mercredi 26 août 2015

Séville, mon coup de cœur espagnol

La dernière ville sur notre itinéraire en Espagne était Séville, dont j’avais entendu beaucoup de bien par certains. D’autres m’avaient dit qu’il n’y avait pas grand-chose à faire là.

On est arrivées en début de journée, après avoir conduit depuis Madrid. Les routes sont longues et plates entre les grandes villes en Espagne. Un peu comme la 401 ou la 417 en Ontario, mais sans les Tim Hortons et les «On Route» à tous les 20 km!

La chose qui nous a le plus diverties sur la route : les champs de tournesol et les mauvaises reprises de chansons connues, comme la pire version de l’histoire de «i drove all night» de Céline Dion. C’est clair que c’est une gageure perdue, je ne vois aucune autre explication.

Il  y avait aussi des pancartes pour nous rappeler qu’on n’a pas le droit d’aller sur l’autoroute avec un tracteur. Ou à cheval, entre autres.
Une fois arrivées, on a eu un peu peur parce qu’on s’est fait aborder un peu agressivement par un mendiant à une lumière rouge. Ma fenêtre était baissée et il a essayé de nous vendre quelque chose, en entrant un peu trop dans ma bulle, dans la voiture. Paniquée, je lui ai fermé la fenêtre à la figure, mais j’ai réalisé après que je n’avais aucune idée comment verrouiller les portières! J’avais vraiment peur qu’il embarque et j’étais prise entre deux voitures. Heureusement pour nous, le feu a changé au vert et on a pu se sauver, mais on n’a toujours pas compris ce qui s’était passé!

Après avoir cherché l’hôtel – on est passées devant deux fois sans le remarquer! – on a pris le métro pour aller faire une visite guidée gratuite dans la partie historique de la ville.

On y a entre autres appris qu’un des rois, tanné que les habitants mangent ses oranges, dont il se servait pour faire de la poudre à canon, avait fait faire un mélange avec des limes. Ça donne donc des oranges vertes. Comme ça, ce n’était pas mangeable, mais c’était toujours bon pour son usage! Sympathique…

Ce qui frappe, c’est l’étroitesse des rues du vieux Séville. Parfois, on doit se tasser un peu quand on rencontre une autre personne! Et c’est aussi labyrinthique. Une chance qu’on avait la guide, car on se serait sûrement perdues. Et on serait encore là. 
On a appris plus tard que la raison pour laquelle les bâtiments sont si rapprochés, c’est que de cette manière, les ruelles étaient à l’ombre. C’est qu’il fait chaud à Séville. Pas chaud, fu****g chaud. Voilà la preuve :
Mais on a aussi vu un 46 degrés. Et pas un seul nuage. Alors laissez-moi vous dire que cette ombre entre les maisons est très appréciée!

Ce coin de pays est aussi reconnu pour sa céramique. Il y en a partout. Les bancs dans les parcs, les façades des maisons, les mosaïques de céramiques multicolores sont partout et c’est super beau. Ça met de la vie. D’ailleurs, l’architecture de Séville est très différente de celle des autres villes espagnoles que nous avons visitées. C’est plus ensoleillé, disons. Beaucoup de jaune, beaucoup de chaleur (au sens propre et au figuré), on se sent davantage dans un pays étranger, on côtoie visuellement une autre culture.
 
Et je ne sais pas si c’est dans leur culture, mais leurs mojitos… Ouach! Bon, je généralise un peu, mais celui que j’ai pris était dé-gueu-las-se. Me semble que la recette d’un mojito n’est pas très compliquée. Soda, rhum, menthe, sucre, lime, ou à peu près ça. Moi, j’ai eu droit à slush qui goûte la limonade acide, pas d’alcool (la serveuse avait compris un virgin…), des oranges coupées en trop gros quartiers et une pauvre feuille de menthe qui devait se demander ce qu’elle faisait là. En prime, un brain freeze. Beurk.
 Ce soir-là, on a voulu faire la tournée de nuit du bus deux étapes «hop on hop off». Fatiguées comme jamais, on a dormi presque tout le long. De toute façon, ça ne valait pas du tout la peine, rien n’était éclairé!

On s’est quand même rendues au palais pour le voir de soir.
C’est quand même beau. Mais ce l’est encore plus de jour :
 

 
On aurait voulu faire un tour de gondole, mais il faisait si chaud qu’on n’avait absolument aucune envie de faire quelque exercice physique que ce soit!

Quelques heures plus tard, on a bien été obligées de faire de l’exercice, car on voulait aller tout en haut du clocher de l’église. Comme exceptionnellement cette journée-là, tout fermait plus tôt, on avait un peu moins d’une heure pour visiter la cathédrale et monter les vingt quelques étages. La fille à la billetterie nous a dit qu’on n’aurait jamais le temps. Je lui ai répondu «Pffff, just watch us!»

Alors on l’a fait. En résumé, il y avait beaucoup trop d'or, la tombe de Christophe Colomb et une belle vue d'en haut. 
 


Flamenco mélancolique


Après avoir cuit toute la journée au soleil et mangé encore une tonne de tapas, on a voulu aller expérimenter du vrai flamenco. Je ne sais honnêtement pas à quoi je m’attendais, mais dans ma tête, je n’avais pas du tout la bonne définition de ce genre musical!

On a fouillé un peu sur le web pour trouver le meilleur endroit, car on ne voulait pas quelque chose de «stagé», d’attrape-touriste. Sauf que je crois que c’est ce à quoi je m’attendais. Des danseuses avec des belles robes et tout. Mais le «vrai»… il n’y a même pas de danseurs!

On est donc arrivées dans un bar dans un quartier qui semblait magnifique, mais qu’on découvrait pour la première fois, alors qu’il faisait déjà noir à l’extérieur. À l’intérieur, personne ne parle. On a raté le souper, alors tout le monde est réuni autour d’un gars avec une guitare et d’une fille à ses côtés. Il y a aussi un vieux monsieur, qui a priori, avait pour moi l’unique rôle de faire des «chhhuuuuutttt» à quiconque osait parler pendant le récital de guitare.
Il s’est mis à taper des mains et j’ai compris qu’il faisait finalement partie du spectacle. Le style de musique… est super bon si on a envie de se trancher les veines. Allo la mélancolie. J’étais en mode «je suis fatiguée et je peux éclater de rire à tout moment». Et ce n’était évidemment pas du tout le bon endroit! Alors je me retenais. Mais je trouvais la situation vraiment drôle. Et quand la fille a commencé à chanter, je ne me pouvais plus. Elle était tellement (trop) intense! Non seulement on avait l’impression qu’elle allait se mettre à pleurer à tout moment, mais en plus, elle «iodlait» presque. Il y avait tellement de vibrations et de variations de notes dans sa voix que j’ai soudainement pensé à une dinde qui se fait égorger. Je n’ai jamais entendu une dinde se faire égorger, mais je suis certaine que c’est le même son.

Je vous laisse juger par vous-même:


Disons qu’on n’est pas restées longtemps. On a préféré aller manger d’autres tapas à la place! En marchant vers un autre resto pour finir la soirée avec un verre, on s’est fait aborder par des gars qui voulaient nous offrir un lift. On a poliment refusé. Mais ce qui était légèrement embarrassant, c’est que puisque les rues sont extrêmement étroites et pleines d’angles à 90 degrés, le véhicule allait si lentement qu’il nous suivait! On l’a même devancé à un moment. L’espace pour les véhicules était si restreint qu’on devait se coller contre le mur pour les laisser passer. Et pour tourner le coin, il a complètement accroché les deux côtés de sa voiture. J’ai par la suite observé toutes les voitures stationnées et il n’y en avait pas une seule qui n’avait pas de grosses marques sur les côtés. Même les Mini! Je virerais folle. C’est clair que je ne conduirais jamais là-dedans autre chose que ma Vespa (je trouve ça laid au féminin, mais ç’a l’air que c’est comme ça qu’il faut dire ça!).

En terminant, voici une drôle de sculpture, dans laquelle on peut monter, qui est surnommée le champignon. C’est original et j’ai trouvé ça beau, même si ça détonne un peu dans le paysage!

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