Il faut préciser que lors de notre visite à Harvard, une de mes amies avait un morceau de vitre dans le pied qu’elle n’arrivait pas à enlever. L’autre a eu un pépin avec une de ses sandales – et par pépin, je veux dire que j’ai marché dessus et que je l’ai brisée… Ce qui m’a fait dire la phrase de malheur suivante : «Ouin, il ne faudrait vraiment pas qu’il arrive quelque chose à un de mes pieds à mon tour!»
Précision no 2 : je conduisais (voiture manuelle) et j’étais la seule à pouvoir le faire.
Gardez ça en mémoire, car on y reviendra plus tard :)Le Fenway Park et son histoire
Après Harvard, direction Fenway Park!
On avait nos billets pour un match des Red Sox le mardi, mais le dimanche après-midi, on a décidé de faire la visite guidée. Je la suggère fortement, car elle était très intéressante. Il faut cependant arriver assez d’avance, car c’est toujours plein. On a été très chanceuses, on a réussi à avoir les trois dernières places de la dernière visite.
Que vous soyez amateur de baseball ou pas, vous aimerez sans doute cette activité. Le guide qu’on a eu était un professeur qui passait ses étés à travailler au Fenway tout simplement parce que ça le passionnait. On a appris un tas de trucs, notamment tous les détails de la «Malédiction du Bambino».On nous a expliqué en gros que le propriétaire des Red Sox était un passionné de… comédies musicales. Et pour amasser l’argent nécessaire pour avoir la sienne sur Broadway, il a vendu son meilleur joueur, Babe Ruth, à l’ennemi public numéro un, les Yankees de New York.
À l’époque, les Red Sox étaient une puissance et avaient remporté trois fois la Série mondiale avec Ruth. Une fois qu’il a été vendu (plusieurs autres joueurs ont aussi été vendus, presque tous à NY), les Red Sox ont connu 86 ans de malheurs de toutes sortes.
Quant au stade, il est superbe. À l’instar du Wrigley Field de Chicago, le Fenway est centenaire. Pour vous donner une idée, on y a joué le premier match moins d’une semaine après le naufrage du Titanic!
Pendant la visite, on apprend aussi qu’il y a plusieurs dizaines d’années, un feu a ravagé une partie des sièges. Le propriétaire était tellement avare que ça a pris des années avant qu’on les remplace. La section était simplement fermée.
Impossible de ne pas remarquer le «Monstre vert», cet immense mur – vert, vous l’aurez deviné! – au champ gauche. Il n’a pas vraiment d’autre utilité que d’être là et de rendre les circuits plus difficiles de ce côté! Puis il y a une petite tache rouge dans les gradins. C’est un siège, qui représente le plus long circuit jamais frappé dans ce stade. C’était en 1946! Pour les amateurs, c’était un circuit de 502 pieds (les autres, sachez que c’est juste vraiment impressionnant!).
Lors du match auquel on a assisté, on a découvert qu’on pouvait faire des graffitis sur les poteaux de démarcation de la ligne des circuits. Alors on y a laissé notre marque :
«The fall»
J’aurais aimé en apprendre plus sur ce stade mythique, mais notre visite a été écourtée… Sans avertissement, il s’est mis à pleuvoir. Une grosse pluie comme on a (trop) souvent en juillet. Vous vous souvenez de la phrase que j’ai dite à Harvard? Eh bien pour une raison que j’ignore, j’ai décidé d’en rajouter, en descendant les escaliers avec la centaine d’autres visiteurs : «Heille, moi je serais tellement le genre de personne qui se pèterait la gueule ici!».Une dizaine de marches plus bas : LA CHUTE. Des gougounes âgées de sept ans ne sont plus du tout antidérapantes. En fait, c’est comme si j’avais deux mini glissades sous les pieds. Donc, ce qui devait arriver arriva. J'ai glissé et mon pied droit a cogné contre le coin de la marche, alors que mon pied gauche voulait se rendre directement en bas et que mes fesses absorbaient le choc. Je pensais que j’étais correcte, je pouvais marcher. Pffff c’est juste mon orgueil qui a mangé un coup, me disais-je. Erreur.
Une fois au bas des escaliers, j’ai vu cette bosse ou plutôt cette balle de baseball apparaitre en quelques secondes sur mon pied. Panique. Que font trois filles en pareille situation de crise? Elles vont s’asseoir dans les estrades pour fixer le «Monstre vert» que décrit le guide. Pas fort. Heureusement qu’une petite madame a pris les choses en main et qu’elle a appelé la sécurité parce que je ne pouvais plus bouger de là. Quelques minutes plus tard, on venait me chercher en ambulance. Mais avant, j’ai eu droit à la couverture (j’avais l’air de porter une camisole de force) et au fauteuil roulant pour traverser le stade. Pas gênant du tout. Surtout quand tout ce qu’on a trouvé de mieux à faire, c’est de rire. Les ambulanciers nous trouvaient un peu bizarres.
Bref, on a passé notre première soirée de vacances – pour ma fête, en plus! – à l’urgence.
4,2 km IN-TER-MI-NA-BLES
Mais l’aventure ne faisait que commencer. Il fallait maintenant se rendre à l’hôtel… Je ne pouvais pas conduire, alors la seule autre personne qui avait son permis entre nous trois a pris le volant. Elle n’avait pas conduit une voiture manuelle depuis 2004, si ça peut vous donner une idée. Bref, ç’a été les 4,2 km les plus longs, stressants et pénibles de notre existence!
En résumé, je criais «clutch!» quand mon amie devait appuyer dessus et je changeais les vitesses avec ma main gauche, alors que mes béquilles prenaient toute la place dans ma petite voiture sport. Ajoutez à ça que c’était la veille du 4 juillet, fête nationale, qu’on devait se fier au GPS et que les gens de Boston, en général, ne savent pas conduire!
Voici de quoi avait l’air mon pied au jour 3 :Mais j’ai eu ma leçon. Ne plus JAMAIS dire «ouin, faudrait pas qu’il m’arrive…»