Lors de mon plus récent voyage en bateau, on a navigué pendant une semaine sur la rivière du Lot, passant d’un village à un autre. Comme je considère ça comme étant la France très profonde, je me dis que vous ne les connaissez probablement pas. Alors, pourquoi ne pas vous en parler?
Un des premiers villages qu’on a croisés est celui de Douelle, où ils ont fait une énorme murale pour ceux qui y passaient par la voie navigable. Comme je suis obsédée par les murales, c’était évidemment sur ma liste des incontournables du voyage! Je tiens toutefois à dire que comme Douelle ressemble à Doualé et que je suis de la génération Passe-Partout, les deux sont indissociables dans ma tête!
Elle a été réalisée en 1992 par l’artiste Didier Chamizo (probablement pas un Didier comme on les a baptisés au début de notre voyage…). Elle fait 120 mètres de long et 6 mètres de haut. On dit qu’il faut la regarder comme un film et qu’elle raconte « l'histoire des vins de Cahors d'Adam et Ève à nos jours selon la vision de l'artiste. »
Il y a une explication de tout ça de l’autre côté de la
rive, mais honnêtement, comme il n’y avait pas vraiment d’endroit proche où
accoster et rien d’autre d’intéressant dans le village, on ne s’est pas
arrêtés.
Ça ne m’a toutefois pas empêchée de prendre plusieurs photos
de l’œuvre!
Un peu plus loin, on peut s’arrêter dans le village de Vers, prononcé « Verse ». Mais avant de le savoir, j’ai quand même pu faire une publication Facebook disant qu’on avait « pris un verre dans le paysage vert du village de Vers. »
C’est un village très, très fleuri.
Il y avait un seul restaurant ouvert lors de notre passage. Après avoir mangé un tartare… je vais attendre mon prochain post avant de vous le décrire… je me suis risquée et j’ai été agréablement surprise. Mais pour vrai, pour quelle raison les Français mangent leur tartare sans croûton? Du pain baguette, vraiment? Non. On l’apprête mieux que vous.
Mais bon. À part le tartare, le gaspacho était sublime.
Quant au village, il est vraiment beau.
Mais grâce à ma grande sœur qui est tellement curieuse qu’elle va dans toutes les directions même si elles ont l’air dangereuses, abandonnées ou peu importe, j’ai pu voir ceci, avec un petit bateau submergé.
À notre arrivée, on a croisé un genre de jardin communautaire et j’ai dit en le voyant « Euh, on dirait un costume de tueur en série d’une émission sur Netflix ». Je pensais que j’exagérais, mais finalement, l’épouvantail surveillant le jardin était effectivement inspiré de la télé…
Ils ont modifié la cabine téléphonique maintenant désuète en bibliothèque comme on en voit à Montréal où les gens laissent et prennent des livres. Les critères sont toutefois très précis :
On est aussi arrivés juste au moment où le « Boulodrome » était envahi par des joueurs de pétanque! Dommage qu’on n’avait pas de quoi jouer!
Un peu plus loin, à Bouziès, on a croisé une pancarte pour le chemin de Compostelle. On savait depuis plusieurs jours qu’on le longeait, mais c’était là notre première preuve et aussi notre premier alibi si on voulait faire croire qu’on l’avait marché!
Dans ce village, il y a un genre de château dans un rocher.
Évidemment, on a voulu s’en approcher. Ma sœur, plus téméraire (ou inconsciente) a tenté d’y entrer.
Ç’a été un échec, mais elle s’en est tout de même approchée!
Mais de toute façon, on a compris que ce n’était qu’une façade et qu’il n’y avait absolument rien derrière.
Décevant.
À la fin de notre parcours fluvial, on a croisé un village qu’on aurait vraiment visité, mais qui n’avait aucun quai pour nous accueillir. Sa particularité? Plusieurs maisons étaient construites dans le roc.
Je répète, DANS LA FALAISE.
Ou encore autour d’une méga roche…
Comment dire. À quel point ils tenaient vraiment à se construire à cet endroit précis!?
Au retour, on s’est arrêtés à Laroque-des-Arcs. Ça ne semblait pas très vivant et effectivement, ça ne l’était pas du tout. Pour vous donner une idée, voici la mairie :
On est tombés sur cette affiche et même si on parle supposément la même langue, je n’ai quasiment rien compris du menu :
Il y avait aussi une chapelle située tout en haut du village. Alors évidemment, on a voulu y aller. Déception, elle était verrouillée. Mais au moins on a tenté notre chance!
Au passage, j’ai bien aimé cette annonce :
Entre le village de Bouziès et le suivant, il y a ce qu'on appelle le chemin de halage, soit le chemin forgé à la main dans la pierre par des esclaves (c'est ce qu'on en dit, du moins) et il aurait été fait en 1847 pour éviter de faire l'aller et le retour entre les deux rives. Le halage, c'est quand on remorque un bateau dans un cours d'eau avec une corde à partir du rivage. Aujourd'hui, on peut voir de magnifiques oeuvres dans la pierre.
On savait que sur notre parcours, on allait passer par Saint-Cirq-Lapopie (prononcez ça St-Cyr ou St-Cirque, il semblerait que les deux se disent) qui est reconnu comme le village préféré des Français.
On s’y est rendus à pied, après avoir escaladé un long chemin et c’était très beau.
Mais bon, je suis peut-être blasée, je ne vois pas en quoi c’est « LE » village de la France.
Sauf que je dois faire une mention spéciale pour cette pancarte, que j'ai adorée :
Je dois dire que ce parcours en bateau est accessible depuis quelques années, mais qu’il n’est pas encore considéré comme une voie navigable ou quelque chose comme ça par la France, alors les villages n’ont pas les subventions nécessaires pour s’assurer que la rivière soit navigable jusqu’à la fin (on a rebroussé chemin plus tôt parce qu’on touchait le fond…) et que pour aménager des quais pour accoster et développer les villages avec des restos, épiceries, électricité pour les bateaux, etc. C’était le cas pour St-Cyr, qui n’avait pas d’électricité pour les bateaux et dont l’épicerie était quand même assez loin à pied.
N'empêche que tout ce qu’on a visité valait la peine et que j’espère sincèrement que cette rivière aura droit à l’aménagement qu’elle mérite au cours des prochaines années pour faciliter la navigation!