Pour Noël, on a voulu faire changement cette année. Parce qu’on
va être honnête, fêter Noël quand on est juste trois, c’est un peu plate.
On a donc réservé la seule croisière qui nous permettait de
revenir à temps pour le match de football du dimanche, entre les Colts et les
Dophins, que j’attendais depuis la sortie du calendrier de la NFL. Cette
croisière est toute simple : départ le 24 décembre de West Palm Beach,
journée du 25 à Freeport, aux Bahamas, et retour le 26 en matinée. Short and
sweet, comme on dit. Pas le grand luxe non plus, mais dans mon cas, c’était ma
première croisière et c’était bien correct!
C’était la deuxième fois que j’allais aux Bahamas. La
dernière fois, également à Freeport, c’était une excursion d’une journée. Si ma
mémoire est bonne, on prenait un traversier pendant environ quatre heures à l’aller
et même chose au retour. Sauf que c’était un bateau beaucoup plus petit. Oh que
ça brassait. Tellement, que mon père avait songé à rester sur l’île et prendre
l’avion pour revenir!
On a choisi de faire l’excursion en Jeep. J’avais hâte de
voir si c’était aussi intéressant que c’en avait l’air ou si c’était un
attrape-touriste. J’ai encore en mémoire une excursion en motomarine au Mexique
qui s’est avérée être sur des répliques de motomarines qui n’allaient pas plus
vite qu’un pédalo… Je vous dirais que ce n’était finalement pas nécessairement
à la hauteur de mes attentes, mais c’était tout de même intéressant.
Le paysage est vraiment superbe, avec des plages à perte de vue.
Ce qui m’intéressait le plus de cette activité, c’est qu’on devait en apprendre sur la culture des Bahamiens. Pour la petite histoire, les Bahamas ont obtenu leur indépendance en 1968 seulement. Comme j’ai visité Freeport, les anecdotes sont celles de cette petite île. Alors les voici en vrac, selon ce que notre guide nous a raconté :
- Il n’y a pas de loi sur l’alcool au volant.
- Avant 1968, ça pouvait ressembler à l’île de Gilligan, alors qu’ils pêchaient pour manger, qu’ils n’avaient pas l’électricité – ils s’éclairaient avec des lanternes – et que l’eau était filtrée par les roches.
- C’est un Américain qui a investi et qui a développé cette île.
- Il n’y a pas moyen de passer de cette île à une autre avec une voiture. «On se connaît tous, on se voit tout le temps», a dit notre guide. Selon lui, c’est pour ça qu’il n’y a pas un taux de criminalité élevé. C’est aussi pourquoi ils n’ont pas peur de laisser leurs clés dans la voiture. «Même si quelqu’un la volait, on recroiserait notre voiture rapidement!» a-t-il ajouté.
- On n’y paie pas d’impôts. Le gouvernement fait son argent avec les taxes sur les importations, entre autres.
- Si vous voulez être citoyen des Bahamas, c’est facile. Vous n’avez qu’à acheter un commerce ou une maison d’une valeur de 250 000$!
- L’industrialisation s’est faite autour d’une sorte de pin qui ne pousse que sur cette île. Un pin qui plie à 80 degrés sans casser. Par contre, comme on peut le voir sur la prochaine photo, une grande partie des forêts a été détruite à cause de l’eau salée amenée par un récent ouragan.
Vie de bateau
Je suis allée faire un tour au salon d’esthétique durant mon court séjour sur le bateau. On a changé mon vernis sur mes ongles d'orteils. Et pour ce faire, on a utilisé cette technique hilarante:
J'en ai par ailleurs profité pour demander à l’esthéticienne comment ça fonctionnait. Elle m’a raconté qu’elle embarquait sur le bateau pour huit mois et qu’elle avait ensuite deux mois de congé – à ses frais. Elle était mère monoparentale de trois enfants, qui habitaient chez sa mère. Je trouvais ça un peu triste. Mais je sentais aussi qu’elle essayait de me soutirer un plus gros pourboire. En fait, elle n’a pas été très subtile, elle me l’a carrément dit! Selon ses dires, leur seul salaire repose sur les pourboires. Je serais curieuse de savoir si c’est effectivement le cas et combien ça peut rapporter. Au moins, il est inclus dans les prix. En fait, on nous dit qu’un pourboire de 15% sera ajouté à la facture. Comme c’était Noël et que l’histoire de la mère qui ne voit ses enfants que sur FaceTime m’avait un peu touchée, je m’étais dit que je pourrais lui ajouter un petit montant au moment du paiement. Sauf que j’ai rapidement réalisé que le 15% se transforme rapidement en généreux pourboire obligatoire frôlant les 30%, car il est calculé sur le total des services chargés individuellement et non sur le prix du forfait. Exemple (fictif) : vous prenez un forfait massage, épilation et manucure à 100$. Si vous l’aviez payé séparément, ç’aurait été 150$. Le 15% est donc calculé sur… le 150$. Bref, pour des soins de 79$ dans mon cas, elle a reçu 22$. Disons que je n’en ai pas ajouté. Ce n’est pas que je veux être cheap, mais… il ne faut pas oublier que c’est en dollars américains en plus!
Je sais, je sais. Tout coûte cher sur un bateau de croisière et vous avez facilement une facture salée à la sortie. Mais j’en étais témoin pour la première fois en personne!
Parmi les rares choses gratuites sur le bateau, il y a évidemment la nourriture. On a croisé une famille qui s'est dit qu'elle allait «rentrer dans son argent» au souper. Le couple, accompagné de leur fiston d'environ deux ans, a commandé... six plats principaux. SIX! Ça, c'est sans compter les entrées et les desserts. Allô le gaspillage.
On a quand même eu ben du fun. Et je tiens à souligner que je suis la championne incontestée de la famille à ce jeu :
Itinéraire loufoque
Je le répète souvent, on dirait que je ne peux pas avoir un voyage «normal». Quand ce n’est pas une mère folle qui m’accuse d’avoir essayé de tuer son bébé (
à lire ici), c’est une compagnie d’aviation qui oublie de payer mon transfert (
ici) ou encore moi qui oublie mon laptop sur un banc (
ici) ou même mes clés dans un autre pays (
ici).
Cette fois, j’ai eu l’itinéraire le plus ridicule de ma vie.
Je devais faire Montréal-Toronto-Atlanta-Fort Lauderdale. Ark, je sais. Mais ce vol, un 23 décembre avec un retour le 1er janvier, coûtait 800$. Alors imaginez les vols directs! Je devais quand même arriver en début d’après-midi, alors ça ne me dérangeait pas trop. Sachant toutefois que je n’aurais vraiment pas beaucoup de temps à Toronto et que c’est toujours long et compliqué d’aller aux États-Unis à partir de l’aéroport Pearson, j’ai tout fait entrer mes affaires dans un bagage à main. Ça tient presque du miracle. Malheureusement, j’ai pris cette décision après avoir payé mes frais de bagages. Adieu 25$, désolée de t’envoyer aux poubelles.
L’avion quitte la porte à temps, tout semble bien aller. Puis on nous annonce que l’aéroport de Toronto vient de fermer pour une durée indéterminée, mais que nous sommes les premiers sur la liste en provenance de Montréal. On nous parle d’une heure de retard environ. C’est certain que je manque mon vol suivant. Mais une fois qu’on est dans l’avion comme ça, ils ne peuvent nous faire sortir. Pas le choix d’aller à Toronto. Et ce n’est qu’à ma sortie que j’allais connaître mon nouvel itinéraire.
On part donc avec un peu moins d’un heure de retard et comme prévu, je reçois une alerte d’Air Canada à mon arrivée dans la Ville Reine. Cette alerte :
Nouvel itinéraire? Retourner à Montréal pour y prendre… un vol direct. J’ai éclaté de rire. Tous les gens que j’ai croisés à Toronto et à Montréal riaient aussi de moi. En fait, la dame au comptoir d’Air Canada à Toronto m’a fait venir pour vérifier mon itinéraire, tellement elle n’y croyait pas.
«I just want to make sure. You're going back to Montreal? I've never seen something this crazy in my entire career. Who's the idiot that came up with that plan?!»
Elle ne pouvait pas mieux résumer!
Alors je suis retournée à Montréal. J’étais en correspondance dans ma propre ville et j’ai tout compacté dans une minuscule valise pour rien. Si j’avais eu ma voiture, je pense même que je serais retournée chez moi pour la changer!
Ça m’a permis de passer par des couloirs auxquels on n’a généralement pas accès à Montréal. J’ai vu notre aéroport sous un autre angle. Ouuhhhh. Presque excitant. Sachez que pour transférer d’un vol canadien aux États-Unis, c’est une marche de six minutes. C’est pas mal tout ce que j’ai retenu. J’ai réussi à obtenir un bon de 10$ d’Air Canada pour manger. C’est quand même mieux que rien!
Le strict minimum
C’était ma première expérience avec Rouge, d’Air Canada. C’était honnêtement pas super. C’est tellement petit, les seules personnes qui doivent être à l’aise dans ces sièges ne doivent pas avoir plus de huit ans. Et c’est quoi cette mode de ne même pas donner une petite collation gratuite? Un vol de trois heures sans même un petit sac d’arachides ou de bretzels, c’est cheap en maudit.
De plus, il n’y a pas d’écran, mais on vous suggère de télécharger l’application pour voir les films sur votre téléphone ou tablette. Sinon, on peut vous louer un iPad à 10$. Je répète, c’est cheap.
La dame à mes côtés se pensait sûrement dans un vol de Fly Emirates. Ses attentes étaient beaucoup trop élevées et elle est rapidement devenue vraiment désagréable. Elle avait commandé des sushis et elle ne les aimait pas. Quand l’agent de bord est repassé, elle lui a demandé autre chose. Il lui a dit qu’il reviendrait après avoir terminé son service. Elle lui a presque lancé son plat de sushis à moitié mangé alors qu’il avait les mains pleines et aucune place pour les déchets dans son charriot. Puis il est repassé pour ramasser les déchets quelques minutes plus tard, avec un autre charriot. Oh quelle insulte. La dame n’avait toujours pas son sandwich et, quel cauchemar, elle avait presque fini son vin qu’elle voulait boire avec! Alors l’agent de bord a eu droit à une crise.
«Les déchets passent avant moi! Vous êtes le pire agent de bord! Je déteste votre service! Je vais faire une plainte!» a-t-elle crié, en anglais, alors qu’elle parlait pourtant très bien français quelques instants plus tôt. C’est qu’elle avait sûrement noté que l’agent de bord avait plus de facilité à répondre dans la langue de Molière, alors de cette façon, elle lui était supérieure.
La conne.
Elle s’est envoyé un courriel avec le numéro du vol et le prénom de l’agent pour se souvenir de faire une plainte. Et elle lui a fait de l’attitude pour tout le reste du vol.
#LesGens
Et eux, je les ai surnommés le couple «fusion».