samedi 2 novembre 2019

Mésaventure aérienne no 2693

Ça devait faire des mois que j’avais acheté mes billets pour aller voir Carrie Underwood à Ottawa, en mai. La veille, je revenais de Paris. Je serais fatiguée, mais bon, j’étais prête à me sacrifier pour ma chanteuse préférée.

Sauf que mes plans ont un peu changé. Je venais d’être embauchée comme agente de bord et ma formation – qui s’annonçait très exigeante – commençait la même date que le spectacle. Ça impliquait donc que je me tape un aller-retour à Ottawa en pleine nuit selon mon décalage horaire et que je sois sur les bancs d’école la journée même et le lendemain. C’était trop. J’ai pris la sage décision de donner mes billets à ma mère, qui est allée avec une amie.

J’ai décidé d’attendre de voir mon horaire des mois suivants pour aller la voir dans une ville américaine quelconque. Mon choix s’est finalement arrêté sur Chicago. Tant qu’à aller quelque part, aussi bien le faire dans une de mes villes préférées au monde!
C’est pendant une randonnée interminable en autobus au Pérou que j’ai tout réservé : avion, hôtel, billet de spectacle. Je partais le lundi matin, allais voir le spectacle le soir et revenais le mardi matin. Ça, c’était le plan. Évidemment, il a déraillé!

J’avais une escale à Toronto puisque j’ai choisi Porter, qui était le plus abordable. Mon vol était tôt le matin. Mais à mon arrivée à la porte d’embarquement, j’ai compris que je ne décollerais pas tout de suite. Un épais brouillard couvrait la ville de Toronto et aucun avion ne pouvait décoller ni atterrir. Ils repoussaient sans cesse le départ, en nous disant qu’on aurait une mise à jour une demi-heure plus tard. Mais c’était le statut quo. À un moment, on a eu une lueur d’espoir quand ils ont annoncé qu’ils essaieraient de faire poser deux avions à Toronto. Si ça fonctionnait, on pourrait commencer l’embarquement rapidement. Puis…

« Bon, mauvaise nouvelle, les deux avions n’ont pas été capables d’atterrir, alors ils reviennent vers Montréal. »

J’avais commencé à chercher un plan B parce que Toronto n’était qu’un arrêt pour moi et pas ma destination. Le problème, c’est que tous les vols de Porter passent par là. Alors je devais regarder pour une autre compagnie. À  un moment, l’agent a annoncé que Porter nous rembourserait si on voulait annuler notre voyage. Je me suis présentée au comptoir pour demander d’annuler mon vol aller, mais pas le retour, si c’était possible. La fille, qui semblait en formation, m’a dit que oui. Elle a annulé mon vol aller, m’a dit que je recevrais 308$, mais que je devais appeler Expedia pour avoir mon remboursement puisque c’est avec eux que j’ai acheté mon billet. Elle m'a confirmé avoir gardé mon vol du lendemain et tout noté à mon dossier.

J'ai donc quitté la zone d’embarquement et acheté un billet aller simple avec Air Canada. Mais comme je partais d’abord pour Toronto, je n’étais pas dans le bon terminal. Ça veut dire sortir de là, repasser la sécurité et passer par les douanes avant de prendre mon nouveau vol.

En embarquant dans l’avion, j’ai appelé Expédia pour mon remboursement. La fille n’était pas très gentille, mettons. En gros, elle me disait qu’ils devaient annuler mon vol au complet. Ce que je ne voulais évidemment pas. Alors elle refusait de me rembourser, contrairement à ce que m’avait promis la fille de Porter. J’étais à « boutte », je lui ai raccroché la ligne au nez.

Heureusement, ce vol s’est bien passé et je suis arrivée en fin d’après-midi à Chicago. Toutefois, j’arrivais à O’Hare et non Midway, ce qui est un peu plus loin du centre-ville. Comme j’en étais à ma septième visite à Chicago et que je commence à bien connaître le « loop », j’étais confiante de prendre le train pour me rendre à mon hôtel, même si c’était un looooong trajet d’une heure. Une chance que je n’avais pas réservé d'activité pour ma journée! Je voulais faire la visite à thématique des gangsters, mais ce sera pour une autre fois!

J’ai pris une passe de bus/métro 24h pour 10 USD, alors je suis allée au United Center en autobus. Ce trajet, je le connais bien! Après tout, je suis une fan des Blackhawks et c’est là qu’ils jouent!

Pour ce qui est du spectacle, il était excellent. C’était la septième fois que je voyais Carrie en show (trois à Ottawa, une en Floride, une à New York, une à Atlantic City et maintenant une à Chicago). Jamais été déçue!
 
Je repartais à 7h le lendemain matin. À ma sortie de l’hôtel, j’ai décidé de prendre le chemin un peu plus long parce que le plus rapide comprenait une marche d’environ 700 m et… il pleuvait à boire debout. Comme j’avais pris Porter et que mon billet « basic fare » ne me permettait même pas de bagage en cabine, je n’avais que mon petit sac à dos et évidemment pas de parapluie!

J’avais toutefois une petite crainte : celle que mes malchances se poursuivent et qu’il y ait un problème avec mon vol retour. Après tout, j’avais reçu un texto me disant qu’on m’avait déplacée sur un vol plus tard – après avoir eu la confirmation que c’était annulé. Bonjour les complications.

Au comptoir, la fille a passé mon passeport plus d’une fois et j’ai déduit par sa face que quelque chose clochait.

« Ils ont annulé ton vol au complet. »

Ah ben /$%?&*()

Elle m’a dit qu’elle ne pouvait pas me remettre sur le vol, mais elle a appelé à Toronto pour leur demander de le faire. Ce qui a été fait à 6h20. Mon avion décollait à 7h. C’était serré, mais possible.

Comme je n’avais presque pas dormi, je me suis couchée tout de suite dans l’avion. Je me suis fait réveiller par une annonce disant qu’on devait débarquer. Il était 7h45. Je n’avais même pas remarqué qu’on n’avait pas décollé. La raison? Le camion de dégivrage était brisé. C’était celui de Porter et ils ne pouvaient même pas en emprunter un à une autre compagnie. Celle-là, je ne l’ai pas comprise!

On a fini par partir avec deux heures de retard, j’ai raté ma correspondance à Toronto et je suis enfin arrivée chez moi à 16h au lieu de midi.
Sinon, pour ce qui est de Chicago, la ville était magnifique comme d’habitude. J’ai tout de même eu droit à un monsieur très bizarre dans le métro, qui a étalé une dizaine de photos de la Sainte Vierge et de Jésus sur le bord de la fenêtre en les embrassant avant de les placer. Il a ensuite mis une grosse croix en bois autour de son cou et a tout embrassé à nouveau en les rangeant avant de sortir…
Je suis allée souvent à Chicago, mais je n’avais jamais vu la pancarte annonçant le début de la route 66. Comme j’ai vu celle de la fin en Californie, la boucle est bouclée!

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