Plus jeune, j’avais une fascination pour les dauphins. J’ai
d’ailleurs encore quelque part chez mes parents une boîte remplie de bibelots
de ce cétacé. Et oui, même si c’est extrêmement quétaine, j’ai aussi un
tatouage de dauphins. Mais hé, j’avais dix-huit ans quand je l’ai fait faire. On ne
prend pas toujours des décisions judicieuses à cet âge! Je sais que je vais
éventuellement le faire couvrir, mais en attendant, il est toujours là. Bref,
j’aime les dauphins et je ne sais même pas pourquoi.
Et j’ai évidemment toujours voulu nager avec eux. Chose qu’à trente ans (ou vingt-huit, quand je mens!), je n’avais toujours pas faite. Lorsque j’ai vu sur mon itinéraire de voyage qu’on allait prendre part à cette activité, j’étais super contente. Mais en même temps, je ne me faisais pas trop d’attentes puisque je sais qu’à certains endroits, ça dure à peine dix minutes et que ça ne vaut pas tellement la peine. J’ai aussi vu passer sur mon fil Facebook un article qui racontait que ces animaux étaient souvent maltraités, alors j’avais mes réserves. Et on avait aussi sur notre voyage un plongeur professionnel qui avait, la veille, raconté qu’il refusait de nager avec les requins, les dauphins ou tout autre animal qui vit en captivité.
À notre arrivée, on a eu droit au tour VIP. On nous a expliqué l’horaire des dauphins, leur régime, l’entraînement et tout. Honnêtement, je sais qu’ils nous montraient le beau côté de tout ça et j’ose croire que ce n’est pas par naïveté, mais j’avais vraiment l’impression qu’ils étaient super bien traités. Plusieurs sont nés sur place et ils comptent sur un laboratoire, une équipe de vétérinaires et même une machine pour faire des rayons X et des échographies des dauphins s’ils croient que quelque chose cloche chez eux.
J’ai également appris qu’un dauphin ne dort jamais vraiment. Ça fait des mini «power naps» de quelques minutes durant lesquels la moitié de son cerveau continue à fonctionner. Ils ne ferment alors que l’œil de la partie du cerveau qui «dort». Pour deux raisons : parce qu’ils doivent penser à respirer et aussi pour être aux aguets face aux prédateurs. Et lors de leur sieste suivante, ils vont reposer l’autre moitié du cerveau! C’est fou comme ce sont des animaux brillants.
Donc, une fois la veste de flottaison enfilée et ma GoPro fixée sur mon front – me donnant des airs d’une «Minion» sur la majorité de nos photos – on saute dans le bassin où nous attendait Kux. Elle a seize ans et est née dans ce delphinarium. Son nom signifie «sensible» en langage maya.
Je ne sais pas exactement combien de temps on a passé avec elle, mais je dirais facilement 35-40 minutes. C’était tellement plaisant! Son entraîneur nous a montré à peu près tous les trucs qu’elle sait faire et elle s’est fait flatter le dos et le ventre amplement! C’est difficile à décrire le feeling de sa peau. Mais c’est doux et lisse. Elle a donc zigzagué entre nous, nous a arrosés, a sauté par-dessus nos têtes, nous a applaudis et a chanté. J'ai aussi dansé avec elle.
Puis, deux autres dauphins sont arrivés pour sauter devant nous et ensuite nous pousser chacun notre tour en se plaçant chacun sous nos pieds. J’avais un peu peur de cette activité. Peur de tomber, de fléchir les jambes (et donc tomber), mais SURTOUT : peur de perdre mon bas de maillot. J’avais cette crainte avant même d’arriver et tout cela a été confirmé lorsque l’entraîneur nous a fortement suggéré de mettre une main dans les airs et l’autre sur notre maillot, sinon on était presque assurées de faire un «show». Et comme tout est filmé… ça ne fait pas de très beaux souvenirs. Tout se passe super vite. On se place en étoile dans l’eau, les deux dauphins arrivent en même temps et voilà! En une fraction de seconde, on est propulsés hors de l’eau. Si vite en fait que j’ai vraiment failli perdre mon maillot. Ils m’ont crié «n’oublie pas ton maillot!» juste avant que je porte ma main sur mon bas. Une. Chance. Parce que de l’autre côté, ça commençait déjà dangereusement à baisser. Il s’en est vraiment fallu de peu. En fait, j’ai un peu peur de regarder la vidéo!
Avant de partir, on a eu droit au traditionnel baiser du dauphin. J’avais secrètement rêvé à ce moment si souvent! (J’assume complètement mon côté quétaine) et avant de partir, je lui ai donné à manger pour la remercier. Il fallait que je sois sous son charme en maudit pour tenir un poisson mort dans mes mains. Ceux qui me connaissent savent à quel point j’ai HORREUR des poissons et de tous les fruits de mer. Surtout morts. Beurk.
Mais Kux le méritait. Parce qu’elle m’a aidé à réaliser un vieux rêve. Et petite confidence, je suis devenue super émotive en sortant de l’eau :)