Ça y est, je suis au Maroc!
Je devais venir ici il y a trois ans parce que j’étais
inscrite au Défi de la traversée du Sahara de la Société de recherche sur le
cancer, mais j’avais dû annuler (et le changer pour le Machu Picchu dans trois
mois!). Alors quand j’ai décidé de partir une semaine plus tôt pour mon voyage à
Roland Garros avec mon père, j’ai voulu aller voir ma meilleure amie, ma sœur,
ma « BFF » qui habite à… Cape Town, Afrique du Sud.
On a donc convenu de se rejoindre au milieu. Pas pire, hein?
Faut dire que ça fait presque trois ans qu’on ne s’est pas vues autrement que
par messagerie vidéo.
Mon itinéraire est Montréal-Casablanca-Marrakech, avec Royal Air Maroc. L’avion était très récent et confortable, mais comme je n’ai pas de chance, j’étais assise devant un couple d’imbéciles. Comme c’était un vol de nuit, j’avais la ferme intention de dormir tout le long. J’abaisse mon siège, je m’installe confortablement quand je sens un doigt taper sur mon épaule. Je me retourne et l’homme me dit « Relève ton siège, mon écran est trop près de ma face ». Oh qu’il n’est pas tombé sur la bonne personne. Surtout que j’avais dormi un total de 12 h en trois jours.
Je l’avais remonté par réflexe pour me tourner, pensant que c’était quelque chose d’important, mais je leur ai répondu : « Non, je ne le relèverai pas. Je vous avertis, je le rabaisse à l’instant. On a le droit de baisser notre siège, vous n’allez certainement pas m’en empêcher ». Les deux me regardent avec un sourire niais en essayant de m’expliquer que je ne peux pas, parce que « l’écran est trop près de lui et qu’il est incliné ».
Ç’a donné… « Si vous vouliez plus de place, vous aviez juste à payer pour la première classe. Ne m’achalez plus ». Et j’ai baissé mon siège et dormi profondément pendant les heures qui ont suivi. Mais bon, ç’a aussi été le genre de couple qui s’est dépêché à se lever en arrivant et qui poussait vers l’avant, n’ayant visiblement pas compris que la raison pour laquelle ça n’avançait pas, c’était évidemment parce que la porte de l’avion était fermée. Mettons que j’ai soupiré fort et roulé des yeux. Ils le méritaient amplement.
À mon arrivée à l’aéroport, il y avait une tonne de kiosques pour offrir des cartes SIM gratuites. Évidemment, il faut payer les données après, mais comme Rogers n’a pas de forfait pour le Maroc, ça valait la peine. La fille a programmé mon téléphone et tout et à la fin, quand j’ai voulu payer les 200 dirhams avec un billet de 200, elle l’a pris et m’a dit : « C’est 200, plus mon pourboire ». Je suis vraiment restée bête. Oui, c’est vrai qu’elle a installé la carte et tout, mais je déteste quand on m’impose de donner un pourboire sur un ton comme celui-là. Je n’avais pas de change, alors je lui ai tendu un autre billet de 200 en lui demandant de me le casser. Elle me remet 150 en disant « Je vais garder 50 pour mon pourboire ». Euh… Non. J’ai étonnamment gardé mon sourire et je lui ai expliqué que c’était très rude de sa part de décider de son pourboire. Que c’est probablement ce que je lui aurais donné, mais que c’est à moi de choisir le montant. Je lui ai dit que je ne savais pas comment ça fonctionnait ici, mais que si elle transigeait avec des Canadiens (elle avait vu mon passeport), c’était très impoli pour nous. Elle s’est sentie mal et a offert de me redonner l’argent. J’ai refusé en lui disant de simplement changer son approche avec les clients et je suis partie.
En sortant des toilettes, j’ai vu qu’elle me faisait des signes au loin. Je me suis approchée et elle m’a remis les 50 dirhams en se confondant en excuses et en disant que c’était vraiment sa faute et qu’elle n’aurait pas dû faire ça. Eh bien, j’espère juste qu’elle aura retenu sa leçon!
Mon escale à Casablanca devait durer 6h30 et je ne savais pas si je devais aller voir la ville. Mais je suis quand même un peu traumatisée de mon escale ratée à Istanbul (à lire ici), alors j’étais hésitante. Finalement, on est arrivés avec une heure de retard et selon Google Maps, le trajet prenait 2h18 en transport en commun ou 40 minutes en voiture. J’ai laissé faire.
Je me suis dit que j’en profiterais pour me reposer, manger et travailler sur mon ordi. Sauf que je ne m’attendais pas à être prise dans ce minuscule espace pendant cinq heures!
Mais mon sandwich sans mayo, sans moutarde était tellement sec qu’il m’a donné mal au cœur. Il n’y a aussi qu’une borne de recharge pour tout le monde et j’ai réalisé que mon adaptateur n’était pas fait pour accepter la prise de mon laptop. Catastrophe!!! Je ne pourrai pas vivre sans mon laptop pendant deux semaines. Faudra trouver une boutique pour remédier à la situation. Mais pour ça, je devrai attendre d’être à Marrakech… Et d’avoir braillé en voyant mon amie (c’est tellement prévisible, et elle va rire de moi).