mercredi 11 septembre 2013

La fois où on a failli ne pas se rendre à Salvador

Pour la troisième et dernière partie de mon voyage au Brésil, j’ai choisi la ville de Salvador et une petite île du nom de Morro de Sao Paulo (aucun lien avec la ville du même nom!).

Mais avant de vous en parler, je dois d’abord vous raconter qu’on a bien failli ne jamais se rendre!

On partait de Rio, en avion, à 21h. Comme c’était un vol domestique et qu’on était déjà dans la ville, on s’est dit qu’on avait suffisamment de temps si on partait un peu après 18h. Première erreur.

Un ami m’avait demandé de lui ramener une petite statue de Jésus et je n’en avais pas encore trouvé une à mon goût qui n’impliquait pas que je vide mon compte bancaire pour l’acheter. Comme je quittais la ville, ça devenait une petite urgence. Après avoir remis les clés de l’appart à la propriétaire, on a décidé de se rendre dans un genre de petit marché ambulant, qui n’existait pas dans le jour et qui apparaissait au milieu de l’Avenue Atlantica (*littéralement au milieu, entre les deux voies!) dès que le soleil se couchait (impressionnant – et bruyant – de les voir monter leurs kiosques en à peine une heure!). Deuxième erreur.
(Photo Flickr)
C’était beaucoup plus près de notre appart dans nos souvenirs. On a fini par prendre un taxi pour s’y rendre (bon, on y était presque, ça nous a coûté environ 4$). C’est là que le chauffeur nous a fait peur. «Quoi? Votre vol est à 21h? Mais vous ne le ferez jamais! Vous auriez dû partir d’ici maximum à 18h, franchement!»

Bon, merci pour le ton «paternel méchant accusateur», on s’en serait passé. Il nous dépose au coin du marché, je cours comme jamais avec l’objectif précis d’acheter un Jésus à la vitesse de l’éclair pour qu’on puisse ensuite héler un nouveau taxi. Notre but : demander au chauffeur de nous attendre quelques minutes le temps qu’on récupère nos valises laissées au gardien de sécurité de l’appartement, puis filer directement à l’aéroport. Vous l’aurez deviné, Troisième erreur.

«Non, je ne vais pas à l’aéroport, il n’en est pas question. Trop de trafic», a dit le chauffeur d’un ton assez ferme, merci.

Euh, attends… QUOI? Je ne veux pas manquer de respect, mais son boulot consiste pas mal à embarquer des gens, leur demander où ils vont, et les y mener. Alors il lui manquait une étape importante ici.

«Ce n’est pas vrai que je vais aller me foutre deux heures dans le gros trafic. Vous allez rater votre avion de toute façon. Alors je n’y vais pas. Je ne pense pas que vous allez trouver un chauffeur qui va accepter», a poursuivi M. Optimisme.

Même notre «Monsieur, combien d'argent ça va vous prendre pour changer d’idée?» n’a pas eu de succès. Alors on s’est retrouvées sur le trottoir, avec notre milliard de valises (je ne voyage pas très léger, je crois), essayant tant bien que mal de faire signe à un taxi, alors que la circulation est effectivement assez dense sur l’avenue Copacabana.

Enfin un gentil chauffeur


Dieu merci, il y en a un qui s'est arrêté. Il était passé 19h. Notre avion décollait dans moins de deux heures et on avait un peu oublié que Rio était une ville immense et que par conséquent, l'aéroport était assez loin! Le chauffeur, extrêmement gentil, nous a offert un prix fixe, 70 reals (31$ CAD) et nous a promis de faire son possible pour nous y mener à temps.

Il a contourné tous les endroits bloqués possibles et on l’a fait! Copacabana-aéroport en 50 minutes piles.

Soulagement.

La course se poursuit…


Évidemment, vous pouvez vous imaginer qu’on a «un peu» couru dans l’aéroport. Ç’a dû être de toute beauté avec nos sacs. Comme dans les films, on est arrivées en tout dernier dans l’avion. Mais on a été gâtées parce qu’on était tout à l’avant et que l’agente de bord nous a fait changer de place pour qu’on puisse être ensemble.

Ah et petite parenthèse ici, on avait la télévision interactive (même pour un vol de moins de deux heures!), on pouvait même jouer à des jeux vidéo et on a eu droit à un lunch. Air Canada, prends des notes pour la bouffe gratuite, SVP.

Et comme on était les toutes dernières à prendre place à bord de l’avion, on a été les premières à sortir et on a attendu nos valises au carrousel environ 47 secondes.

Autre alerte au kidnapping!


Il ne nous restait plus qu’à prendre un taxi pour se rendre à l’hôtel. Toujours avec la phrase «ne faites confiance à personne au Brésil» en tête, on a refusé de suivre un homme qui se disait chauffeur de taxi à notre sortie de l’aéroport. On était encore une fois peut-être paranoïaques, mais on ne voyait pas sa voiture, il n’était pas au stand à taxis et je ne «feelais» pas pour me faire kidnapper. On a donc prétexté que j’avais envie et qu’on devait absolument retourner à l’intérieur. Le stand à taxis était à l’autre bout, ce qui ajoutait à la «loucheté» du soi-disant chauffeur. On a payé à l’avance et embarqué dans un véhicule qui semblait légitime.

Belle de jour, terrifiante de nuit


Je ne sais pas à quoi je m’attendais de Salvador, mais comme je n’avais vu que quelques photos du vieux quartier, je pensais que c’était une toute petite ville. Oh que j’étais dans le champ! Il y a environ 3 millions d’habitants et sûrement autant de centres d’achats le long de l’autoroute. Notre hôtel était dans la vieille partie de la ville, plus touristique, mais aussi reconnue comme plus dangereuse.

Je dois l’avouer, j’ai eu la chienne quand notre chauffeur de taxi est entré dans notre quartier! J’ai remarqué qu’il ne s’arrêtait jamais vraiment aux arrêts et j’ai cru le voir passer sur plusieurs feux rouges. Dans ma tête de petite fille de banlieue paisible, je me suis dit que c’est parce que si on s’arrêtait, quelqu’un allait surgir de nulle part et repartir avec tout, jusqu’aux roues du véhicule.

Ensuite, alors que j’avais déjà la face d’un chevreuil sur l’autoroute, on s’est aventurés dans des minuscules rues, aucunement éclairées, totalement désertes et où chaque maison/commerce était barricadé.

Mmmm rassurant. (Le pas de photo est dû au fait que je ne voulais surtout pas la sortir et perdre mon précieux temps seule au milieu de tout ça!)

Notre hôtel aussi était derrière une clôture digne d’une prison. Les quelques minutes entre ma sortie du taxi et mon entrée à l’hôtel (après avoir vérifié 35 fois que la clôture avait été refermée sans que personne ne se faufile à l’intérieur) m’ont paru interminables!

Mais j’ai eu peur pour rien. Le matin au réveil, j’ai eu droit à ça comme vue, de mon lit. Toutes mes peurs avaient disparu… jusqu’à la tombée du jour.

À suivre :)  

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