Il y a presque trois ans jour pour jour, j’étais à La Nouvelle-Orléans pour un voyage mère-fille que j’avais offert à ma maman pour son anniversaire… trois ans plus tôt. Ouais, on est une famille occupée!
Je vous ai déjà parlé des inondations, des fantômes et autres trucs de cette ville de la Louisiane, mais il me restait son aspect le plus connu : le Mardi Gras.
J’y suis allée quelques semaines après l’édition 2018 et il y avait encore des vestiges des colliers lancés dans les arbres un peu partout. Ça doit vraiment être toute une expérience de vivre ça une fois dans sa vie!
Je dois dire que la seule chose que j’avais entendue à ce sujet, c’était que les femmes devaient montrer leurs seins pour avoir un collier. Mais bon, mon information datait d’un voyage à Cancún en 2005 où on est allées dans un bar nommé Mardi Gras, mon amie et moi – sans recevoir de collier, je tiens à le préciser. Donc ce n’était pas la crédibilité absolue.
Dans le musée où j’en ai appris beaucoup sur l’Ouragan Katrina, il y avait également une exposition sur cette tradition louisianaise.
Alors trois ans plus tard, voici la petite histoire du Mardi Gras.
Inspirés de ce qui se faisait en France, les gens de La Nouvelle-Orléans ont commencé à suivre ces coutumes dans les années 1830, en lançant des bonbons aux dames des balcons du Quartier Français.
Une « krewe », un genre de club/société de carnaval, a entamé le pas, puis une autre a fait de même quelques années plus tard. Mais bon, avançons de quelques années, au tournant du XXe siècle.
Début 1900, on lançait des colliers de perles – ou peu importe comment on appelle ça! – et ç’a causé de nombreuses réticences. Un critique a même écrit dans un journal qu’on devrait abolir cette activité puisqu’elle « tend à faire des garçons des voyous et des filles, des mendiantes puisqu’ils échouent à profiter de la véritable beauté des chars allégoriques pour recevoir quelque chose en échange de rien ».
Dans les années 1920, on a commencé à lancer des noix de coco décorées. Dans les années 1960, on a ajouté ce qu’on appelle des doublons. Difficile d’expliquer ce que c’est, mais j’en ai déduit que c’était un genre de pièce de monnaie à l’effigie du krewe. Avec le temps, on en est venu aux colliers de perles, mais aussi aux bikinis, animaux en peluche et autres.
Il n’y a pas que le défilé. Il y a aussi de nombreux bals masqués, un peu comme ce qu’on voit dans les films. Ces bals peuvent avoir une thématique et ils sont grandioses, avec des rituels, des spectacles, des mises en scène, des danses, etc.
Cette tradition de bal date du milieu des années 1800. On s’y inspirait des cours du roi de l’époque médiévale, avec un roi, des chevaliers et éventuellement des femmes, avec une reine, des vierges – des débutantes – et autres statuts sociaux.
Pour le Mardi Gras comme tel, il y a tellement de règles que je pourrais en écrire un livre. Alors je vais vous résumer ça comme étant un rite de passage avec plusieurs activités, certaines à cheval, d’autres qui demandent de consommer de la bière tout au long du parcours – la quantité d’alcool étant distribuée par un capitaine. On appelle cet aspect « The courir » et en gros, les hommes masqués suivent le capitaine et vont de maison en maison pour quêter. Cette tradition a pris fin après la Deuxième Guerre mondiale et a été complètement repensée dans les années 1950 pour s’adapter à la nouvelle réalité.
Qu’on entre dans n’importe quelle boutique, on fait face à un long mur plein de colliers de perles de toutes les couleurs. Évidemment, ce sont des colliers plutôt « cheap ». Mais ce n’est vraiment pas toujours le cas.
Les perles étaient faites de verre peu dispendieux venant de la Tchécoslovaquie, mais peu après la Deuxième Guerre mondiale, elles sont devenues difficiles à obtenir. Pendant des années après la guerre, elles ont été produites au Japon, alors occupé, et exportées à La Nouvelle-Orléans. Elles ont toutefois rapidement été remplacées par des colliers de plastique de différents degrés de qualité faits en Asie.
Toutefois, dans les dernières années, les gens dans les chars allégoriques ont succombé à ce que certains appellent « l’inflation des perles ». Les personnes masquées peuvent dépenser 200 à 300$ pour ce qu’elles vont lancer, mais certains peuvent aller jusqu’à plusieurs milliers de dollars pour se procurer des perles brillantes, ;es préférées des spectateurs.
En résumé, c’est tellement beaucoup plus compliqué que la version que j’avais entendue au Mexique! Pensez-y la prochaine fois que vous voyez un de ces fameux colliers!