Je crois qu’il y a quelqu’un, quelque part dans l’univers –
sûrement le Dieu du soccer – qui ne voulait absolument pas que j’aille voir un
match au Brésil.
Mais pourquoi l’univers – non, rien de moins – m’en voulait
autant? Parce que j’ai dit que le soccer (ou futebol ici) était juste mon
sixième sport préféré, loin derrière le tennis, le hockey, le football, le
baseball et le basketball? Si oui, je m’en excuse. Je promets de me forcer pour
aimer ça davantage!
Pourquoi tant de «drama»? Parce que j’ai été victime d’une
série d’événements abracadabrants m’empêchant d’assister à un match dans ce
pays où ce sport est une religion.
Avant de partir, quand j’ai su notre itinéraire, j’ai tout
de suite regardé sur Internet pour trouver un match à aller voir. Sachant que
j’étais trois soirs à Rio de Janeiro, du samedi au lundi, c’était selon moi presque
impensable que dans toute la ville, il n’y ait pas de match.
Erreur.
J’ai d’abord eu une fausse joie parce que j’avais oublié
qu’au soccer, l’équipe locale est en premier dans le calendrier. Mon «Sao Paulo
- Rio» était donc à Sao Paulo. Déception. Après des heures d’autres recherches
sur le net, j’ai enfin trouvé un match le samedi soir. C’était Flamengo contre
Bremio. Joie!!! La chasse aux billets maintenant. Pas évident quand tout est en
portugais. J’ai donc appris un mot : ingresso, soit billet. Mais j’étais
incapable de trouver comment les acheter. J’ai donc délégué ça à Myriam.
Lorsqu’elle a appelé, une douzaine de jours avant le match, ils lui ont dit que
les billets n’étaient pas encore en vente et de rappeler quelques jours plus
tard. Puis des amis lui ont dit que la rencontre était à Brasilia. J’avais
pourtant vérifié l’adresse du stade et c’était tout près de notre appartement à
Rio. Louche.
Ce qu’on a fini par comprendre, c’est que puisque l’immense
et tout nouveau stade de Brasilia n’est visiblement pas rentable, ils «volent»
des matchs des autres équipes et des autres ligues. C’est ce qu’ils ont fait
avec MON match! Le pire, c’est que je l’ai vu à la télé et j’avais l’impression
de regarder les Coyotes de Phoenix, car il n’y avait qu’une poignée de
spectateurs! Frustrant.
Infos contradictoires
Les gens dans la ville, même s’ils sont censés connaître
leur sport, ne semblent avoir aucune notion de ce qu’est un calendrier.
Personne ne savait si une des trois équipes de Rio jouait. Chaque personne à
qui on demandait disait le contraire de la personne précédente. Sur Internet,
ce n’était pas plus clair. On a décidé d’aller quand même au stade Maracana, au
cas où. Mais non, il était bel et bien désert, mais il y avait évidemment un
match le lendemain de notre départ…
Dans les guides, on disait qu’on pouvait tout de même le
visiter tous les jours, mais ça aussi, c’était faux! Voici tout ce que j’ai pu
voir de l’intérieur de ce fameux stade :
Espoir à Salvador
Salvador maintenant. J’avais peu d’espoir, me disant que
j’étais tout simplement victime d’un complot. Je n’ai évidemment pas trouvé les
informations sur Internet, je n’ai même pas trouvé le nom de l’équipe de cette
ville! Pourtant, j’ai passé mon cours de recherche sur le web au Cégep…
À notre arrivée à l’hôtel de Salvador, le préposé nous a dit
qu’il y avait une rencontre le soir même. J’étais tout énervée. Il nous
explique comment nous rendre au stade pour acheter les billets. On aurait pu le
faire par Internet, mais quelqu’un avait coupé les fils de l’Internet à l’hôtel
pour essayer de le voler (!).
Après une marche dans la ville, où on se faisait regarder
sans cesse – notre couleur de peau nous trahit quelque peu – on voit enfin le
stade! On nous confirme qu’il y a bel et bien un match ce soir-là et le gars
nous donne même les billets à moitié prix (tarif étudiant). Ces deux billets
nous ont coûté… 23$ CAN! Wow. On s’est donc gâtées et on a acheté le chandail
de l’équipe (probablement un faux, car on n’a vu personne d’autre avec les
mêmes commanditaires à l’avant du leur, mais on s’en fout un peu) à un vendeur
itinérant de l’autre côté de la rue. Total dépensé pour deux billets et deux
chandails : 46$. C’est une vraie blague!
Le match était à 21h50 (c’est tellement tard!), ce qui nous
donnait amplement le temps de visiter tout ce qu’on voulait.
Panne d’électricité
monstre
Vers 15h, alors qu’on était dans un marché, toutes les
lumières se sont éteintes. Bon, ça se peut une panne d’électricité. Mais les
heures passaient et l’électricité ne revenait pas. On est revenues à l’hôtel,
et ils n’en avaient pas plus. Le préposé à la réception nous dit que c’est une
panne généralisée… dans tout le nord-est du pays! Euh… Attends, quoi?!?
Vous aurez compris que ça voulait dire que le match avait de
bonnes chances d’être remis à quand je n'y serais Plus. Je haïssais la vie.
Mais à 18h, MIRACLE. La lumière fut. J’ai littéralement
sauté de joie.
Il ne restait plus qu’une autre activité de notre horaire
chargé de la journée – une cérémonie religieuse typique mettant en vedette du
popcorn, je vous en reparle dans un autre post – et j'allais enfin être au stade.
Match ennuyant à
mourir!
Comme je disais, le Dieu du soccer ne m’aime pas. Alors même
si j’ai réussi à assister à cette foutue partie, je n’ai pas du tout vécu
l’expérience à laquelle je m’attendais.
Le stade est beau, ça, c’est clair. Il est l’un de ceux qui
accueilleront la Coupe du monde 2014. Mais il était vide. Un gros 5961
spectateurs. Les données étaient tellement détaillées qu’on a même su que de ce
nombre, environ 1300 personnes avaient bénéficié de billets gratuits!
L’ambiance était quand même bien pour une si petite foule.
Il y avait les partisans chanteurs et danseurs qui n’ont jamais lâché et
environ 5-6 musiciens, seuls au deuxième étage, qui ont joué des percussions
durant TOUT le match. C’était bien au début, mais à la longue, ça finit par
être un bruit sourd pas si agréable. J’aurais presque préféré les vuvuzelas!
Les partisans sont très passionnés par contre. Mais on n’a
pas eu grand-chose à se mettre sous la dent. L’équipe locale (Bahia) a raté
quelques belles chances (chaque fois, les partisans avaient l’air au bord du
suicide) et je ne serais même pas surprise d’apprendre
que l’autre équipe (Portugesa) n’a provoqué aucune chance de marquer.
Bref, marque finale 0-0. Bouhhhh.
Mais au mois, j’ai pu voir un match. Alors je dirais que
c’est plutôt marque finale : Dieu du soccer 0 – Moi 1.