mardi 6 décembre 2016

À la rencontre de Tom à Burlington

À force d’aller aux États-Unis plusieurs fois par année, j’ai découvert quelques produits qui sont maintenant indispensables à ma vie, dont – ne me jugez pas – du shampoing sec d’une marque et d’une variété bien spécifique.

De son côté, mon amie Mel est intolérante à pas mal tout – gluten, produits laitiers et tous ses dérivés et œufs (oui, sa vie doit être un enfer!) – et les Américains ont beaucoup plus de choix que nous à l’épicerie.

Additionnez ça à une journée de congé commune et qu’est-ce que ça donne? Un beau petit road trip à Burlington! Yeah!

C’est donc ce que nous avons fait, dimanche dernier. Le plan était assez simple : on va visiter le petit centre-ville qui a l’air cute, on arrête chercher mes trucs à la pharmacie, on va à l’épicerie, on arrête souper quelque part et on est rentrées vers les 21h max.

Mais bon, ceux qui me suivent savent bien qu’il est impossible pour moi que les choses se passent comme prévu!

Notre journée commence donc vers 9h30. Jusque-là, tout est beau. Un peu en retard sur notre planning, mais ça va. Une fois chez Mel, à quelques coins de rues de chez moi, on sort mes boîtes de livres (les miens, j’écris ça aussi) du véhicule pour les laisser chez elle, car je suis déjà tombée sur un douanier vraiment zélé qui m’avait fait payer les taxes sur mes propres livres en pensant que j’allais les vendre à des Américains. Parenthèse ici, il m’a demandé pourquoi c’était «impossible de vendre ces livres-là aux États-Unis», ce à quoi j’ai répondu «parce qu’ils sont en français». Toujours aussi allumé tel une deux watts, le douanier m’avait répondu «Quoi? Es-tu en train de dire que les Américains ne lisent pas le français?» *soupir* Fin de la parenthèse. Mais vous comprenez pourquoi je les ai laissés derrière cette fois!

Habituellement, je fais toujours une vérification avant de partir. Du type : passeport? Argent? Cellulaire? Caméra? Mais je ne sais pas pourquoi, je ne l’ai pas fait. Je me souvenais très bien d’avoir pris mon passeport dans sa cachette chez moi et j’ai vu celui de Mel. On était donc correctes.

En chemin, je demande à Mel de sortir quelque chose dans ma sacoche et de trouver mon permis de conduire en même temps. Je suis allée chercher un colis au bureau de poste la veille et j’ai dû le montrer à la préposée. J’ai vu avant de partir que je ne l’avais pas remis dans mon portefeuille. Il était donc porté disparu. Mel échappe un tas de trucs entre le siège et l’accoudoir, aussi connu sous le nom de «Triangle des Bermudes» dans ma voiture. Merde. Pas grave, on se dit qu’on cherchera ça plus tard.

À une dizaine de kilomètres de la frontière, je lui demande de sortir les passeports.

«Je ne trouve pas le tien», me dit-elle, déclenchant une certaine panique chez moi.

Je m’arrête sur le bord du chemin – un chemin de campagne au beau milieu d’un champ – pour qu’on puisse le chercher. Rien à faire, il n’est pas dans la voiture. Pas même dans le Triangle des Bermudes. Pas le choix, on doit retourner à la maison.

On refait donc le chemin inverse. Mais où avais-je la tête? Perdre son permis de conduire et son passeport en moins de 24 heures, ce n’est pas fort! En arrivant à la maison, près d’une heure plus tard, quel soulagement, il est… sur le lavabo de ma salle de bain! (Vraiment, fille!?) Toujours pas de trace du permis par contre. Mais bon, je n’ai qu’à être prudente et souhaiter ne pas me faire arrêter! #YOLO (Ne pas essayer ça à la maison les amis)

Le douanier qu’on a est super sympathique, mais nous garde là plusieurs minutes. Je suis même certaine de l’avoir déjà eu. Il pose plein de questions sur nous, nos jobs, etc. Je suis convaincu que c’est le même qui avait demandé à mon amie Parmélie son meilleur drink quand il a su qu’elle était barmaid. Vous voyez le genre?

Bref, on arrive à Burlington beaucoup, beaucoup plus tard que prévu.

On se dirige tout de suite vers le bord du lac Champlain. C’est très beau! À l’automne, ça doit être magique!

Ensuite, direction Church St., une superbe rue piétonne où on trouve autant de petites boutiques indépendantes que d’autres chaînes connues.

Le temps des fêtes approche, alors un peu comme nous à la Place des festivals, les gens de Burlington ont leur sapin. Il est quand même un peu plus touffu que le nôtre, il faut l’admettre. 
On tombe sur une boutique style «chalet», où on vend beaucoup de trucs à carreaux : le Common Deer – je me demande encore si c’est un jeu de mots pour que ça sonne comme «comment dire» en français. Il y a aussi un tas de cartes hilarantes. Mes préférées? Celles-ci :
 

On entre dans un Urban Outfitters pour le fun – je sais, on en a ici! – et j’y trouve un tas de petits trucs cool. Et quelle n’est pas ma surprise quand j’aperçois cet étalage complet de shampoing sec, avec mon préféré! (celui pour les blondes, au cas où ça intéresse quelqu’un…) Mais comme on est à côté d’une pharmacie, je décide d’attendre de l’avoir à un bien meilleur prix.
Malheureusement pour moi, il n’y en a pas à la pharmacie. Pas grave, j’irai à la prochaine. Sauf que la prochaine est loin, mais elle est à côté de l’épicerie. Je garde espoir.

Après trois autres, j’avoue que mon espoir diminue UN PEU.

(Ne me jugez pas sur le nombre d’endroits qu’on a faits pour en trouver, c’était quand même un but du voyage!)

Après avoir rempli mon véhicule de produits sans gluten, sans produits laitiers (et probablement sans saveur, selon moi!), il est temps d’aller souper. On repart à la recherche de mon fameux shampoing une fois qu’on a abusé du wifi du resto pour inonder nos fils Instagram
Direction : Walmart, dans South Burlington.

Il est loin et au bout d’un chemin pas très illuminé ce Walmart! On entre, on se garroche sur l’allée des shampoings et j’avertis Mel que je vais sûrement danser si j’en trouve.

JE. DANSE. Littéralement. Et comme si je n’avais pas encore eu l’air assez ridicule de m’extasier devant des shampoings, je les prends TOUS. Bon. Ça se peut que j’aie l’air d’une pas propre à la caisse, mais moi, je le sais que j’en ai pour un an, minimum! (Et une des bouteilles est pour une amie, quand même!)

Une fois à la caisse, c’est là qu’il se passe quelque chose de… magique. Le bon Tom, préposé qui n’avait personne à sa caisse, nous accueille et se met à nous jaser ça comme s’il n’y avait pas de lendemain. Dans la soixantaine, probablement dû pour la retraite depuis plusieurs années, Tom nous raconte les débuts de Walmart. Pour les intéressés, tout ça a commencé avec un seul produit : des collants pour dames. Il nous raconte les débuts de deux autres grands magasins en nous suggérant fortement de trouver un produit et de nous lancer en affaires!

C’est intéressant, mais j’ai un peu envie de m’en aller, car je pense aux presque deux heures de route qu’il nous reste à faire. Mais Tom nous dit qu’il est aussi professeur de musique. Mel, trop intéressée, lui dit qu’elle joue du saxophone. L’encyclopédique Tom se met à lui raconter… les débuts de cet instrument, avec des anecdotes sur l’inventeur et tout! Je le soupçonne d’être un associé du père Noël, le genre qui sait tout sur tout, et qui travaille incognito dans un Walmart pour venir en aide aux lutins en leur refilant du stock. Il n’y a aucune autre explication.

Les douanes, prise 2


On pensait revenir à la maison rapidement. Nope! Not gonna happen.

C’est que c’est la première fois que je reviens la même journée après avoir magasiné. La règle du «pas d’exemption avec une absence de moins de 24 heures»… nous a échappé, disons.

Le gentil douanier nous demande donc d’aller à l’intérieur payer nos taxes. Pas de problème, je n’ai pas tant dépensé. Ça va se régler rapidement.

«Avez-vous une pièce d’identité avec preuve de résidence?»

Ah shit. Je sors donc mes pas de talents dignes d’un cours de théâtre de secondaire 4 pour sortir un «Ben voyons, je n’ai pas mon permis!»

Ça passe. Il n’en fait pas de cas. Je me dis que dans le pire des cas, il peut croire que c’est mon amie qui conduit. Ce que je ne sais pas, c’est qu’au même moment, elle est en train de lui énumérer un par un les produits qu’elle a achetés. Mais comme il y en avait plusieurs pour des bas de Noël, disons simplement qu’elle a passé pour une fille qui aime beaucoup trop les barres de chocolat… 

Ce n’est qu’en sortant qu’elle me dit : «Je lui ai montré mon permis, mais je lui ai dit qu’il est expiré! Mais il s’en foutait.»

Bref, une maudite chance qu’on ne s’est pas fait arrêter par la police!

Mais bon, c’était ben beau Burlington. Ah et le lendemain, je suis allée chercher mon permis au bureau de poste. Dès que j’aurai retrouvé le reste de ma tête, je devrais être correcte.

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