Lors de mes derniers voyages, j’ai fait exprès pour avoir de
longues escales dans des villes intéressantes, ce qui me permettait de les
visiter «gratuitement». C’est ce que j’ai fait récemment à Doha, Dubaï et à Istanbul (texte à venir), lors de mon périple en Afrique.
Cette fois, pour notre voyage au Japon, on a volontairement
choisi le vol avec une escale d’une dizaine d’heures à Los Angeles à l’aller et une autre à Séoul, en Corée du Sud, au retour.
Chacun de ses arrêts vaut un blogue à lui seul. C’était
épique. Particulièrement à L.A… Alors voici donc comment on a passé le temps en
Californie.
Ah oui et avant d’aller plus loin, il faut savoir que ces
deux escales étaient… de nuit.
Après des vols Montréal-Minneapolis et Minneapolis-Los
Angeles (au cours duquel on a crevé de faim avec seulement des arachides pour
un vol de cinq heures!), on est arrivées à Los Angeles vers 23h30.
On a eu toute la misère du monde à trouver un taxi. En fait,
comme l’aéroport LAX est très loin de l’action, on a opté pour un Uber. Sauf
que ce qu’on ne savait pas, c’est qu’il fallait aller l’attendre aux départs,
et non aux arrivées. Alors le premier chauffeur, impatient comme un enfant de
deux ans qui a faim, ne nous a pas contactées – il a refusé mon appel! – et a
annulé la course après nous avoir fait attendre près de 15 minutes. On ne
comprenait pas parce qu’on suivait le petit point et il semblait devant nous,
mais… c’était l’étage d’au-dessus. Et comme c’est encore lui qui a été assigné
à notre course quand on a refait la demande, il nous a annulé à nouveau. Fail.
En fait, fail qui a coûté 6$ de frais.
Notre deuxième a fait la même chose et a essayé de nous
téléphoner, mais ça ne marchait pas. C’est là que j’ai eu un flash. Mon compte
Uber était encore lié à mon cellulaire africain. Oups. Le temps de changer mon
numéro de téléphone, il était trop tard. Je n’arrivais pas non plus à
l’appeler. Mais celui-ci a été plus brillant que le premier et est descendu aux
arrivées où il nous a enfin trouvées.
Temps perdu : plus d’une heure.
On voulait aller près de Hollywood Boulevard. En fait, notre
première idée était d’aller au bar de Johnny Depp, mais on ne savait pas
si on allait avoir le temps d’arriver avant le last call. Parce que ç’a beau
être Los Angeles, les bars ferment à 2h et quand je dis «ferment», ça veut dire
«tu es mieux d’être sorti à 2h01 sinon tu te fais mettre dehors par un gros
portier».
On a donc demandé à notre chauffeur de nous emmener là où il y
avait de la vie près du boulevard.
Une demi-heure plus tard, il nous déposait dans le quartier
gai. Visiblement, ça nous suit Jenny et moi, après Londres et Paris!
Ah oui et en discutant avec notre chauffeur, on a appris que
c’était un ancien joueur des Eskimos d’Edmonton! Il n’en revenait pas qu’on
connaisse ça. C’était très drôle.
On est entrées dans le premier bar qui n'était pas trop bondé. Pas le temps de niaiser, on a commandé deux vodka-7up et Gin-tonic doubles
et deux shooters de Jack honey (je veux encore vomir). Et pour ceux qui
l’ignorent, les shooters aux États-Unis, ils sont à peu près le double des
nôtres! Facture : 50 USD!
Ouch. Mais bon, comme on était à 15 minutes du last call, on
les a bus vite. Ç’a donc fait effet assez rapidement, mettons!
La barmaid s'est mise à nous jaser et a glissé un «I’m gay, like you girls». Euh ouin, pas tout à fait… Après lui avoir expliqué qu’on était seulement là parce que c’était le premier bar qu’on avait croisé et qu’on reprenait l’avion quelques heures plus tard, elle nous a raconté qu’elle avait une amie au Québec. Elle nous a dit quelque chose du style «Vous connaissez peut-être sa tante, c’est Céline Dion».
Ça me dit vaguement quelque chose.
Deux heures arrivèrent très rapidement. Après avoir jasé avec le super cute doorman, ce qui nous a permis de finir nos verres illégalement après la fermeture, on a rappelé notre chauffeur-joueur de football, qui nous avait donné son numéro.
On lui a demandé de nous déposer sur Hollywood Boulevard. Puis, il nous a demandé si on voulait le rappeler quand on aurait fini. On a trouvé ça gentil, alors on a accepté et on est allées se promener sur le trottoir étonnamment désert de cette artère si populaire.
C’était ma troisième fois à Los Angeles et la deuxième de Jenny, alors ce n’était pas la folie pour tout voir. On espérait apercevoir les lettres illuminées dans la montagne, mais comme on le craignait, elles ne sont visibles que de jour.
Après avoir niaisé pendant une heure en se pitchant par terre pour se photographier avec les étoiles de Britney Spears et de Jackie Chan, on s’est toutes les deux mises à avoir l’envie de pipi du siècle. Oui, une urgence «trouvons une toilette au PC». Évidemment, à 3h du matin, à cet endroit, il n’y a rien d’ouvert.
C’est à ce moment que j'ai remarqué de l’autre côté de la rue une enseigne «Piercing and Tattoos».
- Hey, regarde! C’est ouvert! On pourrait peut-être utiliser leur salle de bains! m’exclamai-je.
Et là, j’ai eu un idée.
- Oh my God, on se fait faire quelque chose, ça va être trop drôle!
- Hein!? Ahhh ben non! Oh ce serait malade quand même.
Trop d’excitation dans nos voix. C’était clair qu’on allait ressortir de là après avoir mutilé une partie de nos corps!
Ça m’a pris un peu de temps à convaincre mon amie, puisqu'elle n’avait jusque-là aucun perçage et encore moins de tatouage, mais elle a finalement décidé de se faire percer le nombril, après qu’on lui eut répété à maintes reprises que c’était probablement le moins douloureux de tous.
Quant à moi, j’en ai seulement ajouté un à mon oreille gauche.
Sauf que… maudit que le tatouage me tentait aussi. Ce serait une façon de marquer mon aventure des trois derniers mois à l’étranger.
Alors comme ça, sur un coup de tête, j’ai décidé de me faire tatouer une étoile derrière l’oreille. Un petit truc simple, discret, vite fait. Et c’est thématique, c’est sur le Hollywood Walk of Fame! L’avenir nous dira si on va regretter notre impulsion californienne.
Mais à date, ça nous donne juste une histoire hot à raconter. D’ailleurs, une fille croisée à Kyoto ne nous croyait absolument pas tellement elle trouvait ça rocambolesque. Faut dire qu’elle était partie deux mois parce qu’elle se trouvait trop plate dans la vie et voulait changer ça, alors on paraissait «wild» à ses côtés!
Puis, quand on a eu presque fini, mon téléphone a sonné. C’était notre chauffeur qui voulait savoir si on avait bientôt terminé. Il était garé devant la boutique et dormait dans sa voiture en nous attendant.
On a fait nos adieux à nos nouveaux amis de l’endroit (oh et j'ai donné le pourboire au tatoueur en monnaie... turque puisque c'est tout ce que j'avais sur moi et que leur guichet ATM ne fonctionnait pas!) et on a retrouvé notre ex-joueur de football. C’est là que j'ai réalisé qu’il n’avait jamais arrêté le compteur… Ce n’est pas ce qu’on avait compris du tout! Le pire, c’est qu’on a failli en appeler un autre parce qu’on se disait qu’il était rendu trop tard.
On ne pouvait pas vraiment dire quoi que ce soit. Enfin, on n’a pas osé. On a juste demandé de retourner à l’aéroport le plus vite possible – tout en arrêtant dans un service au volant pour manger des tacos – et on a croisé les doigts pour que ça ne nous coûte pas une fortune. On s’en est sorties pour un peu plus de 70$ pour cette course. Au total, ça nous faisait quand même 110$ de Uber. Pas super économique.
Mais bon, c’est un peu de notre faute aussi, on aurait dû préciser et vérifier sur l’application qu’il avait bel et bien conclu notre course précédente. Lesson learned comme on dit!
Et on est retournées à l’aéroport, deux perçages et un tatouage en plus et quelques centaines de dollars en moins dans nos poches.
Ça ne faisait que commencer, car il nous restait un interminable vol pour nous rendre à Tokyo…