lundi 2 mars 2015

Sissi était... une bitch!

Quelle petite fille n’a pas rêvé de devenir l’Impératrice Sissi après avoir vu les films? On voulait toutes avoir sa grâce, sa gentillesse, sa chevelure, sa beauté.

J’avais tellement hâte de suivre ses pas en Autriche. Je rêvais de visiter ses palais depuis la première fois que j’avais visionné le premier film Sissi. C’était donc un moment que j’attendais avec impatience quand je suis arrivée à Vienne, il y a quelques années.
Sauf que… J’ai rapidement déchanté. Non pas que les palais ne soient pas beaux – ils sont ridiculement luxueux – mais en me faisant raconter sa vie, j’ai compris que la belle Sissi était en fait… une sale bitch. Oui, n’ayons pas peur des mots!

Alors je vous avertis tout de suite, je vais vous scraper l’image que vous avez sûrement encore de cette princesse. Et de solide façon!

Pur mythe


Premier arrêt de notre «journée Sissi» : ses appartements. La première exposition est sans grand intérêt sur de la vaisselle (tout était exagéré, jusqu’aux centres de table!), Voici les chandeliers, pour vous donner une idée.
On a ensuite visité le musée, où on apprend qu’en fait, la Sissi décrite dans les films, ce n’est qu’en grande partie qu’un mythe.

De son vivant, la vraie Sissi était loin d’être la femme exceptionnelle qu’on a voulu nous faire croire. On allait d’étonnement en étonnement!

Prenons d’abord son histoire d’amour avec Franz. Ahhhh comme c’était romantique dans les films. Mais justement, c’était de la fiction. La réalité, c’est que Sissi – Élisabeth Amélie Eugénie de Wittelsbach, duchesse en Bavière de son nom de naissance, devenue impératrice d’Autriche et reine de Hongrie après son mariage (c’est long ce nom!) – n’a jamais vraiment dit si elle aimait véritablement son Franz – François-Joseph 1er d’Autriche –, qui lui, était éperdument amoureux d’elle. En fait, c’était son propre cousin, le fils de la sœur de sa mère et elle n’avait que 16 ans quand elle s’est mariée. Ensemble, ils ont eu quatre enfants. La première, Sophie, est morte à l’âge de deux ans. Leur seul fils, Rodolf, s’est suicidé à 30 ans.
Franz faisait un peu pitié. Voyant que sa femme n’avait aucun intérêt pour lui (je vais vous parler de son égocentrisme un peu plus loin), il travaillait tout le temps. Il était debout au petit matin et déjà au travail. Nul besoin de dire qu’ils faisaient chambre à part. En fait, ils faisaient carrément appartement ou palais à part! Sissi passait presque tout son temps partout… sauf à Vienne. Elle se faisait construire des palais ailleurs dans le monde, probablement pour fuir cette vie qu’elle n’avait visiblement pas désirée.

Quand il a appris le décès de Sissi, il a simplement dit «Vous ne pouvez savoir combien j’aimais cette femme». C’était presque souffrant pour les visiteurs de voir à quel point ce n’était pas réciproque. Mais bon, disons qu’il s’est consolé dans les bras d’autres femmes un peu plus réceptives à ses avances!
 

De l’égoïsme à l’état pur


Bien évidemment, je ne l’ai pas côtoyée, alors je me fie à ce que j’ai lu et entendu lors de mes visites dans ses appartements. Mais ce que j’ai retenu, c’est que Sissi était ultra égoïste.

Elle ne semblait pas très agréable. Elle se plaignait souvent en écrivant des poèmes et elle était très mélancolique. Après la mort de Rodolf, elle a décidé qu’elle porterait le deuil pour le reste de ses jours et ne s’habillerait qu’en noir. Robes, manteaux, gants, chapeaux, ombrelles, bijoux… Tout était noir! Disons qu’elle n’était pas la joie de vivre incarnée.

Sissi était également une «junkie». Oui, oui! Elle avait ses propres médecins qui lui injectaient même de la cocaïne pour soulager ses symptômes de ménopause.

Excès de coquetterie


Quand je disais que toutes les petites filles voulaient avoir sa chevelure quand on était plus jeunes, c’est parce qu’on ne savait pas tout l’entretien qui était nécessaire!

La vraie Sissi avait les cheveux longs. Vraiment longs. Probablement trop long, en fait. Ils lui arrivaient aux chevilles! Elle passait de deux à trois heures par jour à les faire brosser. Oui, quelqu’un avait comme boulot de lui brosser les cheveux presque à temps plein. Elle avait également un shampoing fabriqué spécialement pour elle. À l’époque, les gens ne se lavaient pas les cheveux (ou le corps tout entier) très souvent. Mais pas elle. Ses cheveux étaient une véritable obsession. Son apparence en général était une obsession.

Elle était belle et elle le savait très bien. Elle suivait un tas de régimes, sautait souvent des repas, s’entraînait dans ses appartements. Alors à la mélancolie et la toxicomanie, il faut aussi ajouter l’anorexie. Le portrait n’est pas très sain.

 
On raconte qu’elle avait commencé à fumer la cigarette, ce qui ne plaisait évidemment pas à la cour, surtout qu’étant un modèle, elle influença plusieurs jeunes filles à fumer. Une de ses cousines, Mathilde, est d’ailleurs morte à 18 ans parce qu’elle a voulu cacher une de ses cigarettes dans sa robe avant un bal, de peur de se faire prendre par son père. La robe s’est enflammée, et vous pouvez imaginer la suite…

Une tonne d’employés


Le deuxième volet de notre visite nous a menés au Palais Schönbrunn. Ne me demandez pas de le prononcer, j’en suis incapable. Encore une fois, l’exagération était au rendez-vous. C’était immense avec sûrement un tas de pièces qui ne servaient à rien. Pour bien illustrer, sachez qu’il y avait 1000 personnes au service de la famille impériale!
La cour arrière était aussi assez impressionnante.

Une triste fin


À avoir une vie aussi remplie d’amertume et de tristesse, il faut croire qu’elle était destinée à connaître une fin tout aussi tragique que ce qu’était son existence à ses yeux.

Sissi a été assassinée en Suisse, à 60 ans. Elle y était en voyage pour une énième cure ou un énième besoin d’évasion et elle s’est un peu retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment. Luigi Luccheni avait en tête de tuer le Duc d’Orléans. Mais il n’était finalement pas en ville. Sissi, oui. Sauf que normalement, ses voyages étaient anonymes. Elle utilisait un nom d’emprunt pour ses réservations à l’hôtel (comtesse de Hohenembs), mais il y a eu une fuite dans la presse et le tueur s’est dit que de s’attaquer à elle serait beaucoup mieux comme coup d’éclat.

Bousculée par Luccheni, Sissi n’a pas vraiment senti la lime transpercer son corset pour se rendre au cœur, car elle a couru pour ne pas rater son bateau. Une fois en mer, les médecins ont défait son corset pour découvrir la minuscule plaie. Ils ont fait demi-tour pour retourner à Genève, mais Sissi est morte quelques instants plus tard.

De l’opéra, version «vue obstruée»


On ne peut aller à Vienne sans assister à un spectacle d’un orchestre, d’un ballet ou d’opéra. On avait assisté à un récital la veille et on voulait visiter le fameux opéra, qui semblait si magnifique. Les billets pour une visite coûtaient environ 15 euros, alors que des billets les moins chers pour un ballet le soir même étaient de 8 euros! À ce prix-là, on aurait été fous de se contenter d’une visite guidée!
Pour être beau, c’était beau.

Par contre, on s’attendait à donc à avoir une colonne dans la face ou quelque chose comme ça vu le prix de notre billet (les plus chers se vendaient à plus de 100 euros). Quand on a vu nos places, on a compris. On était dans une loge, d’où on ne voyait absolument rien. Et je n’exagère pas du tout. La preuve?
J’ai donc passé la moitié la première partie debout sur ma chaise, ou les yeux fermés à écouter l’orchestre. On a abandonné le projet à l’entracte, ayant vu ce que nous voulions voir. Parce qu’un ballet sans danseurs dans notre champ de vision, c’est assez moyen!

Vienne en vrac


Le stationnement au centre-ville coûte les yeux de la tête. En 2010, une journée au centre-ville nous avait coûté 32 euros (45$). Ça doit être encore pire cinq ans plus tard! Bon, j’ai payé plus cher que ça à New York, mais quand même. Sachez que le métro est beaucoup plus abordable!

Ce qui n’est pas évident, par contre, c’est de se retrouver avec un plan écrit entièrement en Allemand. Ce qu’on avait compris toutefois, c’est que la plupart des gens passent tout simplement sans payer, car il n’y avait pas de barrière. C’est ce qu’on a fait! (Attention, ce n’est pas une invitation à me suivre dans le vice ici!)

Une petite observation sur les tableaux dans les palais, tous les enfants ont le visage d’un adulte!
Quand on va à Vienne, on s’attend à se régaler avec les desserts. Après tout, ça s’appelle des viennoiseries (voir photo ci-dessous). Mais j’ai tellement été déçue! Chaque fois, ç’a avait l’air absolument fantastique et ça ne l’était pas du tout. Sauf… au McCafé! Eh oui. Étonnamment, c’est là où j’ai mangé les meilleurs desserts de toute l’Autriche! Mais je vous assure, les McCafé européens ne se comparent en rien à ce qu’on a ici.
Je ne sais pas pour vous, mais le parlement d'Autriche a des petits airs familiers...
Avant de quitter Vienne, on est allés dans un gigantesque cimetière où se trouvent les tombes de Mozart, Bethoveen et Strauss. C’est tout de même spécial de se retrouver là.
 


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