samedi 5 janvier 2019

Tout savoir sur l'attentat à la bombe d'Oklahoma City


Je tenais à aller à Oklahoma City parce que je voulais visiter le musée qui traite de l’attentat terroriste du 19 avril 1995. Je n’avais que 10 ans, mais je m’en souviens très bien. Ça frappe probablement plus l’imaginaire d’un enfant quand on sait qu’il y avait aussi une garderie là où la bombe a explosé.

Devant le musée se trouve le monument en mémoire des victimes. C’est là où était l’édifice bombardé.
L’édifice Murrah en question abritait 17 agences fédérales, une centrale syndicale, un casse-croûte et une garderie. C’est entre autres là que les gens allaient appliquer pour s’enrôler dans l’armée ou encore allaient chercher leur Social Security Card. Au moment de l’attaque, 445 personnes y travaillaient.

La visite commence par des infos pour démontrer qu’il s’agissait d’une journée normale dans la ville et dans l’édifice. Puis on entre dans une pièce où on entend un véritable plaidoyer dans une cause quelconque, enregistré quelques instants avant le drame. Puis on entend la bombe exploser.

On passe à la pièce suivante qui reconstitue les événements, notamment avec des débris, des effets personnels et des reportages sur les différents téléviseurs.
La force de l’explosion a été telle que le tiers du building s’est effondré et 312 édifices dans la ville ont vu leurs fenêtres se fracasser et ont subi d’autres dommages.
Au total, ce sont 168 personnes qui auront perdu la vie dans cet attentat. Environ 700 autres ont été blessées. Une employée de l’État a survécu à 40 fractures, une dent éclatée et un poumon perforé. Bien évidemment, sa rééducation aura nécessité des mois et des mois de thérapie.

Des histoires d’horreur, il y en a à la tonne. Une dame, ses deux enfants, sa sœur et sa mère venaient d’arriver pour aller chercher la Social Security Card de son nouveau-né. Après l’explosion, sa jambe est restée prise sous une poutre. Les sauveteurs ont tout tenté, mais il était impossible de la bouger. Il fallait donc procéder à l’amputation sur place. Un chirurgien est arrivé avec ses outils, mais a dû quitter quand on a craint une deuxième bombe à 10h28. De retour une fois la menace écartée, il s’est remis au travail, mais encore une fois, on a craint une bombe à 13h48, ce qui a à nouveau retardé l’opération délicate. Quand il a finalement pu revenir, ses outils ont rendu l’âme, si bien qu’il a dû procéder avec le canif qu’il avait dans les poches. Terrible! La dame et sa sœur ont survécu, mais pas les autres membres de la famille.
 
Heureusement, les autorités ont rapidement des suspects, grâce à des portraits-robots. Les suspects sont Timothy McVeigh et Terry Nichols, deux militants antigouvernement qui prônent la violence contre les autorités fédérales. McVeigh s’est fait arrêter par un patrouilleur à peine 75 minutes après l’explosion. La raison? Sa voiture n’était pas immatriculée et le policier a découvert une arme à l’intérieur. Il sera arrêté à nouveau deux jours plus tard – alors qu'il attendait son premier procès en prison – pour son rôle dans l’attentat.

Quant à Nichols, il s’est fait prendre en raison d’une lettre qu’il avait donnée à son ex-femme pour McVeigh en cas de décès. Elle l’a plutôt remise au FBI. Les enquêteurs ont trouvé une facture pour 2000 lb de nitrate d’ammonium achetés sous un faux nom, mais qui avait les empreintes de Nichols. Dans sa voiture, ils ont aussi retrouvé un ouvrage antigouvernemental qui expliquait comment fabriquer une bombe de nitrate d’ammonium pour la faire sauter dans un camion… Bravo champion.

Il y a eu deux procès pour chacun d’eux. Le premier était pour la mort de huit agents fédéraux, en 1997. Ce n’est qu’en 2004 qu’ils ont fait face à des accusations de meurtres pour les 160 autres victimes et un enfant à naître. Je m'explique mal ce délai. Comme si les vies des agents fédéraux valaient plus que les simples citoyens...
McVeigh a écopé de la peine de mort tandis que Nichols a échappé à cette peine, mais a reçu 161 sentences à vie consécutives sans possibilité de libération. McVeigh a mangé deux pintes de crème glacée au chocolat à la menthe comme dernier repas et a reçu une injection létale le 11 juin 2001 devant 24 témoins – victimes, familles des victimes et journalistes – et en direct en circuits fermés pour 230 autres membres de la famille des victimes et des survivants. Je ne savais pas que c’était public comme ça et je trouve ça troublant!

À l’extérieur, une clôture est remplie de toutous, messages et fleurs, encore aujourd’hui.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire