jeudi 16 mars 2023

Premières impressions dominicaines

Si vous avez suivi mes dernières péripéties aériennes, vous savez que je me trouve présentement à Santo Domingo - ou Saint-Domingue puisque je suis ici dans le cadre du Mois de la Francophonie! - en République dominicaine! Mine de rien, c’est mon… 46e pays! C’est clair que j’ai le « 50 » dans ma mire!

Je ne suis pas ici pour les plages et les tout inclus, mais bien pour le travail, en quelque sorte. Cela ne m’empêche évidemment pas de visiter la ville entre deux conférences. À ma première journée, on m’avait conseillé d’aller prendre le téléphérique, qui sert en fait de transport en commun. Il passe au-dessus de ce qui pourrait se comparer aux favelas de Rio, dont je vous avais parlé ici il y a une dizaine d'années. Il y a quelques stations et les gens se rendent au travail par ce moyen de transport. Avouez que c’est vraiment très cool.

La station la plus près était à quelques kilomètres, mais je ne voulais pas vraiment prendre le métro. D’une part parce que je suis seule et que je n’aime pas trop prendre les transports en commun dans des pays un peu moins riches, disons ça comme ça, et d’autre part parce que les Uber ne coûtent à peu près rien. Je me suis donc rendue au terminal Gualey et en me présentant à la billetterie, j’apprends qu’ils ne prennent que l’argent comptant. L’affaire, c’est que j’ai un peu oublié ce que c’était que de voyager dans ce genre de pays puisque dans les dernières années, je suis allée dans des pays où je n’ai jamais vu leur monnaie et où j’ai payé exclusivement avec mon cellulaire. Alors comme une débutante, je n’ai pas pensé à retirer un peu d’argent. Il n’y a pas de guichet à la station et la jeune fille au comptoir me dit vaguement que je dois aller « par là ». Je regarde sur Google Maps pour trouver un ATM près et ceux qui s’affichent sont quand même à une pas pire distance de marche et j’ai compris lors de mon passage en Uber que ce n’était peut-être pas l’idée du siècle de m’y rendre. Mais la fille jase avec un gars qui se propose pour m'accompagner au guichet. Normalement, je ne suivrais pas un inconnu pour aller retirer de l’argent, mais il y a une tonne de policiers et d’agents de sécurité autour, alors je lui ai fait confiance. En traversant de l’autre côté de la rue, il m’a demandé pourquoi j’étais seule dans la ville. Ça lui semblait complètement insensé.

Il m’a menée à deux guichets dans ce qui semble être une station de métro. Il y a également un gardien de sécurité tout près, alors je n’ai pas peur de me faire dévaliser. J’essaie le premier, ça ne fonctionne pas. Le deuxième, même chose. J’essaie avec ma carte de crédit avec les deux, échecs. Je réessaie jusqu’à me dire que ça ne fonctionne pas et que je serais mieux de juste retourner à l’hôtel – qui est dans un quartier huppé – et de retirer des sous avant de revenir. Mais le gardien de sécurité vient à ma rescousse et me demande de refaire la transaction, mais de choisir l’espagnol au lieu de l’anglais. Je n’avais pas pensé à ça. Premier essai, ça fonctionne! Sauf que je n’ai pas pris le temps de regarder la conversion et comme je ne voulais pas avoir trop d’argent sur moi, j’ai retiré 200 pesos.

L’équivalent de… 5 CAD. Avec les frais du guichet, ça me coûte 10 CAD, à quoi je dois ajouter les 5$ de frais de ma banque. Bravo! Mais bon, j’ai de l’argent comptant, je suis encore en vie et le bon samaritain me reconduit à la billetterie où je paie mon billet pour l’équivalent de 0,88$. Ah et au passage, le gars m’a évidemment demandé si j’étais mariée, ce à quoi j’ai répondu oui pour couper court à ses espoirs! Je n’avais pas remarqué, mais il a embarqué dans la même cabine que moi. Au début, je trouvais ça un peu bizarre, mais il en a juste profité pour s’assurer que je n’allais pas débarquer du téléphérique pour aller visiter les quartiers. Il a quitté à l’arrêt suivant, me confirmant que c’était vraiment juste un gentil garçon.

J’avoue que je me sentais un peu mal de photographier les paysages du haut des airs alors qu’il y avait des résidents à même la cabine. Je ne voulais pas qu’ils pensent que j’étais une « riche blanche qui prenait des photos de la pauvreté pour se réjouir ». 

Je sais que les quartiers qu’on survolait ne sont pas les plus riches et les plus sécuritaires, mais je ne sais pas pourquoi, je les trouvais quand même beaux, avec leurs écoles colorées, la musique qu’on entendait de là-haut, le chant des nombreux coqs et les couleurs. Même le fait de voir les vêtements étalés sur les toits pour sécher, ç'a son charme! Au retour, j’étais seule dans ma cabine malgré les quelques arrêts, alors je me suis sentie plus à l’aise de prendre des photos

 

À ma sortie, j’ai voulu appeler un Uber, mais la station n’est pas super bien placée pour qu’une voiture s’y arrête. J’étais sur le trottoir quand un policier est venu me chercher – après que trois hommes m’aient dit de cacher mon téléphone en quelques secondes à peine – pour me dire de me cacher derrière la colonne pour l’utiliser. Sauf que gérer l’arrivée d’une voiture Uber dans une intersection qui n’en est pas une, ça ne se fait pas en étant à l'abri de tous les regards.

J’ai réussi à embarquer dans la voiture et durant tout le trajet, qui était très long puisque la circulation est épouvantable dans cette ville, le chauffeur a utilisé une application pour m’expliquer à quel point c’est dangereux et que je ne devrais pas me promener seule.

Mais bon, j’ai vu neiger. Je sais reconnaître les dangers et je ne me mets pas dans des situations impossibles. Quand j’ai raconté tout ça aux membres de l’Ambassade qui s’occupent de moi, ils étaient rassurés que j’aie été si protégée! On m’a aussi expliqué qu’ici, c’est quand même très « macho » et que pour eux, une femme qui se promène seule, ça n’a pas de sens et ils se doivent de la prévenir et la protéger.

Bref, une première journée plutôt intéressante en République dominicaine!


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