«Tu voyages beaucoup, c’est normal que ça arrive», m’a dit
mon père, en essayant de me remonter le moral après ma énième mésaventure
aérienne. Sérieusement, j’ai un curse. C’est clair qu’une méchante fée m’a jeté
un sort à ma naissance : «En voyage, tous les problèmes inimaginables, tu
auras», ou quelque chose du genre.
Alors, que m’est-il arrivé cette fois?
J’ai décidé de passer par Baltimore pour aller voir un match
de football avant de me rendre en Floride pour y passer Noël. C’est ma tradition,
je vais voir les Colts une fois par année, dans une ville différente. Alors après
les avoir vus à Buffalo (2009), Philadelphie (2010), New England (2011), Indianapolis
(2012), Dallas (2014), Jacksonville (2015), Miami (2015) et Denver (2016), c’est
au tour de Baltimore. Une vraie fan, hein?
Donc j’avais un vol de Montréal à Boston avec Air Canada et
un autre de Boston à Baltimore avec Spirit. J’ai réservé avec kiwi.com. J’aurais
dû me douter qu’un site avec le nom d’un fruit poilu n’était pas fiable…
Mon vol pour Boston a été retardé d’une heure. Jusque-là, ce
n’était pas si mal parce que j’avais deux heures entre les deux. Mais je devais
récupérer ma valise et repasser la sécurité puisque je changeais de compagnie
aérienne. Tout se serait déroulé comme prévu si on n’avait pas passé une heure
sans bouger sur la piste. C’est bien beau le déglaçage des ailes, mais je n’avais
pas prévu que ça durerait une heure. Prisonnière de cet avion, je me doutais
bien que je raterais ma correspondance.
On a touché le sol à Boston à 21h, soit 29 minutes avant le
décollage de mon second vol. Avec la récupération de la valise et tout, c’était
peine perdue. J’ai tenté de demander de l’aide au kiosque d’information, mais
ils pensaient que je cherchais ma valise. J'ai rapidement abandonné et tourné les talons. J’ai récupéré ma valise
et j’ai couru – comme c’est possible de le faire avec une grosse valise pleine
de cadeaux de Noêl… - et je suis arrivée au comptoir de Spirit, qui était dans
un autre terminal, pour trouver des employés blasés qui jouaient sur leur
téléphone.
J’explique rapidement la situation et on me répond que mon
vol est fermé depuis déjà 15 minutes.
- Oui, je m’en doute, alors est-ce qu’on peut me
mettre sur un autre vol svp?
- Le prochain est dimanche matin.
Euh, pardon? Dans deux jours? Naaahhhh. Impossible. Je devais
être à Baltimore vendredi soir parce que j’avais déjà payé mon hôtel là-bas et
surtout parce que le match était le samedi. Dimanche, je serai déjà en Floride,
alors on passe au plan B svp.
Sauf que la fille qui n’était pas là quand la joie de vivre
est passée, eh bien elle n’avait pas ça, un plan B. Comme j’arrivais d’une
autre compagnie aérienne, elle ne se sentait pas du tout responsable et m’a dit
que Spirit ne paierait pas mon autre vol et encore moins un hôtel à Boston.
On m’a dit que j’avais juste à aller louer une voiture. Après
tout, je n’étais qu’à sept heures de route de ma destination…
Pendant ce temps, on me répondait au numéro canadien de kiwi.com «recevait
un nombre élevé d’appels» et leur messagerie directe 24/7 ne fonctionnait pas. J’ai couru au comptoir d’Air Canada, qui était
désert. Pas une âme humaine dans les environs, à part le gars du ménage. Je me
doutais bien qu’il n’allait pas pouvoir m’aider. J’ai donc couru au comptoir d’American
Airlines, où les employés étaient présents et souriants. Ils n’avaient aucun
moyen de contacter quelqu’un d’Air Canada. J’avais eu le même problème à Nashville,
il y a quatre ans.
Après un moment de panique de ma part, et quelques personnes
accostées en vain, le gars d’American Airlines m'a dit de revenir le voir, qu’il
avait un vol pour Washington à 22h30. Le hic, c’est que je devais le payer,
puisque c’est une autre compagnie. Le prix du billet? 336 USD.
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On sort la carte de crédit. Ce qui est le fun dans le temps
des fêtes, c’est qu’on les utilise à peine, ces petits bouts de plastique…
J’ai aussi dû débourser un autre 25 USD pour ma valise. La
seule «chance» que j’ai eue dans cette soirée, c’est que ce vol était disponible
parce qu’il avait été retardé.
MAIS.
Je rappelle que ma destination était Baltimore. Pas
Washington.
Je me suis alors jetée sur Google Maps pour voir comment je
pouvais passer d’un aéroport à l’autre – mon hôtel est à côté de celui de Baltimore.
C’était deux heures de transport en commun. Ark. Mais j’ai eu un doute, pour
mon heure d’arrivée. En changeant les heures, j’ai réalisé que ce serait quatre
heures. Pour la simple raison qu’il n’y aurait plus de train à l’heure où j’allais
arriver.
Louer une voiture à minuit? Une brève recherche m’a permis
de constater que de un, c’était 302 CAD (haha, quelle bonne blague…) et de deux, que les
comptoirs étaient fermés à cette heure.
Alors j’ai décidé de prendre un Uber. Pu ben ben le choix
rendu là.
J’ai donc atterri dans la «pas bonne» ville à 00h30. Un Uber
à près de 70 USD plus tard et j’étais enfin à l’hôtel.
Tout ça pour un match de football…
Mais bon, c’est fait et je n’y peux rien. Faut juste que je
trouve l’antidote à mon mauvais sort.
Pour ce qui est de Baltimore, je suis tombée sur la seule
journée de pluie de la semaine. Je ne suis donc pas trop allée visiter la
ville, surtout que j’étais déjà venue il y a quelques années. J’ai simplement googlé «what to do in
Baltimore» et ça m’a donné «Graffiti Alley». C’était intrigant. Une
heure de train plus tard, je me retrouvais dans cette petite ruelle :
C’était charmant, sauf quand une femme visiblement éméchée est arrivée avec son chum, tout aussi éméché, en s’engueulant et qu’elle s’est tout simplement accroupie pour faire pipi en continuant sa prise de bec. Comment faire perdre son charme à un endroit en quelques secondes…
Et pour le match, mon équipe a perdu – mais c’est pas grave, elle aura un meilleur choix au repêchage! – et il a plu. Et venté. Le 5$ dépensé pour le puncho cheap (mon huitième, puisque je ne les traîne jamais) a été mon meilleur investissement du voyage.
Et comme mes malheurs viennent en paquet, j’ai dû attendre le train du retour pendant près d’une heure et demie. Le système de train était paralysé, semble-t-il, en raison d’un accident et d’une voiture qui bloquait la voie. Vraiment, le genre d’affaires qui arrive tous les jours…
Alors, si quelqu’un sait comment arrêter ce curse, dites-le-moi et ça presse!
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