lundi 16 octobre 2017

Comment se pogner avec une vieille Italienne en quelques étapes faciles

J'ai eu quelques jours de congé qui n'étaient pas prévu à mon horaire initial - toutes ces heures supplémentaires servent bien à quelque chose! - et quand j'ai réalisé que j'avais six jours collés (miracle!), j'ai décidé de partir en Italie. Vous devez commencer à me connaître, je suis incapable de rester en place. À bien y penser, je crois que la dernière fois que j'ai passé plus de quatre jours sans travailler à rester au Québec, c'était en 2007!

Bref, j'avais vu des images de Cinque Terre sur Instagram cet été et c'était carrément devenu ma nouvelle obsession. J'ai donc vu là l'occasion idéale d'y aller. C'est court, je sais, mais quand on est déjà allé passer une fin de semaine de quatre jours en Égypte, c'est de la petite bière.

Je vous raconterai de quoi a l'air Cinque Terre plus tard, mais d'abord, je dois vous raconter mon anecdote avec une vieille conne.

Je me promenais dans les rues de Monterosso quand j'ai vu deux belles camisoles en coton avec un magnifique dessin à l'avant. Je les prends pour demander à les essayer. À vrai dire, je savais déjà de quoi elles auraient l'air sur moi, car j'ai acheté exactement le même genre dans un marché à Londres il y a trois ans. Avec un veston par-dessus, c'est fabuleux. La vieille proprio de la boutique me les arrache des mains, me regarde rapidement et dit «too boob». Pas sûre de comprendre, je la laisse aller et elle enlève une des camisoles de son support, la met sur moi à la hauteur des seins, et dit haut et fort «too boob, too small» et elle reprend les deux camisoles et retourne les mettre sur le comptoir.

Ça m'a pris un instant pour réaliser. Eille, je veux l'essayer! C'est pas comme si je pesais 300 lb et que je voulais essayer un XS en tissu qui ne s'étire pas là! Je redemande à l'essayer et elle me dit, avec l'attitude d'une vieille mama comme dans les films, c'est-à-dire en hurlant avec des couteaux dans les yeux; «too small. Too small!»

Je sors du magasin (les camisoles étaient sur le trottoir) et je me dis «d'la marde, je les essaie ici». Elle a une tête de cochon? Moi aussi. Je dépose ma sacoche et ma caméra à côté sur les foulards installés sur la table. Oh sacrilège. La vieille folle et l'autre vendeuse courent pour enlever mes trucs. Bon, j'avoue, c'était pas ma meilleure. On repassera pour la subtilité. Je dis à la vendeuse no 2 : «je veux essayer», elle répond avec un grand sourire «pas de problème!» Et là, la vieille ressurgit telle une lionne pour lui arracher les vêtements des mains et continuer à hurler «too boob, too small» en me regardant comme si j'étais la pire des espèces. La vendeuse répète, plus gentiment que c'est un small et que ça ne se fait pas dans une autre grandeur. Mais moi je sais qu'à Londres, il les vendent comme étant «one size» alors j'insiste. Cibole, est-ce que je peux juste les essayer, les acheter et partir? Non. Elle me jette dehors en me criant que je n'entre pas dans les camisoles.

Je pars, insultée et en beau fusil, pour ne pas dire autre chose, et fais demi-tour. Non, elle ne gagnera pas. Ma première idée est de retourner juste pour lui crier que c'est une vieille bitch et que c'est pas comme ça qu'on traite les clients. Mais comme la vendeuse gentille sort, je lui dis, assez fort pour les faire feeler cheap, qu’à cause d’elles, je me trouve grosse et laide. Ça marche, elle se sent cheap. Mais elle répète que ce n’est pas moi le problème, mais le chandail qui est trop petit. Comme j’essaie de lui dire que je le veux quand même, même s’il n’allait pas être super ample à la poitrine, elle pense que je ne comprends pas et m’emmène voir une autre vendeuse dans la boutique d’en face pour qu’elle serve d’interprète. Je répète que je me fous de tout ça et que veux l’essayer. Enfin, elle comprend et je retourne l’essayer, en lui disant en chemin que sa «mama» était méchante. Elle me répond tout de suite que ce n'est pas sa mère, mais sa patronne et qu’elle s’en excuse. Je rentre donc dans la boutique, non pas sans faire de l’attitude à la vieille chipie au passage. J’en enfile un et voilà, j’avais raison. Il me va très bien. En fait, avec toute la scène que j’ai faite, je les aurais sûrement achetés en leur faisant croire qu’ils me faisaient même si ça n’avait pas été le cas!

Je sors de la cabine, triomphante, en disant «Je vous l’avais dit que ça me ferait!» et je me dirige à la caisse. La vieille chipie se transforme soudainement en gentille dame. J’aurais bien aimé qu’elle me fasse un rabais pour se faire pardonner, mais non. Quant à moi, je l’ai ignorée et je n’ai pas dit un mot tout au long de la transaction. Mais j’ai été super gentille en remerciant en italien la vendeuse que j’avais fait feeler cheap et qui s'était retrouvée au centre de tout ça bien malgré elle!

 
Décidément, le service à la clientèle n’est pas donné à tout le monde… 

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