samedi 4 janvier 2014

Cours 101 sur le Jack Daniel’s

Ceux et celles qui me connaissent savent que je suis loin d’être «wild» quand vient le temps de prendre de l’alcool. Je parle du fort ici, du whisky, du gin, de la vodka, etc. Sauf qu’au Tennessee, le Jack Daniel’s, c’est sacré!

Je n’en ai pas bu dans les Honky Tonk (trop fort, pas capable!), mais je tenais à aller visiter la distillerie, située à Lynchburg, à un peu plus d’une heure de route (route rurale, devrais-je préciser!) de Nashville.

Si vous avez la chance d’y aller, il FAUT le faire. C’est super intéressant, drôle et impressionnant comme visite. Et en plus, ça ne coûte qu’une dizaine de dollars et ça vient avec une dégustation (je vous laisse deviner qui a été la première à se lever pour aller se chercher un verre d’eau et aussi la seule à ne pas finir son once de Jack…).
Le seul bémol, c’est qu’on ne pouvait pas prendre de photos à l’intérieur. J’ai aussi résisté et je n’ai pas fait ma rebelle en prenant subtilement des photos avec mon iPhone (même si je suis devenue une experte en la matière...). Je le regrette, car je n’en ai aucun souvenir en images, mais je n’avais pas envie de me faire prendre!

Voici donc la petite histoire du Jack Daniel’s.

Cette boisson est faite de A à Z dans cette distillerie. Alors peu importe où vous allez dans le monde, si vous commandez un traditionnel Jack and coke, la bouteille vient du Tennessee. Mais avant que la boisson soit embouteillée, ça prend entre quatre et sept ans.

On commence la visite par la confection du charbon de bois. C’est à travers ce charbon que l’eau de source coulera pour ajouter un goût «boisé» à l'alcool. Pour faire du charbon, il suffit de faire brûler le bois à 2000 degrés Fahrenheit pendant deux heures. Et d’y ajouter un peu de whisky pour que le feu prenne comme il le faut!
La source, c’est celle-ci.
Tout près, on retrouve la statue de Jack Daniel, qui veille sur sa propriété. Elle n’est pas tout à fait grandeur nature, car il mesurait seulement 5 pieds 2 pouces!
On visite chacune des installations. La première, c’est là où «pourrit» (parce que c’est ce qu’on dirait à l’odeur) le maïs, qui est la base de l’alcool. Ça prend cinq gallons de maïs pour faire un gallon de Jack. Ça pue et la texture est vraiment répugnante! Ce qu’il reste du maïs est ensuite donné aux vaches, ce qui a fait dire à notre guide – Jesse James – que les vaches étaient très heureuses!

Bon, je sais que j’ai dit que je n’avais pas le droit de prendre des photos, mais une petite recherche sur Google images m’a permis de constater que quelques petits contrevenants en avaient pris et les avaient publiées sur le web! Alors je les partage avec vous.
 
Le whisky passe ensuite à travers 10 pieds de charbon. Encore là, l’odeur est vraiment forte. J’avais peur d’être saoule juste avec les vapeurs!

Chaque gigantesque tonneau contient une valeur de 6000$ de charbon et il y en a 72. Le charbon ne dure que quelques mois et ensuite, il est vendu pour les barbecues.

Les barils sont également tous faits à la main, en chêne. Pas de clou, pas de colle, car cela altérerait le goût. L’intérieur est brûlé et chaque baril a une utilisation unique. On peut les acheter lorsqu’ils ne servent plus, mais la majorité est envoyée en Écosse.

C’est le baril qui donne la couleur à l’alcool et celle-ci dépend de la hauteur où est placé le baril pendant les quatre à sept années où il ne bougera pas, dans une des 84 «Barrel Houses», éparpillées sur un terrain de 4 milles carrés. Ils ne retournent jamais les barils. Ils ont des goûteurs professionnels qui vont les tester au bout de quelques années et s’ils jugent que le whisky est prêt, ils doivent prendre quelques dizaines de barils (j’ai oublié de noter combien!) et les mélangent pour que le goût soit toujours le même. 
 Les barils qui se trouvent en bas donnent du Green Label, au milieu, le classique Old No. 7 et en haut, c’est le Single Barrel.
En passant, si vous voulez vous commander un baril plein de whisky, c’est possible, pour un montant variant entre 9000$ et 12 000$. Ce qui vous donnera environ 240 bouteilles. Et ça vient même avec une belle petite plaquette à votre nom ainsi qu’une place sur le mur des acheteurs. Des intéressés? Ça vous donnerait tout ça:
L’embouteillage est aussi presque tout fait à la main. C’est un employé qui place les bouteilles dans la chaîne de production, et une fois l’alcool à l’intérieur, c’est un autre employé qui inspecte, un qui accroche la petite étiquette, un autre qui met la bouteille dans une boîte, etc.

Ce qui est ironique, c’est que la ville de Lynchburg est dans un «dry county», ce qui signifie qu’il n’y a pas de bar et que personne n’a le droit de vendre de l’alcool. La distillerie a toutefois obtenu une exemption afin d’y vendre des bouteilles (sauf le dimanche!). Mais seulement les sortes traditionnelles de Jack. Je voulais essayer la nouvelle saveur, «Honey», mais puisqu’elle est mélangée avec du miel, elle est considérée comme une liqueur et donc ils n’avaient pas le droit d’en vendre!

Un 25$ bien investi


Jack Daniel, Jasper Newton Daniel de son vrai nom, a acheté la distillerie d’un genre de prêtre qui faisait ça dans ses temps libres à l’âge de 16 ans, pour la modique somme de… 25$. Méchant bon deal!

C’est un peu le travail qui a tué Jack. En fait, c’est cette chose :
Un matin, il n’arrivait pas à l’ouvrir alors il s’est fâché et a donné un sale coup de pied dessus. Le hic, c’est qu’il s’est fracturé un orteil. Une infection s’en est suivie et il est mort peu de temps après d’une sepsis (un beau mot scientifique pour dire infection du sang).

J’ai demandé à notre guide pourquoi c’était le no 7 qui apparaissait sur la marque. Il m’a répondu que la réponse n’avait jamais été confirmée, mais qu’il y avait deux théories plus plausibles. La première (qui selon moi est zéro plausible!), c’est que Jack était un peu Don Juan et qu’il aurait eu sept femmes dans sa vie, probablement en même temps. La deuxième explication, c’est qu’il était très porté sur le jeu – ils avaient juste ça à faire dans le temps! – et que le sept est reconnu comme un chiffre chanceux. Il aurait donc d’associer ce numéro à sa distillerie.

J’espère que vous pourrez davantage apprécier tout le travail derrière cette boisson la prochaine fois que vous boirez un Jack and coke, ce qui est selon Jesse James LE drink le plus populaire au monde!

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