mais je suis tellement épuisée à la fin de mes journées que lorsque j’ai eu un peu de temps pour écrire le soir, je me suis retrouvée endormie, la face sur le laptop. Autant dans l'avion, dans mon lit, que dans le train... 

Je vais donc vous raconter notre voyage pas mal dans le désordre. Sachez que notre escale à Los Angeles vaudra son texte à elle toute seule, mais que vous devrez patienter encore un peu pour connaître nos péripéties à Hollywood. Un indice d’ici là : mon corps en gardera des marques à tout jamais!

La première ville que nous avons visitée est Tokyo. C’est vraiment super beau. Ce qu’il y a de fabuleux, c’est que chaque fois qu’on sort du métro, on a l’impression d’avoir été parachutées (même si techniquement, les métro sont dans le sol, je sais) dans une autre ville tellement les paysages, l’ambiance, tout est différent. Voici la vue que l'on a du haut de la Skytree:

On a été vraiment chanceuses, car on est tombées sur un championnat de sumo. On se devait d’y aller! Les billets étaient quand même assez chers, mais quand tu as la chance d’aller voir du sumo «live» à Tokyo, tu paies le prix!

Les estrades n’en étaient pas vraiment. On partageait un «box» à quatre, sauf qu’en fait, c’était un petit carré avec quatre minuscules tapis. Oui, on était assis par terre! Pas super confortable pour rester là quelques heures disons! La bouffe était aussi dégueulasse et hors de prix, mais l’essentiel, c’est-à-dire le spectacle, valait la peine.

Ils sont immenses ces lutteurs, c’est fou! C’était drôle de voir toute la préparation, tout le décorum entourant les combats. Ça durait une éternité. Parfois, les deux lutteurs se plaçaient, tout le monde était prêt et là, tout juste avant de s’élancer l’un vers l’autre, ils décidaient que c’était le bon moment pour faire une pause et aller se passer une serviette sous les bras. Non mais, sérieusement dude? T’as fait quoi, trois pas pour aller te placer depuis ta dernière séance «d’essuyage de sueur» et tu dois aller recommencer? Ça frôlait parfois le ridicule. Surtout parce que le combat en tant que tel pouvait ne durer qu'à peine quelques secondes!
On n’est pas restées jusqu’à la fin, parce qu’après trois heures, on en avait vu assez. Alors on est sorties en même temps qu’une gang de lutteurs de la ronde précédente. Ne reculant devant rien, on a sorti le selfie stick et on leur a demandé de prendre une photo avec nous. Disons que les gars nous ont trouvées pas mal comiques!

Dans la même journée, on a assisté à un spectacle de… robots.

Je cherche encore les mots exacts pour décrire ce qui s’est déroulé devant nos yeux. Vite de même, je dirais que les mots «psychédélique» et «surréel» pourraient faire l’affaire.

C’est dans un restaurant-bar qui s’appelle avec grande justesse «Robot», dans un quartier qui semblait être un croisement entre un Red light et un Time Square de party.

Pendant une heure et demie, la musique joue à tue-tête et des robots téléguidés défilent devant nous, suivant une histoire plus ou moins intéressante. Des méchants robots attaquent la terre – et la mer, car des sirènes qui ont visiblement raté leur cours de théâtre semblaient effrayées sur les écrans géants derrière nous – et des animaux (et des humains, tout ça n'était pas très clair!) viennent sauver la situation. C’est gros, c’est ridicule, c’est juste «trop». Mais… maudit qu’on a ri!

Il faut juste embarquer dans le jeu et accepter qu’on assiste à du gros kitsh et du gros n’importe quoi.

Ç’a donné lieu à des échanges du genre «La fille qui s’est transformée en dragon?» ou encore «Ah ben maudit, un zèbre. Ah non deux. Ok trois, il y en a un qui galope sur une vache». Je vous laisse juger par les photos.
Mais il n’y a pas que le spectacle qui est multicolore. Il n’y a pas un pouce carré dans cet édifice qui ne soit pas plaqué d’un matériau brillant, de fluo ou de motifs hallucinants. Même les planchers sont en miroir. Disons que je m’en suis rapidement rendue compte puisque je portais une jupe…

C’était «quelque chose» de mémorable. Mais ça venait aussi avec un mal de tête!

mercredi 11 mai 2016

Un singe craquant, une autruche conne (et délicieuse) et un pingouin «facile»

Je suis loin d’être une animal lover – je suis allergique à trop de bêtes – mais on ne peut aller en Afrique sans côtoyer un tas d’animaux, que ce soit dans un safari ou dans une activité comme la nage avec les requins.

Voici donc ma tournée des animaux. Le billet sur mes deux safaris suivra dans quelques jours.

1. Singes


Je suis tombée follement amoureuse… d’un bébé singe. Il devait mesurer à peine trois pouces. Ça m’a tout pris pour ne pas le voler et le mettre dans ma sacoche! Non mais avouez qu’il est impossible de résister à cette petite face! C’est sans aucun doute ma photo préférée du voyage!
Parlant de singes, au même endroit, soit le World of birds, on peut entrer dans une cage où il y a un tas de singes qui n’ont qu’une mission dans la vie : vous sauter dessus.

Ça faisait longtemps que je rêvais d’avoir une photo avec un singe. La voici!
J’ai aussi réussi à prendre un selfie avec un singe qui regardait la caméra. C’était super cute. Jusqu’à ce qu’il prenne mon jeans pour une toilette et qu’il me fasse pipi dessus!

2. Pingouins


J’ai eu deux activités avec les pingouins. La première, c’est dans leur état naturel, à Boulder's beach. C’est un endroit magnifique où une colonie de petits pingouins uniques à l’Afrique sont établis.
Puis, à l’aquarium, on peut faire l’expérience «penguins encounter». Ces pingouins, avec une crête jaune, sont tous des rescapés de maltraitance. Certains pêcheurs les attrapent et comme ils sont super mignons, ils décident de les garder à bord de leur bateau par la suite, par exemple.

Les pingouins ont tous leur nom et les employés les reconnaissent facilement, grâce à leur ventre, qui est différent d’un à l’autre, comme une empreinte digitale. Le jeune garçon qui était avec nous était génial. Ça paraissait qu’il les adorait ses petits pingouins. Ils peuvent donc venir nous voir après leur heure de lunch, en prenant une pause de leur activité de «natation».

Les avoir sur ses cuisses et pouvoir les cajoler, c’est vraiment une expérience unique!
On a aussi appris que les pingouins sont fidèles en amour. Dès qu’ils trouvent leur compagnon, c’est pour la vie. Et quand notre guide nous a dit que Nick et Alex formaient un couple, on a tout bonnement demandé si c’était un couple homosexuel. Sa réponse? Oui! Ça arrive chez les pingouins. Même qu’ils adoptent les enfants qui sont parfois rejetés par une autre famille. Déjà qu’on était étonnées de sa réponse, il en ajoute : des études ont même prouvé que les couples composés de deux pingouins mâles élèvent mieux leurs petits!

Il y avait juste une célibataire dans le groupe. Mais elle était un peu la «slutty penguin» de la gang. «Elle est encore jeune et elle essaie pas mal tous les mâles célibataires. Un matin, on la retrouve dans le nid de l’un et le lendemain, c’est dans un autre!» nous a dit le jeune guide en riant.

Ah et les pingouins de cette sorte ne sont pas effrayés par les humains parce qu’ils pensent tout simplement qu’on est des pingouins nous aussi!

Ce qui est triste avec les pingouins, c’est qu’il ne reste que 2% de la population d’antan. Et d’ici sept ans, on estime qu’il ne restera plus de pingouins africains en liberté. La raison, c’est la surpêche. Ils n’ont plus rien à manger. :(

3. Éléphants


Je suis allée visiter un centre de rééducation des éléphants. Ils prennent en charge les éléphants qui arrivent des cirques, par exemple.

J’ai fait une courte randonnée à dos d’éléphant. On m’a par la suite reproché d’ignorer que cela est néfaste pour eux et je m’en excuse. Mais j’avais osé croire qu’un endroit qui les soigne aurait assez de jugeotte pour ne pas leur faire faire des activités douloureuses…

Cela dit, l’expérience en soi est magique. J’ai rarement vécu un moment de tranquillité d’esprit et de pur bonheur que lors de cette randonnée.

Le fait que les éléphants ne fassent pas du tout de bruit en marchant y est probablement pour beaucoup.

4. Autruches


J’ai fait deux safaris – dont un premier que je n’ai pas vraiment aimé puisqu’il faisait super froid et qu’on n’a presque pas vu d’animaux à part des springboks et des zèbres. Mais dans chacun d’eux, on nous a parlé des autruches comme étant… des connes.

D’ailleurs, si je vous traite d’autruche dans un avenir rapproché, ça ne sera pas un compliment. C’est notre nouvelle expression pour ne pas dire «conne» ou «con» ;)

Leur cerveau est plus petit qu’un œil, alors disons que leur réputation en prend pour leur rhume.
 
Mais on est allées visiter une ferme d’autruches en banlieue de Cape Town et on en a beaucoup appris sur elles. C’était vraiment intéressant, je vous suggère de le faire si vous passez devant un élevage d’autruche! Je vous suggère aussi d’en manger. (Désolée pour les végétariens) C’est succulent. C’est une viande rouge hyper santé. D’ailleurs, c’est la plus santé au monde, tellement elle est faible en gras.

- Donc voici ce qu’on a appris sur le plus gros oiseau au monde.
- Ça peut tuer avec un seul coup de patte, car la pression générée équivaut à une tonne.
- Ça peut trancher un estomac avec une griffe.
- Les autruches australiennes ont trois doigts, celles d’Afrique en ont deux.
- Chaque mâle est en «couple» avec deux femelles.
- Les femelles sont brunes pour pouvoir couver les œufs de jour, sous la chaleur. Les mâles sont noir pour faire de même durant la nuit.
- Les autruches mangent ce qui est brillant. Elles ont donc beaucoup été chassées pour les diamants que l’on trouvait dans leur estomac. On a même déjà trouvé 53 dans une seule autruche!
- Ça mange aussi leur coquille d’œufs pour le calcium et des roches, parce que c’est leur seul moyen de digérer ce qu’il y a dans leur estomac.
- Ça peut courir à 70 km/h.
- Si ça court après toi, tu n’as qu’à te coucher, car elles ne peuvent donner des coups de patte que par devant et sont donc incapables de piétiner.
- On a rencontré une autruche naine. Elle était super cute et aussi très docile, parce qu’elle est isolée. - En fait, c’est un gars, qui s’appelle Tom Thumb. Il est dans le livre des records Guiness comme étant la plus petite autruche adulte au monde. La raison pour laquelle Tom est isolée, c’est qu’il est victime d’intimidation par les autres autruches en raison de sa grandeur.

Bref, une autruche, c’est con et bitch!

On a fini notre tournée en embarquant sur une autruche. C’est haut en maudit et la sensation est assez bizarre quand elle retourne sa tête pour nous regarder!

5. Crocodiles


Je voulais aller nager avec les crocodiles, dans une cage, mais les horaires ne concordaient pas. Je suis donc allée simplement visiter une ferme d’élevage, qui en avait un millier.

J’ai pu tenir un bébé dans mes bras. C’est assez bizarre ça aussi! Je dis bébé, mais il avait trois ans. Ça prend une éternité avant de devenir gros ces bêtes-là.

Parmi les informations intéressantes que j’ai retenues, il y a le fait qu’ils ne mangent que durant quatre mois. Les huit autres mois, ils utilisent les réserves dans leur queue.

La pression de leur mâchoire qui ferme est de trois tonnes. Le bruit que ça fait est assez impressionnant.

Les crocodiles n’ont pas de langue. Non mais on en apprend des affaires utiles ici!

vendredi 6 mai 2016

Malaise dans les townships et poursuite dans la rue

Je vous ai parlé ici de la pauvreté que l’on côtoie sans cesse à Cape Town. J’en ai eu un autre exemple tout juste avant de partir, mais qui a été franchement désagréable.

En entrant dans un dépanneur, une dame m’a demandé, en se lamentant, de lui acheter de la nourriture. En fait, elle a crié «fooooood, foooooood». Mais je l’ai ignorée. Parce qu’à un moment donné, je ne peux pas nourrir la ville au grand complet.

Je complète donc mes achats et en ressortant, je réalise qu’elle m’attendait. Elle refait sa demande. Je l’ignore à nouveau et je poursuis mon chemin. Je marche sur Long Street, mais j’entends constamment ses «fooooood, fooooood». Je me dis qu’elle harcèle aussi tous les gens qui me suivent. Eh bien non. C’est elle qui me suit, car il n’y a personne d’autre dans la rue. Je continue à l’ignorer. Elle ne m’inspirait ni confiance ni générosité.

Je change de rue, m’éloigne de l’artère principale et elle me suit toujours. Après un bon 500 mètres – c’est long, à pied – je me suis tannée. Je me suis retournée et j’ai crié. J’ai vraiment perdu patience. Elle le méritait, parce qu’elle était vraiment achalante, mais elle a aussi sûrement payé pour tous les autres qui m’ont apostrophée dans les derniers mois.

Le problème, c’est qu’elle ne comprenait rien. Et elle a continué à me pourchasser!

Alors là, j’ai vraiment éclaté. Je lui ai hurlé d’arrêter de me suivre, car je ne lui achèterais rien et je lui ai ordonné d’aller suivre quelqu’un d’autre. C’est surtout que je commençais à moins aimer ça puisque les rues étaient désormais désertes.

Je l’ai semée en entrant dans un Subway. Subway qui, soit dit en passant, a du ketchup. (Ceux qui ont vu le numéro de l’humoriste Étienne Dano sur ça, vous aurez compris que je suis partie à rire comme une idiote en voyant ça!)

Sentiment indescriptible dans les townships


Pour en revenir à la pauvreté, je voulais quand même en apprendre un peu sur les townships. Ce sont ces quartiers plus que défavorisés avec des «maisons» minuscules et entassées, un peu à l’extérieur de la ville, sur le long des autoroutes.

Il y a plusieurs de mes collègues au resto qui habitent dans des townships et pour les avoir côtoyés régulièrement, j’imagine bien qu’ils n’habitent pas dans une «soue à cochon». Mais ça m’intriguait et je ne voulais pas vraiment aller fouiner chez eux. Je cherchais à faire comme j’avais fait à Rio de Janeiro en visitant les favelas. J’avais trouvé ça super intéressant et le tour avait été fait de façon à ne pas être «voyeur». J’avais le choix entre deux visites guidées des townships à Cape Town.

D’après, moi, j’ai choisi la mauvaise. C’est que l’expérience n’a pas été super, disons.

D’abord, puisque l’hiver arrive dans ce coin du globe, la saison touristique tire à sa fin. Pour ma visite, on était donc… trois. Et ça compte le guide et le chauffeur. Bref, j’avais une visite en solo. Ça peut être bien quand c’est comme ce que j’ai eu en Égypte, alors qu’on en apprend sur l’histoire, mais dans des townships, je dirais que c’est juste malaisant.

Les deux habitent dans ces quartiers et m’expliquent que parfois, les gens qui réussissent y retournent volontairement pour y élever leurs enfants dans le but d’être un exemple et d’en inspirer d’autres. Ils me parlent des gens qui ne reçoivent absolument aucun argent du gouvernement et qui survivent comme ils le peuvent, comme avec des petits commerces. Je m’attendais donc à voir une communauté du type battante, qui a envie de travailler, dans tous les sens du terme, pour avoir une vie meilleure.
Lorsqu’on est arrivés, on m’a pointé des petites affiches sur les maisons. Ce sont les noms des personnalités sportives ou des artistes qui ont brillé, qui sont inscrits sur le devant de la maison où ils ont grandi.
Jusque-là, tout allait bien. J’hésitais à prendre des photos, de peur de violer l’intimité des habitants. Et aussi parce qu’on m’a dit qu’ils me demanderaient sûrement de l’argent s’ils s’en rendaient compte.


C’est lorsque la visite à pied a commencé que j’ai moins tripé.

Le chauffeur nous a déposés dans un «musée», minuscule bâtisse où on explique l’apartheid et les «dompas«, ou littéralement les «dumb passes». C’était un genre de passeport que les Noirs devaient avoir sur eux en tout temps pour contrôler leurs allées et venues. Cette partie était très intéressante, puisque j’en avais entendu parler déjà dans quelques visites. C’est vraiment un objet criant de racisme et d’injustice.
Puis on entre dans les rues. Je m’attendais à ce que ce soit sale et un peu dégoûtant. Mais c’était encore pire.


De plus, je me sentais vraiment mal, moi la seule Blanche avec mon gros sac à main et ma caméra – que je cachais le plus possible – à passer devant ces dizaines de gens qui ne faisaient rien d’autre que de jaser, assis par terre.
Il y avait des déchets partout. Je vous laisse imaginer l’odeur. Même si c’est la dernière chose que je voulais faire, je suis passée en monde légèrement princesse. Parce que tout me dégoûtait, parce que je n’étais pas à l’aise, parce que je regrettais amèrement d’être toute seule dans cette visite. Ça devait être très différent de se déplacer en groupe.


J’essayais d’être gentille, de faire des sourires, de saluer les gens. On me le rendait peu. J’avais peur de déranger et de passer pour la riche qui vient cracher sur les pauvres en les regardant de haut.

Dans un recoin d’une ruelle malpropre, le guide m’explique qu’ils fabriquent leur propre bière. Déjà que je ne bois pas de bière, c’était impossible que je goûte à celle-là. Je crois qu’il l’a un peu mal pris et a carrément sauté les étapes des explications du procédé de fabrication.

Ensuite, on a marché devant des commerces. On vend des têtes d’agneaux, les restants de ce que les bouchers ne prennent pas. On m’a expliqué ce qu’on faisait avec ça, mais mon cerveau n’a rien enregistré, trop occupé à essayer de ne pas vomir en voyant les mouches tourner autour de ces têtes. Il y avait aussi des coiffeurs dans des containers et des vendeurs de toutes sortes de gugusses, de la nourriture aux pneus.
Puis on arrive devant des édifices à deux étages. Les gens y habitent en attendant d’avoir un logement social, en quelque sorte. Le guide me dit qu’on peut y entrer, mais qu’il doit juste aller demander aux résidents si c’est correct à ce moment. Pendant ce temps, il me laisse devant un étalage de souvenirs où je peux «magasiner». Le problème, c’est que j’étais seule. Et que je n’avais aucune envie d’acheter quoi que ce soit. C’était les mêmes bracelets, les mêmes girafes en bois, les mêmes pots que partout en ville. Je ne suis pas du genre à me ramener des souvenirs de mes voyages, pour la simple raison que je n’ai pas de place pour les mettre. Et mes achats pour mes proches étaient déjà faits. Qui plus est, je n’avais même pas amené plus que l’argent que j’allais donner en pourboire.


Le vendeur, au début souriant, s’est fait de plus en plus cinglant en voyant que je n’achetais rien. Et on n’était juste tous les deux, puisque le guide a mis une éternité à revenir. En fait, quand il est réapparu, je lui ai lancé un «ne me laisse plus JAMAIS toute seule», alors que l’homme s’est mis à crier que «Elle n’a même pas d’argent! Elle vient ici et n’a pas d’argent! Personne ne lui a dit qu’il fallait qu’elle en apporte?»

Super agréable.

La visite des maisons, c’était répugnant. Je sais, ce n’est pas tout le monde qui a la chance d’avoir un certain confort, ou juste un toit. Mais le voir ne m’a que fait sentir encore plus mal à l’aise. Le guide m’a dit que je pouvais prendre des photos de la chambre, partagée par une famille au grand complet. Je l’ai fait, un peu à contre-cœur, pas mal juste dans le but d’appuyer mes propos ici.
   
Je vous épargne la salle de bain et la cuisine, partagées par cinq ou six familles.

Normalement, la visite se termine là dans ce township, le chauffeur nous reprend et nous mène à l’autre arrêt. Sauf que notre chauffeur, ça ne lui tentait pas trop de travailler alors il ne s’est jamais pointé. Mon guide s’est donc lancé dans un monologue de «c’est difficile d’avoir une job ici, alors je ne peux pas chialer contre mes collègues, sinon on va tous les perdre», ce qui s’est poursuivi en longue tirade sur la vie dans les townships, de ceux qui ne font rien pour s’en sortir à ceux qui, comme lui, doivent dépenser presque tout leur salaire en transport pour aller en ville.

Je ne savais pas trop quoi répondre…

Le chauffeur est arrivé une bonne heure plus tard. J’avais hâte en maudit. Les derniers arrêts, je ne suis même pas débarquée. Je n’en avais pas trop envie. Puis il m’amène dans un restaurant, qui est tout de même nommé dans mon guide sur la ville. Il m’offre d’arrêter pour y manger et de prendre un bus plus tard. Mais après avoir visité les cuisines – mais pourquoi m’a-t-il fait passer par là!? – il était hors de question que je mange là. J’avais même le goût de crier à tous les touristes et locaux assis dehors que la cuisine était dans un état lamentable.

Je n’avais qu’une envie : que la visite se termine et que je puisse rentrer chez moi. Mais alors qu’on sortait d’un autre townships et qu’on se trouvait devant plein de «commerces» plus douteux les uns que les autres, dont un tas de services de mécanique, le chauffeur s’est arrêté pour aller faire ce qui ressemblait à un deal. Deal de quoi? J’avoue que j’ai eu peur que ce soit de la drogue. Comme j’étais dans un genre de minibus, j’ai revu la scène des Boys II lorsqu’ils sont à Chamonix et que le même véhicule s’arrête, leur volant tout et les laissant sur le bord de la route.

Il nous a fait attendre une bonne dizaine de minutes. J’ai eu droit pendant ce temps à un autre monologue sur je ne sais quoi du guide.

Finalement, il s’est acheté un genre d’adaptateur pour je ne sais trop quoi. Me semble que ç’aurait pu attendre.

Bref, si jamais vous voulez faire la visite des townships, je ne vous propose pas du tout celle appelée «LaGuGu», proposée par les bus rouges de City Sightseeing…