mardi 28 juin 2022

Éclusières au travail!

Vous avez peut-être vu passer la nature de mon dernier voyage, un périple en bateau dans la vallée du Lot sans mon adorable Charlot, mais… avez-vous vraiment compris tout ce qu’impliquaient les écluses manuelles? Sûrement pas, vu que même nous, on a compris l’ampleur qu'une fois sur place!

Alors je vous propose de vous transporter sur notre bateau et de forcer autant que nous, tout en comprenant le principe des écluses. Alors, comme on dit… prêts, pas prêts, on y va!

 

Je dois d’abord préciser, pour ceux qui auraient raté les blogues précédents, que je me suis retrouvée dans ce voyage avec ma meilleure amie/sœur qui fait partie de la famille et de ce voyage à titre de bouche-trou pour cause de report et de pandémie. Mais nous, on s’en fout, vive la pandémie de notre point de vue! Donc, notre utilité était de gérer les écluses. Des écluses… manuelles. On n'avait évidemment jamais fait ça, mais on était tellement énervées et motivées, ça n’avait pas de sens. Alors, une fois la prise de possession du bateau à Cahors, on a transporté des employés qui allaient nous suivre jusqu’à la première écluse pour nous donner un cours rapide. Peu importe l’expérience de notre capitaine – dans notre cas, mon père avait plusieurs centaines d’écluses manuelles et automatiques à son compte –, on devait suivre le « crash course » de l’employé de Locaboat.

Une des choses qui m’a marquée lors de notre passage dans les écluses, c’est l’espèce de cours 101 de « comment réanimer quelqu’un ». Pour avoir suivi une formation d’agente de bord et avoir des parents qui sont d’anciens infirmiers et ambulanciers (dans une autre vie, mais ça reste!), je dois dire que ça m’a vraiment préoccupée. Pourquoi? Tout simplement parce que ces formations ne sont pas obligatoires pour louer ce genre de bateau et surtout, parce que la solution semble passer par ces pancartes :

Non mais… Qui a le temps de lire tout ça en cas d’urgence? PERSONNE.

Je serai ravie que qui que ce soit me prouve le contraire.

Revenons-en à la raison principale (essentielle, même) pour laquelle les enfants, c’est-à-dire ma sœur et moi, sommes de ce voyage; la main d’œuvre. Oui, oui, on ne sert qu’à ça. On se fait exploiter (logées, nourries et blablabla, mais bon).

Alors en gros, ça veut dire quoi, faire des écluses manuelles? Si l’écluse est fermée et qu’on doit monter, on entre en mode « plus long ». Le bateau accoste avant l’écluse, la main-d’œuvre (ma sœur et moi) saute sur la rive, court vers l’écluse et ouvre les portes dans l’écluse à coup de tourniquets. Beaucoup de tourniquets, surtout quand les écluses n’ont pas été graissées depuis… une éternité!

* À noter que cet exemple en est un lorsque le bateau remonte la rivière et qu’il est différent lors du trajet de retour!

Alors, on vide l’écluse, on aide le bateau à entrer en le solidifiant avec des cordes :

Et une fois solidement en place, on referme la porte et ouvre l’écluse quand on est en sens où la rivière descend. Sérieusement, soyez prêts à suivre, ce n’est pas évident!

 

Au début du voyage, on se faisait un concours où notre père démarrait le chronomètre dès qu’on mettait le pied hors du bateau et qu'il l’arrêtait quand la dernière embarquait à bord. Notre record quand il fallait ouvrir la première écluse, alors que la moyenne était de 20 min? 13 m 55 s! Et quand l’écluse était de notre côté et qu’on y entrait directement? 5 min 22 s! Wow. Pour vrai, ces temps étaient si incroyables – on aurait tant aimé avoir la réaction des plaisanciers, tout peinards qui nous voyaient courir comme des folles!

Mais avec un tel score et surtout la lourdeur qui s’installait dans nos bras, on a décidé d’un commun accord que ce serait les chiffres à battre lors de notre prochain voyage familial l’an prochain (aucune pression, papa, mais tsé!).

Écluses difficiles à part, on n’en a croisé une tonne et honnêtement, du point de vue des éclusières novices, c’est un succès sur toute la ligne!

Le plaisir qu’on a eu à battre notre record pour enclencher le mécanisme, les retours ou départs du bateau dans la petite échelle svelte au beau milieu de l’écluse, l’alternance qu’on suivait religieusement entre le « tu es de l’autre côté, c’est ton tour! », nos chandails et souliers de matelot achetés spécialement pour le voyage… Tout était génial.

Mais surtout, nos incroyables chandails précisant les trois parasites (dans l'ordre, ma mère, moi et ma soeur) et le capitaine (qui a tout payé!). Les plus beaux qui soit!

Alors, où irons-nous l’an prochain, papa?

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