mardi 17 mars 2015

Bulles au cerveau au pays des farfadets

C’était il y a 15 ans, enfin presque. L’été de mes 16 ans, celui avant ma dernière année du secondaire. Un voyage d’école, financé en grande partie par mes parents, mais aussi par les dizaines et dizaines d’heures que j’ai passées au Caf’Art de mon collège à vendre du popcorn et des bonbons, que j’avais emballés par centaines en sacrifiant presque toutes mes pauses du dîner.

Notre destination? L’Irlande, le Pays de Galles et l’Angleterre. Et en cette Saint-Patrick, j’ai eu envie de fouiller dans mes souvenirs pour me rappeler ce pays des farfadets.

Preuve que c’était à une autre époque, j’ai, pour ce voyage de huit jours, à peine 100 photos! C’est moins que ce que j’ai l’habitude de prendre en une journée dans mes périples maintenant. Il faut dire que j’avais une caméra évidemment pas numérique que je ne maitrisais pas tout à fait.

Probablement en raison du décalage horaire – j’ose espérer que c’est ça et non un soudain manque d’intelligence de ma part! – j’ai eu en Irlande quelques bulles au cerveau qui me suivent encore aujourd’hui. Aussi bien les raconter.

Je trouve cette photo magnifique. Et elle sera à tout jamais associée à un des plus gros fous rires de ma vie.
J’étais grimpée sur la clôture de bois pas très solide afin de prendre la photo. Mais le cheval n’entrait pas dans le cadre de ma photo. Dans l’espoir de le convaincre de s’avancer un peu, je me suis dit que j’allais «l’appeler». Alors, tout bonnement, j’ai crié… «Hi Haaan! » Je me retourne rapidement parce que mes amies Martine et Sarah ont éclaté de rire. Pendant quelques secondes, je ne les trouve pas très gentilles de juger mon imitation du cheval. Jusqu’à ce que je comprenne que je m’étais trompée d’animal. Mes excuses à tous les ânes de la terre.

Puis quelques instants plus tard, alors qu’on prend une pause et qu’on croise un monsieur avec ses chiens, je pose à voix haute une question qui, à ce moment précis, me semblait tout à fait pertinente. «Est-ce que les chiens font wouf avec un accent, vous croyez?». Pour ceux que ça intéresse, la réponse est non. Mais ça aurait pu, bon.

Et pour ajouter à ma réputation de fille blonde qui m’a suivie durant tout le voyage, j’étais dans l’autobus à jaser depuis un bon moment avec un ami assis dans le banc derrière moi. Afin de faciliter la conversation, j’étais à genou sur mon banc, faisant dos au chauffeur. Pendant qu’Éric (qui avait fait teindre ses cheveux vert fluo pour le voyage – je me demande ce qu’il en pense aujourd’hui en regardant ses photos!) parlait, j’ai passé de longues minutes à dévier mon regard vers l’autoroute, qui se trouvait à ma gauche. Dans mon cerveau, voici à peu près ce qui s’est passé : «Autoroute à gauche, Éric qui parle, autoroute à gauche… Hey, chez moi aussi l’autoroute qui va en sens inverse est à ma gauche! Mais ça veut dire que… Quoi? Ils conduisent comme nous dans cette ville?» Et là, ma cervelle d’oiseau a eu la brillante idée d’envoyer la phrase suivante à ma bouche : «Hey tout le monde! Les voitures vont dans le même sens que chez nous! » Voyant l’air perplexe de tous mes amis, je me retourne sur mon siège pour réaliser… que c’est moi qui étais à l’envers. «Ah shit, c’est moi qui étais à reculons». Trop. Tard. Autre fou rire légendaire à mes dépens. J’étais pourtant tellement sûre de ma shot

C’est pourquoi on peut lire dans mon livre des finissants du secondaire «Blonde à ses heures (…). Malgré ses multiples qualités, elle n’a aucun talent pour reconnaître le sens de la circulation.»

Course à Dublin


Bon, passons aux choses sérieuses. Malgré ce que peuvent démontrer mes photos de piètre qualité, l’Irlande, c’est vraiment beau!
On a visité un vrai berger et j’ai été impressionnée de voir à quel point les moutons étaient bien élevés. Ils suivaient les indications du berger à la lettre!
À Dublin, on a eu quelques heures pour se promener librement. Mon amie Martine, qui avait fait le voyage en Espagne l’année précédente et qui était tombée sous le charme des boutiques Mango (arrivées au Canada depuis), voulait absolument aller y magasiner. Que voulez-vous, le magasinage par Internet n’existait pas encore à ce moment. On s’est informées et on nous a dit qu’il y avait une boutique, mais qu’elle était quand même assez loin, notamment de l’autre côté du cours d’eau. Ne reculant devant rien pour magasiner, on se met à arpenter les rues de la ville le plus rapidement possible. On allait le faire juste. Plus on marchait, plus on réalisait que c’était une décision complètement ridicule, mais que rendues là, il fallait continuer. On se disait toutefois que le linge était mieux d’en valoir la peine. En arrivant au centre d’achats, en sueurs et épuisées, ce qui devait arriver arriva. Tout était laid. Déception TOTALE. On est rentrées bredouilles, surtout quand on a réalisé qu’on avait gaspillé deux heures de visite de la ville. Qui étaient à peu près nos deux seules heures pour le faire dans ce voyage chronométré à la minute près…
Lorsqu'on est revenues à notre point de rencontre, il devait être 18h ou 19h. Ce qui m'a frappée, c'est que les pubs débordaient et que tous les gens avaient l'air... saouls. En plein soir de semaine. Je ne sais pas si c'est encore comme ça, mais ça ne m'étonnerait pas vu la réputation des Irlandais ;). Mais ce qu'on nous avait expliqué, c'est que les bars fermaient à minuit, alors tout le monde commençait à boire vers 17h en finissant de travailler. Mais comme ils rentraient chez eux assez tôt, ils étaient tous en pleine forme au boulot le lendemain matin. Et qu'ils pouvaient recommencer leurs 5 à 7 très arrosés tous les soirs!

Beurk beurk beurk


Pourquoi tant d’indignation dans un sous-titre? Parce que c’est encore ce que je ressens, 15 ans plus tard, en pensant au rituel auquel s’adonnent les touristes au Blarney Castle. C’est là où on retrouve la Blarney Stone. Attention, il y a plusieurs étapes. On doit se placer dos à la roche, se coucher, s’accrocher aux deux barreaux de fer, se pencher vers l’arrière, mettre sa tête à l’envers dans le vide et… embrasser la roche. Euhhhh OUACHE.

J’ai tout fait ça. Sauf la dernière étape. Pas capable. Mais Éric, lui, l’a fait :
Pourquoi faire ça? Parce que la légende veut que quiconque embrasserait cette roche serait ensuite doté d'un talent pour une belle éloquence, du pouvoir de donner des compliments, d’être flatteur. Bref, si mes proches trouvent que je ne suis pas portée à offrir des beaux compliments, blâmez cette roche noircie par la salive de trop d'êtres humains!

En terminant, on a fait un arrêt d’une journée au Pays de Galles, qui était magnifique, comme on peut le voir sur cette photo, prise de l’autre côté de la rue de notre hôtel.
Et c’est aussi dans ce pays où l’on retrouve la ville avec le plus long nom au monde : Llanfairpwllgwyngyllgogerychwyrndrobwllllantysiliogogogoch. Non, ce n’est pas une blague.
Pauvres habitants. Je ne voudrais pas être obligée d’écrire ça chaque fois que je dois remplir un formulaire avec mon adresse…

2 commentaires:

  1. Thank you Joanie! Thanks for writing this....I had forgotten about what a great trip we had - except when some of you got food poisoning...I'll NEVER forget that)! I miss travelling with students, and I miss having students - I am so happy that the mission of this trip worked - you have fond memories of it, even though it's been 15 years. Merci, merci....j'ai le coeur gros en pensant à vous....vivent les voyages! xxoo

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    1. C'est fou que ça fasse déjà 15 ans! Je ne me souviens pas de l'empoisonnement alimentaire. J'ai dû en avoir été épargnée! C'était vraiment cool ces voyages-là. Je regrette de ne pas les avoir tous faits! And you were a great teacher even if I kinda really sucked in your class! Haha.

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