dimanche 21 décembre 2014

Moi, mes souliers (bottes de cowboy) ont voyagé... au Texas!

À pareille date l’an dernier, je perdais ma journée à l’aéroport de Chicago en attendant mon vol pour la Floride. Comme j’ai été chambardée d’un vol à un autre, toujours en stand-by, la compagnie United Airlines – qui est de loin ma préférée – m’a gentiment offert un chèque-cadeau de 500$ applicable sur mon prochain vol avec eux (avant taxes, en dollars américains). J’avais un an pour l’utiliser. C’est donc ça que je fais en fin de semaine. Merci United!

Je viens donc d’arriver au Texas, où je vais faire une visite éclair de Dallas et de San Antonio.

Je veux aller voir un match des Cowboys de Dallas depuis l’inauguration de leur stade, il y a quelques années. Lorsque l’horaire de la NFL est sorti et que j’ai vu que les Colts d’Indianapolis – mon équipe – y jouaient juste avant Noël, j’ai tout de suite encerclé cette date sur mon calendrier. C’était l’occasion idéale!

Encore jugée


Pour la deuxième fois – à mon deuxième voyage en solo, ce qui me fait une bonne moyenne – je me suis fait juger par un douanier. La première fois, c’était à Detroit, alors que je me rendais à Chicago pour aller voir le match no 5 de la finale de la Coupe Stanley.  Le douanier m’avait clairement dit «tu n’avais pas d’amis pour y aller avec toi?». Je l’avais trouvé un peu insultant et j’avais répondu, avec arrogance «They don’t have enough money to follow me». Prétentieux, oui. Vrai? Pour cette fois-là, disons que la véritable réponse était plus «ils n’ont pas la même marge sur leur carte de crédit et surtout la même folie que moi». Mais ça, ce n’était pas de ses affaires.

Tout ça pour dire que cette fois-ci, j’ai dû me justifier longuement auprès de la douanière américaine à l’aéroport.

- Vous allez faire quoi là-bas?
- Je vais voir un match de football et un match de basketball.
- Vous y allez seule?
-  Oui.
- Vous n’avez personne qui y va avec vous?
- Non.
- OK, vous rejoignez des amis là-bas?
- Non.
- De la famille?
- Non.
- Vous allez toute seule au Texas voir du football et du basketball?
Oui... 
Votre dernière visite aux États-Unis remonte à quand?
La semaine dernière… pour voir du hockey et du football.
Avez-vous des billets, quelque chose?
(Je lui tends mes billets, car elle est plus que sceptique)
Et vous faites quoi dans la vie?
Je suis journaliste sportive, mais ça, c’est juste mon passe-temps.
Alors vous ne travaillez pas?
Non. (dans ma tête, j’ai ajouté : sinon, je n’aurais pas payé ces billets…)
(Face de fille très surprise)
J’aime vraiment ça.
OK, allez-y… (avec un mélange de dédain, jugement et incompréhension dans la voix)

Bref, elle aurait difficilement pu me faire sentir plus «loser» «seule» que ça. Merci, madame. Je suis persuadée qu’elle aurait trouvé ça super cool si j’avais été un gars…

Je sais que mon rythme de vie peut sembler difficile à suivre. On m’en fait souvent la remarque et chaque fois, je me sens un peu mal. Mais pourquoi? J’adore voyager avec des ami(e)s, découvrir avec eux de nouvelles villes, nouvelles cultures et nouvelles expériences sportives. Mais je sais aussi que ce n’est pas tout le monde qui peut faire entrer ce genre de voyage dans son budget ou qui peut se permettre de prendre congé comme ça. Avant, je me privais lorsque je ne trouvais personne qui pouvait m’accompagner. Plus maintenant. Je suis célibataire, je n’ai pas d’enfant, pas de chien, pas même une plante verte (l’espérance de vie pour cette dernière sous ma responsabilité est ridiculement courte). Je n’ai que ça à faire de ma vie, voyager (et dépenser, vous diront mes parents!).

Alors les douaniers peuvent bien me juger tant qu’ils le veulent, je suis un peu tannée de me justifier. Je suis souvent partie? C’est vrai. Mais c’est un choix et je l’assume.

Si un jour j’ai des enfants, je ralentirai la cadence. Ou pas. Je verrai en temps et lieu. Mais une chose est sûre, c’est que je vais avoir un tas de choses à leur raconter.

Alerte rouge pour le billet


Revenons à mon match de football. Les billets pour assister à un match des Cowboys ne sont pas donnés. Un petit coup d’œil sur les sites de revente le prouve. J’y allais seule et j’ai vu qu’il restait quelques billets individuels en vente sur TicketMaster – donc une vente au prix original. Le prix était raisonnable et il n’en restait que quelques-uns. J’ai donc acheté le mien cinq semaines avant l’événement.

Je vous ai déjà raconté mes mésaventures avec les billets. Je semble avoir un mauvais karma avec eux. Mais bon, à la quantité que j’achète, les chances que je me trompe ou que je sois victime d’une erreur sont plus élevées... Donc dans l’avion, alors que j’ouvrais mes documents sur mon ordinateur portable, je vois un texte nommé «Cowboys». Comme je n’ai aucun souvenir d’avoir écrit ça et que c’est de circonstances, je l’ouvre. C’était ma confirmation de billets. Et là, moment de panique. Je vois les mots : «Limited Mobility Seating». Merde. Est-ce que j’ai acheté sans le savoir des billets pour les fauteuils roulants? Bravo championne!

Sauf que…

J’ai été victime d’un petit incident à mon retour de New York la semaine passée et pour vous résumer ça vite fait, mon nerf sciatique manquait d’attention et a décidé de coincer, m’infligeant du coup une douleur faisant désormais partie du top 3 des pires de ma vie. Et tant qu’à faire, il m’a paralysé une partie de la jambe droite. Ben, ben l’fun. La crise est passée, mais j’en ai encore pour quelques jours à marcher avec grande difficulté et à devoir m’asseoir toutes les 10 minutes au risque de fondre en larmes. C’est pourquoi mes parents m’ont obligée, pour mon voyage, à acheter… une canne! (Ça y est, j’ai officiellement 102 ans). Donc techniquement, je suis une personne à mobilité réduite… Mais bon. Je verrai bien une fois entrée au stade. Au pire, j’assumerai – encore une fois – mon erreur de billet et en paierai un autre sur le «marché noir». J’en ai l’habitude!

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