Tout d’abord, saviez-vous que l’ours sur nos 2$ s’appelle Churchill? Et que ces pièces sont faites à Winnipeg? Comme quoi, toute est dans toute, comme on dit.
J’avais déjà raconté sur ce blogue – il y a genre cinq ans, alors c’est fort possible que vous ayez oublié! – que Winnie l’ourson s’appelait ainsi en l’honneur de Winnipeg. Mais comme j’ai visité une petite exposition en son honneur, voici sa véritable histoire.
Winnie est un vrai petit ours qui venait du nord de l’Ontario. Il a été l’animal de compagnie de Harry Colebourn (né en 1887, décédé en 1947) et son régiment à la fin de la Première Guerre mondiale.
L’histoire de Winnie le vrai ours commence en 1914, soit l’année du déclenchement de la guerre. Colebourn part de Winnipeg pour aller combattre en Europe. En chemin, il achète une ourse noire orpheline d’un chasseur à White River. Il la nomme Winnie en l’honneur de sa ville d’adoption, où il s’est installé en immigrant d’Angleterre.
Winnie et Harry ont traversé l’Atlantique ensemble et l’ourse est devenue la mascotte non officielle de Fort Garry Horse, un régiment cavalier de la milice canadienne, pendant le voyage.
Avant d’aller au front, Harry a offert Winnie au Zoo de Londres. Après la guerre, Colebourn a continué à rendre fréquemment visite à Winnie au zoo alors qu’il étudiait pour devenir vétérinaire. Ces visites l’ont aidé à surmonter son stress et son choc post-traumatique causés par la guerre. Il est revenu au Canada en 1920, où il est resté jusqu’à la fin de ses jours. Quant à Winnie, elle a été la coqueluche du zoo de Londres jusqu’à son décès le 12 mai 1934.
Pour ce qui est de la fiction et du Winnie the Pooh que l’on connaît tous, c’est le personnage de l’auteur anglais Alan Alexander Milne, qui allait souvent visiter Winnie au zoo avec son garçon, Christopher Robin Milne.
Le petit aimait tellement Winnie qu’il a renommé son ourson en peluche en son honneur et c’est ce qui a donné l’idée à son père d’inventer l’ours le plus célèbre du monde! C’est d’ailleurs en l’honneur de son fils Christopher Robin (Jean-Christophe en français) qu’il a aussi créé le personnage du même nom. Les autres ont aussi été inspirés par les jouets du petit Christopher, soit Piglet (Porcinet), Eeyore (Bourriquet), Kanga (Grand Gourou), Roo (Petit Gourou) et Tigger (Tigrou). Owl (Maître Hibou) et Rabbit (Coco Lapin) sortent de son imagination.
Aujourd’hui, une statue du vrai Winnie et son maître est exposée dans un parc pour enfants de Winnipeg!
À noter que le soldat donne le biberon à Winnie sur la statue!
Quant aux vrais ours, ma véritable raison d’être à Winnipeg – on transporte des passagers à Churchill pour leur expédition au pays des ours polaires – j’avais bien peur de ne pas en voir. J’ai fait quelques allers-retours Winnipeg-Churchill durant les deux dernières semaines d’octobre, mais contrairement aux années précédentes, on ne voyait pas d’ours dans la ville!
J’étais si découragée que j’avais réservé un vol d’une heure en hélicoptère pour ma dernière journée à Churchill. Je voulais tant voir un ours! Sauf qu'un blizzard a cloué au sol tous les hélicoptères. Merde!
J’ai tout de même pu aller au Centre d’interprétation des ours polaires pour en apprendre un peu plus sur eux, de même qu’à Cape Merry, où on peut parfois les voir. En gros, voici ce que j’ai appris sur ces magnifiques bêtes :
- Sur la terre ferme, ils perdent 2 lb par jour.
- Ils sont 30% moins qu’il y a 40 ans.
- On estime la population à 23 000 ours polaires.
- De 2005 à 2015, on estimait à 130 jours la durée du jeûne des ours. C'est de plus en plus long en raison des changements climatiques. Et après 180 jours, ça devient dangereux pour leur survie.
- La peau de l’ours polaire est noire.
- Pour aider la recherche, ils font soit un tatouage à l’intérieur de la lèvre ou encore ils mettent un genre de GPS dans leur oreille quand ils sont endormis.
- En moyenne, une ourse a de deux à trois oursons, mais le taux de mortalité est malheureusement élevé. Elle est fécondée au printemps, mais l’embryon reste en suspens et s’implante juste lorsqu’il sait que la mère est dans une tanière et qu’elle est prête à tomber enceinte. Ça peut prendre des mois!
Après deux ans, les oursons sont prêts à devenir autonomes et peuvent vivre de 25 à 30 ans.
J’ai finalement vu des ours dans leur habitat naturel à ma dernière tentative. J’étais tellement prête! Caméra, lentille 300 mm, tout! On en a aperçu au loin et j’ai tenté de les photographier… pour réaliser que j’avais oublié ma foutue carte mémoire dans l’ordinateur. Quelle conne!!!
Je m’en veux encore.
Mais bon, la maman et ses deux oursons sont venus jusqu’à nous, comme pour nous saluer. Et avec mon cell, j’ai réussi à prendre ça :
Je me reprendrai l’an prochain, peut-être!