vendredi 19 février 2021

Sirène, Chopin et reconstruction à Varsovie

La chose qui m’a le plus fascinée en visitant Varsovie, en Pologne, c’est que la belle grande place a tout été reconstruite… en 1984.

Ça m’a marquée parce que c’est mon année de naissance. Non, je l’avoue, je n’ai pas vraiment 28 ans comme je le fête chaque année…

La raison pour laquelle tout a été reconstruit, c’est que la ville a été détruite à 95% pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Je répète : 95%!!!

C’est un grand sentiment de fierté face à la résilience que j’ai ressenti en réalisant ça. Le peuple a décidé de rebâtir exactement comme c’était avant les bombardements.

Quand on se promène, on peut voir des photos de « avant » devant le « après ». Ça frappe. Même si les images sont en noir et blanc, on comprend facilement que tout était détruit, en poussière. Remarquez l'arche, ça va vous donner une idée...

 

Il y a la colonne de Sisigmond, qui représente aussi bien la destruction de la ville. Érigée en 1644, elle a été abimée 300 ans plus tard durant la Deuxième Guerre mondiale. Ce monument commémore le roi Sisigmond Vasa qui a transféré la capitale de la Pologne de Cracovie à Varsovie en 1596. La colonne, haute de 22 m et faite en marbre rouge dans sa version originale, est ornée de quatre aigles et on y voit le roi qui porte une croix et une épée.

La colonne a été détruite et la statue, faite de bronze, a été très endommagée lors de l’insurrection de Varsovie en septembre 1944. On a réparé la statue cinq ans plus tard et elle a été installée tout près de celle d’origine. Les morceaux abimés sont encore exposés.

Au centre de cette magnifique place se trouve une sculpture de sirène. Sa légende est très intéressante.

On raconte que deux sirènes menaient la belle vie dans la mer Baltique. Un jour, sans explication connue, elles ont décidé de prendre chacune leur chemin. La première se rendit dans ce qui est maintenant Copenhague, au Danemark, et la deuxième a décidé de s’établir dans un bac de sable plus loin dans un fleuve.

Sauf que sa présence ne faisait pas l’affaire des pêcheurs. Elle faisait trembler leur barque, s’amusait à libérer les poissons pêchés, brisait les filets… Puis, un soir après une journée de pêche infructueuse, les pêcheurs l’ont entendue chanter alors qu’eux, fulminaient. Mais entendre une sirène chanter, c’était extraordinaire. Tous ont eu un coup de foudre. Sauf qu'un méchant est arrivé et lui, il voulait gagner de l’argent. On ignore comment, mais il a kidnappé la sirène. Elle s’est donc retrouvée enfermée, prête à être exhibée dans les foires. Elle chantait pour évacuer sa tristesse et les pêcheurs l’ont entendue. Ils ont réussi à la libérer et l’ont emmené à la Vistule.

En signe de reconnaissance, la sirène a promis de les aider et de protéger Varsovie. C’est pourquoi elle a un sabre et un bouclier.

Bon, elle n’a pas vraiment pu tenir sa promesse puisque la ville a presque toute été détruite, mais elle, est toujours restée là.

J’ai aussi visité le Musée de Frédéric Chopin. En fait, je pensais naïvement avant cette visite que Chopin était francophone. Mais comme tant de musiciens ou explorateurs des derniers siècles, son nom a tout simplement été francisé pour nous. Son vrai nom? Fryderyk Franciszek  Chopin, ce qui ne sonne pas tant français, même si on a transformé son « middle name » pour François. Parfois, son nom de famille a même été traduit pour Szopen. Son père étant toutefois français, son nom était bel et bien Chopin.

D’ailleurs, la fan du vieux film « Les deux font la paire » en moi a toujours eu un lien particulier avec avec ce compositeur qu’une des jumelles appelle « Chopine » dans le film!

Dans son musée, on peut voir le dernier piano sur lequel il a joué et comme c’est interdit d’y toucher… évidemment que mon père, grand pianiste, a joué quelques notes dessus!

Probablement une tradition de l’époque, on reproduisait ses mains et son visage pour en faire des sculptures. Un peu – pas mal – weirdo.

Dans un des parcs de la ville, il y avait un banc Chopin, qui jouait ses compositions sans arrêt.

Et maintenant, l’héritage du compositeur se perpétue puisqu’on a donné son nom à l’aéroport de Varsovie.

Pendant mon passage, en 2010, j’ai remarqué la construction d’un grand stade de soccer (football). C’était pour l’Euro 2012.

 Les dessins d’interdictions sur le trottoir peuvent « légèrement » porter à confusion!


Bien évidemment, vu le passé historique de la ville, il y a de nombreux monuments rappelant la guerre et les persécutions, comme celle-ci.


 

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