dimanche 12 juillet 2015

Gaudi : quand le génie frôle la folie

Dire qu’on a eu une journée occupée à Barcelone est un euphémisme. Mais bon, ceux qui suivent mes péripéties depuis un moment savent que c’est totalement habituel!

Je vous ai déjà raconté la fin de notre deuxième soirée, alors qu’on a pris part à une véritable chasse au trésor pour retrouver ma boucle d’oreille perdue. (Merci encore, Saint-Antoine-de-Padoue!) Mais avant cet épisode digne d’un mauvais film policier, il s’est passé un tas de choses!

D’abord, on a vécu notre première déception due à un mauvais timing du voyage (la première d'une longue série...) : le superbe Mercado de la Boqueria était fermé – il l’est à peu près trois jours dans l’année! – en raison d'un congé quelconque. On était vraiment déçues, car non seulement on avait prévu y déjeuner, mais en plus, on avait vu les photos prises par nos amis la veille et tout avait l’air absolument extraordinaire.

On s’est donc résignées à notre plan B, qui était de manger quelque part sur la Rambla, cette rue ultra touristique où il n’y a finalement pas grand-chose.
Il n’y a qu’un tas de petits restaurants avec des terrasses toutes moins originales les unes que les autres avec un menu qui nous vend un combo tapas et paella à des prix qui à première vue semblent intéressants. Le hic, c’est que pour avoir droit à une table sur la terrasse, il faut absolument commander quelque chose à boire. Et les prix sont complètement ridicules. En fait, on l’a appris une fois après avoir commandé à un serveur qui pourrait être en lice pour le plus bête de l’histoire. Une fois nos plats commandés, il nous demande ce qu’on boit. On lui répond qu’on ne prendra rien. C’est là qu’il nous dit avec toute sa joie de vivre que c’est obligatoire.

On lui répond que la moindre des choses aurait été de nous le dire AVANT d'envoyer notre commande à la cuisine. Peut-on l’annuler? Il répond que non. Parfait, mais on ne veut rien boire.

«OK. So go home», nous lance-t-il sèchement.

What!? Avec plaisir mon homme. La dernière chose qu’on veut, c’est bien de te donner de l’argent!

On est donc reparties à la recherche d’une autre terrasse. Lorsqu’on demandait les prix des breuvages, un serveur honnête nous a lancé «drinks are expensive here!» Ah, merci. On va passer. Mais plus on en passait et plus ça revenait au même. On en a finalement choisi un, et pris le combo. Ce n’était pas mauvais, mais ce n’était pas bon non plus. Ils disent «tapas», mais ça n’en est pas réellement. Ce ne sont que des entrées cheap avec de la friture. Et c’est probablement le repas qui nous a coûté le plus cher du voyage. Mais au moins, il nous a donné une leçon et on a décidé de nous éloigner des «attrape-touristes» pour le reste de notre périple lorsqu’on avait vraiment envie de bons tapas.

Sur la Rambla, il y a aussi plusieurs petites boutiques. Les souvenirs les plus loufoques sont certainement ceux-ci :
Quelqu’un veut une figurine de Rafael Nadal qui fait caca? (Pas moi, merci)

Tour de ville


Ensuite, c’était l’heure du fameux autobus «hop on hop off», que j’aime particulièrement. Ici, pas de sale bitch comme à Madrid, rassurez-vous!

Voici quelques photos de la ville, des balcons remplis de vêtements à une tour en construction abandonnée, en passant par un building qui a l’air d’un obus.
  
Le premier arrêt incontournable est évidemment la Sagrada Familia. J’avais tellement hâte! C’est… spécial. Tellement de détails, on en rate la moitié. Et elle n’est toujours pas terminée, d’où les grues.
Ce qu’il y a de particulier avec cette œuvre, c’est qu’elle est partie d’une idée complètement folle de l’architecte Antoni Gaudi. En tant normal, les gens l’auraient traité de fou et n’auraient jamais voulu s’embarquer dans un tel projet. Mais il a dû être convaincant, car elle est en construction depuis 1882. Il faut dire qu'ils ont également eu leur lot de problèmes, puisqu'un incendie a ravagé l'atelier de Gaudi après sa mort, alors ils n'avaient plus les plans. Ils ont dû se «débrouiller».

On n’a pas assez de deux yeux pour tout voir. Les portes d’entrée sont sculptées en forme de feuilles, les sommets des tours représentent des fruits, il y a des genre de jeux de chiffres sont sur les murs extérieurs, des vitraux à perte de vue… c’est franchement impressionnant.
 
Cette basilique, c’était le rêve ultime de Gaudi. Il y a mis tous ses efforts, tout son argent, tout son génie. Son histoire est toutefois un peu triste, car c’est aussi ce projet qui l’a rendu fou et l’a jeté à la rue. Quand il est décédé, frappé par un tramway, il a fallu du temps pour l’identifier. On ne savait pas que l’homme happé était le génie derrière tant d’œuvres magnifiques dans la ville. Il a été enterré dans une crypte de la Sagrada.

Malheureusement, on a dû couper court à notre visite. C’est la faute de mon livre Cartoville, qui écrivait que le Parc Güell, deuxième arrêt obligé, fermait à 18h. On a donc à peine eu le temps d’écouter les histoires racontées par notre audio guide. Tout ce que j’ai retenu, c’est que les colonnes à l’intérieur de la Sagrada, ce sont des «arbres». Un documentaire sur la Sagrada est disponible sur Netflix. J'ai hâte de le regarder!
On est sorties en trombe quand on a vu l’heure et on a couru vers l’autobus. Celui-ci nous a déposées au bas de la montagne – le parc se trouve évidemment tout en haut – environ une vingtaine de minutes avant la fermeture annoncée du parc. On a couru – courir est un grand mot dans mon cas! – le plus vite possible pour arriver évidemment en sueurs, vu la température dépassant les 35 degrés Celsius.

Première question : «À quelle heure le parc ferme-t-il?»

«Oh, vous avez le temps, ça ferme à 23h»

Ah ben cal****e.

On aurait brûlé le Cartoville.

Ce parc a aussi été imaginé par Gaudi et appartenait à son mécène, Eusebi Güell. On y a une magnifique vue de la ville et on peut aller se reposer sur des bancs originaux faits avec des morceaux de céramique, qui entourent une esplanade en forme de serpentin.
De là, on peut voir des maisons imaginées aussi par l’architecte aux idées folles. On dirait des maisons d’émission pour enfant.

J’avais super hâte de voir la salamandre en céramique, que l’on voit dans à peu près toutes les boutiques de souvenirs. Je l’imaginais majestueuse, immense… J’ai été déçue. Il est tout petit!
Il est beau là… Mais vraiment pas à la hauteur de mes attentes. C’est un peu comme si on arrivait à Paris et que la Tour Eiffel ne mesurait qu’une centaine de pieds!

Mais mon œuvre préférée de Gaudi, c’est une des autres maisons qu’il a imaginées : la Casa Batlló. Ses œuvres sont mêlées aux autres édifices, sur un boulevard achalandé. Ne pas savoir, on peut facilement passer tout droit. Mais quand on s’y attarde… Wow. Elle est absolument magnifique. Ça compense pour le lézard! On peut normalement visiter l'intérieur, mais on a manqué de temps.
Il a aussi fait cette maison, quelques coins de rues plus loin, avec des balcons superbes.
J’ai dit dans mon premier billet sur Barcelone que j’avais une relation amour-haine avec cette ville. Et l’amour, c’est sans aucun doute envers Gaudi!  

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