samedi 4 novembre 2017

Cinque Terre, avec et sans Instagram...

Cinque Terre, c’est magnifique. Du moins, ce l’est quand on google cet endroit. J’ai rarement hâte d’aller quelque part, mais depuis que j’ai vu des photos de ce petit coin de l’Italie sur Instagram, c’est devenu mon obsession et j’avais vraiment très hâte d’y aller. Sans blague, je ne sais pas si c’est que je commence malheureusement à être blasée ou quoi que ce soit, mais c’est un sentiment que je n’avais pas eu depuis un petit bout.

Sauf que j’avais aussi peur que mes attentes soient trop élevées. Ça serait bien maudit, me suis-je dit, pour une fois que j’en avais! Je sais bien que les photos sont aujourd’hui souvent très retouchées. Je le fais moi-même avec les miennes. Mais c’est comme si j’espérais que ce soit aussi beau que ce que j’avais vu sur mon ordinateur, même en sachant que je risquais d’être déçue.

Et je dois avouer que… je l’ai été un peu. Mais laissez-moi vous expliquer avant de me juger!

En fait, je n’osais pas trop me l’avouer que le paysage n’était pas à la hauteur de mes attentes. Ce n’est qu’à ma deuxième journée que j’ai accepté l’évidence. C’est que j’ai croisé un couple de Québécois et qu’on a jasé longuement sur le bateau en fin de journée. À un moment, la dame me dit «Je ne sais pas pour toi, mais moi, je suis un peu déçue». Ah. Alors ce n’est pas juste moi. Et on s’est mises toutes les deux à blâmer tous les Photoshop de ce monde pour ça.

Ce n’est pas que c’est laid, bien au contraire. Mais l’œil ne peut pas voir «live» ce qu’on peut voir d’une photo, surtout modifiée. Le problème aussi, c’est qu’il faisait très beau. Oui, c’est un problème dans la mesure où le soleil reflète sur l’eau et que c’est comme si on voyait toujours en surexposition. Les couleurs sont moins vives, la toile de fond moins claire.

Pour vous donner une idée, je vais admettre ma «tricherie» et vous montrer quelques-unes de mes photos avant et après les filtres Instagram.
 

 

 
Le plus beau des villages, celui qui revient toujours quand on fait des recherches sur le Web, c’est Manarola. J’y suis allée en fin de journée pour y apprécier le coucher du soleil. Il y avait une longue rangée de photographes amateurs ou pas avec leur trépied qui attendaient la lumière parfaite. Avoir su, j’aurais aussi traîné le mien, qui est resté dans ma valise tout le long de mon voyage! La «shot» parfaite, je ne l’ai pas eue. Mais avec quelques retouches, ça ressemblait à ce que je voulais voir.  
Toute cette impression de déception m’a toutefois quittée lors de ma dernière journée à Cinque Terre. J’avais décidé de me promener entre les villages de toutes les manières possibles, soit en train, en bateau et en trekking. Avoir eu le temps, je les aurais tous faits à pied, mais je rappelle que c’est un voyage éclair de quatre jours et demi – excluant le voyagement – que j’ai fait.

J’ai demandé au guide quel était le sentier avec les plus beaux paysages. Il m’a suggéré de faire Corniglia-Vernazza. Ça tombait bien, Corniglia était le seul des cinq villages que je n’avais pas encore vu, puisqu’il est si haut perché qu’on ne peut y accéder en bateau.

Naïvement, je croyais que le train arrivait à la hauteur du village. Oh que non. À la sortie de la gare, on doit monter pas moins de 386 marches! Ça commence raide quand on s’en va faire du trekking! Et surtout : rassurant quand la seule affiche qui soit en bas est celle-ci!
 
Une fois en haut, je suis restée un peu pour voir la ville puis je me suis dirigée vers le sentier. Et c’est là que ma vision a changé.

Je me suis arrêtée un instant, au bout de quelques dizaines de minutes de marche et j’ai regardé autour de moi. À gauche, de plus en plus petit, je voyais la petite ville de Corniglia, qui même si elle était dans un genre de brouillard de chaleur, était belle. Devant moi, de l’eau. J’étais au sommet d’une de ces montages, à quelques pas d’une falaise, de laquelle une simple clôture de bois me séparait. Je ne voyais pas encore Vernazza, mais ce n’était pas grave. Tout ça était soudainement devenu beau.

C’est au bout d’un peu moins de deux heures que je suis arrivée à destination. Même si j’avais tout vu de la mer la veille, c’était différent. Probablement parce que je le voyais différemment. C’est difficile à expliquer, mais dès cet instant, ce que j’ai trouvé beau, ce n’est pas le Cinque Terre que l’on trouve sur Google. Non, c’était le Cinque Terre que j’avais devant moi.

Et pour vous le prouver, voici des photos pas retouchées du tout qui sont tout de même très belles, je l’admets!
  



 Prochaine fois, je m’attaque à la côte almafitaine, mais j’aurai des attentes plus «modestes»!

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