Dans mon plus récent billet, je vous ai dit que «le reste de
la soirée s’était bien passé, sauf pour l’hôtel» et que j’allais vous raconter
ça plus tard. Je pense sérieusement que je me suis jynxée, parce que je n’avais
encore rien vu!
Tout ça a commencé quand je suis arrivée à l’hostel que j’avais
réservé. En fait, je ne suis vraiment pas du type «auberge de jeunesse». Partager
ma chambre avec plein d’inconnus qui ronflent ou rentrent tard saouls, ça ne m’attire
pas. Mais les hôtels étaient très dispendieux à Reykjavik, alors je me suis dit
que pour deux soirs, ce n’était pas la fin du monde. Et ça m’a quand même coûté
145$. Sauf qu’une fois sur place, ça ne me tentait plus du tout. J’ai demandé à
voir la chambre avant de m’enregistrer. C'était
un dortoir pour 10 personnes et il y avait des gens qui dormaient et les autres
qui m’ont tous regardée quand j’ai ouvert la porte. Je sais maintenant comment
se sent un chevreuil quand il voit des phares de voiture.
J’ai tourné les talons. J’ai utilisé leur WiFi pour réserver autre chose. Deux autres nuits, dans de vrais hôtels – et un dans un
appartement – pour la modique somme de… 300$. Allo les dépenses chiantes.
Je devais toutefois rester à cet hôtel, parce que c’est là
qu’on venait me chercher à 22h pour aller voir les aurores boréales. Je n’en ai
pas vu et je suis revenue, vraiment épuisée, à 2h du matin. Ça, c’est en ville,
parce que le chauffeur d’autobus m’a déposée à une quinzaine de minutes de
marche de mon hôtel, prétextant qu’il ne pouvait pas s’y rendre et que ma seule
autre option était de retourner à la gare avec lui pour embarquer dans un plus
petit bus. J’ai donc marché. J’ai récupéré ma voiture et je suis partie pour le
nouvel hôtel que j’avais réservé. Je suis arrivée vers 2h30. J’avais hâte de
voir mon lit, vous n’avez pas idée.
La préposée a eu du mal à trouver ma réservation. Une
dizaine de minutes plus tard, j’étais en route vers la chambre 217. Je comptais
les secondes qui me séparaient du bonheur de me lancer sur mon lit et de ne
plus bouger.
En ouvrant la porte… LE CHOC. J’entends un «HEYYYY» et je
vois un gars qui bondit de son lit. Lui aussi, maintenant, sait comment se sentent
les chevreuils quand il voient des phares de voiture. J’ai refermé la porte sur
un moyen temps, avec le cœur qui battait très fort. Pas super comme surprise.
Je suis donc retournée à la réception en lui expliquant que je venais de vivre
un des moments les plus «awkward» de ma vie. Comme elle ne savait pas qui se
trouvait dans la chambre, elle lui a téléphoné – oh que le gars n’a pas dû être
heureux de son séjour là! – pour avoir son nom. C’est que s’il était dans cette
chambre, ça voulait dire que la sienne était libre et qu’il y a juste eu un
petit (énorme) mélange. Elle ne trouvait pas son nom, m’expliquant «qu’il y a
un groupe de 20 personnes et qu’elle n’a pas tous leurs noms». En analysant ses
fiches et m'a dit «Je pense que la 105 est libre. Il me semble que cet homme est
parti». Elle a joué à l’éclaireur, car il n’était pas question que je vive ce
moment une deuxième fois si la chambre était prise! Elle est revenue quelques
instants plus tard en disant «Oh, ça, c’est awkward». J’ai donc compris que
cette chambre-là aussi était prise. Comme on n’était pas pour réveiller tous
les occupants de l’hôtel pour trouver la seule chambre inoccupée, elle a décidé
de m’envoyer ailleurs. «C’est plus loin, mais il est neuf, alors il vaut plus
cher», m’a-t-elle dit en essayant de me convaincre qu’il y a du bon dans la
situation.
Je suis alors repartie, encore sous le choc et surtout super
fatiguée. L’autre hôtel n’était pas si à côté que ça… Il était peut-être neuf,
mais ils ont oublié d’y mettre du chauffage. En plus, il ventait tellement que ma
fenêtre s’est ouverte toute seule pendant la nuit. Nuit qui a été plus que
courte, car avec tout ça, j’ai pu me coucher vers... 4h.
Laissez-moi vous dire que j’ai eu une petite crainte chaque
fois que j’ai ouvert une porte de chambre d’hôtel pour le reste du voyage!
Mais bon, c'est ben beau comme ville...
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