vendredi 6 octobre 2023

Les aventures de Charlot en Allemagne

Depuis des années, quand j’ai seulement des points à dire sur une destination, j’appelle ça mes « P’tites vites de… », mais comme je suis accompagnée de Charlot et qu’il a son mot à dire sur nos péripéties, allons-y pour un peu de nouveauté dans le titre!

J’ai décidé de faire un court voyage d’une semaine en Lituanie. Pourquoi, me direz-vous? Eh bien pourquoi pas, vous répondrai-je. En fait, mon objectif premier cette année était de partir trois semaines au minimum et de faire un road trip à travers la Croatie, la Bosnie-Herzégovine et la Serbie, notamment. Je voulais faire ça vers la fin de l’été. J’ai été si occupée qu’à la fin août, j’ai réalisé que la fin de l’été… c’était pas mal là et que j’avais complètement raté mon coup. Je n’avais rien prévu, rien budgété et demandé aucun congé. Ce sera donc pour une autre fois. Mais ce serait mal me connaître de penser que je n’allais rien faire malgré tout. J’ai donc regardé la carte de l’Europe et j’ai réalisé que dans le coin de la Lituanie, à part les pays en guerre où je n’irai pas – je suis quand même un peu saine d’esprit et responsable, des fois! – il ne me restait que ce pays à cocher sur ma liste. Il ne m’en fallait pas plus pour me mettre à la recherche des choses à faire dans ce coin de l’Europe de l’Est.

Je vous en reparlerai, car je ne suis pas encore rendue (au moment d'écrire ces lignes), mais comme j’aime profiter des escales pour visiter de nouvelles villes, j’ai volontairement pris une escale de près de 10 heures à Francfort-sur-le-Main, en Allemagne, pour pouvoir aller visiter son fameux hôtel de ville et ajouter au passage un pays à la liste de Charlot. C’était ma cinquième présence en Allemagne, mais je n’étais jamais passée dans ce coin, alors on était deux heureux. Bon, un blasé et une heureuse, mais ça, c’est un détail! 

Ceux qui suivent mes aventures depuis au moins deux ans savent à quel point je me casse la tête à vouloir emmener Charlot en Europe. Eh bien cette fois n’a pas fait exception, du moins dans la préparation. Comme notre point d’entrée était l’Allemagne, j’ai fait remplir toute la documentation en version anglaise/allemande par mon vétérinaire. Coût de l’opération : environ 200 $. Ensuite, j’ai contacté Air Canada pour payer le supplément pour Charlot (qui est dans une mini sacoche sous le siège devant moi, aucune différence avec un bagage à main gratuit). Je savais que c’était 200 $ pour l’aller-retour. Pas de problème. Sauf que cette fois, deux de mes quatre vols sont opérés par d’autres compagnies aériennes. Et même si Lufthansa fait partie de Star Alliance, les coûts défrayés pour Air Canada ne s’appliquent pas au deuxième vol, payé auprès d’Air Canada, mais opéré par Lufthansa et ce sera la même chose au retour, mais avec Air Baltic. J’ai fait les démarches auprès de la compagnie, mais on m’a dit que j’allais payer sur place. J’ai ensuite contacté les autorités de l’Aéroport de Frankfurt parce que je sais que je dois faire approuver toute ma paperasse par un vétérinaire sur place. Ils avaient l’air un peu non chalants dans nos conversations, me disant que j’allais régler ça sur place, sans réservation (contrairement à la Norvège et à l’Irlande, mes deux expériences précédentes au cours de la dernière année).

Une fois en ligne pour les douanes et découragée parce que j’ai dû faire 1000 pas selon ma montre intelligente pour me rendre au bout de la file, un employé se place devant moi et nous dit qu’à partir de moi, on doit suivre sa collègue pour aller à l’autre bout du terminal, là où les douaniers n’ont visiblement rien à faire. Je les suis, après avoir vérifié que je pouvais faire les démarches pour Charlot là-bas (pas de gaspillage de pas après avoir dormi trois heures aux côtés d'une passagère, disons, qui ne sentait pas la fraîcheur du printemps). On m’avait prévenue que je devais débourser 75 euros pour son entrée en Allemagne. Je trouve ça exagéré, mais je n’ai pas le choix. Une fois dans la file d’attente quasi magique, je n’attends que quelques minutes pour faire estampiller mon passeport (parenthèse, j’adore voir la face des douaniers qui cherchent désespérément une page libre et je n’ai pas hâte au renouvellement!) et je me retrouve devant un corridor vide, avec à droite la mention en vert « rien à déclarer » et à gauche, aucunement barricadée, la mention en rouge « à déclarer » avec un téléphone de la même couleur. Si on se fie à celui de la Maison-Blanche, c’est important quand on décroche. Je prends le combiné et :

    Douanes

-        Oui, c’est pour déclarer mon chien

    Est-ce que c’est votre première fois en Union européenne avec lui?

-     Non, c’est sa troisième fois.

    Il a quel âge?

-    Six ans.

-    Vous avez les papiers?

-        Oui, tous signés par le gouvernement du Canada.

-     Parfait, vous pouvez entrer.

Attends, quoi? C’est tout? OK, merci de me faciliter la tâche, mais avoir su, je n’aurais pas payé tous ces frais et stressé avant mon arrivée! Mais bon, si ça me fait épargner 75 euros, on va le prendre.

Une des raisons pour lesquelles j’avais choisi de faire une longue escale à Frankfurt, c’est parce que l’aéroport n’est qu’à une quinzaine de minutes en transport en commun des attractions principales. Disons qu’après mon escale ratée à Istanbul, je prends tout ça en ligne de compte!

Ce n’était pas super évident de trouver le lieu où entreposer mon bagage à main et trouver le train qui se rendait où je voulais, mais j’avais le temps et tout s’est bien passé. Sauf qu’une fois à la Main Tower, mon premier arrêt, je suis tombée sur une espèce de gardien de sécurité en power trip qui, quand il a vu Charlot (je l’ai enlevé de sa sacoche parce que je ne le fais pas passer dans les trucs de rayons X, et je sors sa carte de chien de service), il s’est mis à hurler comme un imbécile qu’il ne voulait pas de chien dans « SA » tour – je ne savais pas que les agents de sécurité (et ici, je vais vous épargner les qualificatifs que j’ai réservés à mes proches) étaient aussi propriétaires d’une telle tour… Au lieu d’être un tantinet sympathique et compréhensif, il m’a hurlé dessus en me pointant la sortie. Gros cave. Je me permets cette insulte parce que je lui ai demandé s’il refuserait une personne aveugle avec un chien Mira (ou l’équivalent ici) et qu’il a encore une fois pété sa coche. Alors je suis ressortie pour prendre l’autobus hop on hop off, qui lui, accepte les chiens, pour faire le tour de la ville.

Mon objectif étant de voir le fameux hôtel de ville, le Römer. C’est là que je suis sortie et j’ai juste eu le temps de prendre quelques photos avant le DÉLUGE. Évidemment, mon imperméable, celui de Charlot et mon parapluie étaient restés bien confortablement dans la valise qui s’en allait directement en Lituanie sans mon aide.

J’ai donc utilisé mon manteau jeans, sans grands résultats.

Mais c’était très beau, ça valait quand même la peine.

Après un lunch improvisé avec deux classiques, une saucisse Brawturst et un cidre (rien de spécial, je ne l’ai absolument pas terminé!), j’ai embarqué dans la deuxième ligne du bus de touriste, sachant qu’il me mènerait à la gare centrale, qui est magnifique, soit dit en passant.

Tout comme à l’aller, personne n’a vérifié le paiement de mon passaget, mais j’aime mieux être en règle (surtout après ma mésaventure à Athènes où on m'a traitée en criminelle!).

De retour à l’Aéroport de Frankfurt, je savais que je devais aller au comptoir pour faire imprimer ma carte d’embarquement vu que j’allais avoir des frais pour Charlot. Longue histoire courte, ç’a pris trois employés – la dernière seulement étant brillante et logique – pour réussir à payer les 60 euros pour embarquer mon chien.

Il ne me restait plus qu’à passer à nouveau la sécurité. Une formalité, sauf cette fois-ci, alors que des tests ont révélé la présence… d’explosifs dans mon sac à dos.

Ben voyons donc. J’avoue que j’ai quand même stressé quelques instants parce que j’avais laissé mon sac à la consigne de l’aéroport et que son contenu est très, très important, genre mon laptop A.K.A. ma vie et mes manuscrits et autres choses tout aussi essentielles.

Le douanier ne semblait pas stressé, me disant que je n’avais pas à m’inquiéter, que la police viendrait, mais c’est tout. Quand même. Je les ai attendus de nombreuses minutes sans pouvoir toucher à mon cellulaire et mon ordinateur et ils se sont présentés trois, dont un avec l’équivalent d’un AK47 à la ceinture! Finalement, je n’ai eu qu’à allumer mon ordi et entrer mon mot de passe et on m’a laissée partir.

Bref, je ne suis pas une terroriste, Charlot est plus ou moins légal en Union européenne et nous voilà pour une nouvelle aventure lui et moi!

Et après tout, j’avais bien raison de renommer ce blogue puisque les p’tites vites attendront!



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