dimanche 4 septembre 2016

Paspeanut, bobsleigh et adrénaline à Lake Placid

Chaque fois que je roulais sur la pittoresque (not) autoroute 87 et que je voyais la pancarte annonçant Lake Placid, je me disais qu’un jour, j’allais emprunter cette sortie et enfin aller essayer la fameuse descente en bobsleigh, moi aussi.

Lorsque j’ai vu que j’avais miraculeusement congé samedi et dimanche – j’ai un horaire atypique, je ne connais pas ça, du 9 à 5 ! – et qu’en plus, ma partenaire officielle de voyage (Jenny) était aussi libre, j’ai tout de suite commencé à rêver à ma descente.

Mais qu’y a-t-il de si excitant me demanderez-vous ? Tout. C’est que cette petite ville de l’État de New York a accueilli les Jeux olympiques d’hiver deux fois, soit en 1932 et en 1980. Contrairement à de trop nombreuses villes hôtes qui laissent à l’abandon ses installations une fois les jeux passés, Lake Placid a choisi de les exploiter à fond.

Au menu, donc, il n’y avait pas que du bobsleigh, mais bien une immersion olympique presque complète.

Ah et évidemment, pour ajouter au plaisir, c’est en Westfalia (aka Paspeanut) qu’on s’y est rendues !

Une fois à Lake Placid, on est tout de suite allées à la piste de bobsleigh. Il était impossible d’acheter les billets par Internet et mon courriel était resté sans réponse pour une réservation (on demande de le faire 48 heures à l’avance). Notre élan de joie a rapidement été freiné lorsqu’on a lu «Sold out» sur la porte.

Merde.

La dame à la billetterie nous a quand même rassurées en nous disant qu’on avait de bonnes chances de pouvoir le faire le lendemain et nous a suggéré d’arriver entre 9h et 10h (la première descente se faisant à 10h). Bon. Ce ne serait donc que partie remise. Il faut dire qu’avec tous nos arrêts à l’aller et surtout la longue attente aux douanes, on est arrivées en fin d’après-midi et que tout fermait tôt. C’est donc en vitesse – bah, vitesse étant un grand mot puisque je rappelle qu’on se promenait en Westfalia 72… – qu’on s’est dirigées vers le champ de tir de l’épreuve de biathlon.

Là aussi, on est arrivées tout juste avant la fermeture. Mais le «coach» nous a permis de tirer, si on payant en argent comptant. On n’a pas été difficiles à convaincre. J’étais déjà en mode «redneck» et je voulais absolument «tirer du gun»!
On s’entend que le biathlon est un des sports les plus bizarres qui soient. Pensez-y. Vous parcourez des kilomètres en ski de fond, puis, vous vous arrêtez pour atteindre de minuscules cibles à la carabine…

Pour cette activité, on effectuait les tirs en position couchée. Les cibles sont les mêmes que dans les vraies compétitions, sauf que nous avions celles que les athlètes visent habituellement lorsqu’ils sont debout. La grosseur est équivalente à un pamplemousse. Lorsqu’ils sont couchés, ils doivent viser un trou gros comme une balle de golf.

On avait 10 balles chacune. Jenny a été super bonne, avec trois cibles sur cinq dès le premier essai. Quant à moi, j’ai super bien commencé avec une cible dès mon premier tir. Sauf que je n’ai absolument rien réussi par la suite ! Mais bon, à ma défense, je ne vois pas très bien de l’œil droit et je n’ai pas pensé porter mes lunettes. Difficile de bien viser quand tout est embrouillé ! Mais sérieusement, c’est en le faisant qu’on réalise à quel point les athlètes sont extraordinaires. Non seulement doivent-ils viser, mais ils doivent également contrôler leur respiration comme jamais pour ne pas bouger, tout ça après avoir sprinté en ski.

Même si je n’ai visiblement pas d’avenir dans ce sport, j’ai adoré !
Après avoir fait un saut au terrain de camping pour m’assurer que j’aurais l’air d’une pro en soirée pour stationner Paspeanut, on est retournées en ville pour assister à un spectacle de patinage artistique. On avait trouvé l’info sur le web – et Jenny est une ancienne patineuse artistique – mais une fois sur place, ça n’a pas été évident de trouver ledit spectacle.

On avait arrêté après le biathlon, mais on était reparties les mains vides, sans trouver la billetterie. Pendant que j’attendais à l’extérieur, Jenny cherchait en vain l’endroit où se procurer les billets. En fait, elle s’est plutôt ramassée dans un des vestiaires où les jeunes étaient en train de se préparer !

Plus tôt, on avait passé devant un petit resto-pub qui semblait super, le Big Slide Brewery & Public House, alors c’est là où on a décidé d’aller souper. Nul besoin de dire qu’on a attiré l’attention de tout le monde sur la terrasse en arrivant en Westfalia orange pâle… Disons que je m’habitue tranquillement à être remarquée de la sorte !

Malheureusement, on a été un peu déçues. L’endroit est superbe et le menu était alléchant, mais le service a été hyper lent et la bouffe était plutôt ordinaire. Décevant. Et ç’a été tellement long avant de pouvoir régler la facture qu’on est arrivées très en retard au spectacle.

Alors, pour faire changement, on a couru partout dans les corridors du centre sportif. Je me souvenais que c’était à la patinoire 1932, celle qui avait servi cette année-là. On court et on arrive devant les portes… de la mauvaise patinoire.

Merde, ça, c’est la Herb Brooks!
(Souvenirs ici du film Miracle, que vous devez a-b-s-o-l-u-m-e-n-t voir !) Ah et petite anecdote ici, le joueur des Capitals de Washington Brooks Orpiks se prénomme ainsi en l’honneur de l’entraîneur des États-Unis aux Jeux de 1980, puisqu’il est né quelques mois après le «Miracle on ice».

Autre course, et on arrive finalement au tout petit aréna, à temps pour la deuxième partie du spectacle. C’était quand même impressionnant de se dire qu’il y a 84 ans, des athlètes ont remporté des médailles olympiques sur cette même glace.
  
Le lendemain, on a enfin pu faire notre descente en bobsleigh ! On ne fait que la moitié de la piste, sur des roulettes et du ciment, puisqu’il n’y a évidemment pas de neige !

En nous dirigeant vers le départ, j’ai vu une minuscule piste et je me suis dit que ce n’était sûrement pas ça. C’était beaucoup trop petit. Eh ben non. C’est dans cet étroit passage qu’on allait descendre à toute vitesse ! (55 milles à l’heure environ, soit près de 90 km/h)

C’est tellement l’fun ! Un peu effrayant aussi, je l’avoue. Surtout la dernière courbe, où on penche à 90 degrés !
Si vous voulez vivre ça comme nous, voici ce que ma GoPro a filmé !
Une belle petite poussée d’adrénaline !

À noter qu’on s’est procuré le passeport olympique. Si vous y allez, ça vaut vraiment la peine. Il coûte 35$, mais donne 20% de rabais sur toutes les activités et comprend des entrées gratuites, notamment pour la gondole et l’autoroute à la montagne Whiteface.

On est ensuite allées voir les installations du saut à skis. Malheureusement, l’ascenseur qui mène au sommet était hors service. Mais on a pu aller au bas de la descente. La seule chose que j’ai dite et redite sur place était «Ils sont complètement cinglés». Parce que c’est haut en maudit! Jamais je ne m’élancerais en ski de là-haut. JAMAIS!
 
À côté, il y avait des jeunes qui pratiquaient le ski acrobatique en atterrissant dans une piscine. On est restées de longues minutes à les admirer!
On a conclu notre périple à la Whiteface mountain. On a fait l’expédition en 4x4 qui nous a menées un peu partout sur les pistes où je n’irais jamais l’hiver, puisque ce sont des doubles losanges. Là aussi, il faut être un peu cinglé pour s’y aventurer!
On pouvait aussi voir des vestiges du passé, comme les tableaux de pointage qui ont servi durant les JO.
Comme la gondole était incluse dans notre passeport, on s’est rendues tout en haut pour admirer la vue. Il ne faisait pas super beau, alors on ne voyait pas très loin, mais on dit que par une journée «claire», on peut voir le reflet du soleil sur un des gratte-ciel de Montréal! Et on a enfin pu voir le lac Placid. En fait, il n’est même pas dans la ville du même nom!
On s’était dit qu’on voulait absolument faire toutes les activités. On ne pouvait donc pas passer à côté de la chute libre sur un méga coussin gonflable. Le concept est assez simple, on grimpe sur une plateforme, qui peut aller jusqu’à une soixantaine de pieds dans les airs, et on se jette dans le vide, pour atterrir sur un «air bag» géant.
Oh boy. Pas si facile à faire! Je l’admets, j’ai un peu eu la chienne en haut. Jenny, qui a le vertige, a réussi à s’élancer d’une vingtaine de pieds. Moi, je l’ai fait à 32 pieds. L’avoir fait une deuxième fois, je serais montée un peu plus, mais il nous restait encore une dernière activité à cocher sur notre liste et le ciel se couvrait. Next!

On a donc fait un petit peu de «hiking» pour aller admirer d’autres magnifiques chutes.
Ç’aurait pu virer à la catastrophe puisque Jenny est tombée sur un méga tronc d’arbre au-dessus d’une des chutes et que moi, j’ai glissé et frappé l’intérieur de ma cheville sur un méga caillou. Ça fait une semaine et mon ecchymose est encore bien visible! Mais heureusement, il y a eu plus de peur que de mal.

Récemment, ils ont construit une autoroute pour se rendre vers un autre sommet de la montagne. Une route avec des virages en épingle (j’ai appris que ça s’appelait un «hairpin turn» en anglais et je trouvais ça ben l’fun) comme on voit dans les publicités de voiture.
Tout en haut, ils ont construit un château. Qui ne sert à rien. Pour aller tout en haut, on prend l’ascenseur, après avoir emprunter un tunnel humide et froid, digne d’un film d’horreur.
Comment haut, l'ascenseur? Comme ça :
Et en haut, on avait littéralement la tête dans les nuages.
Paspeanut n’a pas tripé lors de la descente, je dirais. Partout, on nous demande de descendre en «low gear» pour épargner les freins. Mais une côte à 8% sur huit milles… Impossible de ne pas freiner.

Une fois en bas, on s’est arrêtées dans le premier petit resto qu’on a vu, question de reposer notre vieille bagnole. Une pizzeria du coin, classique, comme dans les films américains. Un vieil homme nous a fait notre pizza, et nous l’avons dégustée (elle était booonnnneee!!!) à côté d’un tas de trucs à vendre puisque son resto avait aussi des airs de magasin général.
On était contentes d’avoir réussi à TOUT faire.

Ce n’est que deux jours après notre retour que j’ai réalisé que… on a complètement oublié d’aller visiter le musée des Jeux! Oh well, faudra y retourner!

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